Critique

Last Night in the Bittersweet : le tournant de Paolo Nutini

08 juillet 2022
Par Sophie Benard
Last Night in the Bittersweet : le tournant de Paolo Nutini
©TDR

Huit ans après Caustic Love (2014), le prodige italiano-écossais vient de dévoiler, le 1er juillet dernier, son quatrième album studio, Last Night in the Bittersweet.

These Streets (2006), Sunny Side Up (2009) et Caustic Love (2014) : trois albums ont suffi à Paolo Nutini pour s’imposer durablement sur la scène pop folk internationale. Et s’il se laisse parfois enfermer dans l’image archétypale du chanteur romantique à la guitare acoustique, Last Night in the Bittersweet s’impose comme l’œuvre d’un artiste confiant – en pleine maîtrise de ses influences, de sa plume et de sa voix.

À la fois plus exigeant et plus libre que ceux qui l’ont précédé, ce quatrième album studio puise en effet abondamment dans l’érudition musicale de son interprète. On baigne dans le rock des années 60 et 70, on croise les plus grands noms – Pink Floyd, U2, Ray Charles, John Martyn. Entre les rythmes rock les plus effrénés et les balades les plus délicates, Paolo Nutini navigue avec aisance entre pop, folk et country, et s’aventure même jusqu’au rock indie et au post-punk.

L’honnêteté et la vulnérabilité que se sont toujours permis ses textes se teintent ici d’une pointe de noirceur – dès le premier titre de l’album, Afterneath, on comprend que la folk des débuts, joyeuse, parfois un peu naïve, s’est drapée dans une nouvelle profondeur. Chaque titre de Last Night in the Bittersweet explore ainsi un sentiment different ; de la colère dans Lose it à la sérénité de Stranded Words en passant par l’euphorie de Shine a light et la tendresse d’Everywhere.

Paolo Nutini entame une tournée européenne en aout pour défendre ce nouvel opus. Il passera par Paris (La Cigale), le 3 octobre prochain.

Last Night in the Bittersweet, de Paolo Nutini, 16 titres. Disponible depuis le 01/07/2022.

Article rédigé par
Sophie Benard
Sophie Benard
Journaliste