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Comment participer au Tour de France depuis chez soi ?

03 juillet 2022
Par Ugo Bocchi
C'est fini la sieste devant le Tour de France, désormais certains pédalent aussi devant leur écran.
C'est fini la sieste devant le Tour de France, désormais certains pédalent aussi devant leur écran. ©Zwift

Juillet, c’est le départ des vacances estivales, mais aussi celui du Tour de France. Si certains y voient une opportunité de sieste, d’autres transpirent désormais avec les coureurs. L’expérience a changé depuis l’ascension fulgurante de Zwift. Explications.

Confinement et évasion. Si les deux mots sont a priori antinomiques, Zwift a réussi à les rabibocher pendant cette période sanitaire pour le moins compliquée. La plateforme d’entraînement virtuel destinée aux cyclistes (et aux coureurs) a su profiter de cette situation pour gravir un col supplémentaire dans son développement. En avril 2020, elle a augmenté son nombre de connexions de 300 % par rapport à l’exercice précédent. Si des milliers de cyclistes amateurs en ont profité pour se remettre au sport, de nombreux professionnels ont également fini par s’y mettre.

Romain Cardis, coureur français, confiait alors à Ouest France : « J’ai récupéré un home-trainer la veille du confinement. L’équipe nous avait dit qu’on se servirait de Zwift. Un coéquipier, surtout, s’en servait déjà avant, et je m’y suis mis au fur et à mesure. » À raison, puisqu’en juillet 2020, le Tour de France est annulé durant l’été et une édition virtuelle aura lieu en juillet sur Zwift : six étapes rappelant le Mont Ventoux, les cols autour de Nice et certains paysages du Sud-Ouest et du Nord-Est de la France. Moyennant un abonnement d’une quinzaine d’euros par mois, la plateforme a permis aux fans de vélo de se retrouver, de continuer à rouler, à se tirer la bourre et à partager leur passion, ensemble.

Participer au Tour de France féminin et/ou masculin

Si les chiffres ont forcément baissé depuis que les cyclistes peuvent de nouveau arpenter les départementales du pays, Zwift a tout de même laissé une trace et gardé une emprise sur le secteur. Notamment quand les températures extérieures commencent à chuter. Nombreux sont les mordus de la pédale à préférer la chaleur de leur salon aux doigts qui gèlent, au nez qui goutte et aux poumons qui brûlent. C’est désormais l’un des créneaux visés par l’entreprise américaine : permettre à tous de s’entraîner toute l’année.

©Zwift

Elle est également devenue partenaire du Tour de France féminin cette année, qui s’appellera pour l’occasion le Tour de France Femmes avec Zwift. Naming efficace. Cette année encore, il sera possible de participer à certaines portions d’étapes en même temps que les coureuses et coureurs. Comment ? Il s’agit d’abord d’acheter un home-trainer compatible avec Zwift (la rupture de stock n’est plus d’actualité depuis la fin du confinement), de s’abonner à la plateforme (comme indiqué précédemment) et enfin de rejoindre l’un des nombreux événements proposés chaque jour sur le site internet de l’entreprise américaine.

©Zwift

Au programme chez les hommes, six étapes : le Grand Départ le 29 juin dans la campagne française, Beach Island Loop, l’Ocean Lave & Cliffside (deux courses complètement virtuelles dans un monde créé par Zwift), la Casse-Pattes (sprints et pavés autour du mont Saint-Michel), la terrible montée de l’Alpe d’Huez le 14 juillet et l’arrivée sur les Champs-Élysées le 24. Du côté des femmes, trois étapes : le sprint à Paris également le 24, la Douce le 27 (encore du plat et des pavés autour du mont Saint-Michel) ou bien la Reine, une reproduction de l’ascension du mont Ventoux, le 31.

Seule obligation pour les téléspectateurs/acteurs du Tour de France virtuel : porter un moniteur cardiaque, pour éviter les triches et surveiller les joueurs. Un classement général sera tenu à jour et récompensera le meilleur temps cumulé sur l’ensemble des courses. Il est également possible de ne participer qu’à quelques étapes et de faire du tourisme virtuel, sans pour autant entrer dans la compétition.

D’autres préféreront se mesurer aux meilleurs coureurs du pays et tester la puissance de leurs jambes, en allant chercher des KOM (King of the Mountain), des records de vitesse sur certaines portions de route virtuelle.

Le Tour de France des pronostiqueurs, directeurs sportifs et siesteurs

Pour les plus calmes, il existe également d’autres manières de vivre activement l’expérience Tour de France. Depuis quelques années, Pro Cyclism Manager fait son trou et attire de plus en plus de passionnés. Le joueur se met dans la peau d’un directeur sportif pour mener son équipe cycliste à la victoire individuelle ou collective sur les Champs-Élysées. Si la simulation n’est pas encore au niveau de son équivalent footballistique (Football Manager), elle n’en reste pas moins une plongée réaliste dans le peloton.

Pro Cycling Manager permet surtout de découvrir une autre facette du Tour, plus technique, plus statistique aussi, mais non moins intéressante, le cyclisme étant devenu un sport assez porté sur le calcul et la data ces dernières années. Grande nouveauté de l’édition 2022 : un vrai travail a été fait sur la partie recherche de nouveaux talents et scoutisme, ce qui rend forcément le jeu plus profond et prenant.

Enfin, pour les plus joueurs, il est possible de pronostiquer, sans débourser le moindre euro, car le cyclisme a aussi sa ligue fantasy : Fantacycling. Pour faire court, c’est un jeu en ligne dans lequel les participants (plusieurs milliers) pronostiquent et défient d’autres joueurs sur la base des vrais résultats des vrais coureurs et équipes cyclistes. Pendant les trois semaines du Tour de France, il sera donc possible de parier sur les meilleurs sprinteurs, grimpeurs, jeunes, d’espérer des victoires d’étapes ou même le maillot jaune en temps réel, et de gagner le plus de points possible.

De quoi vivre avec passion toutes les étapes, même les plus ennuyantes, où le paysage défile mollement sans que rien ne vienne interrompre cette monotonie. Mais que les adeptes de la sieste postprandiale devant les prises de vue aériennes de France Télévisions et des commentaires/anecdotes autour du patrimoine français se rassurent : il leur sera également possible de suivre le Tour de France sans transpirer et de manière tout à fait classique. En cyclisme, comme dans la vie, il en faut pour tous les goûts.

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Ugo Bocchi
Ugo Bocchi
Journaliste
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