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Avec Code : To Jin Yong, Tencent dévoile un action-RPG martial très soigné

28 juin 2022
Par Pierre Crochart
Le jeu, adapté des romans de Jin Yong, est décrit comme le premier open-world à profiter de l'Unreal Engine 5
Le jeu, adapté des romans de Jin Yong, est décrit comme le premier open-world à profiter de l'Unreal Engine 5 ©Lightspeed Studios

Tencent organisait hier une conférence destinée à nous présenter ses futurs titres. Et, parmi eux, un jeu d’action en monde ouvert très prometteur.

Code : To Jin Yong fait directement référence à l’auteur Jin Yong. Il est particulièrement connu pour ses nombreux romans, qui ont donné ses lettres de noblesse au genre du wuxia — le roman de cape et d’épée chinois.

Un jeu en monde ouvert sous Unreal Engine 5

Tencent, la plus grosse entreprise du monde sur le marché du jeu vidéo en termes de revenus, cherche à s’exporter et à accroître son influence en Occident. Véritable mastodonte aux nombreuses ramifications (Riot Games, Epic, Ubisoft, Remedy Entertainment, etc.), Tencent restait jusqu’à présent dans l’ombre en ce qui concerne le développement de jeux. Un temps révolu, puisque sa filiale Lightspeed Studios le confirme : « Code : To Jin Yong sera disponible pour toutes et tous les joueurs du monde dans un futur proche ».

Ne précisant pas encore les plateformes de lancement du titre, Lightspeed se contente de nous montrer un peu plus de deux minutes de vidéo pour prendre la mesure du projet. On s’y attendait avec un titre pareil : Code : To Jin Yong fait honneur aux écrits de l’auteur disparu en 2018. Dans cet action-RPG en monde ouvert, développé sous Unreal Engine 5, l’utilisateur incarnera un justicier maître des arts martiaux, lequel devra redresser les torts de divers antagonistes dans des décors inspirés de la Chine du XIIe siècle.

« Les joueurs et les joueuses pourront explorer librement le grand et vaste monde des arts martiaux », promet encore le studio dans un tweet faisant écho à l’impressionnante panoplie de coups déployée par le personnage central de la vidéo. Une vidéo qui, il faut le rappeler, porte la mention suivante : « ceci est une démo tirée du moteur du département recherche et développement et ne reflète pas la qualité du produit final ».

La Chine et le jeu vidéo : une histoire complexe

Nous l’avons dit, la Chine n’a pas besoin du public occidental pour rentrer dans ses frais, mais il faut considérer que le gouvernement de Xi Jinping exerce depuis plusieurs années une pression grandissante sur les entreprises de divertissement de son pays.

Il y a d’abord eu le long bannissement des consoles de jeu sur le territoire, puis les importantes restrictions du temps de jeu imposées aux mineurs. Plus récemment, le gouvernement a même totalement verrouillé la sortie de nouveaux jeux, avant de finalement rouvrir les vannes pour 45 titres neuf mois plus tard.

Une conjoncture qui pousse évidemment les entreprises du secteur à vouloir se développer ailleurs, et donc en Occident. Cet exode se manifeste par les annonces de ce type (on pense aussi à l’ambitieux Black Myth : Wukong de Game Science Studio), mais aussi par de multiples investissements et acquisitions de par le monde. NetEase, grand rival de Tencent sur le marché, s’est notamment acoquiné avec Toshihiro Nagoshi (réalisateur de la saga Yakuza chez Sega) et l’a placé à la tête d’un studio créé pour l’occasion.

Le studio est aussi aux manettes du jeu mobile free-to-play Diablo Immortal qui, en dépit de la polémique qu’il a provoquée pour ses microtransactions particulièrement agressives, est notable pour l’association de l’entreprise avec l’une des licences de jeu vidéo les plus appréciées de l’Occident.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste