Un casque ouvert aux grandes ambitions, qui joue la carte du naturel, du confort et de la musicalité.
Le Silva 105 : entre l’AER 105 et le 109 Pro
Le Silva 105 vient enrichir la gamme ouverte de Meze, en se positionnant intelligemment entre deux références : le AER 105, au tarif plus doux et à la structure plastique minimaliste, et le 109 Pro, véritable vaisseau amiral avec son transducteur en beryllium et ses finitions en noyer massif.
Avec le Silva 105, Meze propose une version plus raffinée de l’AER, qui reprend le même châssis ergonomique mais gagne en qualité de matériaux et surtout en raffinement acoustique. Le nom Silva n’est pas anodin : il évoque la forêt, le bois, la résonance naturelle. Un clin d’œil au lien fort entre Meze et la matière vivante.

Casque ouvert vs fermé : un petit rappel utile
Avant d’entrer dans le vif de l’écoute, un mot sur la nature ouverte du Silva 105. Contrairement aux casques fermés, qui isolent physiquement l’auditeur de son environnement, les modèles ouverts laissent l’air – et le son – circuler librement à travers les coques. Résultat : une scène sonore plus large, une aération naturelle des timbres, mais aussi une moindre isolation phonique. Un casque ouvert ne se vit pas dans les transports ou les open-spaces, mais chez soi, dans un moment de calme, là où l’écoute devient immersion.

Design et confort : minimalisme bien pensé
Le Silva 105 reprend l’architecture du AER 105, mais avec une exécution plus soignée : arceau métallique, coques à finition boisée, coussinets en velours doux et mémoire de forme. Le tout est léger, parfaitement ajustable, et se fait très vite oublier sur la tête. Le port est stable, sans pression excessive. En main, on sent un objet simple mais pas simpliste, à mille lieues du tape-à-l’œil.
Une technologie pensée pour durer
Le transducteur dynamique de 50 mm à membrane cellulose du Silva 105 a été développé en interne. Loin des matériaux exotiques ou des technologies marketing tapageuses, Meze mise ici sur une membrane légère mais rigide, à la réponse rapide et à la distorsion contenue. Le choix du cellulose, déjà éprouvé sur les modèles précédents, permet de combiner une restitution fluide, chaleureuse et détaillée.

Autre point fort : chaque pièce est remplaçable, chaque élément a été conçu pour durer. Pas de vis collées ni de coques soudées : on peut démonter, réparer, faire vivre l’objet. Une philosophie rare, précieuse, qui mérite d’être saluée.
Un rodage indispensable pour libérer le son
Comme souvent chez Meze Audio, le Silva 105 demande un peu de patience. À la sortie de la boîte, le son est propre mais un peu retenu, presque timide dans les basses. Il a fallu une cinquantaine d’heures de rodage, à volume modéré, pour que la membrane se détende, que la mécanique respire et que l’ensemble s’ouvre pleinement. C’est à ce moment-là que le casque dévoile toute sa personnalité.
Écoutes Hi-Res : la scène prend vie
Le test a été mené à partir de ma playlist Hi-Res Qobuz, fidèle compagne de mes essais dans la Bulle Acoustique. Dès les premières écoutes, le Silva 105 affiche un équilibre flatteur mais jamais caricatural : les basses sont plus généreuses que sur le 109 Pro, sans verser dans la rondeur excessive, et les aigus conservent ce soyeux typique de la marque. Le médium, légèrement en avant, met en valeur les voix, les guitares acoustiques, les textures harmoniques avec une belle lisibilité.

Les morceaux jazz de Diana Krall révèlent une scène aérée, le saxophone de Jan Garbarek s’élève avec naturel, sans excès de brillance, et les envolées orchestrales de Ravel s’organisent dans un espace crédible, tridimensionnel. Le Silva 105 ne cherche pas l’effet wow, il impose une cohérence fluide, qui se savoure dans la durée.
Câbles, DAC et optimisation de l’écoute
L’écoute de base a été réalisée avec le câble twisted 3,5 mm fourni, déjà de très bonne facture. Mais c’est avec le passage à des sources audiophiles que le Silva 105 montre de belles marges de progression.
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Branché à un DAC Chord Mojo 2, le casque gagne immédiatement en définition, avec des transitoires plus nets et un grave mieux articulé.
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Connecté en symétrique via un câble 4.4 mm et un lecteur Astell&Kern SR35, l’image stéréo s’élargit, les arrière-plans gagnent en lisibilité et l’on entend des détails qui restaient floutés sur une sortie standard.
À chaque upgrade, l’expérience devient plus immersive, plus “juste”. Le Silva 105 n’est pas un casque qui flatte : c’est un casque qui s’adapte à la chaîne, et qui s’exprime mieux quand on le respecte.
Verdict : un casque qui cultive l’essentiel
Avec le Silva 105, Meze réussit un très beau numéro d’équilibriste. Ce casque Hifi ouvert combine élégance, sobriété et musicalité, dans un format confortable, durable et sincère. Plus vivant que le AER 105, plus chaleureux que le 109 Pro, il s’adresse à celles et ceux qui privilégient l’écoute posée, dans un environnement calme, sans vouloir exploser leur budget.
Il y a une forme de justesse émotionnelle dans ce casque, une intégrité qui fait du bien dans un marché souvent saturé d’effets de manche. Le Silva 105 n’a pas besoin d’en faire trop. Il s’inscrit dans la durée, dans le lien que l’on tisse avec sa musique.
À retenir :
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Type : casque ouvert dynamique
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Transducteurs : 50 mm à membrane cellulose
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Poids : env. 350 g
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Câble : détachable 3,5 mm twisted, compatible symétrique
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Compatibilité : toutes sources audio, mais scalabilité forte avec DAC/lecteurs haut de gamme
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Rodage conseillé : 50h minimum
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Positionnement : entre le Meze AER 105 et le Meze 109 Pro
