Quand on fait l’acquisition d’une enceinte sans fil haut de gamme, on est en droit d’attendre le meilleur. Cabasse, grand spécialiste français de l’enceinte acoustique depuis 7 décennies, l’a parfaitement compris et propose avec son modèle The Pearl Akoya un produit extrêmement abouti. Nous avons testé.
Un vrai bijou dans son écrin
L’enceinte The Pearl Akoya est livrée dans un très bel écrin qui fait aussi office de sacoche de transport. Cet étui doté d’une poignée ne sera pas de trop pour transporter ce beau bébé de 6 kg. A l’intérieur, outre l’enceinte, l’utilisateur trouvera un adaptateur Jack vers RCA, un autre mini USB vers USB qui permettra de connecter un disque dur externe ou une clé USB, et un très qualitatif câble secteur.
Pour finir, on découvre une très soignée télécommande Bluetooth de forme cylindrique donnant accès au volume, à la sélection de la source, à la navigation dans les titres et à la mise/sortie de pause.
L’enceinte elle-même est un magnifique objet tout en rondeur et d’une fabrication superbe. Sa forme sphérique est inspirée du modèle de très haut de gamme de la marque, la Sphère. Déjà décliné sur l’enceinte The Pearl, ce format est ici proposé sur un modèle encore un peu plus abordable.
La face avant accueille un haut-parleur coaxial. Il s’agit d’une technologie chère à Cabasse et qui consiste à intégrer plusieurs haut-parleurs de manière concentrique de façon à simuler une source ponctuelle, avec à la clé une diffusion plus homogène et plus naturelle du son.
Ici, il suffit de retirer la grille aimantée pour découvrir un super haut-parleur coaxial de 13 cm en fibre de carbone. De l’autre côté de l’enceinte trône un haut-parleur 17 cm à longue incursion, dédié aux fréquences graves. Le tout est inséré dans une coque à injection de résine cerclée d’un anneau de finition chrome.
Chaque haut-parleur bénéficie de sa propre alimentation, soit 300 W pour le haut-parleur aigu, 300 watts pour le médium et 450 W pour le grave. Pour évacuer le dégagement de chaleur généré par une telle puissance, Cabasse a doté la The Pearl Akoya d’un dissipateur thermique surdimensionné.
Cabasse The Pearl, la grande sœur
J’ai eu la chance de pouvoir tester le modèle supérieur dont est issu la Pearl Akoya, je veux parler de la Cabasse The Pearl. Si le design général est conservé, avec la Pearl on change de braquet puisqu’il s’agit d’un beau bébé de 18 kg (contre 6kg) pour la Pearl Akoya. Plus lourde, elle est aussi plus volumineuse avec ses dimensions de 32,6 x 32,7 x 32,3 mm. Je ne saurais trop conseiller de s’y prendre à deux pour sortir la The Pearl de son emballage. La Pearl est fournie comme sa petite sœur avec un câble de charge et une jolie télécommande connectée en Bluetooth.
La mise en route est semblable à celle de la Pearl Akoya, et elle utilise la même application. Elle permet donc d’accéder aux mêmes services musicaux et offre la même variété de connexions. Cabasse propose des pieds dédiés pour la The Pearl à la bonne hauteur d’écoute et on ne peut qu’en conseiller l’acquisition, tant pour le côté pratique que pour l’esthétique et pour des basses parfaitement « dégraissées ».
Pour les besoins du test j’ai pu configurer 2 Cabasse The Pearl en stéréo, et le moins que l’on puisse dire c’est que dans cette configuration on atteint des sommets. De puissance, pour commencer, les Cabasse atteignant des niveaux démentiels. Mais aussi au niveau de la spatialisation : la The Pearl est en effet capable de restituer un son grand format, particulièrement sur les enregistrements Live où on se sent transporté au concert. La pression de son haut-parleur de grave de 25 cm se fait sentir de façon quasi physique, et le haut-parleur coaxial apporte une grande cohérence et un grand naturel de la restitution.
C’est à l’écoute de titres plus intimistes que la The Pearl surprend le plus par sa capacité à faire preuve de subtilité et de raffinement. On n’en attendait pas autant d’une enceinte aussi puissante (1600 watts au total). La The Pearl réussit l’exercice difficile d’être performante à la fois à bas niveau et à fort volume.
Les principales limites que je concèderais à la The Pearl ne viennent pas d’elle-même mais plutôt de la salle d’écoute. Les The Pearl ont en effet besoin d’espace pour s’exprimer, notamment du fait de l’extension dans les graves dont elles sont capables. Je conseillerais donc d’opter pour une paire de Cabasse The Pearl Akoya en stéréo pour les pièces jusqu’à 35-40 m², la The Pearl s’exprimant mieux, selon moi dans une grande pièce. Un produit haut de gamme pour des performances qui le sont tout autant.
Toutes vos sources sur une seule enceinte
Vous souhaitez rassembler toutes vos sources en un seul appareil ? La Cabasse The Pearl Akoya sera parfaite pour ça. En effet, elle dispose d’une entrée numérique optique pour brancher votre télévision mais aussi d’une entrée analogique qui permettra de connecter une source jack ou même RCA avec l’adaptateur fourni, sans oublier son port USB qui permettra donc de brancher une clé USB ou disque dur chargés de vos morceaux préférés.
Vous êtes plutôt branché streaming audio ? Parfait, la The Pearl Akoya, qui dispose du wifi mais aussi d’un port Ethernet pour une connexion plus stable, donne accès à Deezer, Qobuz, Tidal ou encore Spotify ou Napster, sans oublier des milliers de stations radio Ethernet. Mieux, la Pearl Akoya gère les fichiers haute résolution audio jusqu’au 24 Bits / 192 KHz grâce à son DAC intégré.
La The Pearl Akoya saura aussi lire les fichiers stockés sur votre smartphone ou sur votre tablette, sur un serveur NAS et sur tout serveur DLNA. Vous avez également la possibilité de mettre en favoris vos stations radio préférées tout comme vos playlists. Difficile de faire plus complet, non ?
Comme si tout cela ne suffisait pas, la The Pearl Akoya est aussi compatible Multiroom. Il est donc possible de diffuser des sons différents dans plusieurs pièces, mais aussi comme nous le verrons lors du test de coupler deux The Pearl Akoya en stéréo. Elle est aussi annoncée compatible Google Assistant et dispose de la connectivité Bluetooth. Pour contrôler tout ce joli monde, Cabasse propose une application Cabasse Stream disponible sur iOS comme sur Android.
On passe aux choses sérieuses ?
La mise en route se fait en plusieurs étapes. On commence par brancher l’enceinte au secteur, puis par l’allumer. Il faut ensuite se connecter au wifi de l’enceinte pour qu’elle soit prise en charge par l’application, et dans une deuxième étape à votre wifi domestique. Dans mon cas, le tout a pris moins de 5 minutes. Votre enceinte est alors prête à diffuser le son de votre choix.
Prête ? Pas tout à fait, car il faut maintenant aborder une fonction supplémentaire et bien pratique implémentée à la The Pearl Akoya, je veux parler de la calibration acoustique. Lorsque vous lancez cette fonctionnalité à partir de l’application, la The Pearl Akoya émet des sons spécifiques pendant une trentaine de secondes. Une fois cela fait, elle adapte la réponse sonore à l’acoustique de votre pièce d’écoute, comme cela se fait sur de nombreux amplificateurs home-cinéma. Cela lui permet de diffuser votre musique dans les meilleures conditions possibles.
Pour les besoins de ce test, Cabasse a bien fait les choses et a eu l’amabilité de me prêter deux enceintes The Pearl Akoya. Il existe un pied dédié et disponible en coloris noir ou blanc, mais je n’en disposais pas, je les ai donc positionnées sur des pieds en verre en ma possession, en les pinçant légèrement vers ma position d’écoute.
Un passage dans l’application permet de regrouper les deux enceintes en stéréo, mais il est aussi possible de les renommer, d’envoyer des musiques différentes sur chaque enceinte, de relancer une calibration acoustique si vous les déplacez, etc.
Pour commencer, j’ai testé une enceinte seule. Et croyez-moi, La Pearl Akoya impressionne d’emblée par une puissance très importante mais néanmoins maitrisée. Dans la pièce d’écoute d’environ 35 m², le grave s’étend tout à son aise. Le haut-parleur coaxial remplit bien son office et la musique coule avec une sorte d’évidence. L’écoute de l’album Smile de l’excellente Cyrille Aimée accompagné de Diego Figueiredo est un vrai régal, loin de l’écoute déséquilibrée et touffue de certaines enceintes sans fil, y compris dans le haut de gamme.
Sur des musiques plus dynamiques, comme du dub ou encore du rap, on ressent physiquement les basses sans qu’elles soient pour autant envahissantes. Mieux, si vous le souhaitez, vous pouvez personnaliser l’écoute en optant pour une tonalité plus haute ou à l’inverse basse, très basse ou extrêmement basse. Difficile dans ces conditions de ne pas trouver le rendu qui vous plaira.
J’ai d’ailleurs utilisé cette possibilité pour écouter le Quattro Stagioni interprétant les 4 saisons de Vivaldi. En mode tonalité haute, la restitution gagne en subtilité, le médium-aigu est plus lisible et le grave mieux intégré encore. Même ressenti à l’écoute de Keb’Mo’ sur son album The Door en streaming Hi Res Audio, les instruments comme les voix sont fidèlement reproduits, sans emphase ou “fausses basses”.
La The Pearl Acoya est un de ces très rares enceintes sans fil capables de restituer un grand nombre de styles musicaux sans jamais en faire trop et en gardant le contrôle, même lorsque l’on pousse le volume dans des limites peu raisonnables.
Un duo presque parfait
Le passage à une écoute stéréo vous fait encore changer de braquet. On se rapproche alors de ce que peut proposer une très bonne enceinte hifi traditionnelle, dans un encombrement bien moindre et avec un confort d’utilisation incomparable. La pression sonore est impressionnante pour des produits de ce gabarit.
Les The Pearl Akoya peuvent aussi être connectées à un téléviseur via leur prise optique. Elles permettent alors de faire un bond en avant qualitatif sur les bandes son de film ou en écoutant un concert. L’application permet de faire varier le temps de latence pour des dialogues parfaitement synchronisés.
Parmi les quelques points négatifs, on note quelques décrochages d’une des enceintes entre 2 titres, heureusement pas trop fréquents. Plus embêtant, l’application, bien que très complète, manque parfois de stabilité. J’ai eu la mauvaise surprise un matin de découvrir que tous les services musicaux avaient disparu ! Une fois l’application réinstallée, après avoir vidé le cache et tout réinitialisé, les services étaient de retour.
On entend aussi parfois un léger souffle et de légers « plocs » lors du changement de piste. Dernier point, je cherche toujours comment activer les commandes vocales…Pas de quoi changer mon avis très positif sur cette enceinte, mais de petits points à améliorer.
Cabasse The Pearl Akoya ou Devialet Phantom Reactor ?
On ne peut pas éviter de comparer les The Pearl Akoya aux Phantom Reactor de Devialet. D’abord parce que les deux marques françaises œuvrent -entre autre- sur le même créneau de l’enceinte hifi connectée de haut de gamme. Ensuite parce que la Pearl Akoya est une déclinaison plus accessible de la Pearl, tout comme les deux Phantom Reactor sont issues de la prestigieuse lignée des enceintes Phantom Classic de Devialet.
Proposée au tarif conseillé de 1499 €, la The Pearl Akoya de Cabasse se positionne sur un terrain tarifaire plus élevé que celui des Phantom Reactor, et c’est encore plus vrai de la Reactor 600 proposée à 990 €. Mais elle offre en contrepartie un plus grand choix de services musicaux, une connectique plus riche, un design que certains jugeront plus facile à intégrer, etc.
Et surtout, elle me parait offrir un son plus naturel et moins démonstratif que les Reactor. Notamment au niveau du grave, qui ne manque pas d’impact sur l’enceinte Cabasse mais semble mieux intégré dans le spectre audible.