Les lunettes intelligentes de Facebook et Ray-Ban nous en mettent-elles plein la vue ? Pour en avoir le cœur net, nous les avons testées au quotidien pendant plusieurs jours. Verdict.
En résumé
Pour l’heure, ces lunettes se révèlent très ludiques et pratiques quand on veut immortaliser un moment et qu’on ne peut pas tenir son smartphone. Cela peut-être en déplacement à vélo, quand on pratique un sport, qu’on cuisine, qu’on ouvre un cadeau ou qu’on joue avec un enfant, par exemple. Lors de notre test, nous en avons vu l’indéniable intérêt pour éviter de dégainer son téléphone à tout bout de champ. Mais ce côté fun est-il suffisant pour investir dans des lunettes à plus de 300 euros ? Ce n’est pas certain…
On salue néanmoins la finition de ces lunettes à la monture signée Ray-Ban. Le système audio est efficace (on cherche ici l’efficacité plus que la qualité audio) et la prise en main rapide, car intuitive. Nous avons été moins convaincus par l’application, qui peine parfois à se synchroniser avec l’appareil.
Reste la crainte d’un usage malveillant. La petite diode qui s’allume dès qu’on lance un enregistrement demeure malgré tout très discrète, notamment en pleine journée dans un endroit lumineux. Nous avons lancé à plusieurs reprises la prise de photos ou vidéos en face de personnes qui n’ont rien perçu de ce qui se tramait. En intérieur et dans la pénombre, cela attire davantage l’attention. Facebook précise bien dans les conditions d’utilisation qu’il est interdit de recouvrir la diode, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’une personne mal intentionnée peut passer outre sans difficulté. Ces lunettes deviendraient alors l’accessoire parfait pour « stalker » (surveiller de manière furtive) une ou des personnes. Et là, c’est tout de suite moins ludique.
Note technique
Les plus et les moins
- Bonne finition des lunettes
- Ergonomie bien pensée
- Système audio efficace
- Intégration discrète du système photo-vidéo
- Qualité de l’image correcte, mais peut mieux faire en basse luminosité
- Autonomie un peu limitée
- Connectivité parfois instable avec l’appli
329 €. Tel est le prix de vente de ces lunettes Ray-Ban. Disponibles en trois modèles, Meteor, Round et Wayfarer, les Ray-Ban Stories ont un petit truc en plus : elles sont intelligentes et connectées. À chaque fois, plusieurs coloris et types de verres sont disponibles : polarisé, uni transparent ou avec correction sur prescription. Au total, 28 versions sont proposées. Une gamme complète, preuve que Ray-Ban croit en ce projet développé avec Facebook.
Nous avons testé une paire de Meteor pendant quelques jours, le temps de voir si ce modèle a davantage de chances de réussir là où les Snapchat Spectacles ont échoué. Dans les deux cas, des capteurs photo et vidéo sont présents sur la face avant, de 5 Mpx chacun et avec un angle de vision de 105 degrés. Ils sont placés aux coins gauche et droit de la monture. En prime, une petite diode blanche s’allume pour indiquer aux personnes alentour quand les lunettes immortalisent un instant (cliché ou clip).
Ray-Ban Stories : des lunettes ET un casque audio
Les branches sont un peu plus larges que la normale, car elles embarquent de petits haut-parleurs placés au niveau des oreilles, ainsi que le bouton déclencheur : un appui long et une photo est prise ; un appui court et l’enregistrement d’une vidéo est lancé pour une durée de 30 secondes. En outre, il suffit d’effleurer dans la longueur la branche droite pour augmenter ou baisser le son, changer de morceau, etc.
En revanche, aucune information ne s’affiche sur le verre des lunettes. Pas de réalité augmentée au programme, donc. Il faut télécharger une application sur son smartphone pour accéder au contenu filmé. Une petite diode insérée dans le coin intérieur droit permet à la personne qui a chaussé les Ray-Ban de savoir si une photo ou une vidéo a bien été capturée.
Qualité : correcte, mais pas exceptionnelle
Au total, les lunettes peuvent stocker 500 photos et 35 vidéos de 30 secondes. La résolution des clichés est de 2 592×1 944 pixels. Elle est de 1 184×1 184 pixels à 30 i/s pour les vidéos. Les résultats sont tout à fait corrects de jour et avec une bonne luminosité, mais du « bruit » s’invite rapidement dès lors qu’on filme en intérieur ou de nuit. Rien de totalement rédhibitoire, mais il est indéniable que votre smartphone fera mieux.
À tout moment, il est possible de regarder ses créations et de les télécharger sur l’application dédiée, Facebook View. L’espace Captures récupère toutes les créations présentes dans l’espace de stockage des lunettes et affiche aussi les précédents fichiers déjà rapatriés sur le smartphone.
Cette appli permet même de faire de rapides montages en mettant bout à bout plusieurs clips (jusqu’à dix). Quatre types de montages préformés (carré ou vertical) sont proposés. À chaque fois, l’application retient 3 secondes de chaque vidéo ou anime légèrement la photo. Le but est de créer un clip dynamique, adapté aux partages en post ou en story sur les réseaux sociaux (sans limitation, un bon point). Il est possible d’ajouter du texte et de la musique pour finaliser le montage.
Un assistant vocal pour garder les mains libres
Disponible en option, Facebook Assistant permet de commander les actions des lunettes avec sa voix. « Hey, Facebook, fais une vidéo » déclenche ainsi l’enregistrement d’un petit film sans avoir à utiliser ses mains. Pratique, par exemple, quand on se déplace à vélo et qu’on veut immortaliser un moment. Ou qu’on a les mains sales en pleine réalisation d’une recette de cuisine. Les Ray-Ban Stories peuvent aussi prendre un appel, écouter de la musique, ou encore suivre un guidage vocal… comme un casque audio Bluetooth classique.
Côté autonomie, il faut compter environ six heures en utilisation modérée (pas non-stop). La recharge se fait par l’étui, un peu volumineux, fourni avec les lunettes. Un peu plus d’une heure (70 minutes) est nécessaire pour recharger complètement la batterie des lunettes. L’étui lui-même se recharge avec un câble USB-C fourni et permet trois cycles de chargement des lunettes.
Des lunettes pour le futur metaverse de Facebook ?
Pour l’heure, il n’est pas possible de diffuser en direct des vidéos sur ses réseaux sociaux – l’option n’existe pas dans Facebook View, une volonté délibérée pour éviter toute mauvaise surprise. Mais on peut d’ores et déjà imaginer l’usage de ces Ray-Ban Stories pour le futur metaverse du géant américain Meta. On imagine très bien utiliser cette monture intelligente pour faire découvrir à ses proches, et plus largement à sa communauté, son univers ou un moment particulier. Si eux-mêmes sont dotés d’un casque de réalité virtuelle comme Meta Quest 2 (anciennement Oculus Quest 2), le résultat pourrait se révéler particulièrement immersif.
Conclusion
Pour l’heure, ces lunettes se révèlent très ludiques et pratiques quand on veut immortaliser un moment et qu’on ne peut pas tenir son smartphone. Cela peut-être en déplacement à vélo, quand on pratique un sport, qu’on cuisine, qu’on ouvre un cadeau ou qu’on joue avec un enfant, par exemple. Lors de notre test, nous en avons vu l’indéniable intérêt pour éviter de dégainer son téléphone à tout bout de champ. Mais ce côté fun est-il suffisant pour investir dans des lunettes à plus de 300 euros ? Ce n’est pas certain…
On salue néanmoins la finition de ces lunettes à la monture signée Ray-Ban. Le système audio est efficace (on cherche ici l’efficacité plus que la qualité audio) et la prise en main rapide, car intuitive. Nous avons été moins convaincus par l’application, qui peine parfois à se synchroniser avec l’appareil.
Reste la crainte d’un usage malveillant. La petite diode qui s’allume dès qu’on lance un enregistrement demeure malgré tout très discrète, notamment en pleine journée dans un endroit lumineux. Nous avons lancé à plusieurs reprises la prise de photos ou vidéos en face de personnes qui n’ont rien perçu de ce qui se tramait. En intérieur et dans la pénombre, cela attire davantage l’attention. Facebook précise bien dans les conditions d’utilisation qu’il est interdit de recouvrir la diode, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’une personne mal intentionnée peut passer outre sans difficulté. Ces lunettes deviendraient alors l’accessoire parfait pour « stalker » (surveiller de manière furtive) une ou des personnes. Et là, c’est tout de suite moins ludique.