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Test Logitech G RS50 : une arrivée remarquée dans le milieu de gamme

22 novembre 2025
Par Sofian Nouira
Test Logitech G RS50 : une arrivée remarquée dans le milieu de gamme
©Logitech

Logitech vient combler le vide entre les G923 et G Pro dans sa gamme de volants avec le nouveau RS50. Pour séduire, ce dernier a quelques arguments à faire valoir, dont un système 8 Nm Direct Drive prometteur. Mais la concurrence est féroce sur le segment du milieu de gamme. Voyons comment s’en tire le dernier-né de la marque suisse.

En résumé

Le Logitech RS50 réussit sa principale mission, à savoir proposer une alternative très crédible aux ténors du milieu de gamme. Pour les innombrables utilisateurs de G29 ou G923, le saut en performance est immense et justifie complètement l’investissement. Le RS50 offre un excellent équilibre entre la puissance brute des 8 Nm, le ressenti de TRUEFORCE (dans les titres vraiment compatibles), et une grande simplicité d’installation, que ce soit sur bureau ou cockpit. Il n’est cependant pas parfait. Son logiciel manque de profondeur pour les utilisateurs pointus, et son écosystème est encore jeune. Au final, le RS50 s’impose comme une nouvelle référence. Ce périphérique nous semble être un choix particulièrement pertinent pour les joueurs console, notamment sur PlayStation, qui recherchent une solution Direct Drive performante et simple à mettre en œuvre.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Le ressenti du Direct Drive 8 Nm (doux, précis, puissant)
  • L'immersion ajoutée par TRUEFORCE (sur les jeux compatibles)
  • La qualité de fabrication et la relative compacité
  • La pince de bureau, très stable (incluse en en version pack)
  • L'écran intégré pour les réglages rapides
Les moins
  • Logiciel G Hub un peu limité
  • L’écosystème encore restreint
  • La pince de bureau pas incluse avec la base seule
  • Les boutons du volant non rétroéclairés

Pendant des années, le catalogue de Logitech dédié à la simulation de course a présenté un vide béant. Au rayon des volants, les joueurs avaient le choix entre l’incontournable G923 (et ses prédécesseurs), une solution fiable, mais vieillissante à base d’engrenages, ou le très onéreux G Pro, un monstre de puissance réservé à une élite fortunée. Entre ces deux extrêmes, le marché du milieu de gamme, celui des 8 Nm en transmission directe, était laissé aux mains d’acteurs comme Moza ou Fanatec. C’est précisément ce segment que le RS50 vient attaquer, avec la ferme intention de séduire les pilotes prêts à franchir le cap du « Direct Drive ».

Pour cela, le RS50 s’appuie sur une fiche technique agressive, avec une base moteur de 8 Nm, la technologie haptique TRUEFORCE et un écosystème modulaire. L’offensive tarifaire est évidente, puisqu’au moment du lancement, la base seule pour PC s’affiche sous les 350 euros, tandis que le bundle « Système » (incluant base, volant, hub et pince de bureau) se positionne autour de 650 euros, sans toutefois inclure de pédalier.

Le design et l’ergonomie

La première prise en main surprend. Oubliée, la forme pyramidale et massive du G Pro. Le RS50 est nettement plus compact. Logitech s’est rangé à la norme de l’industrie : un cube dense, aux lignes angulaires, bardé d’ailettes de refroidissement. La construction inspire immédiatement confiance. Le boîtier est en aluminium moulé , les ajustements sont précis, et l’ensemble dégage une impression de qualité bien supérieure aux anciens modèles de la marque.

Test Logitech G RS50
©L'Eclaireur Fnac

Cette conception métallique n’est pas qu’esthétique, elle participe activement à la dissipation thermique. Même après deux heures de course intensive sur Gran Turismo 7, la base reste tout au plus tiède au toucher. Un bon point pour la constance des performances.

Test Logitech G RS50
La base.©L'Eclaireur Fnac

Le système d’attache rapide (Quick Release) est hérité du G Pro. Il se montre robuste, facile à manipuler et, surtout, ne présente aucun jeu. Il accueille ici le volant « RS Round Wheel », un cerceau de 29 cm. Si ce diamètre peut sembler un peu juste pour certains, la qualité perçue est au rendez-vous. Le revêtement, un TPE (élastomère thermoplastique) imitant le cuir, offre une bonne prise en main, mais s’avère glissant en cas de transpiration. L’usage de gants devient alors rapidement recommandé.

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Très pratique, le système d’attache Quick Release permet de monter et démonter le volant en un seul geste.©L'Eclaireur Fnac

Les palettes magnétiques procurent un clic franc et satisfaisant. En façade, on retrouve la bande de LED RGB pour le régime moteur et l’utile petit écran OLED, lui aussi hérité du G Pro, pour les réglages à la volée.

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©L'Eclaireur Fnac

Seul vrai reproche ergonomique sur le volant : les boutons de façade, bien que tactiles, ne sont pas rétroéclairés. Une absence qui complique leur localisation dans la pénombre d’une course nocturne.

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Les touches ne sont pas rétroéclairées.©L'Eclaireur Fnac

L’installation et le montage

Logitech a visiblement écouté les frustrations des utilisateurs de cockpits. Le montage, souvent fastidieux avec les systèmes concurrents, est ici grandement simplifié. La base utilise un système de rails, mais le fabricant a eu l’excellente idée de fournir des « guides » en plastique. Ces petites pièces maintiennent les écrous T-nuts en position sous la base, évitant au pilote de jongler à l’aveugle pour aligner les vis. Simple, mais diabmement efficace.

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La pince de bureau.©L'Eclaireur Fnac

Pour ceux qui n’ont pas de cockpit dédié, le RS50 est parfaitement viable sur un bureau. C’est d’ailleurs ainsi que nous l’avons testé. La pince de bureau est un modèle d’efficacité. Elle est compacte, se fixe solidement et, plus important encore, ne montre aucun signe de flexion, même lorsque le moteur délivre ses 8 Nm de couple. Attention, notez bien qu’elle n’est incluse que dans la version bundle du RS50. Elle doit donc être achetée séparément pour ceux qui préfèrent opter pour la base seule. 

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La pince est facile à enlever et remettre, de sorte que ranger le volant ou le monter ne prend vraiment que très peu de temps.©L'Eclaireur Fnac

Une fois la base fixée, la mise en route est rapide. Le système est reconnu en « plug-and-play », et le hub USB à trois ports situé à l’arrière permet de centraliser la connexion des accessoires.

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©L'Eclaireur Fnac

À l’usage

Le passage d’un volant à engrenages (type G923) au RS50 est un véritable saut générationnel. Le silence de fonctionnement, hors TRUEFORCE s’entend, et l’absence totale de « crans » mécaniques changent la conduite. La transmission directe offre une douceur et une précision que les anciens systèmes ne peuvent atteindre.

Le RS50 délivre un couple constant de 8 Nm. Cela peut sembler peu sur le papier, mais cette valeur fait actuellement consensus et beaucoup la considèrent aujourd’hui comme le « sweet spot » pour la simulation grand public. La force est suffisante pour sentir le poids du véhicule et lutter contre le volant dans les virages serrés, sans pour autant générer une fatigue excessive lors de longues sessions d’endurance. Le ressenti est propre, très réactif, et dépourvu du « grain » (cette texture légèrement granuleuse) que l’on peut parfois trouver chez la concurrence. Le détail autour du point central est excellent, permettant de lire avec finesse la route, les vibreurs ou les débuts de perte d’adhérence.

Test Logitech G RS50
Même en mode bureau « seulement », les sensations sont vraiment excellentes.©L'Eclaireur Fnac

Nous avons de notre côté testé ce volant uniquement en mode bureau. Mais nous avons été étonnés de lire de très nombreux retours d’utilisateurs qui affirment que les vibrations du FFB ne semblent pas se diriger uniquement vers le pilote via le volant, mais aussi vers le bas, à travers la base. Sur un cockpit, cela se traduit par une vibration de l’ensemble du châssis et du siège. Loin d’être un défaut, ce retour a été perçu comme permettant une meilleure immersion, puisque cela n’implique plus seulement les bras, mais dans tout le corps.

Au-delà du moteur Direct Drive, l’autre argument de Logitech est sa technologie TRUEFORCE. Il s’agit d’une couche haptique propriétaire, une sorte de « retour de force HD » qui puise dans la télémétrie audio et physique du jeu pour générer des vibrations à haute fréquence.

Test Logitech G RS50
Il est possible de configurer plus finement certains paramètres directement depuis le volant.©L'Eclaireur Fnac

Dans les faits, et sur les jeux compatibles (une liste qui inclut Gran Turismo 7, F1 25 ou Assetto Corsa Competizione), l’apport est flagrant. TRUEFORCE ajoute une texture que le FFB classique ne transmet pas, comme le vrombissement sourd du moteur dans le volant, la sensation distincte de rouler sur l’herbe ou le gravier ou encore la différence de texture entre deux types de vibreurs sur un même circuit. Nous l’avons principalement testé avec Gran Turismo 7 et c’est un véritable régal. Bien que cela ne soit pas indispensable, cela ajoute une couche d’immersion incontestable.

Il faut toutefois garder en tête que cette technologie peut être inégale selon les titres. Quand elle est bien implémentée, elle est très recommandable, mais dans le cas contraire, elle peut paraître artificielle ou exagérée. Si c’est le cas, il suffit de la désactiver. De plus, elle a une conséquence directe sur le silence de fonctionnement de la base qui disparaît. Les vibrations générées rendent le RS50 logiquement bien plus audible.

L’écosystème logiciel

Aussi convaincant soit le matériel, le RS50 montre ses faiblesses sur la partie logicielle. Logitech a privilégié une approche « plug-and-play ». Si l’intention est louable, elle se traduit par un logiciel G Hub aux options assez limitées. Les pilotes exigeants, habitués aux réglages fins de Moza Pit House ou du panel Fanatec, resteront sur leur faim. On ne trouve que les ajustements basiques (amortisseur, filtre FFB).

Heureusement, Logitech a prévu une solution de contournement pour les problèmes de compatibilité. L’écran OLED permet d’activer un « Mode Compatibilité G Pro ». En se faisant passer pour son grand frère, le RS50 assure alors un mappage correct des boutons dans les jeux qui ne le reconnaissent pas encore nativement.

Test Logitech G RS50
Le mode de compatibilité, accessible directement depuis le volant.©L'Eclaireur Fnac

L’autre faiblesse concerne la taille de l’écosystème. Il est, pour l’heure, bien plus restreint que celui de Fanatec. Si le hub modulaire permet d’adapter des volants tiers (format 6 trous), cela reste une solution principalement viable sur PC, où un câble USB séparé sera nécessaire.

Sur console, la situation est plus compliquée. Les joueurs sont « coincés » dans l’écosystème Logitech. Tous les périphériques doivent être de marque Logitech et impérativement connectés au hub USB de la base. C’est une différence fondamentale avec le PC, où l’utilisateur peut librement mixer les marques. Ce n’est heureusement pas dramatique, dans la mesure où Logitech propose tout de même des produits de très bonne qualité dans l’ensemble. De plus, la marque assure une rétrocompatibilité, puisqu’un adaptateur (Racing Adapter) permet d’utiliser les anciens pédaliers et boite de vitesses des séries G25 à G923.

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Conclusion

Le Logitech RS50 réussit sa principale mission, à savoir proposer une alternative très crédible aux ténors du milieu de gamme. Pour les innombrables utilisateurs de G29 ou G923, le saut en performance est immense et justifie complètement l’investissement. Le RS50 offre un excellent équilibre entre la puissance brute des 8 Nm, le ressenti de TRUEFORCE (dans les titres vraiment compatibles), et une grande simplicité d’installation, que ce soit sur bureau ou cockpit. Il n’est cependant pas parfait. Son logiciel manque de profondeur pour les utilisateurs pointus, et son écosystème est encore jeune. Au final, le RS50 s’impose comme une nouvelle référence. Ce périphérique nous semble être un choix particulièrement pertinent pour les joueurs console, notamment sur PlayStation, qui recherchent une solution Direct Drive performante et simple à mettre en œuvre.

Article rédigé par
Sofian Nouira
Sofian Nouira
Journaliste
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