Test du Logitech Signature Slim Solar+ K980 : le clavier qui carbure à la lumière

Il y a 15 ans (une éternité dans le monde de la tech), Logitech tentait une première incursion dans le monde des périphériques autosuffisants avec le K750, un clavier alimenté par l’énergie solaire. L’idée était séduisante, bien que la technologie de l’époque n’ait pas manqué d’afficher quelques limites. Le fabricant suisse semble estimer que le moment est venu de redonner sa chance à ce concept avec le Signature Slim Solar+ K980. Vous l’aurez deviné, ce nouveau modèle reprend donc la promesse de son aïeul : un clavier de bureau qui se recharge seul, grâce à n’importe quelle source lumineuse, qu’elle soit naturelle ou artificielle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la marque suisse croit en son concept, puisqu’elle a carrément fait une croix sur tout port de recharge.

Pour le reste, ce clavier complet avec pavé numérique se connecte en Bluetooth ou via le récepteur Logi Bolt fourni. Voyons ce qu’il vaut à l’usage.

Le design et l’ergonomie

Au premier contact, le K980 ne dépayse pas. On retrouve l’esthétique sobre et fine, caractéristique des productions récentes de Logitech, et qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler la gamme MX Keys. L’ensemble est léger, avec un poids contenu sous les 700 grammes, et sa construction en plastique, bien que composée à 70 % de matériaux recyclés, inspire confiance pour un usage de bureau sédentaire. Disponible en plusieurs coloris (graphite, blanc et noir), il s’intègre sans peine dans la plupart des environnements de travail.

Sa particularité visuelle la plus évidente est la large bande située au-dessus des touches de fonction. Ce n’est pas un support pour stylet, comme sa forme pourrait le laisser croire, un avertissement sur la boîte le déconseille d’ailleurs formellement, mais bien le panneau photovoltaïque LightCharge, cœur de la proposition de ce clavier.

Une fois les mains posées sur les touches, on remarque que Logitech a opté pour un mécanisme à ciseaux, une technologie de type membrane qui, si elle a le mérite d’être silencieuse, offre ici une sensation de frappe assez quelconque. Le rendu n’a rien de catastrophique, mais on ressent une certaine impression de mollesse. Au petit jeu des comparaisons, la frappe sur les claviers de la gamme MX Keys offre davantage de satisfaction.

L’expérience solaire

La raison d’être du K980 est son autonomie. Et sur ce point, la promesse est alléchante. Logitech annonce que son clavier, une fois pleinement chargé, peut fonctionner jusqu’à quatre mois dans une obscurité totale. La batterie interne, un modèle propriétaire, est censée durer une dizaine d’années et pourra être remplacée via un partenariat avec le site iFixit. C’est une bonne nouvelle pour la durabilité.

Alors, comment cela se traduit-il au quotidien ? Vous comprendrez que nous n’avons pas pu tester cette autonomie, dans la mesure où il faut déjà plusieurs mois pour épuiser un clavier classique. Néanmoins, le système LightCharge semble ici parfaitement fonctionner. Il capte la lumière, qu’elle vienne du soleil ou d’une simple ampoule.

Cependant, son efficacité dépend tout de même des conditions. Pour savoir si le clavier est en train de se charger, il n’y a pas d’indicateur lumineux. Il faut obligatoirement passer par le logiciel Logi Options+. Lorsque la lumière vient à manquer ou si aucune source ne « tape » directement sur la zone solaire, il nous est déjà arrivé de voir l’avertissement « conditions d’éclairage insuffisantes », mais cela ne devrait pas poser de problème dans des conditions classiques d’utilisation, avec notamment une fenêtre dans la pièce ou une lumière qui éclaire directement le clavier.

Fonctionnalités et logiciel

S’il y a un domaine où Logitech excelle, c’est bien celui du logiciel. Comme tous les autres produits de la marque, le K980 fonctionne de concert avec l’application Logi Options+. Il s’agit là d’une solution qui a fait ses preuves depuis longtemps, même si rien ne vous oblige à l’utiliser. Mais ce serait vraiment dommage de s’en passer, dans la mesure où elle permet des possibilités de personnalisation très poussées. Ainsi, presque toute la rangée supérieure de touches de fonction, ainsi que les touches de navigation, peuvent être remappées pour exécuter des actions spécifiques, lancer des applications ou déclencher des macros.

L’application intègre également les « Smart Actions », des automatisations qui permettent de simplifier des tâches répétitives. On peut donner l’exemple d’une action « Mode Travail », qui peut être configurée pour ouvrir simultanément votre client de messagerie, votre navigateur Web et un éditeur de texte d’une seule pression. Peut-être plus anecdotique pour la plupart des utilisateurs, mais tout de même dans l’air du temps, on trouve aussi un « AI Prompt Builder » qui facilite la création de requêtes pour des outils comme ChatGPT.

La connectivité est également un point fort de la marque, qui ne se dément pas ici. Le clavier peut être appairé en Bluetooth à trois appareils différents, et les touches « Easy Switch » permettent de basculer instantanément de l’un à l’autre, par exemple, d’un ordinateur de bureau à une tablette, puis à un téléphone portable.

Pour ceux qui préfèrent la connexion la plus stable possible, ou qui n’ont pas de Bluetooth, Logitech fournit son récepteur Logi Bolt USB. La compatibilité est quasi universelle, couvrant tous les systèmes d’exploitation majeurs, de Windows à macOS, en passant par Linux et Android.