Test Labo du Dyson Gen5 Detect : la puissance a un prix (et un poids)

Le fabricant britannique Dyson a bâti sa réputation sur une innovation constante, améliorant ses aspirateurs sans-fil par touches successives. Le Gen5 Detect, dernier-né de la lignée, ne déroge pas à la règle et se présente comme le successeur du déjà très performant V15 Detect. Lancé en juin 2023, cet appareil se veut plus puissant, plus autonome et plus pratique que ses prédécesseurs. Sur le papier, la promesse est alléchante avec une puissance d’aspiration annoncée à 262 Airwatts (AW), une autonomie pouvant atteindre 70 minutes en mode éco et un système de filtration HEPA complet. Il embarque un collecteur de 0,77 litre et est livré avec une panoplie complète d’accessoires, dont une brosse avec lumière intégrée et un suceur désormais logé dans le tube. Commercialisé autour de 900 €, ce modèle se positionne clairement sur le segment haut de gamme. Mais cette débauche de technologie justifie-t-elle un tel investissement, surtout quand la balance affiche un poids conséquent de 3,5 kg ?

Design et ergonomie

Au premier contact, le Gen5 Detect inspire confiance. Les plastiques sont de très bonne facture et l’assemblage ne souffre d’aucun reproche. Mais la véritable évolution, celle qui change radicalement l’expérience utilisateur, se situe au niveau des commandes. Dyson abandonne enfin sa fameuse gâchette qu’il fallait maintenir enfoncée pour aspirer.

Une particularité qui pouvait s’avérer fatigante lors des longues sessions de nettoyage. Le Gen5 Detect adopte un simple bouton marche/arrêt situé à l’arrière du bloc moteur, juste au-dessus de l’écran LCD. C’est un changement bienvenu qui améliore considérablement le confort d’utilisation.

Juste en dessous, un second bouton permet de naviguer entre les trois modes de puissance : Éco, Auto/Médium et Boost. L’écran LCD couleur, quant à lui, a été repensé. Il affiche toujours l’autonomie restante, mais son graphique de comptage de particules est désormais bien plus utile. Alors que le V15 se contentait d’un total cumulé, le Gen5 Detect montre en temps réel la concentration de poussière aspirée. Les barres du graphique montent lorsque vous passez sur une zone sale et redescendent une fois la surface propre. Un indicateur visuel pratique, surtout sur les tapis, pour savoir quand on peut passer à une autre zone.

Toute cette technologie a cependant un poids. Avec ses 3,5 kg (ou 3,45 kg selon les mesures du Labo Fnac avec tube et brosse), le Gen5 Detect est plus lourd que ses prédécesseurs. Cette prise de poids, d’environ 500 grammes par rapport au V15 Detect, se ressent surtout lors du nettoyage en hauteur ou en mode aspirateur à main. Si l’appareil reste maniable pour le nettoyage des sols grâce à un bon équilibre des masses, il peut devenir fatigant lors de sessions prolongées sur le canapé ou pour dépoussiérer les étagères.

Performances

Passons maintenant au nerf de la guerre. Le Gen5 Detect est-il aussi puissant qu’annoncé ? La réponse est un oui franc et massif. Les mesures du Labo Fnac sont éloquentes. En mode maximal, la puissance de dépression atteint 22,6 kPa, pour une vitesse d’aspiration de 5,1 dm³/s. En mode Éco, ces valeurs passent respectivement à 5,3 kPa et 2,6 dm³/s. Ces chiffres le placent au sommet de la hiérarchie des aspirateurs sans fil.

Le mode Auto, qui s’active avec les brosses motorisées, est particulièrement convaincant. Grâce à son capteur piézoélectrique, l’aspirateur analyse la quantité de poussière aspirée et ajuste automatiquement sa puissance. On entend distinctement le moteur accélérer sur les zones très sales puis ralentir une fois le travail fait, optimisant ainsi le rapport performance/autonomie.

Les tests de nettoyage pratiques confirment cette impression de puissance brute. Sur sol dur, la brosse Fluffy Optic a ramassé la quasi-totalité (96 %) des céréales déversées en un seul passage. Pour la farine, le résultat est parfait, avec 100 % de la substance collectée. Sur tapis, la brosse Digital Motorbar s’est montrée tout aussi redoutable, aspirant 100 % des céréales et un impressionnant 98 % de la farine dès la première passe. C’est tout simplement l’une des meilleures performances de nettoyage que nous ayons pu observer. La filtration HEPA intégrale, qui capture 99,99 % des particules jusqu’à 0,1 micron et même les virus selon Dyson, est un atout supplémentaire pour les personnes souffrant d’allergies.

Autonomie et bruit

Qui dit plus de puissance dit souvent moins d’autonomie. Le Gen5 Detect parvient pourtant à trouver un bon équilibre. Le Labo Fnac a mesuré une autonomie de 1 heure et 4 minutes en mode Éco (sans brosse motorisée). C’est une excellente performance qui permet de nettoyer de grandes surfaces sans crainte. Àn l’usage, en mode Auto, nous avons pu compter sur une trentaine de minutes d’autonomie environ, ce qui reste suffisant pour un nettoyage complet dans la plupart des logements. Le mode Boost, lui, est très énergivore et vide la batterie en seulement 7 minutes selon nos mesures Labo, le réservant ainsi à des tâches très localisées et difficiles.

La batterie lithium-ion est amovible, ce qui permet d’en acquérir une seconde pour doubler l’autonomie, moyennant un coût supplémentaire non négligeable, aux alentours de 130 €. Pour la recharge, le Labo Fnac a mesuré un temps de 3 heures et 8 minutes pour une charge complète, un temps nettement inférieur aux 4,5 heures annoncées par le constructeur !

Côté bruit, le Gen5 Detect n’est pas un modèle de discrétion, mais il reste dans la moyenne de sa catégorie, avec 68,4 dBa mesurés en mode Éco et 76 dBa en mode Boost. C’est audible, surtout à pleine puissance, mais c’est le prix à payer pour une telle capacité d’aspiration.

Les accessoires

La dotation en accessoires est l’un des points forts traditionnels de Dyson, et ce modèle ne fait pas exception. On retrouve dans la boîte tout le nécessaire pour nettoyer la maison du sol au plafond. Les deux brosses principales sont la Digital Motorbar et la Fluffy Optic. La première est conçue pour tous les types de sols, mais excelle particulièrement sur les tapis et moquettes. Elle intègre un système de peignes démêlants qui empêche efficacement les cheveux longs et les poils d’animaux de s’enrouler autour du rouleau.

La seconde brosse, la Fluffy Optic, est dédiée aux sols durs. Son rouleau doux capture les fines poussières sans les projeter. Elle se distingue par sa lumière verte, désormais une LED plus puissante que le laser du V15, qui révèle de manière assez spectaculaire la poussière invisible à l’œil nu. C’est à la fois satisfaisant et un peu effrayant de voir à quel point nos sols peuvent être sales.

L’innovation la plus maligne se trouve cependant au niveau du tube d’aspiration. Dyson y a intégré un suceur plat combiné à une petite brosse. D’une simple pression sur un bouton, on détache le long tube pour se retrouver avec l’outil à main prêt à l’emploi. C’est ingénieux et cela rend les transitions beaucoup plus fluides et rapides.

Fini le temps où il fallait retourner chercher le bon embout. Un bémol de taille toutefois : cet outil intégré ne peut pas être utilisé au bout du tube d’extension. Impossible, donc, de s’en servir pour atteindre les toiles d’araignées dans les coins du plafond. Il faudra pour cela utiliser l’autre accessoire combiné fourni.

La boîte contient également la mini-brosse motorisée anti-emmêlement (« hair screw tool »), très efficace sur les canapés et les lits pour animaux, ainsi qu’un adaptateur coudé pour passer facilement sous les meubles bas.