Cette nouvelle génération de pliants est une vraie réussite avec comme point d’orgue la présence d’un écran externe de belle taille qui donne un vrai plus en matière d’ergonomie. Le Moto Razr 50 Ultra réalise un excellent parcours, sans défaut véritablement rédhibitoire.
En résumé
Les progrès par rapport à la précédente génération sont indéniables et nul doute que le Moto Razr 50 Ultra se place parmi les meilleurs pliants du moment et qu’il donne du fil à retordre aux Galaxy Flip de Samsung. En effet, l’autonomie progresse et l’étanchéité fait enfin son apparition. Le Moto Razr 50 Ultra est fluide et son écran externe géant qui lui donne des ailes.
Note technique
Les plus et les moins
- Un écran secondaire géant vraiment pratique
- Autonomie qui progresse
- Étanche
- Écran principal très réussi
- Fluidité générale
- Partie photo plutôt convaincante
- Pas d’ultra grand-angle
- Suivi logiciel correct sans plus
Notre prise en main complète
Face à l’ogre Samsung Galaxy Flip 5 (testé par le Labo Fnac), on ne peut pas vraiment dire que la concurrence se bouscule au portillon. Seul ou presque, Moto se dresse en peaufinant année après année sa propre interprétation du design en portefeuille qui se rapproche du concept Razr, lequel fête ses 20 ans. Après le Razr 40 Ultra testé ici, voici son successeur, le Moto Razr 50 Ultra.
La marque a choisi de commercialiser ce smartphone en France ce modèle en une seule configuration mémoire, une configuration pertinente y compris pour les utilisateurs les plus avancés puisque l’on parle de 12 Go de RAM et de 512 Go de stockage. Question tarif, le Moto Razr 50 Ultra est proposé au prix de 1199 €, soit un tarif inchangé par rapport à la précédente génération qui, pour rappel, ne proposait que de 256 Go de mémoire interne. Ce prix le positionne aussi exactement au même tarif que le Samsung Galaxy Z Flip 5 256 Go.
Le Moto Razr 50 Ultra débarque en quatre coloris plutôt originaux : un vert proche du kaki, un rose soutenu, un pêche et enfin un bleu foncé comme l’exemplaire que la marque nous a prêté pour notre prise en main. Notons que le Labo Fnac opère de son côté sur un exemplaire du commerce. Le smartphone est fourni avec un étui de protection assorti, bien entendu adapté à l’écran pliant et qui dispose en prime d’un cordon pour porter son Razr autour du cou.
Design et prise en main
Le concept des smartphones pliant en portefeuille ne laisse au final que peu de place à une révolution sur le plan du design. Le Moto Razr 50 Ultra ressemble donc plutôt à son prédécesseur, mais les différences existent. Si l’écran pliant conserve la même diagonale de 6,9 pouces, son homologue externe gagne encore quelques millimètres puisqu’il passe de 3,6 à 4 pouces. Ne cherchez pas, il n’y a pas mieux sur le marché actuellement. Le Samsung Galaxy Flip 5 par exemple se cantonne à 3,4 pouces.
La dalle externe intègre les deux caméras principales et elle bénéficie de la protection d’une vitre en verre Gorilla Glass Victus. La charnière évolue pour être, selon la marque, la plus fine du marché. Elle reprend une architecture en goutte d’eau pour considérablement réduire la perception de la pliure. Elle est toujours là, mais il faut vraiment regarder de près la surface de la dalle pour la voir. Moto annonce par ailleurs que cette charnière est encore plus robuste que la précédente : elle résiste ainsi à 600 000 utilisations contre 400 000 sur le Moto Razr 40 Ultra. Le grand écran intègre dans un poinçon une caméra selfie.
Le pan arrière non occupé par l’écran adopte une finition en cuir végan très agréable au toucher et résistante aux traces de doigt. Les flancs en aluminium accueillent les boutons physiques qui sont bien entendu facilement accessibles lorsque le smartphone est plié et beaucoup moins lorsqu’il est ouvert – pour les mains petites et moyennes en tout cas.
Le lecteur d’empreinte digitale s’intègre au bouton de mise sous tension. Il fonctionne très bien, mais il sera simplement parfois un peu difficile à trouver à l’aveugle. Les finitions sont parfaites, avec en prime une certification IPX8. Cela signifie que la marque ne garantit rien contre la poussière et le sable, mais que le RAZR 50 Ultra résiste à un bain forcé de 30 minutes à une profondeur de 1,5 mètre. Pour rappel, son prédécesseur ne résistait qu’à une petite pluie. Un progrès certain, donc.
En matière de mensurations, les deux générations sont très proches : 171,4x74x7,1 mm contre 170,8x74x7 mm déplié. Même constat pour le poids : 189 g, contre 185 g environ.
L’écran
Le Moto Razr 50 Ultra conserve un écran de même taille que son prédécesseur : 6,9 pouces, en voilà une belle surface pour profiter de ses vidéos favorites ! La dalle s’appuie toujours sur la technologie AMOLED pour une définition inchangée, soit 1080×2640 pixels, donc une densité de 413 ppp.
La fréquence de rafraîchissement bénéficie de la technologie LPTO et peut donc varier dynamiquement entre 1 et 165 Hz. Attention, ce chiffre n’est que rarement atteint au-delà de quelques jeux et benchmarks ! La plupart du temps, il faudra se contenter des classiques 120 Hz. Pour économiser la batterie du smartphone, l’utilisateur peut définir une plage de variation allant de 1 à 60 Hz.
Pour trouver du neuf, il faut s’intéresser à la luminosité de la dalle, une cause embrassée par la plupart des constructeurs depuis quelques années. Dans le cas présent, Moto frappe fort puisque la luminosité maximale en pic passe de 1400 à 3000 nits. Un chiffre qui demeure purement théorique.
En pratique, nous avons apprécié cet écran, mais nous attendrons les différentes mesures du Labo pour nous prononcer définitivement. Pour rappel, son prédécesseur s’était monté plutôt convaincant.
Le second écran est plus grand que celui du Moto Razr 40 Ultra, mais aussi plus lumineux avec une luminosité en pic de 2400 nits contre 1100 nits. Sa résolution passe de 1056×1066 pixels à 1272×1080 pixels avec une densité de 417 ppp désormais. Dans le même temps, la dalle AMOLED LPTO voit sa fréquence de rafraîchissement maximale passer de 144 à 165 Hz. Cet écran extérieur protégé par du verre Gorilla Glass Victus est d’un usage très agréable et offre un espace suffisant pour exploiter confortablement la plupart des applications. Un vrai plus par rapport aux premières générations de pliants au format flip.
Qualité audio et communications
Nous trouvons sans surprise un ensemble de deux haut-parleurs qui forme un système dissymétrique. Les spécialistes du Labo Fnac effectueront leur batterie de tests habituelle afin de déterminer leur puissance et leur courbe de réponse en fréquences. À l’écoute, la puissance nous a semblé correcte, sachant que les deux HP de la précédente génération ne brillaient guère dans l’exercice selon les mesures du Labo. Le rendu est largement axé sur les médiums et les hautes fréquences. Les basses ne feront donc pas trembler les murs, mais le tout demeure suffisant pour suivre des vidéos dans de bonnes conditions. Il n’y a pas de prise casque Jack. Il faudra donc recourir à des écouteurs Bluetooth.
La partie radio connaît une belle progression avec l’arrivée du wifi 7 et du Bluetooth 5.4. On retrouve bien entendu le support de toutes les bandes de fréquences 5G déployées en France. Après plusieurs semaines d’utilisation, nous n’avons rien à reprocher sur ce plan au pliant de Moto, mais les mesures du Labo confirmeront-elles nos impressions ?
Performances et interface
Pour animer son nouveau smartphone, Moto a opté pour une mécanique encore peu répandue : le Snapdragon 8 s Gen 3. Cette puce s’appuie sur des cœurs de dernière génération avec des fréquences de fonctionnement inférieures à celles du 8+ Gen 1 du Razr 40 Ultra. Un compromis donné pour une grande efficience du point de vue énergétique avec un gain de puissance modéré que nous laisserons le Labo estimer à l’aide de son protocole de tests. À l’usage, le smartphone est fluide dans tous les scénarios d’utilisation que nous avons rencontrés. Nous avons cependant hâte de recevoir les résultats du Labo pour mettre des chiffres précis sur nos impressions.
Le Razr 50 Ultra combine Android 14 et une surcouche maison nommée Hello UI. Celle-ci est toujours aussi agréable à utiliser et propose un bel équilibre entre simplicité d’utilisation et richesse fonctionnelle. Moto n’hésite pas à enrichir l’OS de Google de petits plus bien sentis, pour la plupart, même si tout le monde n’en trouvera pas forcément l’usage. C’est notamment le cas d’un contrôle parental poussé ou encore de la possibilité de créer des espaces sécurisés pour exécuter certaines applications ou tout simplement stocker des fichiers sensibles. Des bloatwares sont également présents, mais rien de trop gênant, car il s’agit dans l’ensemble d’applications installées par la plupart des utilisateurs de smartphones.
Concernant l’exploitation de l’écran secondaire, la marque propose bien entendu de nombreuses possibilités de personnalisation et, pour le reste, c’est plutôt simple puisque la plupart des applications Android peuvent fonctionner sur ledit écran. L’interface s’organise en panneaux vers lesquels l’utilisateur peut envoyer les raccourcis des applications qu’il souhaite utiliser. Le tout est très pratique : il est ainsi possible de se guider avec Google Maps sans avoir à déployer le smartphone ou encore de contrôler sa musique. Moto propose également une grande sélection de jeux spécialement optimisés pour être lancés sur le fameux écran externe.
Le Razr 50 Ultra bénéficiera des trois prochaines versions d’Android, ce qui nous mène donc jusqu’à Android 17, ainsi que quatre années de mises à jour de sécurité. C’est correct, sans plus.
Photo
Moto a décidé de suivre une voie originale avec sa nouvelle génération de smartphones pliants. Au programme, toujours deux caméras – point commun avec le Z Flip de Samsung et les précédentes générations de pliants de la marque –, mais aux côtés du grand-angle nous trouvons désormais un téléobjectif et non le traditionnel ultra grand-angle.
Il s’agit en l’occurrence d’une caméra constituée d’un capteur de 50 mégapixels et d’une optique ƒ/2,0 x2. Le pixels binning est de mise pour obtenir au final des clichés de 12,5 mégapixels. La caméra principale grand-angle évolue de son côté avec un capteur qui passe de 12 à 50 mégapixels soit un certain revirement de stratégie, car le Razr 2022 avait déjà un capteur de 50 mégapixels avec le pixels binning. L’optique équivaut à un 24 mm argentique et affiche une ouverture ƒ/1,7. La caméra frontale semble inchangée par rapport à la précédente génération, avec un gros capteur de 32 mégapixels.
Bien entendu, cette section photo passera entre les mains des spécialistes du Labo Fnac et de leur équipement de pointe. Sous le soleil estival, le Moto Razr 50 Ultra nous a permis de réaliser des clichés de qualité offrant une bonne dynamique et des couleurs chatoyantes – comprenez par là des couleurs boostées qui s’éloignent un peu de la réalité. Le piqué n’impressionne pas vraiment, pas plus que la netteté de l’image en s’éloignant de son centre.
Le mode 50 mégapixels apporte logiquement un peu plus de détails. La nuit, le rendu est correct : le bruit numérique est maîtrisé malgré la montée en ISO. Le téléobjectif est convaincant en journée et il se rapproche alors de très près des impressions que nous avons avec le grand-angle. Il se montre cependant plus à la peine en basse luminosité.
La caméra frontale est convaincante dans un environnement idéal : beaucoup de lumière et pas de contre-jour à gérer. Elle n’apprécie pas vraiment le manque de lumière, même en journée, mais à l’intérieur.
Le Moto Razr 50 Ultra filme au mieux en 4K à 60 images par seconde. Il est possible de réaliser de belles vidéos, bien que nous ayons croisé des smartphones plus convaincants, notamment en matière de piqué et stabilisation.
Autonomie
Traditionnellement, l’autonomie n’est pas vraiment le point fort des smartphones pliants. Il est difficile d’y intégrer de grosses batteries et il y a deux écrans associés à des processeurs puissants à gérer en prime. Pour le nouveau millésime, Moto glisse une batterie de 4000 mAh, contre 3800 mAh pour le Razr 40 Ultra. Est-ce que cela sera suffisant pour faire mieux que les 9h34 mesurées par le Labo pour ce dernier ? Un peu de patience.
Pour notre part, nous avons ressenti un certain progrès et une grosse journée d’utilisation ne fait pas peur à ce smartphone, mais attendons la confirmation du Labo Fnac.
Le smartphone est fourni avec un bloc secteur de 68 W, mais il n’en exploite que 45, soit tout de même 15 W de plus que le Razr 40 Ultra. Le Labo avait mesuré un temps de charge de 1h39 et, logiquement, le nouveau venu devrait faire un peu mieux. De manière empirique, une pleine charge nous a pris un peu moins de 80 minutes. Un temps correct pour la catégorie, surtout si l’on tient compte du fait que la batterie affiche une capacité supérieure.
Le Razr 50 Ultra dispose également de la recharge sans fil 15 W ainsi que de la recharge inversée.