Les smartphones Pixel de Google jouissent d’une aura toute particulière. En effet, ils offrent l’expérience la plus pure d’Android avec les mises à jour et les nouvelles versions en primeur. Ensuite, ils constituent depuis quelques années ce qui se fait de mieux en photo.
En résumé
Le Google Pixel 6 marque à coup sûr une étape majeure dans l’aventure de Google en tant que fabricant de smartphones. Cette nouvelle génération offre tout d’abord un design original et une qualité de fabrication qui nous semble encore meilleure que précédemment. Le Pixel 6 demeure une référence en photo, surtout en basse luminosité. Son autonomie est satisfaisante. Si l’utilisation d’une mécanique maison n’apporte finalement pas grand-chose pour l’utilisateur final au quotidien, gageons que Google saura convaincre tout le monde avec l’introduction progressive de fonctionnalités exclusives à la plateforme Tensor… en attendant l’arrivée d’une seconde génération, bien entendu. Finalement, nous aurions apprécié une recharge plus rapide et un écran plus contrasté prenant en charge le 120 Hz.
Note technique
Les plus et les moins
- Finitions
- Fluidité générale
- Très doué pour jouer
- Un grand-angle impressionnant de jour comme de nuit
- Prix intéressant
- Design atypique…
- … qui ne plaît pas à tout le monde
- Ultra grand-angle en retrait le jour
- Recharge lente
- Pas de bloc secteur
- Poids
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Le design, l’ergonomie et l’interface
Pour cette nouvelle génération, Google a décidé de développer, à l’instar d’Apple ou de Samsung, son propre processeur afin d’atteindre une cohérence entre hardware et software encore meilleure. Le Pixel 6 est proposé en deux couleurs, noir carbone et gris océan comme notre exemplaire de test et en une seule configuration mémoire, en France tout du moins, soit 8 Go de RAM et 128 Go de stockage – sans emplacement microSD.
Le Google Pixel 6 est un smartphone qui pourrait se classer dans la catégorie des presque compacts, car il s’appuie sur un écran de 6,4 pouces. La même diagonale que l’Oppo Reno 6 par exemple, mais il est plus haut, plus large et plus épais que celui-ci avec 158,8×74,8×8,9 mm contre 156,8×72,1×7,6 mm. Il en est de même pour le poids : le Pixel 6 pèse 207 g contre 182 g pour l’Oppo.
Une partie de l’explication est à chercher à l’avant du smartphone. Les bordures autour de l’écran demeurent relativement épaisses, et ce malgré une caméra frontale dans un poinçon qui passe au centre alors qu’il était dans un coin sur le Pixel 5. Le taux d’occupation est donc plutôt moyen sur un nouveau haut de gamme avec un peu plus de 83 %.
Pour la première fois sur un Pixel, le lecteur d’empreinte digitale est placé sous l’écran. La zone du capteur biométrique tombe idéalement sous le pouce, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Un excellent point et ce d’autant plus que la reconnaissance est très rapide. Le smartphone est instantanément déverrouillé. Notons la présence de verre Gorilla Glass Victus pour protéger la dalle des rayures et des petits chocs du quotidien.
Le style de la partie arrière ne fait pas vraiment l’unanimité, y compris au sein de la rédaction. Les débats se concentrent autour du bloc photo. Celui-ci barre l’arrière du mobile sur toute sa largeur et dépasse assez nettement et nous ne savons pas encore comment ce bloc vieillira. Le reste de la coque est en verre Gorilla Glass 6 très agréable au toucher. Dans notre version grise, les traces de doigts tardent à apparaître. Les flancs en aluminium présentent un profil arrondi assez plaisant à prendre en main.
Google a choisi de regrouper les boutons physiques à droite, mais dans une position inverse de ce que l’on trouve habituellement : les touches de réglage du volume sont sous le bouton de mise sous tension. Le tout est très facilement accessible. Le reste est des plus classiques avec une prise USB-C et c’est tout, car le Pixel 6 se passe sans surprise de prise casque. Une trappe dissimule un logement pour une nanoSIM. La qualité de construction est très sérieuse. Les matériaux sont premium et le tout est conforme à la norme IP68 qui correspond ici à une immersion de 30 minutes sous 1,5 mètre d’eau.
Le smartphone dispose du tout nouvel Android 12. Celui-ci apporte un indéniable vent de fraîcheur en matière de design avec une interface très esthétique basée sur le précepte Material You et personnalisée spécifiquement par Google pour ses Pixels. Les contrôles gestuels sont particulièrement développés, mais il faudra une phase d’apprentissage pour les découvrir et les maîtriser. La richesse des nouveautés de cette mouture d’Android est telle qu’il nous est impossible ici d’en faire le tour. Nombre d’entre elles s’appuient désormais sur l’intelligence artificielle, et Google veut plus que jamais mettre l’utilisateur au cœur de son OS.
Écran
Le Pixel 6 dispose d’un écran de 6,4 pouces au format 20/9e. La dalle s’appuie sur la technologie AMOLED avec une fréquence de rafraîchissement de 90 Hz, un chiffre peu impressionnant aujourd’hui. Google a opté pour une gestion basique : l’utilisateur peut simplement choisir manuellement entre 90 Hz et 60 Hz. Pas de mode automatique et dynamique donc. Dommage.
La dalle affiche une définition de 1 080×2 400 pixels ce qui donne selon nos calculs une densité de 409 ppp. La finesse est donc au rendez-vous. Nous avons bien entendu passé au crible cet écran dans notre Labo. Nous avons été déçus par le taux de contraste, bien inférieur à celui des concurrents du Pixel 6 : nos sondes l’ont ainsi établi à 243 pour 5 contre, par exemple, 338 pour 5 pour l’iPhone 13. Cela reste tout à fait convenable dans l’absolu. En revanche, la fidélité des couleurs est excellente, y compris en laissant le réglage par défaut du smartphone.
La directivité est très bonne, mais là aussi les derniers iPhone font mieux. Avec un angle de vision de 30°, la perte de luminosité est de 32 % selon nos mesures. Lorsque l’angle passe à 45°, la perte passe à 59 %.
Performances et rapidité
Le Pixel 6 est le premier smartphone Google à disposer d’une plateforme technique développée par l’entreprise américaine. Il s’agit du Google Tensor, qui regroupe le processeur, le circuit graphique, l’unité de calculs dédiée à l’IA et d’autres composants. La partie processeur gravée en 5 Nm adopte une architecture complexe pour optimiser la consommation énergétique sans perdre en fluidité. Pour cela, nous retrouvons deux cœurs haute performance Cortex-X1 cadencés à 2,8 GHz, deux cœurs Cortex A-76 à 2,25 GHz pour les tâches moyennes et quatre cœurs Cortex-A55 à 1,8 GHz pour les tâches réclamant peu de puissance.
À l’usage, l’expérience est fluide. Le smartphone est rapide, y compris face aux jeux les plus récents où son processeur graphique Mali-G78 MP20 se montre très efficace. Et face à notre protocole de test, qu’est-ce que ça donne ? Décidément, rien ne semble vouloir perturber la suprématie d’Apple dans ce domaine, puisque seuls les iPhone obtiennent la note maximale, quelle que soit l’intensité des usages placés face à eux. Le Pixel 6 commence à perdre de sa superbe dès le stade intermédiaire, qui correspond aux usages complexes. Il se montre globalement très proche du Qualcomm Snadragon 888 qui équipe bon nombre de haut de gamme actuels. Notons au passage une petite tendance à chauffer face aux applications poussant le processeur au maximum de ses capacités.
Photo
Dans cette imposante barre noire, le Pixel 6 dissimule seulement deux caméras. Ce n’est pas vraiment impressionnant, mais Google nous a déjà prouvé que le nombre de caméras ne faisait pas tout. Sachez cependant que la version Pro du Pixel 6 dispose, elle, d’un troisième module, un téléobjectif en l’occurrence.
Le grand-angle s’appuie sur un capteur de 50 mégapixels qui réalise par défaut des photos de 12,5 mégapixels en mettant en œuvre la technologie Pixels-Binning qui réunit les pixels par groupe de 4 pour améliorer le rendu surtout lorsque la lumière manque. Ce capteur, qui serait conçu par Samsung, affiche des photosites de 1,2 µm contre par exemple 1,4 µm pour le Pixel 5. Google, contrairement à la plupart de ses concurrents, ne permet pas d’utiliser la pleine définition du capteur : pas de mode 50 mégapixels, donc. Pour rappel, plus cette taille est importante, plus le capteur peut capturer de lumière. L’optique équivaut à un 25 mm argentique et affiche une ouverture de f/1,9. Pour le moment, rien de véritablement novateur. L’ultra grand-angle dispose d’un capteur de 12 mégapixels contre 16 mégapixels pour la précédente génération. L’optique f/2,2 offre un champ de vision de 114°.
En journée, sous un ciel gris ou au soleil levant, les photos réalisées par le Pixel 6 nous ont impressionnés. Leur niveau de détail est vraiment surprenant, pour un rendu capable de restituer des nuances notamment dans la grisaille du ciel ou le fouillis de la végétation. La netteté est parfaite et les couleurs sont juste boostées ce qu’il faut pour séduire sans dénaturer totalement le rendu. Les traitements numériques demeurent maîtrisés avec un HDR+ plus impressionnant que jamais.
Le soir venu ou en intérieur, bref, lorsque la lumière se fait rare et souvent artificielle, le Pixel 6 conserve sa superbe avec une excellente gestion des éclairages électriques.
La balance des blancs est précise, y compris lorsque la pénombre s’installe. Le mode Nuit, qui peut se déclencher automatiquement, parvient à aboutir à des photos nettes et équilibrées. Du très beau travail, donc.
L’ultra grand-angle impressionne moins. Le résultat est dans l’ensemble convaincant, mais certains concurrents proposent mieux, dans le piqué et le contrôle de la netteté dans la périphérie de l’image, par exemple. De nuit, il tire profit d’un efficace mode dédié pour inverser la tendance.
En vidéo, le Google Pixel 6 peut filmer en 4K jusqu’à 60 images par seconde. Il se montre très doué dans cet exercice. Les séquences sont dynamiques et fluides.
La caméra frontale est tout aussi efficace malgré un capteur de seulement 8 mégapixels repris du Pixel 5 apparemment.
Qualité audio
Le nouveau smartphone de Google dispose de deux haut-parleurs capables de basculer automatiquement entre le canal gauche ou droit en fonction de l’orientation du mobile. La puissance est bien au rendez-vous puisque nous avons mesuré en labo 76 dB, contre 68 dB par exemple pour l’iPhone 13. En revanche, leur courbe de réponse en fréquences est moins pleine, plus heurtée, avec des tassements autour des 250 Hz. Google propose la fonction Son Adaptatif, qui analyse l’acoustique d’une pièce à l’aide du micro du smartphone pour ensuite ajuster de manière optimale l’égalisation des deux haut-parleurs. Dans les faits, ne vous attendez pas à une révolution en termes de rendu. Posséder des oreilles fines est nécessaire pour saisir une différence, à vrai dire.
Le Pixel 6 ne dispose pas de prise casque. Le recours à des écouteurs Bluetooth devrait sans doute être le plus courant.
Communication
Bien entendu, le Pixel 6 ne peut faire l’impasse sur les dernières technologies radio du moment. C’est carton plein avec la 5G, la 4G, le wifi 6e, sans oublier le Bluetooth 5.2 et le NFC. Google aurait, selon certaines sources, opté pour des composants Samsung.
Soumis à la salle de torture de notre Labo, le Pixel 6 s’est assez bien comporté, avec cependant quelques faiblesses en 4G, surtout dans la bande 8 (900 MHz).
Pour le wifi et le Bluetooth, le son de cloche est le même. Rien de déshonorant, mais rien non plus d’époustouflant. Le travail est fait, mais demeure en deçà du niveau atteint par la dernière génération d’iPhone ou encore par l’Oppo Reno 6 Pro.
Autonomie
Le Pixel 6 dispose d’une batterie de 4 614 mAh, une capacité tout à fait correcte qui, en pratique, nous a permis de nous passer de recharge 1,5 jour sans faire particulièrement attention. Un résultat plutôt conforme à nos attentes. Notre protocole de test Labo très exigeant est venu à bout de la batterie du Pixel 6 en 11 h 6. Si l’iPhone 13 reste devant, l’Oppo Reno 6 Pro est quasiment à égalité sur ce point. Pour rappel, le Pixel 5 avait à peine dépassé les 9 heures dans notre test.
Pour la recharge, Google suit la tendance en ne proposant pas de chargeur dans la boîte du Pixel 6. Celui-ci accepte en entrée une puissance maximale de 30 W avec le support du standard USB Power Delivery 3.0. Dans ces conditions, Google annonce que son mobile peut atteindre 50 % de charge en 30 minutes. Avec notre bloc secteur habituel, il nous a fallu 2 h 10 pour atteindre une pleine charge en partant de 0 % de batterie. La vitesse de chargement n’est donc pas le point fort du Pixel 6. Il supporte par ailleurs la recharge sans fil avec une puissance maximale de 21 W avec la plateforme Google ou 12 W avec un support de recharge standard.
Caractéristiques générales
Dimensions & poids
Conclusion
Le Google Pixel 6 marque à coup sûr une étape majeure dans l’aventure de Google en tant que fabricant de smartphones. Cette nouvelle génération offre tout d’abord un design original et une qualité de fabrication qui nous semble encore meilleure que précédemment. Le Pixel 6 demeure une référence en photo, surtout en basse luminosité. Son autonomie est satisfaisante. Si l’utilisation d’une mécanique maison n’apporte finalement pas grand-chose pour l’utilisateur final au quotidien, gageons que Google saura convaincre tout le monde avec l’introduction progressive de fonctionnalités exclusives à la plateforme Tensor… en attendant l’arrivée d’une seconde génération, bien entendu. Finalement, nous aurions apprécié une recharge plus rapide et un écran plus contrasté prenant en charge le 120 Hz.