Prise en main

Prise en main du Moto Edge 50 Pro : un smartphone complet et séduisant

30 avril 2024
Par Georges Prat
Prise en main du Moto Edge 50 Pro : un smartphone complet et séduisant
©Motorola

Si vous voulez les atout d’un haut de gamme sans dépenser 1000 euros ou plus, le Moto Edge 50 Pro mérite le détour. Son design atypique dissimule une mécanique efficace à défaut d’impressionner. Son écran est de qualité et ses trois caméras réalisent un parcours solide.

En résumé

Original, le Moto Edge 50 Pro est un smartphone ne manquant pas d’arguments. Offrant un expérience fluide et agréable, il dispose d’un trio de caméras polyvalent et efficace, ainsi que d’un bel écran.  Son autonomie est convaincante, avec en prime une vitesse de charge ultrarapide. Une nouvelle génération qui en propose donc beaucoup, à commencer par ses 512 Go de stockage interne, pour un tarif raisonnable. Dommage que le smartphone ne bénéficie que de trois années de mise à jour et qu’il ne puisse pas filmer en 4K à 60 fps.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Des couleurs et des matériaux originaux
  • Excellente qualité de fabrication
  • 512 Go de stockage
  • Bonne autonomie
  • Une vitesse de charge très élevée
  • IP68
  • Tarif contenu
  • Partie photo correcte
Les moins
  • Une mécanique moins puissante que l’année dernière
  • Un bel écran, mais sans LPTO
  • Suivi logiciel décevant

Notre prise en main complète

Moto poursuit son développement en jouant le plus souvent la carte de l’originalité et du rapport qualité-prix afin de trouver sa place au sein d’un marché ultraconcurrentiel, sur lequel la plus internationale des marques asiatiques doit affronter des géants comme Samsung ou Xiaomi. Le Moto Edge 50 Pro succède donc à l’Edge 40 Pro que nous avons pris en main l’année dernière.

Enfin, pas tout à fait, car si celui-ci trouvait sa place dans le haut de gamme avec son prix de 899 €, c’est un peu moins le cas de l’Edge 50 Pro qui débarque lui à 699 €. Un positionnement légèrement plus bas qui se traduira certainement par quelques concessions que nous découvrirons plus tard.

Le smartphone est proposé avec 12 Go de RAM et 512 Go de stockage interne, une capacité généreuse qui fait largement oublier l’absence d’emplacement pour une carte mémoire. Toujours en quête d’originalité, Moto commercialise l’Edge 50 Pro en deux couleurs, utilisant un dos en cuir synthétique, un classique noir et le bien plus original Lavande de l’exemplaire que la marque nous a prêté pour notre test. Une troisième finition est au catalogue. Elle se nomme Moonlight Pearl et ne s’appuie pas sur du cuir végan, mais sur de l’acétate. Un matériau ancien né au XIXe siècle qui se travaille comme du bois et que l’on retrouve aujourd’hui dans la lunetterie haut de gamme.

Le Moto Edge 50 Pro trouvera face à lui le Samsung Galaxy S23 FE qui propose pour le même prix une configuration mémoire moins ambitieuse (8/128 Go) ou encore le Xiaomi 13T.

Moto Edge 50 Pro
©L'Éclaireur

Design et ergonomie

La façade du Moto Edge 50 Pro ne dépareillerait certainement pas sur un haut de gamme puisque l’on retrouve un grand écran incurvé de 6,67 pouces au format 20/9e. Celui-ci occupe plus de 90 % de la surface avec une dalle qui intègre la caméra frontale dans un poinçon et un lecteur d’empreinte digitale. Celui-ci est rapide et reconnait à coup sûr nos empreintes, mais il est un peu bas. Du verre Gorilla Glass 5 a été retenu pour protéger l’écran des chocs et des rayures.

Moto Edge 50 Pro
Moto reste fidèle aux écrans incurvés. ©L'Éclaireur

En tournant le smartphone, on découvre la couleur lavande pour le moins originale. On se croirait sur le plateau de Valensole ! Cette teinte est fondamentalement voyante, mais, après tout, pourquoi pas ? Avec elle, il sera facile de se distinguer sans nécessairement recourir à une coque de protection. Fidèle à son habitude, Moto en fournit tout de même une. Elle est en plastique translucide d’une couleur bleu-violet parfaitement assortie.

L’Edge 50 Pro utilise une matière synthétique qui ne laisse aucune prise aux traces de doigt en offrant un contact chaleureux et agréable. La marque a opté pour une finition lisse et peu texturée. Cela s’apparente moins à du vrai cuir, mais sans que cela nuise au confort d’utilisation. Le bloc photo est totalement intégré pour un style fluide. On distingue trois caméras, dont une plus petite de même diamètre que le flash.

Moto Edge 50 Pro
La couleur Lavande du Moto Edge 50 Pro a donné du fil à retordre à notre appareil photo, qui donne une image plus bleue que réellement lavande.©L'Éclaireur

Les flancs sont en aluminium, du classique donc, avec une anodisation violette assortie au dos du smartphone. Ils sont visuellement très fins en raison de l’incurvation de l’écran et de la coque arrière. Les commandes sont rassemblées à droite. Le bouton de mise sous tension est facilement accessible, mais pour ajuster le volume il faudra faire un petit effort. Le Moto Edge 50 Pro présente en bas la prise USB-C et une trappe pour deux nanoSIM. Vous l’aurez compris, il n’y a pas de prise casque jack, mais ce n’est plus vraiment une surprise aujourd’hui.

Moto Edge 50 Pro
Moto fournit une coque en plastique translucide aux couleurs du dos du smartphone.©L'Éclaireur

Cette nouvelle génération est plutôt fine, avec une épaisseur de seulement 8,2 mm contre 8,6 mm pour le millésime précédent ou encore 8,5 mm pour le Xiaomi 13T. Étroit grâce à son écran très allongé, il offre une prise en main sûre et agréable. Ses finitions sont parfaites et il répond à la norme IP68. Son poids de 186 g est dans la norme de la catégorie.

L’écran

Moto utilise depuis des années maintenant des dalles P-OLED pour Plastic OLED, une technologie très proche de l’AMOLED classique qui se distingue par l’utilisation de plastique au lieu d’un verre rigide. L’Edge 50 Pro ne fait pas exception à la règle donc avec une dalle P-OLED de 6,7 pouces qui atteint la définition de 1 220×2 712 pixels contre 1 080×2 340 pixels pour la précédente mouture.

La finesse d’affichage progresse en conséquence puisque la densité de pixels passe de 403 à 446 ppp. Autre progrès, la luminosité est boostée. Elle atteint désormais en pic 2 000 nits contre 1 300 nits pour l’Edge 40 Pro. Le nouveau venu fait également mieux que le Samsung Galaxy S23 FE (1 450 nits), mais il est surclassé par le Xiaomi 13T et ses 2 600 nits.

Moto Edge 50 Pro
©L'Éclaireur

La marque a décidé de se montrer plus raisonnable en matière de fréquence de rafraîchissement en passant de 165 à 144 Hz. Cela reste mieux que la concurrence qui propose du 120 Hz. Cependant, l’écran de l’Edge 50 Pro se passe toujours de la fonction LPTO qui fait varier dynamiquement la fréquence de rafraîchissement entre 1 Hz et son maximum. Ici, quatre possibilités s’offrent à l’utilisateur : une fréquence fixe de 60, 120 Hz ou 144 Hz et un mode qui bascule automatiquement entre les différentes fréquences.

Moto Edge 50 Pro
©L'Éclaireur

En attendant le verdict des sondes du Labo Fnac, nous avons trouvé un écran lumineux, agréable à utiliser y compris en extérieur. Le rendu des couleurs est un peu froid avec les réglages par défaut, mais, en quelques manipulations dans le menu adéquat, il est possible d’obtenir un résultat nettement plus proche de la réalité. Moto exploite les courbures latérales de son écran avec la fonction Bords illuminés qui vous prévient de l’arrivée d’une notification ou d’un appel.

Qualité audio et communication

Le Moto Edge 50 Pro intègre deux haut-parleurs pour animer l’espace. Les deux composants sont différents avec en haut un transducteur utilisé avant tout pour les appels téléphoniques mains libres. Leur puissance nous a semblé correcte, tout comme la richesse sonore : on perçoit des basses et le haut du spectre reste sous contrôle. Les mesures menées par le Labo nous en apprendront certainement davantage. Le Dolby Atmos répond présent avec un vaste panel d’options, dont l’audio spatial. Comme évoqué en début d’article, il faut se passer de prise casque classique. L’utilisation d’écouteurs Bluetooth devrait être la solution de prédilection.

Moto Edge 50 Pro
©L'Éclaireur

La partie communication sonne plutôt classiquement. La compatibilité 5G est bien entendu de mise. Le smartphone propose en plus le wifi 6e et le Bluetooth 5.3. Difficile en pratique pour nous de constater un comportement problématique. Qu’en sera-t-il face à la terrible chambre anéchoïque du Labo Fnac ? Encore un peu de patience.

Moto Edge 50 Pro
©L'Éclaireur

Performance et interface

Dans ce chapitre, nous allons commencer à percevoir les sacrifices qui ont dû être faits pour obtenir un prix inférieur. En effet, le Moto Edge 40 Pro se situe dans le segment du haut de gamme avec la mécanique qui va avec, un Snapdragon 8 Gen 2. Mais son successeur – de nomenclature en tout cas – présente un processeur de la série 7 qui se place un ton en dessous des composants de la série 8. Il s’agit en l’occurrence d’un Snapdragon 7 Gen 3.

Cette puce, qui n’est pas encore franchement répandue, combine huit cœurs dont le plus véloce atteint la fréquence de 2,63 GHz. Elle est gravée en 4 Nm, comme les processeurs Qualcomm les plus puissants du moment. Nous sommes impatients de découvrir comment cette mécanique se comportera face au protocole de tests du Labo, qui s’appuie sur l’exécution de tâches correspondant à des usages plus ou moins intensifs. Nous avons trouvé face à nous un smartphone réactif et ne chauffant pas. Autant dire que la plupart des utilisateurs devraient en être satisfaits sur ce plan en tout cas.

Moto Edge 50 Pro
©L'Éclaireur

Moto a pris le parti depuis de nombreuses années de développer une interface épurée qui a pris le nom de Hello UI. Superposée à Android 14, elle est fluide et stable. Les utilisateurs les moins technophiles seront rapidement à l’aise, tandis que les autres pourront se plonger avec délectation dans les riches fonctions de personnalisation présentes. Si lors du premier démarrage le smartphone propose d’installer ou non certaines applications, force est de constater qu’à l’issue de ces premières minutes l’Edge 50 Pro comptera encore de nombreux bloatwares. Il s’agit principalement de jeux qu’il est bien entendu toujours possible de désinstaller par la suite.

Moto Edge 50 Pro
©L'Éclaireur

Il semble désormais loin le temps où Moto faisait figure de référence en matière de suivi logiciel de ses mobiles. La concurrence a rattrapé avant de doubler la marque qui, sur ce nouveau modèle, ne propose en effet que trois années de mise à jour.

Moto Edge 50 Pro
©L'Éclaireur

Photo

C’est sans surprise que nous retrouvons un système photo basé sur trois caméras qui proposent une grande polyvalence, puisque nous allons de l’ultra grand-angle au téléobjectif. La caméra principale équivaut à un 25 mm argentique. Elle met en œuvre une optique extrêmement lumineuse puisqu’elle ouvre à ƒ/1,4 ! Le capteur est un 50 mégapixels qui met en œuvre par défaut le pixels binning. La seconde caméra est l’ultra grand-angle. Son optique correspond à un 16 mm argentique, pour un angle de vision de 120°. Son ouverture est de ƒ/2,2 tandis que son capteur se contente de 13 mégapixels.

Moto Edge 50 Pro
Le téléobjectif x3 en action. ©L'Éclaireur

Le dernier module est un téléobjectif x3 (67 mm en équivalent argentique) ƒ/2,2 alors que la précédente génération ne proposait qu’un x2. Le capteur derrière cette optique est un modeste 10 mégapixels. Cela semble effectivement peu impressionnant sur le papier, mais rappelons que le Samsung Galaxy S23 FE n’offre à son téléobjectif qu’un capteur de 8 mégapixels. À l’avant, le Moto Edge 50 Pro dispose d’un capteur de 50 mégapixels.

Moto Edge 50 Pro
©L'Éclaireur

Les experts du Labo se prononceront rapidement sur les performances de ce trio, mais, en attendant, voici notre ressenti issu notamment d’une série de clichés réalisés sous un beau soleil printanier. Dans ces conditions, les photos réalisées par le grand-angle jouent la carte de la séduction plus que celle du naturel. Les couleurs sont largement boostées et le piqué est plutôt satisfaisant. Les traitements numériques s’inscrivent dans la même lignée, tout comme les microcontrastes accentués. Il n’en demeure pas moins que le Moto Edge 50 Pro réalise des clichés séduisants qui devraient faire merveille sur les réseaux sociaux !

Moto Edge 50 Pro
©L'Éclaireur

En basse luminosité, il est logiquement un peu moins à son aise, avec un lissage un peu trop prononcé. L’ultra grand-angle n’impressionne pas vraiment sur le papier. En journée, on remarque un flou en périphérie, mais rien de catastrophique : les photos obtenues restent de bonne qualité, avec des couleurs chatoyantes et un piqué dans la bonne moyenne. Il se montre aussi plutôt à son aise la nuit.

Moto Edge 50 Pro
On perçoit ici le flou en périphérie de l’image. ©L'Éclaireur

Enfin, le téléobjectif est une bonne surprise. L’exposition est maîtrisée et la netteté excellente. Le niveau de détail est dans la bonne moyenne. Seul bémol, les couleurs sont assez ternes, au contraire des deux autres caméras et du module frontal qui produit par ailleurs des selfies détaillés et dynamiques.

Le Moto Edge 50 Pro n’offre pas la possibilité de filmer en 8K comme son prédécesseur, mais cela ne nous émeut pas plus que cela. En revanche, il ne permet malheureusement pas non plus de filmer en 4K à 60 fps. Il faut se contenter de 30 images par seconde.

Moto Edge 50 Pro
©L'Éclaireur

Autonomie

Plus fin que son prédécesseur, le Moto Edge 50 Pro embarque une batterie légèrement plus petite avec une capacité de 4 500 mAh contre 4 600 mAh. Pas de panique, nous avons pu utiliser ce smartphone toute une journée avec une seule charge. Une autonomie plutôt satisfaisante, donc, mais notre impression positive sera-t-elle confirmée par le Labo ?

Moto Edge 50 Pro
125 W pour une recharge en moins de 25 minutes !©L'Éclaireur

Ce mobile dispose d’une arme secrète : sa vitesse de charge très élevée qui passe par un bloc secteur fourni de 125 W. Nous avons pu retrouver 100 % de batterie en 25 minutes environ et nous avons hâte de voir le temps mesuré précisément par le banc de test du Labo Fnac. L’Edge 50 Pro dispose aussi de la recharge sans fil rapide 50 W et de la recharge inversée 10 W.

Article rédigé par
Georges Prat
Georges Prat
Journaliste
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