Prise en main

Prise en main du Lumix G9 II : le meilleur du Micro 4/3

22 janvier 2024
Par Louis Cayatte
Prise en main du Lumix G9 II : le meilleur du Micro 4/3
©Lumix

Sage en apparence, le G9 II frappe fort : polyvalent, aussi redoutable en photo qu’en vidéo, il s’impose comme l’un des meilleurs hybrides Micro 4/3 jamais conçus.

En résumé

Sage en apparence, avec son air de déjà-vu par rapport au S5 II, son grand frère plein format, le G9 II frappe fort. Il se montre redoutable en photo, avec un système autofocus très performant qui s’appuie sur la détection de phase, et fait oublier les errements du G9 sur les sujets en mouvement. En vidéo, ses caractéristiques font quasi jeu égal avec le GH6, à la peine en termes de mise au point AF vis-à-vis du petit nouveau. La stabilisation, avec un mode Haute Résolution à main levée de 100 Mpx est de haut niveau, tout comme la construction, à l’épreuve des intempéries. Enfin, le nouveau mode noir et blanc Monochrome Leica achève de convaincre de la polyvalence de ce modèle, qui s’impose comme un des meilleurs hybrides Micro 4/3 jamais conçus. Le meilleur au sein de la gamme Lumix et un sérieux concurrent pour l’OM-1. 

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Système compact
  • Qualité de la stabilisation
  • Autofocus très performant
  • Mode vidéo professionnel
  • Excellente prise en main
  • Construction tous temps
  • Gamme optique pléthorique
  • Compatibilité batterie et accessoires avec Lumix S
Les moins
  • Autofocus encore en-dessous des meilleurs hybrides APS-C
  • Pas de volet de protection devant le capteur
  • Capteur finalement classique (pas de technologie particulière)

Annoncé en toute fin d’année 2017, le Lumix G9 a eu un long règne, ponctué de régulières et généreuses mises à jour de firmware. Si bien qu’il est devenu, au fil du temps, aussi doué en photo, son domaine de prédilection à l’origine, qu’en vidéo, univers plutôt réservé aux Lumix GH, d’ordinaire. 

À gauche le G9 II, à droite, le G9 ; six ans se sont écoulés, et la rupture ergonomique est manifeste entre les deux modèles.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

Un successeur spectaculaire

Le G9 II rebat les cartes. Non seulement il succède au G9, mais il se paie le luxe de faire de l’ombre au GH6 grâce à des caractéristiques vidéo superlatives. Il se positionne donc au sommet de la gamme Micro 4/3, grâce notamment à des performances largement au-dessus de ses prédécesseurs en termes de mise au point, en raison de l’adoption d’un système à détection de phase, à l’instar de ses aînés plein format, les S5 II et S5 II X

Un argument suffisant pour justifier son avènement, tandis que le capteur Live Mos Micro 4/3 fait jeu égal avec celui du GH6 au niveau de la définition, soit 25 Mpx. Tout juste peut-on regretter un certain conservatisme d’un point de vue technologique, à l’heure où la concurrence propose des capteurs empilés, voire du global shutter, comme le récent Sony Alpha9 III.

Comme le GH6, le G9 II est doté d’un capteur de 25 Mpx.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

Les caractéristiques n’en demeurent pas moins spectaculaires. Qu’il s’agisse de la cadence de 60 images/seconde en autofocus continu (75 i/s en AFS), de la vidéo 5,7K 50p sur 10 bits en interne (avec la possibilité de tourner en ProRes à la même définition, en ALL Intra, avec un débit de 800 Mbp sur un disque SSD en sortie USB), une stabilisation procurant un gain de huit vitesses avec certaines optiques avec, à la clé, un mode haute définition de 100 Mpx à main levée, un nouveau mode noir et blanc Leica Monochrome…

En vidéo, il est possible d’enregistrer directement en ProRes sur un disque dur externe SSD. Une caractéristique digne d’un appareil de tournage pro.©Lumix

Sur le papier, le G9 II en impose et apparaît enfin comme un concurrent solide face à l’excellent OM-1 de la marque OM System, qui appartient également à la sphère Micro 4/3.

La stabilisation sur cinq axes est un des points forts du G9 II, d’autant que ce système peut être couplé avec celui embarqué dans les optiques OIS, pour une efficacité accrue.©Lumix

Ergonomie et menus : un air de S5

Le premier réflexe, lorsqu’on prend le G9 II en main, est de le comparer à son prédécesseur… pour constater qu’il n’a plus grand-chose en commun avec le G9. Six ans se sont écoulés, tout de même. Lumix a fait son chemin, privilégiant la voie du plein format dans son développement. Il est donc plus logique de jauger l’ergonomie du G9 II à l’aune de celle du S5 II.

La parenté est évidente entre les S5 II et G9 II.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

C’est bien simple, les boîtiers sont – à quelques détails près, comme l’absence de ventilateur sur le G9 II – identiques. Nous ne parlons bien sûr pas de la taille du capteur, qui demeure deux fois inférieure sur le G9 II, puisque c’est le propre du Micro 4/3. Mais pour ce qui est de l’agencement des touches, des molettes, de l’articulation de l’écran ou de l’architecture des menus, passer de l’un à l’autre modèle n’exige aucune adaptation, jusqu’au viseur OLED de 3,68 Mpt (grossissement x0,78), qui est le même. Après tout, pourquoi changer une formule qui fonctionne ? 

Les possesseurs du G9 ne partageront peut-être pas cet avis. Plusieurs éléments qui ont pu séduire les photographes ont tout simplement été sacrifiés sur le G9 II : plus d’écran LCD sur le dessus, pourtant utile pour rappeler les principaux réglages sans mettre l’œil au viseur ou en consultant l’écran arrière ; exit aussi le sélecteur en façade, placé à droite de la monture, qui donnait par défaut accès au mode de déclenchement électronique ; plus de prise synchro flash ; ni de verrou pour bloquer la roue de réglages PASM. À vous de voir si ces partis-pris ergonomiques sont susceptibles de doucher votre intérêt pour le G9 II.

Les différents ports disponibles, de la prise HDMI Type A à l’USB-C, pour recharger ou brancher un disque dur SSD.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

Les utilisateurs de S5/S5 II souhaitant posséder un boîtier secondaire Micro 4/3 se réjouiront quant à eux de pouvoir utiliser la même batterie DMW-BLK22 dans les deux boîtiers, ainsi que la même poignée optionnelle DMW-BGS5E.

Accusant 658 g sur la balance (avec carte et batterie), le G9 II n’est pas un poids plume. Son gabarit (90,1×102,3×134,3 mm) reste néanmoins très mesuré, et le ratio poids-encombrement est excellent, surtout avec les optiques Micro 4/3, comme le zoom Leica DG 12-60 mm f/2,8-4 OIS proposé en kit. C’est là tout l’intérêt du système Micro 4/3.

Le grip optionnel DMW-BGS5E dédié aux Lumix S5 est compatible avec le G9 II.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

Le Micro 4/3 sur le terrain

Le principal avantage du Micro 4/3, sa raison d’exister, réside dans sa compacité. À l’heure actuelle, il s’agit toujours du système le plus équilibré, en considérant la combinaison boîtier-optique, en comparaison avec les autres univers hybrides, APS-C, 24×36 et, a fortiori, le moyen-format. Cela incite à le prendre avec soi le plus souvent possible : que l’on parte au travail, en week-end, ou lors d’une activité, le G9 II trouvera toujours une place dans un sac, quel qu’il soit, accompagné d’une focale fixe pancake (le 20 mm f/1,7 est toujours excellent), d’un zoom transstandard comme le 12-60 mm f/2,8-4 ou bien encore d’un téléobjectif, à l’instar de l’excellent Leica DG 50-200 mm f/2,8-4 OIS. 

Le ratio poids-encombrement-performances est excellent en Micro 4/3.©Lumix

Si vous aimez la photo outdoor et avez l’esprit baroudeur, les Lumix G experts sont réputés pour leur robustesse sur les terrains accidentés et sous des conditions météorologiques difficiles. Le G9 était un tank. Ce G9 II, s’il n’inspire pas le même sentiment de prime abord, en raison d’un design plus raffiné, comporte de nombreux joints d’étanchéité et peut sans aucun problème endurer de sévères intempéries, à condition, bien sûr, de l’utiliser avec une optique elle-même protégée tous temps.

Panasonic ne fournit pas de norme IP pour ses produits, mais le G9 II fait assurément partie des hybrides les plus robustes du marché… sauf quand il s’agit de changer d’objectif. Nous aurions aimé qu’un volet protège le capteur dans ces conditions, ce qui n’est possible sur aucun boîtier de la marque. 

La protection contre les intempéries est une marque de fabrique des hybrides Lumix. Le G9 II bénéficie de nombreux joints d’étanchéité.©Lumix

Parmi les différents accessoires à prendre avec soi, le trépied n’est plus forcément un impératif, sauf pour les paysagistes invétérés qui ne jurent que par de longs temps de pose. L’efficacité du système de stabilisation, qui permet de réaliser par exemple des images haute définition de 100 Mpx à main levée, octroie ainsi une formidable liberté de mouvement, y compris en vidéo, pour tourner en mode « run and gun » (caméra au poing).

Un exemple de l’efficacité du système de stabilisation, qui autorise des poses lentes à main levée. Le trépied n’a jamais été plus « accessoire ».©Louis Cayatte/L'Éclaireur

Le stockage des données passe par des cartes SD, avec deux compartiments disponibles, comme sur le G9 ; pour rappel, le GH6 dispose lui d’un compartiment pour cartes CFexpress, permettant d’ingérer des données plus rapidement. En vidéo, le G9 autorise un tournage sur disque dur SSD en direct, mais il faudra se montrer vigilant en cas d’intempéries et investir dans un accessoire pour maintenir l’élément bien en place (il en existe au catalogue de Smallrig notamment).

Qui a dit qu’il n’était pas possible d’obtenir de jolis effets de flous en Micro 4/3 ? Avec une courte distance minimale de mise au point et le zoom 12-60 mm f/2,8-4, on réalise de très jolis effets de bokeh.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

Autofocus et qualité d’image

Nous l’avons déjà dit, le G9 II ressemble trait pour trait au S5 II. Même en interne, les deux boîtiers partagent de nombreux points communs et non des moindres. Le système autofocus à détection de phase est bien là, et il se paie le luxe d’être plus avancé sur le G9 II, par rapport à l’AF embarqué dans son homologue plein format. Les algorithmes de détection des sujets sont en effet plus avancés, avec la possibilité de faire le point sur des animaux plus précis, mais aussi des véhicules, à quatre ou deux roues.

Une mise à jour devrait logiquement être proposée prochainement pour que les utilisateurs du S5 II en bénéficient aussi. Mais cela renseigne sur les capacités du G9 II, très à l’aise en photo d’action. Couplé au nouvel objectif 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH (équivalent 200-800 mm en 24×36 !) dans sa version II (désormais compatible avec un convertisseur, de quoi aller jusqu’à un 800-1600 mm…), il se montre très réactif et surtout précis, nous avons pu le constater en mode rafale (60 i/s en AFC) sur des avions ou des oiseaux. 

La cadence à 60 i/s en mode AFC permet de décomposer chaque mouvement d’un sujet, grâce à l’efficacité de l’AF à détection de phase.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

Du point de vue de la qualité d’image, pas de miracle, la dynamique et la gestion du bruit en hauts Iso restent logiquement inférieures à ce que proposent des hybrides plein format et APS-C. Néanmoins, en comparaison avec le premier G9, les résultats procurés par le G9 II et le capteur de 25 Mpx sont probants. La définition passe de 20 à 25 Mpx, et il est appréciable de pouvoir démarrer à 100 Iso, en plage Iso native, contre 200 Iso auparavant ; les utilisateurs de pose longue y verront un avantage en paysage.

Désormais, la sensibilité Iso nominale est 100 Iso ; la dynamique est plutôt satisfaisante en l’état.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

La limite, en JPEG, se situe entre 1600 et 3200 Iso, pour obtenir le meilleur ratio netteté-gestion du bruit. L’efficacité de la stabilisation – à la fois celle intégrée dans le boîtier, mais aussi de la double stabilisation, puisqu’il est possible de cumuler la technologie OIS logée dans certaines optiques – permet de limiter la montée en Iso.

D’une manière générale, nous recommandons de photographier au format Raw, afin de récupérer un maximum de détails et de dynamique en post-production, dans des logiciels comme DxO PhotoLab ou Camera Raw.

La montée en sensibilité Iso n’est pas le point fort des hybrides Micro 4/3. Sur l’extrait à 100 % du fichier Raw, on voit qu’à 3200 Iso, un travail est nécessaire en post-production pour récupérer du détail et atténuer le bruit.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

Cependant, il serait dommage de ne pas doubler l’enregistrement avec des JPEG, tant le rendu de certains « styles photo » est plaisant. La colorimétrie a toujours été un point fort des boîtiers Lumix, et ce G9 II ne fait pas exception. Le mode L.ClassicNeo ravira les amateurs de photos désaturées, aux tons pastel.

Le nouveau mode noir et blanc Monochrome Leica est une vraie réussite.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

Quant aux aficionados de noir et blanc, ils adoreront le nouveau style d’image Monochrome Leica (à ne pas confondre avec les déjà existants L.Monochrome, L.Monochrome D. et L.Monochrome S.). Le rendu est tout simplement superbe, avec de belles nuances de gris, un contraste présent, mais bien dosé. Une réussite et, là encore, les possesseurs de S5 II peuvent être jaloux et n’ont plus qu’à espérer une mise à jour de firmware…

Gamme optique

C’est finalement le principal point fort du G9 II – et de tous les hybrides Micro 4/3, de manière générale. Au fil des ans, le parc optique s’est étoffé, au point d’être riche, aussi bien en qualité qu’en quantité, du côté de la gamme Lumix G, M.Zuiko, mais aussi chez d’autres constructeurs comme Samyang, Laowa, Tamron ou Sigma (même si la marque a annoncé ne plus développer de nouveaux modèles dans cette monture).

Le téléobjectif 50-200 mm f/2,8-4 siglé Leica délivre des fichiers très piqués et à la colorimétrie irréprochable.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

Étant donné le coefficient x2 induit par le capteur, il est logique que les photographes animaliers ou de sport soient les plus susceptibles d’être intéressés par le potentiel du G9 II et du parc optique. Des zooms comme le 100-400 mm ou encore le 50-200 mm, tous deux portant le nom Leica, puisqu’ils obéissent au cahier des charges optique dicté par la firme allemande, offrent de très belles prestations. Mais les vidéastes trouveront aussi leur bonheur avec le duo 10-25 mm / 25-50 mm f/1,7. Une luminosité remarquable pour des zooms. 

La seconde version du 100-400 mm est désormais compatible avec les convertisseurs.©Lumix

Les amoureux de street photo pourront se tourner vers l’excellent 15 mm f/1,7 ou l’irréductible pancake 20 mm f/1,7 (ce dernier n’est toutefois pas protégé contre les intempéries). Côté optique à tout faire, le Leica DG Vario-Elmarit 12-60 mm f/2,8-4 OIS est incontournable : équivalent à un 24-120 mm en 24×36, il autorise à la fois des vues très rapprochées et délivre des images au superbe piqué. Si vous aimez les focales grand-angles, il existe de très bons modèles au catalogue Lumix G.

Le zoom Leica DG Vario-Elmarit 12-60 mm f/2,8-4 OIS est un formidable outil polyvalent, offrant un équivalent 24-120 mm.©Louis Cayatte/L'Éclaireur

Du côté des zooms, citons le zoom Leica DG Vario Elmarit 8-18 mm f/2,8-4 ASPH ; au sein des focales fixes, le Leica DG Summilux 9 mm f/1,7 est également un très bon choix, surtout pour le vlogging.

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