En résumé
Asus gomme avec ce nouveau ZenBook Duo le principal défaut du premier modèle, à savoir l’intégration du ScreenPad+. Légèrement surélevé du châssis, lui-même incliné grâce à la charnière ErgoLift que peut en outre suppléer un petit support fourni pour augmenter encore l’inclinaison, cet écran secondaire gagne en lisibilité et se montre de ce fait bien plus agréable à utiliser. On apprécie en outre les fonctionnalités ajoutées par Asus pour rendre ce ScreenPad+, déjà très pratique pour le multitâche compte tenu de la diagonale de 14 pouces de l’écran principal, encore plus utile, et la mise à disposition d’un SDK pourrait d’ailleurs inciter les développeurs à en ajouter à leur tour… Bien sûr, le fabricant profite aussi de ce lancement pour offrir une mise à niveau technique bienvenue à sa machine. Avec un écran plus économe et surtout de bien calibré, un Core de 11e génération performant, le Wi-Fi 6, des ports Thunderbolt 4 et, sur certains modèles, une GeForce MX450, ce nouveau ZenBook Duo est une belle réussite technique. Reste la question de l’ergonomie du clavier et du pavé tactile et, surtout, celle du prix : lancé à partir de 1799 euros, il reste bien plus onéreux que la plupart des machines à configuration équivalente et impose donc de bien analyser ses usages afin de déterminer si, oui ou non, son ScreenPad+ vaut réellement le surplus tarifaire qu’il engendre.
Note technique
Les plus et les moins
- Affichage à la colorimétrie maîtrisée
- Double écran surélevé
- Performances de haute volée
- Ecran un peu directif
- Le clavier décalé vers l'avant peut gêner
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Le ZenBook Duo 14 (UX482) d’Asus revient en ce début 2021 avec une plateforme Intel EVO, mais aussi un nouveau ScreenPad+. Nous l’avons testé pour vous au sein de notre Labo.
Le produit utilisé lors de ce test, réalisé en avant-première, nous a été prêté par le fabricant. Nous le mettrons à jour ultérieurement avec les données récoltées lors d’un test réalisé à partir d’un appareil issu du stock de la Fnac.
Concept intéressant, le ScreenPad+ n’avait pas eu grand mal à convaincre de son intérêt sur les premiers ZenBook Duo. Son intégration, toutefois, nous avait un peu moins séduits, d’autant que le Zephyrus Duo faisait déjà un peu mieux sur ce point. Message reçu chez Asus, qui revient donc cette année avec une nouvelle fournée de ZenBook Duo, toujours composée d’un modèle classique de 14 pouces et d’un Pro Duo un peu plus grand avec son écran de 15 pouces, mais profitant bien de son Active Aerodynamic System (AAS). Comprenez que le ScreenPad+ y est légèrement incliné cette fois, comme sur le Zephyrus Duo donc, afin notamment d’offrir une meilleure lisibilité.
Asus ne s’est toutefois pas arrêté là et promet aussi une interface totalement revue pour accompagner cet écran secondaire. Tient-il désormais l’ultrabook parfait pour travailler en déplacement ? Nous avons pu tester le nouveau ZenBook Duo 14 (UX482) au sein de notre Labo.
Avant toute chose, revenons sur les caractéristiques de l’engin, qui est loin de ne réviser que le ScreenPad+ de l’UX481 de l’an dernier. En effet, on y trouve aussi des Core de 11e génération complétés de RAM DDR4 jusqu’à 32 Go tandis qu’une GeForce MX450 prend sur certaines versions en charge le traitement graphique, lequel est assuré, dans notre version de test, par la solution Intel Iris Xe. Ce nouveau ZenBook Duo inclut en outre un nouvel écran qui, s’il conserve la diagonale de 14 pouces et la définition Full HD du modèle précédent, devrait être moins énergivore et l’on peut d’ailleurs ajouter qu’Asus promet une autonomie boostée, en plus d’une charge rapide jusqu’à 100 W en USB-C pour la batterie intégrée de 70 Wh. À noter que les deux ports USB-C inclus font aussi office de ports ThunderBolt 4. La présence du Wi-Fi 6 est par ailleurs à signaler au rayon des connexions sans-fil de l’UX482, qui réunit ainsi tous les éléments nécessaires à la certification Intel EVO. Il a en outre droit à un stockage SSD de 1 To.
Le design et l’ergonomie
Si Asus promet de nombreux changements pour cette nouvelle génération de ZenBook Duo, force est de reconnaître qu’elle ressemble pour beaucoup à l’ancienne de l’extérieur. En position fermée, les deux modèles semblent même identiques, du coloris à la matière en passant par la forme. On retrouve donc un châssis entièrement métallique, et évidemment brossé en cercle sur le capot, de couleur bleu nuit et somme toute anguleux. Les dimensions sont peu ou prou identiques, tout comme le poids : 324 x 222 x 16,9 mm pour 1,6 kg.
Seuls les ports permettent finalement de différencier le nouveau modèle de l’ancien avant de l’ouvrir, puisque l’on ne trouve plus d’USB-A sur le flanc gauche, mais deux USB-C et un port HDMI. Un port USB-A reste néanmoins présent à droite, avec toujours un lecteur microSD et une prise casque.
Une fois ouvert, le nouveau ZenBook Duo reste là encore très proche de l’ancien, dont on aurait d’ailleurs aimé voir les bordures d’écran un peu amincies. Cela n’a donc pas été le cas et la seule réelle différence est donc à trouver au niveau du ScreenPad+, désormais dissocié du châssis et associé à un mécanisme permettant de l’incliner légèrement vers l’utilisateur. L’angle n’est pas très élevé – 7 degrés selon Asus -, mais suffisant pour gagner en lisibilité, la charnière ErgoLift étant conservée et permettant de l’incliner plus encore. Un support additionnel à coller sous la machine est en outre fourni pour une lisibilité optimale, mais un confort de frappe moindre.
Alors que nous avions l’an dernier indiqué devoir pousser la luminosité de ce second écran au maximum pour y voir clair, ce n’est donc plus le cas ici. Asus assure en outre que la surélévation du ScreenPad+ permet une meilleure ventilation du ZenBook Duo, puisqu’elle crée une entrée d’air supplémentaire vers les deux ventilateurs placés juste en dessous.
Ces améliorations ne changent toutefois rien à son principal inconvénient : il prend toujours autant de place. En découle une disposition peu commune pour le clavier et le pavé numérique. Ils sont alignés en bordure de châssis et ne laissent aucune place où reposer les poignets, ce qui peut dans certaines situations – lors d’une utilisation sur les genoux par exemple – se montrer très inconfortable. Il faudra en outre s’habituer à leur petite taille. Dommage, puisqu’ils sont pour le reste assez agréables à l’usage.
Si l’on n’a rien sans rien, mieux vaut donc vous assurer que le ScreenPad+ vous sera réellement utile avant de craquer, et de vous imposer les compromis qui en découlent. Notez d’ailleurs qu’il peut être transformé en pavé tactile géant au besoin, et de manière très simple. Il suffit d’y appliquer une pression avec trois doigts – n’importe lesquels d’ailleurs, qu’ils soient à côté ou non – et ce n’est là que l’une des améliorations apportées par Asus sur ce nouveau modèle. L’interface, baptisée ScreenXpert et proposée ici en version 2.0, a été légèrement revue et des fonctions ont donc aussi été ajoutées. Outre la possibilité d’utiliser le ScreenPad+ comme un pavé tactile, ce qui empêche toutefois de l’utiliser pour autre chose puisque seul un mode plein écran est proposé, il peut désormais aussi servir de panneau de contrôle pour certaines applications. Il affiche alors divers boutons et curseurs dont l’agencement et la fonction peuvent être personnalisés pour chacune des applications compatibles. Soulignons toutefois qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, seul Photoshop est supporté, mais Asus promet le support d’autres logiciels de la suite Adobe : Adobe Premiere, Lightroom Classic, After Effects. Espérons que d’autres encore seront ajoutés car ce panneau de contrôle, à l’image de la Touch Bar d’Apple, peut offrir un réel gain de temps. Il se lance automatiquement à l’ouverture d’une des applications qui lui ont été associées et s’utilise directement du bout des doigts, le ScreenPad+ étant évidemment tactile, tout comme l’écran principal d’ailleurs.
On notera par ailleurs que la barre de menu peut désormais être cachée et déplacée sur le ScreenPad+, et qu’il devient aussi possible d’ajouter des raccourcis d’applications directement sur son écran d’accueil. Il devient ainsi une véritable extension du bureau. Une bibliothèque d’applications reste néanmoins présente. Elle a d’ailleurs été revue pour faciliter la création des groupes de tâches à ouvrir simultanément sur les deux écrans. Notez qu’il est bien sûr toujours possible de faire glisser les fenêtres de l’un à l’autre et qu’un menu a d’ailleurs été ajouté pour faciliter l’opération vers le ScreenPad+. Il apparaît dès la saisie d’une fenêtre sur l’écran principal et permet de sélectionner sur quelle portion de l’écran additionnel l’envoyer : 2/3 droits ou gauches, 1/3 droit, centre ou gauche ou 1/2 droit ou gauche. Bien sûr, l’affichage en plein écran est également possible, et il est en outre possible d’afficher une même fenêtre au travers des deux écrans. Notez enfin qu’Asus indique avoir mis à disposition un SDK permettant aux développeurs qui le souhaitent de développer des fonctionnalités spécifiques pour leurs logiciels.
L’écran
La densité de pixels y est similaire quelles que soient les dalles observées – en technologie IPS pour ce ZenBook Duo, l’OLED restant cette année encore réservé au modèle Pro – puisque tous deux s’étendent sur la même largeur et affichent des lignes de 1920 pixels. Dans la hauteur, le ScreenPad+ n’affiche que 515 pixels, mais il est évidemment beaucoup plus ramassé que l’écran principal avec son ratio 16:9 et sa diagonale de 14 pouces, lequel affiche des rangées de 1080 pixels, soit de la Full HD. Une définition qui, bien que loin d’égaler la 4K des meilleures dalles du moment, permet de profiter d’une finesse d’affichage suffisante dans les tâches courantes, avec une résolution de 157 ppp. Soulignons néanmoins que l’affichage peut paraître un peu moins fin sur le ScreenPad+, en raison de la distance réduite avec les yeux.
Testé en Labo, l’écran principal du ZenBook Duo a montré d’indéniables qualités. Nous avons ainsi relevé un contraste très satisfaisant de 367:5, mais aussi des dégradés précis et une colorimétrie très maîtrisée. Celle-ci se traduit par un delta u’v’ moyen de seulement 0,006, ce qui compense des angles de vision perfectibles. Il faut en effet noter que lorsque 198 cd/m2 sont perceptibles dans l’axe, cette luminosité chute à 144,3 cd/m2 à 15°, à 69 cd/m2 à 30° et enfin à 36,1 cd/m2 à 45°.
Les performances
Le modèle qui nous a été prêté par Asus est l’un des mieux équipés. S’il fait l’impasse sur le GPU dédié, il s’appuie sur un Core i7 de 11e génération – un Core i7-1165G7, pour être précis -, complété de 32 Go de RAM. Il n’est donc pas vraiment surprenant de constater que notre ZenBook Duo s’en sort sans peine sur des tâches courantes, même sur un profil énergétique plutôt économe. La ventilation, toutefois, se montre un peu bruyante. Elle est bien plus supportable en repassant sur le mode équilibré de MyAsus.
Testé avec ses paramètres par défaut en Labo, l’UX482 s’est distingué sans peine. Nous avons mesuré un temps de démarrage de 17 secondes en moyenne. Le traitement de lourds fichiers bureautiques ne prend que quelques dizaines de secondes tout au plus (38 secondes pour Word, 6 secondes sur Excel, 19 secondes avec Open Office), et les retouches photo sont rapides (25 secondes seulement avec notre fichier le plus lourd, 3 secondes pour un fichier léger).
Pour ce qui est du traitement graphique, il faut rappeler que notre ZenBook Duo dépourvu de GPU dédié et s’appuie donc sur un Intel Iris Xe qui, sur un jeu comme Gears 5, ne s’est pas montré très performant. Sur la campagne en 1080p avec le profil graphique élevé, le framerate a rarement dépassé les 40 fps et régulièrement chuté sous les 30 fps durant les affrontements. C’est un peu mieux en baissant la définition à 1600 x 900 pixels, mais il nous a fallu basculer en 720p pour voir le compteur afficher 60 fps… qui là encore peinent toutefois à se maintenir. Le benchmark intégré au jeu reflète d’ailleurs très bien ces résultats. À noter que ceux-ci ont été obtenus avec les paramètres offrant les meilleures performances. Il est là encore possible de se passer du profil Performances disponible au sein de MyAsus pour limiter le bruit de la ventilation sans trop perdre en performances.
Côté Labo bien sûr, nous avons soumis le PC à notre test habituel, à l’aide de Call of Duty Modern Warfare 2. En affichant 1024 x 768 pixels et avec 12 joueurs en simultané, le PC s’est avéré capable de maintenir un framerate de 91 fps, ce qui confirme les bonnes compétences de cet UX482 avec des titres anciens ou à la complexité modérée. Pour une expérience gaming plus satisfaisante, il sera possible de se tourner du modèle doté de la GeForce MX450, mais le mieux reste encore d’opter pour un eGPU à connecter sur l’un des ports Thunderbolt 4 pour le jeu et les tâches exigeantes sur le plan graphique.
L’audio
Contrairement à l’UX371 testé récemment par nos soins, l’UX482 reste pourvu d’une prise jack. Cette sortie casque offre une bonne qualité, et l’on pourra remplacer au besoin le casque filaire par un modèle Bluetooth, le PC supportant la norme 5.0. Le PC profite en outre de haut-parleurs Harman-Kardon dont un peut saluer la puissance, puisque nous l’avons mesurée, à 10 % de distorsion, à 84 dB. Comme souvent, la réponse en fréquence qui lui est associée manque de graves et fait la part belle aux médiums.
L’autonomie
Ce nouveau ZenBook Duo passe, au niveau de son écran principal, sur une dalle 1 W censée garantir une meilleure autonomie que celle de son prédécesseur. Il s’appuie par ailleurs sur un accumulateur de 70 WHr, qui lui permet d’endurer au moins une journée d’usage. Nous avons en effet mesuré, en Labo, une autonomie de 11h49 en moyenne à l’aune de notre test JavaScript. Ce n’est certes pas la plus élevée du marché, mais convainc largement, compte tenu de la présence de deux écrans sur cette machine. L’alimentation passe par un chargeur 65 W pourvu d’une connectique standard USB-C.
L’OS et l’interface
Terminons par un point sur la partie logicielle. Le ZenBook Duo est livré avec l’édition Famille de Windows 10 à laquelle Asus ajoute son utilitaire MyAsus qui offre donc notamment divers profils de performances, mais aussi plusieurs profils de charge afin de prolonger la durée de vie de la batterie en lui évitant, par exemple, des charges complètes. On y retrouve par ailleurs les options d’amélioration de l’image et du son, notamment pour la visioconférence, aperçues sur le ZenBook Flip S de la fin d’année dernière ainsi que la possibilité de donner la priorité à certaines tâches sur la bande passante Internet, sans oublier bien sûr Link to MyAsus pour la synchronisation avec les smartphones Android dont l’écran peut en outre être partagé en mirroring ou servir d’extension au bureau. Un outil aussi pratique que complet, en somme.
Conclusion
Asus gomme avec ce nouveau ZenBook Duo le principal défaut du premier modèle, à savoir l’intégration du ScreenPad+. Légèrement surélevé du châssis, lui-même incliné grâce à la charnière ErgoLift que peut en outre suppléer un petit support fourni pour augmenter encore l’inclinaison, cet écran secondaire gagne en lisibilité et se montre de ce fait bien plus agréable à utiliser. On apprécie en outre les fonctionnalités ajoutées par Asus pour rendre ce ScreenPad+, déjà très pratique pour le multitâche compte tenu de la diagonale de 14 pouces de l’écran principal, encore plus utile, et la mise à disposition d’un SDK pourrait d’ailleurs inciter les développeurs à en ajouter à leur tour… Bien sûr, le fabricant profite aussi de ce lancement pour offrir une mise à niveau technique bienvenue à sa machine. Avec un écran plus économe et surtout de bien calibré, un Core de 11e génération performant, le Wi-Fi 6, des ports Thunderbolt 4 et, sur certains modèles, une GeForce MX450, ce nouveau ZenBook Duo est une belle réussite technique. Reste la question de l’ergonomie du clavier et du pavé tactile et, surtout, celle du prix : lancé à partir de 1799 euros, il reste bien plus onéreux que la plupart des machines à configuration équivalente et impose donc de bien analyser ses usages afin de déterminer si, oui ou non, son ScreenPad+ vaut réellement le surplus tarifaire qu’il engendre.