En résumé
Le Xperia 10 II apporte un souffle nouveau au Xperia 10, au bilan en demi-teinte. S’il ne promet pas de débauche de puissance, compte tenu de son équipement somme toute standard, il lui apporte la technologie d’affichage OLED, un traitement Gorilla Glass 6 à l’avant comme au dos, une certification d’étanchéité, une batterie nettement plus confortable et un zoom en photo. Le tout bénéficie en outre d’un design qui a le mérite de trancher avec l’uniformité des modèles concurrents, ce que l’on ne peut que saluer. Néanmoins, nos premiers essais mettent en lumière quelques faiblesses dans l’univers de la photographie, pourtant l’un des domaines d’expertise les plus attendus pour ce smartphone. Espérons toutefois que son passage sur le banc d’essai de notre Labo, mais aussi des mises à jour à venir, soulève des qualités que nous aurions manquées, et qui seraient à même de séduire une cible un peu plus large que la base de fans de Sony à laquelle ce smartphone semble essentiellement s’adresser.
Notre test détaillé
Annoncé en février dernier, à l’occasion d’une conférence menée en ligne, faute de Mobile World Congress, le Xperia 10 “Mark” II fait aujourd’hui ses débuts. Nous avons essayé pour vous ce smartphone de milieu de gamme pourvu à la fois d’un écran OLED et d’un triple appareil photo.
Sony connaît un succès notoire dans l’univers des appareils photo à objectifs interchangeables sans miroirs, les fameux hybrides dont il propose un large panel de références. Parmi elles, des modèles à capteur plein format qui font sa renommée, et qui se déclinent en versions estampillées Mark II, III et même IV au fil des années. C’est cette dénomination particulière au monde de la photo que la marque nippone applique aujourd’hui à ses smartphones, qu’il s’agisse du très haut de gamme Xperia 1 II ou du Xperia 10 II qui nous intéresse ici. Et forcément, il crée par la même l’attente : si le nom de ces appareils s’inspire de celui d’appareils photo numériques, peut-on les classer parmi les meilleurs photophones du marché ?
Les caractéristiques techniques
Avant de répondre à cette question, tour d’horizon des caractéristiques techniques du Xperia 10 II. Successeur du Xperia 10 donc, il propose un écran comparable, OLED, de 6 pouces pour 1080 x 2520 pixels. Ce modèle de milieu de gamme profite d’une fiche technique cohérente avec son positionnement tarifaire. Il est ainsi pourvu d’un chipset Qualcomm Snapdragon 665 accompagné de 4 Go de mémoire vive, d’un espace de stockage de 128 Go complété par un port microSD et d’une batterie de 3600 mAh. L’appareil profite par ailleurs d’un triple appareil photo dorsal comprenant un capteur principal de 12 Mpx et deux autres de 8 Mpx flanqué pour l’un d’une optique équivalente à 52 mm, et pour l’autre d’un ultra-grand-angle. En façade, on retrouve un module de 8 Mpx (f/2).
L’ergonomie et l’écran
Il faut reconnaître à Sony sa capacité à ne pas suivre aveuglément les tendances design. La marque nippone, qui s’en tient à sa griffe depuis des années, conserve un style très identifiable et loin du style tout en rondeurs de ses concurrents. L’allure minimaliste du Xperia 10 II n’est pas pour autant pour déplaire, d’autant que la qualité d’assemblage est au rendez-vous. Le smartphone s’améliore même sur quelques points qui ne manquent pas d’interpeller : contrairement au Xperia 10 premier du nom, il est étanche et bénéficie d’une certification IP65/68 encore rare sur le marché du milieu de gamme, et profite d’une protection Gorilla Glass 6 à l’avant comme à l’arrière. L’appareil a même droit à une prise jack 3,5 mm, située sur sa tranche supérieure, quand elle tend à disparaître des produits concurrents. C’est un peu moins rare désormais, puisque d’autres marques procèdent de la même manière, mais on relève l’inclusion d’un lecteur d’empreintes assez pratique sur son bouton d’allumage, au milieu de sa tranche droite. Réactif, il tombe bien sous le pouce. La barre de réglage du volume se situe au-dessus et, pour les petites mains, pourra être difficilement accessible, le Xperia 10 II s’étirant en longueur.
Car s’il est une caractéristique du smartphone à retenir, c’est bien son ratio d’écran 21:9. L’appareil est en effet pourvu d’une dalle OLED de 6 pouces – la même diagonale que celui du Xperia 10, toutefois doté d’un écran LCD – peut-être pas la plus lumineuse du marché d’ailleurs, qui se niche donc dans ce boîtier vitré. Il en résulte des dimensions de 157 x 69 x 8,2 mm (156 x 68 x 8,4 mm pour le Xperia 10), en légère hausse donc par rapport au précédent smartphone, mais pour un poids en légère baisse : il s’établit à 151 grammes, quand le Xperia 10 II pesait 162 grammes. Dans les faits, le Xperia 10 II n’est pas spécialement compact puisqu’il dépasse assez nettement des poches standard, mais il reste assez léger pour être agréable. On pourra lui reprocher des bordures d’écran assez larges, en haut et en bas, mais les gamers apprécieront qu’aucun poinçon ne vienne entamer l’affichage des contenus. Pour le reste, on se contentera de regretter une surface extrêmement brillante qui accroche donc les traces de doigts. Ce design a toutefois le mérite d’offrir une certification IP65/68 qui faisait défaut au Xperia 10, garantissant donc son étanchéité. C’est assez rare dans l’univers des smartphones de milieu de gamme pour être souligné.
L’interface utilisateur
Le Xperia 10 II tourne naturellement sous Android 10, dans une version épurée susceptible de plaire au plus grand nombre. Son interface est légère et peu fournie en applications tierces, ce que l’on ne peut qu’apprécier, quand bien même ses 128 Go de stockage (avec microSD) permettent d’en stocker un grand nombre. Logiquement, les outils de l’univers Sony y ont droit de cité, dont Imaging Edge Mobile (transfert d’images depuis ses appareils photo) et PS App, dédié à la PlayStation. On apprécie surtout les efforts fournis pour améliorer l’ergonomie du smartphone et mettre à profit son grand écran, qu’il nous faudra d’ailleurs évaluer plus précisément au cours d’un test en Labo. L’application 21:9 Multi-window permet d’accéder aisément au multi-fenêtrage, pour afficher deux apps l’une au-dessus de l’autre en simultané. Une barre (désactivable) située sur le côté permet, d’un double clic, d’y accéder également, de même qu’un clic long sur l’application qui intéresse l’utilisateur : les portes d’entrée sont donc nombreuses et faciles à repérer. La barre évoquée plus haut permet également d’accéder, à une main et sans contorsion, à toutes ses applications, mais aussi à des réglages rapides.
Les performances et l’autonomie
Le Xperia 10 II a droit à un équipement sans grand éclat pour son positionnement tarifaire. Il est ainsi animé par le chipset Snapdragon 665 (huit cœurs, Adreno 610, gravure en 11 nm) couplé à 4 Go de mémoire vive. Un ensemble qui s’est avéré plutôt efficace à l’usage, malgré une petite tendance à la chauffe lors de parties de jeux un peu gourmandes en ressources. On sent néanmoins que le smartphone trouvera un peu plus rapidement ses limites que ses concurrents à tarif équivalent.
On note par ailleurs que Sony a largement revu sa copie depuis le Xperia 10 en ce qui concerne sa batterie. Le smartphone profitait d’une batterie de 2870 mAh, très en deçà des standards du marché, et si les 4000 mAh sont désormais la norme, les 3600 mAh du Xperia 10 II semblent plus appropriés. Combinée à son écran OLED, cette batterie nous a paru promettre une autonomie très satisfaisante, qu’il nous faudra mesurer avec précision lors d’un test Labo. Cet accumulateur est accompagné d’un système de charge rapide 18 W… mais qui impose d’investir dans un chargeur adapté si vous n’en possédez pas, un modèle standard étant livré avec le smartphone.
La photographie
L’évolution du Xperia 10 au Xperia 10 II est perceptible au niveau de son équipement photo. D’un double module dorsal dans sa précédente version, le smartphone passe à un triple appareil photo dont le principal s’appuie sur un capteur de 12 mégapixels associé à une optique équivalente à 26 mm et ouvrant à f/2. En seconde position, on retrouve un capteur de 8 Mpx flanqué d’une optique équivalente à 52 mm (f/2,4) et en troisième, un capteur de 8 Mpx également, mais cette fois associée à une optique 16 mm (angle de 120°) ouvrant à f/2,2. Sony propose donc un tiercé efficace avec grand-angle, zoom 2x et ultra-grand-angle. Difficile de le lui reprocher à son niveau de prix, mais il faut bien noter qu’aucune stabilisation optique n’est proposée ici. En revanche, la stabilisation électronique SteadyShot est disponible en vidéo, jusqu’en Full HD à 60p – mais pas en 4K, ici proposée à 30p.
L’interface de l’application appareil photo de Sony a le mérite d’être simple et dépouillée. Les différents modes de capture sont en effet réunis dans un panneau accessible via le bouton “Mode” situé en bas à gauche de l’écran. Il donne notamment accès au mode manuel, auquel est réservée la capture en HDR. C’est d’ailleurs à noter, puisque cela signifie que ce boost apporté à la dynamique de l’image n’est pas proposé ni pour le zoom, ni pour l’ultra-grand-angle. On repère par ailleurs des filtres créatifs, un mode panorama ou encore un mode nuit.
Quid des résultats ? S’ils sont flatteurs en plein jour, lorsque la luminosité est élevée, ils montrent une légère tendance au bruit au grand-angle, et l’on relève quelques soucis d’exposition en mode automatique. On apprécie évidemment l’inclusion d’un zoom 2x sur ce smartphone de milieu de gamme, la fonction commençant à se répandre sur ce type de produits, mais étant encore loin d’être généralisée. Et à ce titre, les clichés sont là aussi très largement exploitables, mais avec des soucis d’exposition lorsque la luminosité est élevée : le mode automatique montre alors ses limites. Les réglages sont alors très limités, le mode Pro étant réservé au grand-angle, tout comme le mode HDR. À noter également qu’à l’ultra-grand-angle comme au 52 mm, le Xperia 10 II délivre des clichés de 12 Mpx, tandis qu’il s’appuie sur des capteurs annoncés à 8 Mpx : il semble donc que le smartphone apporte un supplément d’information aux images via un upscaling. Mais le plus gênant reste peut-être une certaine lenteur à la capture des images, ce qui peut malheureusement faire manquer une scène à capturer à la volée. Espérons que des mises à jour viennent améliorer l’expérience utilisateur, que nous ne manquerons pas quoi qu’il en soit d’évaluer au cours d’un test Labo.
Conclusion
Le Xperia 10 II apporte un souffle nouveau au Xperia 10, au bilan en demi-teinte. S’il ne promet pas de débauche de puissance, compte tenu de son équipement somme toute standard, il lui apporte la technologie d’affichage OLED, un traitement Gorilla Glass 6 à l’avant comme au dos, une certification d’étanchéité, une batterie nettement plus confortable et un zoom en photo. Le tout bénéficie en outre d’un design qui a le mérite de trancher avec l’uniformité des modèles concurrents, ce que l’on ne peut que saluer. Néanmoins, nos premiers essais mettent en lumière quelques faiblesses dans l’univers de la photographie, pourtant l’un des domaines d’expertise les plus attendus pour ce smartphone. Espérons toutefois que son passage sur le banc d’essai de notre Labo, mais aussi des mises à jour à venir, soulève des qualités que nous aurions manquées, et qui seraient à même de séduire une cible un peu plus large que la base de fans de Sony à laquelle ce smartphone semble essentiellement s’adresser.