En résumé
Le Motorola Edge pourrait bien réussir là où le Razr a échoué, et montrer qu’il n’est pas nécessaire de sortir l’artillerie lourde pour offrir une expérience premium. Il ne faudra certes pas attendre de performances époustouflantes de son Snapdragon 765, et l’équipement photo, s’il est complet avec ses modules zoom (2x) et ultra grand-angle/macro venant s’ajouter à un module principal de 64 mégapixels, n’est certainement pas au niveau de ce que proposent les derniers haut de gamme. En attendant un test complet, le Motorola Edge semble néanmoins s’en tirer honorablement dans ces deux domaines, tout en apportant une connexion 5G et, surtout, un écran OLED incurvé de 6,7 pouces particulièrement bien exploité. S’il participe bien sûr au design très réussi du smartphone et semble en outre offrir un affichage Full HD+ de qualité, il est en effet à noter que diverses fonctionnalités ont été ajoutées à Android 10 afin d’en tirer profit pour accélérer la navigation, enrichir le système de notifications ou encore améliorer l’expérience de jeu. Pourvu en outre d’une connectique complète et d’une batterie de 4500 mAh dont l’on espère évidemment une autonomie assez conséquente, le Motorola Edge fait donc au moins pour l’heure un milieu de gamme très séduisant. Il lui reste néanmoins encore beaucoup à prouver au sein de notre Labo.
Notre test détaillé
La gamme Edge vient cette année compléter le catalogue de Motorola, avec deux modèles plus ou moins haut de gamme. Un seul est néanmoins assuré d’arriver dans les linéaires français pour l’instant : le Motorola Edge, sans plus. Nous l’avons essayé.
Après s’être longtemps concentré sur l’entrée et le milieu de gamme, Motorola semble finalement déterminé à revenir dans la cour des grands et compte pour ce faire sur une nouvelle gamme Edge. Malheureusement pour nous, seul un des deux modèles qui la composent pour l’heure ne devrait arriver dans l’Hexagone, et il s’agit du moins bien équipé du duo. Mais s’il ne bénéficie pas du Snapdragon 865 du Edge+, également mieux pourvu pour la photo, ce Motorola Edge n’en demeure pas moins “révolutionnaire” aux yeux de son fabricant, puisque c’est ainsi qu’il le présente. Nous avions donc naturellement hâte de mettre la main dessus pour voir ce qu’il en était réellement, et c’est désormais chose faite. Nous avons même pu passer plusieurs jours avec le dernier-né de chez Motorola et nous forger ainsi un premier avis, mais revenons d’abord sur son équipement.
Rappel des caractéristiques
Commençons tout d’abord par le composant qui donne son nom au Motorola Edge : l’écran. Incurvé sur les côtés, il mesure 6,7 pouces et propose un affichage OLED Full HD+ (2340 x 1080 pixels) au ratio 19,5:9 et un taux de rafraîchissement de 90 Hz. On y retrouve par ailleurs un lecteur d’empreintes dans la zone inférieure, ainsi qu’un poinçon laissant entrevoir une caméra de 25 mégapixels avec optique ouvrant à f/2,0 pour les selfies. Le Motorola Edge est également équipé de trois caméras au dos, en plus d’un capteur ToF pour les effets de profondeur. La principale repose sur un capteur de 64 mégapixels couplé à une optique grand-angle ouvrant à f/1,8, et s’y ajoutent un module ultra grand-angle (117°, f/2,2) de 16 mégapixels pouvant aussi servir à la macro ainsi qu’un module de 8 mégapixels dont l’optique (f/2.4) permet un effet de zoom 2x.
Compatible 5G grâce au Snapdragon 765 qu’il renferme, avec 6 Go de RAM et 128 Go de stockage (extensible) en complément, le Motorola Edge propose aussi des connectivités Wi-Fi ac, Bluetooth 5.1 et NFC et repose sur une batterie de 4500 mAh assortie d’un port USB-C pour la charge (18 W). Soulignons pour finir qu’une prise jack est également présente, et que le smartphone est livré sous Android 10.
Une allure véritablement premium
Si vous en doutiez encore, la lecture de ces caractéristiques aurait logiquement dû achever de balayer les doutes : le Motorola Edge est bien un smartphone milieu de gamme. Pour autant, son design est lui résolument premium. Seule l’étanchéité manque réellement à l’appel, le fabricant se contentant d’annoncer une protection contre la pluie ou la transpiration (IP52).
L’avant du smartphone est ainsi couvert en quasi-totalité par l’écran, qui habille d’ailleurs aussi en partie ses tranches latérales grâce à des bords incurvés. De ce fait, aucune bande noire n’est visible sur les côtés de l’écran et cela permet en outre au Motorola Edge de gagner en compacité pour atteindre, malgré la diagonale de 6,7 pouces dudit écran, une largeur contenue de 71,1 mm et facilitant sa préhension d’une seule main.
On apprécie par ailleurs que le fabricant ait décidé d’exploiter ces bords incurvés avec des fonctions logicielles. Des raccourcis y sont ainsi proposés, ainsi que des gâchettes tactiles pour le jeu. Elles peuvent également être mises à profit pour les notifications, et faire alors un témoin lumineux bien utile lorsque le smartphone est posé face contre terre.
Il est en revanche à noter que des bordures restent visibles au-dessus comme en dessous de l’écran du Motorola Edge, mais elles sont assez minces, grâce notamment à l’intégration de la caméra avant dans un petit poinçon situé en son coin supérieur gauche. Cet écran comprend également un lecteur d’empreintes dans sa partie inférieure, à une hauteur plutôt confortable à l’usage d’ailleurs.
On ne peut certainement pas en dire autant pour les boutons latéraux, que Motorola a intégré sur la moitié supérieure du smartphone. Elles sont de ce fait assez difficiles d’accès compte tenu de sa longueur. Car s’il est assez étroit, le Motorola Edge est en revanche très long : 162 mm. C’est d’ailleurs son principal défaut puisque, si ce n’est finalement pas très grave à l’usage, trouver une poche dans laquelle il peut être rangé sans dépasser risque de poser problème à bien des utilisateurs.
Difficile en effet de trouver à redire sur le reste. Habillé d’un élégant, quoique salissant, mélange de verre et de métal, le dernier-né de Motorola présente aussi une connectique complète – USB-C, jack et emplacement microSD (partagé toutefois avec le second emplacement SIM) sont proposés – et des courbes, certes moins prononcées qu’à l’avant, mais toujours appréciables à l’arrière. D’autant que le smartphone mesure tout de même 9,29 mm d’épaisseur.
Cela se ressent de ce fait peu en mains, tout en lui permettant d’absorber presque entièrement ses différents modules photo arrière quand la concurrence se pare de blocs imposants… et proéminents. C’est donc un bon compromis, et le design du Motorola Edge nous paraît dans l’ensemble très réussi. Reste à espérer que la coque en silicone fournie permettra de le préserver, mais entre sa souplesse et la large découpe imposée par l’écran incurvé, mieux vaut rester prudent et manipuler le smartphone avec précaution…
Un écran incurvé qui ne sert pas qu’à faire joli
S’il reste donc particulièrement exposé en cas de chute, l’écran du Motorola Edge est à l’usage très agréable. Certes, la définition de 2340 x 1080 pixels combinée à sa diagonale de 6,7 pouces ne lui permet pas d’atteindre des sommets en matière de résolution, mais cela reste largement suffisant pour profiter de tous types de contenus et l’emploi de la technologie OLED se ressent immédiatement au niveau du contraste et des couleurs, qu’il conviendra toutefois de passer à la loupe de notre Labo. Le taux de rafraîchissement de 90 Hz, désactivable toutefois pour préserver la batterie intégrée de 4500 mAh, apporte en outre une impression de fluidité appréciable, mais, surtout, les bordures très incurvées font totalement disparaître le cadre du smartphone lorsqu’il est regardé de face.
L’effet visuel est assez saisissant. Il est en revanche à noter que les éléments affichés au niveau de ces bordures sont de ce fait peu lisibles, mais Motorola permet de réduire la surface d’affichage au sein des applications pour éviter ce problème, ainsi que les fausses manipulations qui peuvent aller avec, puisqu’il est difficile de ne pas avoir les doigts sur l’écran en tenant le téléphone. Cela se fait d’ailleurs très facilement grâce à une petite barre à activer dans l’application Moto, puis à placer sur un bord ou l’autre de l’écran – gauchers comme droitiers devraient donc y trouver leur compte. Elle donne d’ailleurs accès à bien d’autres fonctions qu’il convient néanmoins d’activer elles aussi.
Elle peut donc permettre de réduire la surface d’affichage avec une double tape, mais aussi de déployer le centre de notifications depuis n’importe quel écran par un glissement de haut en bas, ou encore donner accès à une sélection, évidemment personnalisable, de six applications par un glissement de l’extérieur vers le centre de l’écran. Une petite barre bien pratique au quotidien donc, et qui rappelle d’ailleurs par certaines de ses fonctionnalités les volets latéraux présents chez Samsung. Mais ce n’est pas le seul ajout intéressant de la surcouche de Motorola.
Des raccourcis, mais aussi des gâchettes pour jouer
La firme ajoute également une fonction Gametime incluant une boîte à outils accessibles durant les sessions de jeu. Celle-ci permet notamment de bloquer les appels et notifications pour ne pas être dérangé, en plus de paramétrer les gâchettes tactiles évoquées plus tôt sur la bordure incurvée supérieure, en orientation paysage donc, en les assignant à des commandes de jeu via un outil de mapping assez simple. Une fonction elle aussi pratique, pour les amateurs de fps comme Call of Duty: Mobile par exemple, à condition toutefois de retirer la coque de protection pouvant en gêner quelque peu l’accès. On notera de plus que les haut-parleurs calibrés par Waves Audio semblent assez convaincants en jeu, et que le titre d’Activision n’a eu aucun mal à tourner avec le Snapdragon 765 et les 6 Go de RAM qui l’accompagnent.
Bien sûr, il nous faudra soumettre le Motorola Edge à notre test de performances afin de savoir ce qu’il a réellement dans le ventre, mais la première impression est assez positive. L’absence de Snapdragon 865, disponible notamment sur le Realme X50 Pro lancé au même tarif de 599 euros et les modèles premium plus onéreux, ne semble donc pas très pénalisante. Android, livré dans sa version 10, nous a d’ailleurs aussi semblé très réactif et l’on notera pour finir que Motorola y ajoute également un éditeur de thèmes certes basique, mais appréciable, ainsi que des fonctions Bords Illuminés et Écran Aperçu permettant de prendre connaissance de nouvelles notifications sans avoir à sortir le smartphone de veille. Bien sûr, des fonctions plus classiques sont également présentes, comme les captures d’écran à 3 doigts ou la possibilité de couper la sonnerie d’appel en soulevant le téléphone.
Il est par ailleurs à noter que l’ensemble de ces fonctionnalités additionnelles est accessible depuis l’application Moto, qui évite ainsi non seulement d’avoir à fouiller dans les Paramètres pour les dénicher, mais propose en outre guides et conseils permettant à l’utilisateur d’en prendre connaissance et de les maîtriser rapidement s’il souhaite en faire usage. Autre bon point d’ailleurs, Motorola n’impose rien. Il est tout à fait possible de se passer de ces ajouts, et de retrouver ainsi un Android presque stock, sa surcouche n’altérant que peu l’apparence du système de Google et ses mécaniques.
Un volet photo complet, mais assez classique
Bien sûr, le Motorola Edge se voulant premium, il offre également toutes les fonctions de prise de vue que l’on peut attendre à ce niveau. Il ne profite certes pas du capteur de 108 mégapixels de son grand frère, mais intègre tout de même un module principal de 64 mégapixels avec optique ouvrant à f/1,8 que complète un capteur ToF pour l’effet bokeh du mode portrait. S’y ajoutent un module de 8 mégapixels offrant un effet de zoom 2x avec son optique ouvrant à f/2.4 ainsi qu’un module de 16 mégapixels avec optique ultra grand-angle (117°) ouvrant à f/2,2, et pouvant aussi servir en macro. Reste évidemment à savoir si les résultats sont à la hauteur des prétentions du Motorola Edge, ce que nous ne manquerons pas de vérifier au sein de notre Labo.
Pour l’heure, force est néanmoins de reconnaître que le module principal, au moins, ne déçoit pas. Les quelques clichés pris en mode automatique, qui inclut d’ailleurs, outre l’optimisation des paramètres habituels, du pixel binning abaissant la résolution à 16 mégapixels, nous ont semblé assez détaillés et bien exposés. Un mode 64 mégapixels est néanmoins présent, mais le niveau de détails ne paraît pas suffisamment meilleur pour justifier l’encombrement des clichés à la sortie.
Le Motorola Edge a même le mérite d’accoucher de clichés relativement propres en faible luminosité, avec son mode Vision Nocturne du moins. Sans celui-ci, les couleurs sont ternes et le bruit apparaît rapidement. Le niveau de détails reste néanmoins moyen dans les deux cas et les clichés restent sombres, ce qui n’est pas nécessairement déplaisant face à certains modes nuit concurrents qui illuminent parfois la scène au point qu’il semble y faire jour.
Le module ultra grand-angle du Motorola Edge semble lui aussi faire le travail, malgré une qualité moindre en périphérie des clichés et même si son capteur de 16 mégapixels pouvait laisser espérer un peu plus de détails. On apprécie en outre de pouvoir l’utiliser pour les gros plans quand la concurrence propose généralement des modules dédiés de faible résolution – 5, voire 2 mégapixels – pour cela.
Le zoom 2x nous laisse davantage sceptiques en revanche. Tout d’abord parce qu’il aboutit lui aussi à des clichés de 16 mégapixels malgré l’emploi d’un capteur à la résolution moitié moins élevée, mais aussi parce que ces clichés ne sont globalement pas très enthousiasmants. Plus encore qu’en ultra grand-angle, les clichés manquent de piqué et les petits détails en viennent à se confondre.
Il nous faudra néanmoins vérifier cela en Labo. Une chose est déjà sûre en revanche, l’un comme l’autre de ces modules complémentaires sont à éviter en faible luminosité, et il est d’ailleurs à noter que le zoom 2x est alors remplacé par un zoom numérique équivalent sur le capteur principal.
On notera pour en finir avec le bloc photo arrière du Motorola Edge qu’un mode vidéo, jusqu’en 4K sur le module principal et jusqu’en Full HD sur les autres, est également proposé, en plus d’un mode ralenti toutefois limité à 120 fps en Full HD et 240 fps en HD. Un capteur de 25 mégapixels assorti d’une optique ouvrant à f/2,0 et, là encore, d’une technologie de pixel binning est par ailleurs présent à l’avant pour les selfies, de 6,2 mégapixels et dont la qualité semble grandement varier en fonction des conditions.
Conclusion
Le Motorola Edge pourrait bien réussir là où le Razr a échoué, et montrer qu’il n’est pas nécessaire de sortir l’artillerie lourde pour offrir une expérience premium. Il ne faudra certes pas attendre de performances époustouflantes de son Snapdragon 765, et l’équipement photo, s’il est complet avec ses modules zoom (2x) et ultra grand-angle/macro venant s’ajouter à un module principal de 64 mégapixels, n’est certainement pas au niveau de ce que proposent les derniers haut de gamme. En attendant un test complet, le Motorola Edge semble néanmoins s’en tirer honorablement dans ces deux domaines, tout en apportant une connexion 5G et, surtout, un écran OLED incurvé de 6,7 pouces particulièrement bien exploité. S’il participe bien sûr au design très réussi du smartphone et semble en outre offrir un affichage Full HD+ de qualité, il est en effet à noter que diverses fonctionnalités ont été ajoutées à Android 10 afin d’en tirer profit pour accélérer la navigation, enrichir le système de notifications ou encore améliorer l’expérience de jeu. Pourvu en outre d’une connectique complète et d’une batterie de 4500 mAh dont l’on espère évidemment une autonomie assez conséquente, le Motorola Edge fait donc au moins pour l’heure un milieu de gamme très séduisant. Il lui reste néanmoins encore beaucoup à prouver au sein de notre Labo.