En résumé
Semblable pour une large part au Mate X, le Mate Xs promet un gain en solidité, Huawei ayant eu le temps de peaufiner sa copie d’une génération à l’autre. Il profite également d’un chipset davantage au goût du jour, tout en conservant une imposante batterie et un système de charge rapide appréciable. Son interface a été légèrement améliorée, mais habille un Android open source qui pose l’invariable question de la capacité des produits Huawei à séduire en l’absence des services Google. D’autant que cette mise à niveau se paie au prix fort de 2499 euros. Cela impose à ce Mate Xs d’assurer une prestation par ailleurs irréprochable, que nous nous emploierons à évaluer en Labo dès sa disponibilité. Pour cela, patience : si le mois de mars est annoncé en Europe, Huawei France reste prudent et évoque plutôt les mois à venir.
Notre test détaillé
Ce n’est pas le premier smartphone pliant de Huawei, mais c’est bien le premier qui sera commercialisé en France. Le Mate Xs, version rafraîchie du Mate X lancé l’an dernier en Chine, fera ses débuts en Europe et dans l’Hexagone le mois prochain. En attendant sa sortie, nous avons pu le découvrir un peu plus en détail et vous proposons nos premières impressions.
On l’attendait moins cher que son aîné (autour des 2000 euros), mais loin s’en faut : le Mate Xs, présenté par Huawei au cours d’un événement remplaçant sa conférence prévue au MWC, sera onéreux. Son lancement est en effet prévu le mois prochain, sans plus de précisions, mais son tarif est parfaitement clair : comptez 2499 euros.
Un design à peine revu
Pourtant, le smartphone ressemble à s’y méprendre à son aîné. Si le matériau qui compose son boîtier a été revu – il est annoncé plus solide de 30 %, il conserve ses principales caractéristiques. Le Mate Xs est donc pourvu d’un grand écran OLED de 8 pouces qui “habille” son boîtier, côté extérieur. Tout en plastique de nouvelle génération (“deux couches de ployimides de grade aérospatial”) – dont il nous faudra éprouver la résistance aux rayures lors d’un test longue durée – il affiche une définition de 2200 x 2480 pixels sur une diagonale de 8 pouces. C’est bien sûr la dimension de son écran lorsqu’il est déplié et adopte le format tablette. En mode smartphone, l’appareil arbore un écran de 6,6 pouces dont la définition (2480 x 1148 pixels) apparaît tout à fait suffisante à l’usage. La partie arrière s’éteignant lorsque le téléphone est replié, il ne laisse pas de place aux clics intempestifs. Celle-ci s’anime néanmoins lorsque l’utilisateur souhaite prendre un selfie : en l’absence d’appareil photo frontal, qui a le mérite d’éviter toute encoche ou poinçon dans l’écran, c’est l’appareil photo dorsal qui est dévolu à cet effet. L’écran arrière sert alors de moniteur pour simplifier l’opération.
On retient également que la charnière du Mate Xs paraît solide, et que le smartphone est maintenu physiquement en position fermée. Pour le déverrouiller, il faut donc appuyer sur un petit bouton situé sur la partie la plus épaisse de l’appareil. Celle-ci cache sur sa tranche, rappelons-le, un lecteur d’empreintes digitales. Dans l’ensemble, on a donc affaire à un design efficace, très différent de la nouvelle tendance des smartphones pliants initiée par Motorola et Samsung, mais pas déplaisant pour autant. Avec environ 11 mm d’épaisseur une fois replié, l’appareil reste relativement compact et il ne paraît pas trop lourd en main.
Une interface revue… mais sans les services de Google
Au rang des nouveautés, le smartphone gagne une nouvelle interface. Certes, le smartphone tourne sous Android 10, mais il s’agit là de sa version open source habillée d’Emotion UI 10. Les services Google sont donc absents, et l’utilisateur se voit contraint de se passer des titres de Mountain View. Huawei se veut bien sûr rassurant, vantant la croissance rapide de son App Gallery et draguant les développeurs pour les encourager à porter leurs titres sur son portail. En attendant, on retrouve installée par défaut l’application Phone Clone, qui permet de transférer l’ensemble de ses données, apps incluses, vers le Mate Xs. Mais seules celles qui ne nécessitent pas les GMS (Google Mobile Services) fonctionneront…
À cet élément près, le smartphone arbore une interface identique à celle du Mate X. C’est du côté du multi-fenêtrage qu’il faut aller chercher la différence. Huawei propose désormais un système d’accès rapide aux apps via une barre latérale : un swipe de droite à gauche, pas franchement rapide sur le mobile que nous avons essayé fait apparaître ladite barre. Il est ainsi possible d’afficher une fenêtre flottante s’ajoutant aux deux applications pouvant être disposées côte à côte à l’écran. Pour travailler notamment, ce type d’appareil a de quoi intéresser.
Une 5G renouvelée
Si le smartphone perd les services Google, il gagne un nouveau modem 5G. Car si le Mate X faisait appel au chipset Kirin 980 et au modem Balong 5000, le Mate Xs a droit au Kirin 990 intégrant son propre modem. Davantage de bandes de fréquences supportées, meilleure efficacité énergétique et puissance en hausse : les promesses sont nombreuses et demanderont bien sûr à être évaluées au sein de notre Labo. Reste qu’avec cette puce, flanquée de 8 Go de mémoire vive et avec 512 Go de stockage, l’heure n’est pas à l’inquiétude.
On remarque que le reste de la fiche technique ne varie pas : une double batterie d’un total de 4500 mAh, avec charge rapide 55W, est intégrée au smartphone, qui profite en outre d’un quadruple module photo au dos. Un bloc avec capteur de 40 Mpx et optique équivalente à 27 mm (f/1,7), un autre de 8 Mpx (optique 80 mm stabilisée, f/2,4) et un troisième de 16 Mpx (ultra-grand-angle équivalent 17 mm, f/2,2) sont complétés par un capteur ToF. Celui-ci, dédié à la mesure de la profondeur de champ, sert notamment à améliorer les effets de bokeh. Notez que comme sur le Mate X et sur les smartphones de série P, le système photo a été co-développé avec la marque allemande Leica, dont les résultats ont fait mouche sur les P30 et P30 Pro. Là encore, un passage par notre Labo permettra d’évaluer les compétences photo du smartphone.
Conclusion
Semblable pour une large part au Mate X, le Mate Xs promet un gain en solidité, Huawei ayant eu le temps de peaufiner sa copie d’une génération à l’autre. Il profite également d’un chipset davantage au goût du jour, tout en conservant une imposante batterie et un système de charge rapide appréciable. Son interface a été légèrement améliorée, mais habille un Android open source qui pose l’invariable question de la capacité des produits Huawei à séduire en l’absence des services Google. D’autant que cette mise à niveau se paie au prix fort de 2499 euros. Cela impose à ce Mate Xs d’assurer une prestation par ailleurs irréprochable, que nous nous emploierons à évaluer en Labo dès sa disponibilité. Pour cela, patience : si le mois de mars est annoncé en Europe, Huawei France reste prudent et évoque plutôt les mois à venir.