En résumé
Le Pixel 4 est sans nul doute un excellent téléphone. Puissant, doté d’un bel écran, il est très agréable à utiliser au quotidien. Il est de surcroît pourvu de l’un des meilleurs appareils photo du moment, si ce n’est le meilleur, même si l’on peut regretter l’impasse faite sur l’ultra grand-angle. Le smartphone conserve par ailleurs les faiblesses de son aîné, à savoir des bordures d’écran un peu large, un espace de stockage maigrichon (64 Go sans microSD) et une autonomie vraiment insuffisante. C’est d’ailleurs son principal défaut, qui éclipse des options Motion Sense pour l’heure peu utiles ou une détection de visages perfectibles. Si vous ne voyez aucun inconvénient à emporter avec vous une batterie externe lors de vos longues journées et stockez vos données dans le cloud, il constitue une solide option dans un format relativement compact, ce qui se fait de plus en plus rare.
Note technique
Les plus et les moins
- Très bel écran
- Performances photo au top
- Smartphone puissant
- Autonomie insuffisante
- Toujours pas de port microSD
- Pas d'ultra grand-angle
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Google étoffe son catalogue de smartphones avec le Pixel 4, également proposé en version 4 XL, premier ambassadeur d’Android 10. Il succède à un Pixel 3 dont les qualités de photophone avaient fait mouche. En est-il le digne successeur ? La réponse dans ce test.
Seconde génération de smartphones signés Google à être commercialisée en France, la série Pixel 4 conserve son positionnement haut de gamme et ambitionne de perfectionner l’expérience assurée par les Pixel 3. Le smartphone qui nous intéresse ici est le plus compact du duo comportant également un modèle XL, avec ses dimensions de 147,1 x 68,8 x 8,2 mm pour 162 grammes. Il inclut un écran P-OLED de 6,7 pouces affichant 1080 x 2280 pixels, et sous lequel on retrouve le chipset Snapdragon 855, 6 Go de mémoire vive et un stockage malheureusement non extensible de 64 Go. Il bénéficie en outre d’un double appareil photo dorsal (12,2 Mpx et 16 Mpx avec zoom 2x), d’un appareil de 8 Mpx en façade ainsi que d’une batterie de 2800 mAh compatible avec la charge rapide 18W et la charge sans fil. Au rang des connectivités sans fil, notons la compatibilité avec le WiFi ac, le Bluetooth 5.0 et l’intégration d’une puce NFC. Le smartphone, pourvu du système d’exploitation Android dans sa version 10, abandonne le lecteur d’empreintes du Pixel 3 au profit d’une sécurisation par reconnaissance faciale.
L’ergonomie et le design
Google conserve les grandes lignes du Pixel 3, qu’il fait toutefois évoluer sur le Pixel 4. Pour le mieux ? Pas si sûr… Côté dimensions, le Pixel 4 – la faute à son écran plus grand – passe de 145,6 x 68,2 x 7,9 mm pour 148 grammes à 147,1 x 68,8 x 8,2 mm pour 162 grammes. C’est très peu sur le papier, mais ceux qui ont déjà utilisé le devancier du smartphone remarqueront aisément la différence. Le dernier-né de Google étant plus épais, il est moins aisé à utiliser d’une seule main. Il figure néanmoins parmi les plus compacts de sa génération, ce qui reste appréciable. Ceux qui souhaitent éviter d’accroître son encombrement éviteront d’opter pour la coque vendue par Google, assez imposante en soi. Il reste toutefois conseillé de faire appel à une protection en silicone fin, ne serait-ce que pour éviter les rayures… Le Pixel 4 est en effet pourvu d’une coque dorsale vitrée susceptible de s’abîmer rapidement. Et si le Pixel 3 était conçu dans le même matériau, il profitait d’une version mate qui ne marquait pas les traces de doigts. C’est loin d’être le cas du smartphone qui nous intéresse ici…
Si l’on remarque peu de différences en façade, c’est finalement au dos que les différences sont les plus notables. Et pour cause : non seulement son appareil photo introduit un second module dans un bloc carré à l’esthétique assez clivante, mais le lecteur d’empreintes du Pixel 3 n’y figure plus. Google a en effet opté pour un système de reconnaissance faciale dont il vante la sécurisation. Un argument auquel l’aspect pratique apporte un contrepoint : les ratés sont fréquents, et l’on aurait apprécié l’intégration d’une alternative, par exemple d’un lecteur d’empreintes sous l’écran du smartphone. Dommage. On évitera en revanche de s’insurger contre l’absence de prise jack – il n’y en avait pas non plus sur le Pixel 3 – mais un adaptateur USB-C vers jack n’aurait pas été de refus.
Enfin, on note que le Pixel 4 présente la même certification IP68 que son prédécesseur. Il peut donc être immergé sans crainte (jusqu’à une heure), ce qui a le mérite de rassurer.
L’écran
Le Pixel 3 faisait partie des smartphones les plus compacts du marché à sa sortie. Le Pixel 4 l’est un peu moins, bien qu’il fasse partie des modèles aux écrans les plus “petits”, avec sa dalle de 5,7 pouces. Elle est toujours de type P-OLED et ses bordures, toujours visibles néanmoins, ont été affinées, ce qui lui permet d’occuper 80 % de la façade de l’appareil (77 % sur le Pixel 3). On retrouve une définition de 2280 x 1080 pixels, soit une résolution de 442 ppp identique à celle de son prédécesseur, et qui permet une utilisation pour le moins confortable.
L’écran du Pixel 4 apporte des améliorations à son prédécesseur, notamment en termes de colorimétrie. En témoigne son delta U’V’ en baisse (0,008 contre 0,013), avec des dérives imperceptibles dans le bleu ou le jaune. Seul le rouge manque encore légèrement de précision. On note par ailleurs une restitution des dégradés (gamma) améliorée, mais aussi un contraste en hausse, à 440:4 au lieu de 412:5. La directivité est quant à elle très faible, la luminosité se maintenant particulièrement bien lorsque l’écran est incliné. Ainsi, de 201 cd/m2 visibles en face, on passe à 190 cd/m2 à 15°, à 151 cd/m2 à 30° et à 89 cd/m2 à 45°. Vous l’aurez compris, le Pixel 4 présente un écran particulièrement agréable à utiliser, malgré des bordures un peu larges si l’on se réfère aux standards actuels.
D’autres paramètres s’ajoutent à ces données mesurées en Labo, à commencer par l’affichage en 90 Hz. Un taux de rafraîchissement qui peut d’ailleurs être désactivé dans les paramètres de l’écran, et qui ne fonctionne pas avec toutes les applications. Lorsqu’il est actif, la sensation de fluidité est particulièrement agréable à l’usage.
L’interface utilisateur
Le Pixel 4, à sa sortie, faisait partie des rares à embarquer Android 10. Le système d’exploitation a depuis été porté sur des modèles de marques tierces, bien que le smartphone de Google soit celui qui propose l’expérience la plus poussée.
On ne reviendra pas sur les caractéristiques de l’OS, que nous avons détaillées ici : un mode sombre adapté à une large part des applications, une gestion plus fine des autorisations, un mode bien-être numérique enrichi… Le Pixel se démarque des autres smartphones en proposant son “Active Edge”, c’est-à-dire le système de pression sur les côtés du smartphone permettant de lancer rapidement Google Assistant. Le smartphone propose en outre une navigation par gestes, un peu à la iOS, qui demandera un peu d’entraînement aux férus de navigation par touches. Il est toutefois possible d’y revenir, l’activation de boutons logiciels étant proposée dans les paramètres système.
Plus que ces éléments, c’est Motion Sense qui laisse le plus circonspect. Cette technologie radar, pourvue d’une puce dédiée, permet de détecter les mouvements à distance : c’est d’ailleurs ce qui explique son nom commercial, un peu plus évocateur que celui de “projet Soli” qui le désignait jusqu’alors. Concrètement, cette technologie développée depuis 2013 se traduit par des fonctions décevantes. Il s’agit, dans de rares applications compatibles (Spotify, YouTube Music…), de proposer une navigation par gestes : un balayage vers la droite ou la gauche pour passer à la chanson suivante ou précédente, par exemple. Un halo lumineux blanc en haut de l’écran signale si l’option est compatible avec l’application utilisée, Motion Sense pouvant d’ailleurs être désactivé au sein des paramètres du smartphone. L’option se traduit également par sa capacité à repérer votre présence à proximité. Et s’il est une application dans laquelle elle se montre utile, c’est dans l’indispensable app Horloge : lorsque vous approchez votre main du smartphone, le volume de la sonnerie de votre réveil matinal diminue drastiquement. Très pratique, et beaucoup plus d’ailleurs que la possibilité d’éteindre ladite alarme d’un mouvement de la main… difficile à réussir lorsqu’on est mal réveillé.
Les performances
Le passage du Snapdragon 845 au Snapdragon 855, qui anime le Pixel 4, ne se traduit pas par une révolution en termes de puissance. La puce qui, rappelons-le, inclut huit cœurs (un Kryo 485 à 2,84 GHz, trois à 2,42 GHz et quatre à 1,78 GHz), est désormais flanquée de 6 Go de mémoire vive, soit 2 Go de plus que que ce que proposait le Pixel 3. Ce dernier offrait un usage fluide, ce qui est également le cas de son successeur, dont les résultats à notre test JavaScript sont parfaitement identiques. Au maximum, le Pixel 4 affiche donc 17 fps (temps de réponse de 58 ms), fréquence qui tombe à 10 fps à notre second palier (104 ms). Les processus complexes qui constituent notre troisième niveau le font plafonner à 7 fps (149 ms), et notre test le plus exigeant, à 5 fps (191 ms).
Dans les faits, cela constitue une très belle prestation dans l’univers d’Android, et le smartphone est à même de répondre à tous types d’usages sans sourciller. Comme vous pourrez le lire ci-dessous, ce n’est pas la question de la puissance qui risque de limiter vos usages, mais plutôt celle de l’autonomie.
La photo et la vidéo
Le Pixel 4 succède à un Pixel 3 qui avait fait mouche en photographie, non pas par la profusion de modules dont il était équipé – un seul capteur était intégré au dos de l’appareil – mais par la qualité du traitement logiciel opéré par Google. Le nouveau modèle mise lui sur un double module dorsal : le premier combine un capteur de 12,2 Mpx et une optique équivalente à 27 mm (f/1,7) et le second, un capteur de 16 Mpx et un téléobjectif équivalent à un zoom 2x (f/2,4). Les deux sont stabilisés.
La qualité est au rendez-vous. Le module principal offre une résolution à la hauteur de nos attentes, avec une homogénéité remarquable et de larges possibilités de recadrage. L’optique concède tout au plus quelques aberrations chromatiques, mais on apprécie une restitution des détails de haute volée à 500 et 250 Lux, c’est-à-dire dans des conditions d’éclairage confortables ou en lumière tamisée. Même combat ou presque à l’usage du second module avec effet de zoom : la résolution est correcte, avec une finesse appréciable au centre, mais une perte sur les côtés, tandis que l’optique présente peu de défauts. C’est surtout une sensibilité élevée que l’on apprécie ici. Celle-ci, quel que soit le module utilisé, est secondée par un traitement logiciel toujours aussi efficace : le mode Vision de Nuit de Google est là encore impressionnant et permet de sauver des scènes particulièrement sombres. On note néanmoins que la balance des blancs varie entre les deux modules, le rendu étant plus froid avec le zoom. Le mode portrait, logiciel quant à lui, est particulièrement réussi, et l’interface du Pixel offre un usage très simple.
En façade, Google opte cette année pour un unique module comprenant un capteur de 8 Mpx et une optique équivalente à 22 mm (f/2,0) assortie d’une caméra TOF (Time of Field, dédiée à la profondeur). L’an dernier, Mountain View avait proposé une formule légèrement différente, puisqu’un second module de 8 Mpx avec une optique ultra grand-angle (19 mm) était de la partie, permettant de capturer des selfies de groupe plus facilement. Ceux qui étaient équipés du Pixel 3 et avaient goûté à cette option la regretteront sans doute. Quoi qu’il en soit, le Pixel 4 permet de réaliser des selfies de qualité très correcte. Les clichés sont certes imparfaits en termes de résolution, dans la mesure où ils manquent d’homogénéité et n’autorisent que de légers recadrages. Mais les défauts optiques sont rares et la sensibilité, à 500 comme 250 Lux, est très convenable.
Pour finir, Google propose de la vidéo jusqu’en 2160p à 30 images par seconde, tout comme sur le Pixel 3. Un choix regrettable à l’heure où les smartphones haut de gamme sont presque tous passés à la 4K, mais à 60 i/s.
Le rendu audio
Le Pixel 4 assure des performances audio correctes au regard de son format. Le smartphone offre une puissance acceptable, avec une réponse en fréquence faisant la part belle aux aigus, notamment autour de 2,5 kHz. En l’absence de sortie casque, c’est à une paire d’écouteurs connectés au smartphone en USB-C qu’il faudra s’en remettre, ou bien à un modèle Bluetooth. Le Pixel est compatible avec la norme 5.0.
La qualité de réception (performances radio)
Snapdragon 855 oblige, le Pixel 4 est compatible avec la 4G de catégorie 18, ce qui lui permet de bénéficier du meilleur du réseau hexagonal actuel. Ses performances sont par ailleurs excellentes, toutes bandes de fréquence confondues.
Nous l’avons comme à notre habitude soumis à notre protocole de test appliqué toujours au sein de notre cage de Faraday. Le smartphone a prouvé ses qualités sur les bandes GSM 900 et 1800 auxquelles il est particulièrement sensible et pour lesquelles il montre une très faible directivité. Le résultat est presque aussi bon en 3G, où l’appareil demande toutefois à être correctement orienté vers les antennes pour capter correctement le réseau. En 4G enfin, le Pixel 4 fait mouche sur l’intégralité des bandes évaluées (1800 MHz, 2600 MHz, 800 MHz, 1950 MHz et 725 MHz). Irréprochable tant en sensibilité qu’en débits et en directivité sur les trois dernières bandes, le smartphone s’avère tout juste un peu moins sensible et plus directif sur les bandes 3 et 7 (1800 et 2600 MHz). Il reste néanmoins très bon et nous n’avons, en conditions réelles, rencontré aucune difficulté au quotidien. C’est le moins que l’on puisse demander à un smartphone haut de gamme.
L’autonomie
Le Pixel 4 est muni d’une batterie de 2800 mAh, une capacité paraissant un peu faible au regard des accumulateurs de 3000, voire 4000 mAh des modèles concurrents. Nos craintes se sont confirmées en laboratoire comme en conditions réelles, le smartphone étant clairement à bout de souffle en fin de journée. Nous avons ainsi mesuré à l’aide de notre test JavaScript une autonomie de 6h50 avant extinction, quand les bons élèves du moment dépassent sans problème la dizaine d’heures lorsqu’ils sont soumis au même protocole. Dans les faits, et malgré l’écran Always-on permettant de limiter les allumages intempestifs pour vérifier l’arrivée de notifications, le smartphone peine à assurer une journée d’utilisation intensive. Si vous partez tôt le matin et comptez rentrer au milieu de la nuit, n’oubliez pas votre chargeur ou une batterie externe.
Malgré cette faiblesse difficilement pardonnable, le Pixel 4 fait mouche par sa charge rapide 18 W (USB Type-C), qui lui permet de passer de 0 à 100 % en 1h50. On retrouve également une charge sans fil pratique.
Conclusion
Le Pixel 4 est sans nul doute un excellent téléphone. Puissant, doté d’un bel écran, il est très agréable à utiliser au quotidien. Il est de surcroît pourvu de l’un des meilleurs appareils photo du moment, si ce n’est le meilleur, même si l’on peut regretter l’impasse faite sur l’ultra grand-angle. Le smartphone conserve par ailleurs les faiblesses de son aîné, à savoir des bordures d’écran un peu large, un espace de stockage maigrichon (64 Go sans microSD) et une autonomie vraiment insuffisante. C’est d’ailleurs son principal défaut, qui éclipse des options Motion Sense pour l’heure peu utiles ou une détection de visages perfectibles. Si vous ne voyez aucun inconvénient à emporter avec vous une batterie externe lors de vos longues journées et stockez vos données dans le cloud, il constitue une solide option dans un format relativement compact, ce qui se fait de plus en plus rare.