En résumé
Le Solo Pro de Beats est assurément une réussite. Le gain en qualité depuis les précédentes générations de Solo est perceptible et le design et sans conteste soigné. La qualité audio est au rendez-vous, sans basses à l’excès, et avec peu de distorsion. Quant à la réduction de bruit, surprenamment intégrée ici à un modèle supra-auriculaire, elle convainc, bien qu’elle soit un petit cran en dessous des modèles concurrents au format circum-aural. Un modèle qu’on prend plaisir à utiliser, d’autant que son autonomie est confortable, même sans l’appairer à un iPhone. Dommage néanmoins que Beats choisisse de ne pas proposer de prise jack, ce qui le limite à un usage sans fil pour qui ne souhaite pas ajouter quelques dizaines d’euros au prix du casque, lui-même déjà élevé.
Note technique
Les plus et les moins
- Design particulièrement soigné
- Réduction de bruit efficace malgré son format supra-aural
- Confortable autonomie
- Pas de câble pour utilisation filaire
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Changement de cap pour Beats qui, jusqu’alors, réservait son système de réduction de bruit à son modèle supra-auriculaire, le Studio 3 Wireless. Son dernier-né, le Solo Pro, conserve le format supra-aural de ses aînés, mais inclut l’ANC dont ils étaient dépourvus. L’annulation de bruit intégrée à des écouteurs qui ne recouvrent pas entièrement l’oreille, est-ce une bonne idée ? Nous avons soumis ce Beats Solo Pro à notre banc d’essai en Labo pour le savoir.
L’ergonomie et le design
Vu de loin, le Solo Pro ressemble à s’y méprendre aux autres Solo. Mais à y regarder de plus près, on constate que Beats a largement revu sa copie. La solidité est désormais palpable, la structure métallique du nouveau casque respirant la robustesse. Bien sûr, la “griffe” Beats n’a pas disparu pour autant. Mais à l’exception de ses moutures grise et crème, la firme américaine fait montre de sobriété. Son “b” caractéristique s’affiche en ton sur ton (doré sur les coloris clairs) sur les oreillettes.
La partie métallique du casque inclut des charnières qui permettent de replier l’engin, mais attention : les oreillettes ne pivotent pas sur leur axe. Porter le Solo Pro autour du cou lorsqu’il n’est pas utilisé pourra gêner, mais on se console en appréciant la compacité du produit lorsqu’il est replié. Il est d’ailleurs livré dans un étui en feutre gris semi-rigide franchement pratique. On note par ailleurs que le casque est plutôt léger, avec ses 266 grammes sur la balance, mais qu’il assure une pression plutôt élevée sur les oreilles. Nous l’avons mesurée en Labo à 650 gf, ce qui le classe parmi les casques qui “appuient” sur les oreilles. La sensation varie évidemment d’un utilisateur à l’autre, mais c’est à noter, notamment pour les porteurs de lunettes.
Côté contrôles, Beats joue l’économie. Un seul bouton bien visible figure sur le casque. Situé sur le bas de l’oreillette gauche, il est dédié à l’appairage Bluetooth ainsi qu’au réglage des modes d’écoute (ANC, mode “Transparent” et mode standard sans réduction de bruit). Les commandes pour régler le volume, décrocher à des appels ou encore passer aux pistes suivantes ou précédentes se situent elles sur l’oreillette droite, qui s’avère entièrement cliquable. Toutefois, rien ne vient signaler la présence de ces trois boutons volume haut, volume bas et commande centrale, parfaitement intégrés. Un utilisateur non averti pourrait même passer à côté. On peut aussi les découvrir par l’application mobile de Beats, qui contient un descriptif des commandes.
L’application justement vise à simplifier l’appairage Bluetooth, qui toutefois n’a rien de complexe. Le casque étant pourvu d’une puce Apple H1, sa reconnaissance est simplifiée sur les iPhone, mais elle se fait presque aussi facilement sur les smartphones Android. Ils se contentent de perdre l’accès direct à Siri, l’assistant vocal d’Apple, proposé depuis un appui long au centre de l’oreillette droite. Avec un smartphone Android, c’est logiquement Google Assistant qui est invoqué. Ajoutons que le casque inclut deux microphones permettant notamment la prise d’appels, avec laquelle nous n’avons rencontré aucune difficulté. Enfin, un regret est à relever : le casque ne présente pas de prise jack. Impossible donc de s’en servir en cas de panne de batterie ou si vous comptiez le connecter à un système embarqué d’avion, À moins d’investir dans un câble Lightning-jack, facturé tout de même 39 euros. On aurait aimé qu’au moins un adaptateur Lightning vers jack soit fourni avec le casque.
La qualité audio
Faute de prise casque, nous avons mesuré le Solo Pro dans les deux configurations : utilisé en Bluetooth seul, et en Bluetooth avec annulation de bruit active. Les performances y sont largement comparables, avec toutefois quelques éléments à retenir. Dans les deux cas, on note une petite accentuation des basses, davantage présentes avec l’ANC, mais loin des rendus ultra-boomy des premiers casques de Beats. Le reste de la courbe est plutôt linéaire, à l’exception d’un léger retrait à 1,6 kHz, relevé avec ou sans réduction de bruit. S’il propose des aigus bien audibles jusqu’à 6 kHz, le Solo Pro les laisse s’effacer au-delà de 12 kHz. C’est en Bluetooth seul que les aigus se maintiennent le plus, avant de disparaître totalement à 16 kHz. On constate néanmoins que la distorsion, mesurée sur l’harmonique 3 à 80, 100 et 200 Hz, est très limitée. Avec ANC, elle l’est encore plus, notamment à 80 Hz.
Nous avons pour finir mesuré la latence du casque, qui peut se traduire par un décalage éventuel entre le son et l’image d’une vidéo lorsque la valeur est élevée. Elle s’établit chez le Solo Pro à 155 ms, ce qui reste contenu. Notez que la sensibilité du casque, de 94 mV, permet de ne pas trop augmenter le volume pour profiter de l’écoute.
L’isolation
Compte tenu de son format supra-auriculaire, le Solo Pro laissait craindre des performances moindres en matière d’isolation que celles de modèles concurrents adoptant le supra-aural. Et pourtant, le casque s’en tire avec les honneurs. Il souffre certes d’une isolation passive en retrait, notamment au niveau des graves, mais correcte dans le cas des médiums et des aigus, grâce notamment à la force d’appui élevée que nous avons évoquée plus haut. L’isolation active, quant à elle, n’atteint pas tout à fait le niveau de casques supra-auraux spécialistes du genre, tels les Bose HP700 ou Sony WH-1000XM3. Il ne s’en est pas moins montré pour le moins efficace, de manière empirique et au sein de notre Labo. Nous avons ainsi relevé une atténuation nette des graves, et à peine moins prononcée des médiums et aigus. Malgré son format laissant craindre des performances insuffisantes, le Solo Pro est adapté à un usage dans des transports bruyants. Beats montre d’ailleurs sa confiance en son système de réduction de bruit en l’activant par défaut.
Notre test de perturbation souligne lui aussi l’efficacité du casque. Nous avons mesuré 33,7 dB en moyenne pour un bruit de référence de 89,8 dB : comprenez que la musique que vous écoutez, à moins qu’elle ne soit à très fort volume, ne se fera pas entendre des personnes qui vous entourent.
L’autonomie
Beats promet une autonomie proche des quarante heures lorsque sont désactivés les modes ANC et Transparence. Dans le cadre de notre protocole Labo, qui implique la diffusion d’un bruit continu à 90 dB, nous avons mesuré en moyenne 38h45 d’écoute avant extinction, soit un score proche des chiffres annoncés par la marque. Une performance qui chute toutefois drastiquement dès lors que l’utilisateur fait appel à la réduction de bruit. C’est alors au bout de 21h10 en moyenne que le casque s’éteint, soit une performance convenable, mais qui ne le démarque pas de la concurrence. Pour mémoire, un Bose HP700 endure quant à lui 20h50 d’usage avec ANC et le Sony WH-1000X M3, 23h35.
Au crédit de Beats, une charge plutôt véloce estimée à 1h55 pour passer de 0 à 100 % de batterie est de la partie. La marque y ajoute une charge rapide passant par le port charge Lightning, laquelle promet jusqu’à 3 heures d’autonomie pour 10 minutes sur secteur.
Conclusion
Le Solo Pro de Beats est assurément une réussite. Le gain en qualité depuis les précédentes générations de Solo est perceptible et le design et sans conteste soigné. La qualité audio est au rendez-vous, sans basses à l’excès, et avec peu de distorsion. Quant à la réduction de bruit, surprenamment intégrée ici à un modèle supra-auriculaire, elle convainc, bien qu’elle soit un petit cran en dessous des modèles concurrents au format circum-aural. Un modèle qu’on prend plaisir à utiliser, d’autant que son autonomie est confortable, même sans l’appairer à un iPhone. Dommage néanmoins que Beats choisisse de ne pas proposer de prise jack, ce qui le limite à un usage sans fil pour qui ne souhaite pas ajouter quelques dizaines d’euros au prix du casque, lui-même déjà élevé.