En résumé
Le OnePlus 7 Pro est le premier ultra haut de gamme de la marque éponyme. Au programme, les points forts traditionnels de la marque avec une fluidité impressionnante et finalement un bon rapport prix / prestations et un écran hors normes. Sa fréquence de rafraîchissement supérieure aux 60 Hz standard lui octroie un petit « truc en plus ». Malgré son autonomie satisfaisante, ce smartphone nous laisse néanmoins un peu sur notre faim en raison d’une partie photo moins bien maîtrisée que la concurrence.
Note technique
Les plus et les moins
- Design et qualité de fabrication
- Autonomie
- Écran 90 Hz, un vrai plus
- Une interface réussie
- Performances
- Caméra frontale moyenne
- Des photos globalement un peu décevantes
- Pas d’emplacement microSD ni de prise casque
- Toujours pas étanche
- Et la recharge sans fil ?
Détail des sous notes
Notre test détaillé
OnePlus n’est pas un constructeur chinois comme les autres. Sa communication et sa stratégie commerciale diffèrent considérablement. On pense notamment à une gamme de smartphones très resserrée. Mais les choses devraient évoluer avec l’arrivée du 7 Pro dont nous vous proposons le test.
Si son premier smartphone se voulait imbattable au rayon du rapport qualité-prix, OnePlus a depuis évolué vers des propositions se voulant à la pointe technique, mais à des tarifs plus contenus que les appareils de la concurrence. Son catalogue habituellement plus restreint s’enrichit cette année d’une version Pro de son porte-étendard. Et qui dit Pro dit caractéristiques très haut de gamme, sans pourtant que le OnePlus 7 Pro ne voie son tarif s’envoler au-delà de la barre des 1 000 euros.
Le OnePlus 7 Pro est un grand smartphone qui s’appuie sur un écran de 6,67 pouces au format 19,5:9. Cette immense dalle occupe plus 90 % de la façade du mobile, mais celle-ci se passe d’encoche ou de poinçon. Pas de panique, le OnePlus 7 Pro a bien une caméra frontale, les fans de selfies peuvent se rassurer. Le constructeur a opté pour un système de tiroir qui sort de sa boîte, c’est-à-dire de la tranche supérieure du smartphone, en 0,65 s annoncée. OnePlus affirme que ce mécanisme, qui se rétracte automatiquement si une chute est détectée, a été testé sur plus de 300 000 cycles.
Sans surprise, le OnePlus 7 Pro accueille le processeur le plus rapide du moment, à savoir le Qualcomm Snapdragon 855 ici accompagné de 12 Go de mémoire vive. Pour le stockage, ce nouvel opus demeure fidèle à un principe de la marque : il n’y a pas d’emplacement microSD. Il faudra faire avec les 256 Go de mémoire interne, qui devraient suffire à l’immense majorité des utilisateurs.
L’ergonomie et le design
La sensation de n’avoir face à soi qu’un écran est particulièrement prégnante avec ce smartphone qui nécessite forcément une grande paluche pour être utilisable d’une seule main. Au regard du poids de l’engin (il pèse 206 grammes pour des dimensions de 162,6 x 75,9 x 8,8 mm), nous avons rapidement préféré manier le OnePlus 7 Pro à deux mains en utilisant par exemple les deux pouces sur le clavier virtuel. Les bordures sont extrêmement fines. Du beau travail d’ingénierie. Au passage, notons que l’écran intègre un lecteur d’empreintes digitales de nouvelle génération qui s’est montré très convaincant à l’usage, avec une vitesse de reconnaissance nettement plus élevée que celle affichée par les Samsung Galaxy S10.
Le dos, qui accueille trois appareils photo alignés verticalement, est bien entendu en verre, une tendance forte qui envahit quasiment tout le marché du haut de gamme. Il s’appuie sur du Corning Gorilla Glass 5 qui vient se courber sur ses quatre côtés pour rejoindre sur des flancs en métal. Dépoli, le verre résiste plutôt bien à l’arrivée massive de traces de doigt et ce matériau est travaillé pour offrir des reflets changeants plutôt réussis. Son contact est assez agréable et l’ensemble ne se montre pas trop glissant. OnePlus a soigné le positionnement des différents boutons physiques qui demeurent accessibles moyennant une légère extension des doigts. À gauche, nous retrouvons ceux dédiés au réglage du volume. À droite, le 7 Pro présente le caractéristique slider qui permet d’ajuster le comportement du smartphone entre trois modes (sonnerie, vibration et silencieux). Pratique. La qualité de fabrication est de très haut vol.
Du côté connectique, le tour du propriétaire sera rapide, car il n’y a qu’une prise USB-C à se mettre sous la dent. Le OnePlus 7 Pro se passe donc de prise casque jack tout comme de certification d’étanchéité. Le constructeur communique simplement sur sa capacité à résister à une chute accidentelle dans l’eau. Un conseil : ne prenez pas le risque.
L’écran
OnePlus annonce vouloir particulièrement travailler sur la qualité de l’écran de ses smartphones : il faut dire que c’est plus que jamais l’élément central des mobiles d’aujourd’hui. Pour son OnePlus 7 Pro, la marque a donc mis les petits plats dans les grands. La dalle de presque 6,7 pouces s’appuie sur la technologie AMOLED pour aboutir au final à une définition plutôt impressionnante de 1440 x 3120 pixels soit une densité de 510 ppp. Cette dalle présente de surcroît la particularité d’avoir une fréquence de rafraîchissement de 90 Hz contre les 60 Hz des modèles standard. L’image est donc renouvelée 90 fois par seconde. L’idée est d’offrir un comportement plus fluide, dans certains jeux, bien entendu, mais aussi dans le défilement des icônes de l’interface. Dans les faits, on sent bien « qu’il se passe quelque chose ». Difficile de mettre des mots sur cette sensation de fluidité, mais le confort est réel sans constituer pour autant un véritable bouleversement. Pour s’en rendre compte, il suffit de passer tour à tour entre les modes 90 Hz et 60 Hz depuis le menu de réglage. En effet, OnePlus a prévu cette possibilité, car une plus grande fréquence de rafraîchissement se montre plus gourmande en énergie. L’écran du OnePlus 7 Pro apporte en prime le support du HDR10+ et bénéficie de la protection d’une vitre Gorilla Glass 5.
Passons à présent ce smartphone aux différents tests menés par notre Labo. Comme de coutume, nous débutons par la mesure de la colorimétrie. Le résultat est très bon, mais un peu décevant pour un très haut de gamme. Nous obtenons au final un delta U’V’ de 0,011. Rien de bien gênant cependant, puisque ce delta traduit surtout une légère accentuation du bleu et du cyan, quand le vert et magenta sont proches de la perfection. L’interface du mobile propose par ailleurs de nombreux réglages qui permettront aux utilisateurs avancés de personnaliser l’affichage.
Le taux de contraste est de 469:5 : un très bon score. L’écran du OnePlus 7 Pro brille également dans notre test de directivité qui, pour rappel, traduit la capacité d’un écran à demeurer lisible lorsque l’utilisateur n’est pas face à lui. En passant de face à un angle de 15°, la luminosité passe de 241 à 224 cd/m2 soit une perte de seulement 3 % qui situe ce smartphone dans le haut du panier. Il s’en sort aussi très bien lorsque l’angle s’accentue encore : 176 cd/m2 à 30° et 109 cd/m2 à 45°.
En revanche, pas de miracle en ce qui concerne la mesure du gamma. Les nuances entre le blanc et le noir auront du mal à être retranscrites précisément par cette dalle AMOLED.
L’interface utilisateur
Cela fait maintenant plusieurs années que OnePlus développe sa propre interface en impliquant fortement sa communauté dans ce processus. Baptisée Oxygen OS, elle prend place sur Android 9 Pie. Le crédo de cette interface est la légèreté pour obtenir la meilleure réactivité possible, gage de confort d’utilisation.
La marque demeure fidèle à l’esprit d’Android, puisqu’elle conserve le tiroir d’applications par exemple et le système de widget de l’OS de Google. La marque satisfera certainement les utilisateurs avancés par les nombreuses possibilités de réglages et de personnalisation qui vont au-delà du simple look donné à l’interface. Par défaut, le design général est sobre et limpide, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Nous retrouvons bien entendu un mode sombre. OnePlus introduit par ailleurs un mode Zen qui vise à aider les utilisateurs à passer moins de temps devant leur écran. Un clic suffit pour que le smartphone se bloque durant 20 minutes, laissant accessibles l’appareil photo et les appels uniquement. Autre petit plus, la possibilité d’accéder directement à vos applications préférées (jusqu’à 6) en maintenant le doigt sur le lecteur d’empreintes digitales.
Les performances
Voilà bien un domaine dans lequel les OnePlus sont attendus au tournant. Tout d’abord un petit mot sur les forces en présence. Le 7 Pro intègre le Qualcomm Snadragon 855 qui dissimule un cœur Kryo 485 très haute performance cadencé à 2,84 GHz, trois autres Kryo 485 dont la fréquence est de 2,42 GHz et enfin quatre Kryo 485 cadencés eux à 1,78 GHz. Associée à 12 Go de mémoire vive, cette puce procure au OnePlus 7 Pro une indéniable sensation de vitesse et de réactivité, mais comment ce smartphone se comporte-t-il face à notre impitoyable test de performance ?
Sans surprise, le OnePlus 7 Pro s’affranchit sans difficulté aucune des processus très légers et ordinaires avec des temps de réaction de respectivement 73 et 126 ms pour 14 et 8 fps. Cela le situe dans les mêmes eaux par exemple que le Samsung Galaxy Note 10+. Mais le OnePlus prend les devants lorsque cela se complique un peu. Les résultats s’effondrent moins rapidement que ceux du Samsung lorsqu’il s’agit de faire face à des processus complexes et très complexes. Pour les premiers, le Snapdragon affiche un temps de réaction de 153 ms pour 7 fps alors que l’Exynos du Note 10+ doit se contenter dans le même exercice de 203 fps et 5 fps. Poussé dans ses derniers retranchements avec les scripts JavaScript les plus complexes, le OnePlus voit son temps de réaction tomber à 200 ms pour un débit de 5 fps (293 ms et 3 fps pour le Samsung).
Le contrat semble donc rempli : ce nouvel opus de la marque chinoise tient son rang en se classant parmi les terminaux les plus puissants du moment. Bien entendu, il assure aussi dans le domaine vidéoludique où le circuit graphique Adreno 640 fait des merveilles.
La photo et la vidéo
Comme tout haut de gamme de ce millésime, le OnePlus 7 Pro se doit de posséder plusieurs caméras. Le module principal se compose d’un capteur Sony IMX586 de 48 mégapixels et d’une optique équivalent à un 27 mm présentant une ouverture f/1,6. Par défaut, les clichés produits font 12 mégapixels, le smartphone déployant une solution de Pixels Binning réunissant les pixels par groupe de quatre pour optimiser leur comportement notamment en basse luminosité et accessoirement en réduire la taille.
Le second module est le désormais incontournable zoom optique présenté comme x3, en réalité un peu moins, qui correspond à un 78 mm avec une ouverture f/2,4. Son capteur affiche seulement 8 mégapixels. Zoom et appareil principal bénéficient tous deux de la stabilisation optique.
Enfin, passons à la troisième et dernière caméra. Sans surprise, il s’agit d’un ultra grand-angle de 13 mm affichant une ouverture de f/2,2 et qui s’appuie sur un capteur de 16 mégapixels. Pas de stabilisation ici, mais ce module dispose bien d’un autofocus, ce qui n’est pas toujours le cas chez la concurrence.
Pour notre test labo, nous nous sommes tout d’abord intéressés au module principal configuré par défaut. Il produit donc des clichés de 12 mégapixels. Le capteur affiche un centrage parfait. Même son de cloche pour son homogénéité. Seul petit point faible, une capacité de recadrage très bonne, mais nous avons vu mieux. Ce capteur est associé à une optique qui rassemble de nombreuses qualités. Tout d’abord, elle ne présente aucun astigmatisme et sa distorsion est quasi nulle. Son niveau d’aberration chromatique est excellent. Une légère tendance à la déformation géométrique a été mesurée, mais rien de rédhibitoire. En revanche, la restitution des détails n’est pas le point fort de cette caméra qui obtient au final une note sur ce point légèrement au-dessous de la moyenne. La faute sans doute à des traitements numériques mal maîtrisés qui ont une tendance à trop lisser l’image. Des mises à jour interviennent régulièrement pour améliorer le fonctionnement du OnePlus 7 Pro, gageons que la photo devrait en profiter.
Nous avons ensuite passé le module avec téléobjectif au crible. Le capteur de seulement 8 mégapixels pèche logiquement sur les recadrages qu’il autorise. Pour le reste, il affiche une excellente tenue avec un centrage parfait. Même constat pour l’homogénéité du capteur. L’optique associée passe avec brio l’ensemble de nos tests, se montrant même meilleure que celle de la caméra principale avec une aberration chromatique parfaitement maîtrisée. Le point faible de ce zoom réside bien dans la restitution des détails témoignant d’une sensibilité très moyenne.
Le dernier module s’est montré en pratique correct, mais il est devancé par de nombreux concurrents qui maîtrisent mieux les déformations latérales et offrent des couleurs plus chatoyantes.
La caméra frontale escamotable s’appuie sur un capteur de 16 mégapixels qui emploie une optique f/2,0. Le capteur en question se montre décevant. Nos appareils ont ainsi mis en avant sa très mauvaise homogénéité. Les autres mesures ne sont guère meilleures. Seul le centrage vient sauver l’honneur avec la note maximale. L’optique nous redonne en revanche le sourire. Il ne présente pas d’astigmatisme ou d’aberration chromatique. Même constat pour la tendance à la distorsion. Nos sondes ont simplement remarqué une légère déformation géométrique. La sensibilité de la caméra frontale est au finalement largement en dessous de la moyenne. Elle témoigne d’une très faible capacité à restituer les détails.
Le mode portrait qui ne s’appuie pas sur l’intégration d’un capteur dédié se montre séduisant avec un bon discernement des contours du sujet par les algorithmes mis à contribution.
Le rendu audio
Le OnePlus 7 Pro se passe de prise casque jack et dans la boîte vous trouverez des écouteurs d’une qualité moyenne et c’est tout, car la marque ne fournit plus d’adaptateur USB-C vers jack. Dommage. Ce smartphone est donc essentiellement tourné vers le sans-fil. Il intègre en revanche deux haut-parleurs qui se montrent plutôt séduisants. Ils parviennent à dispenser un son puissant qui ne sature pas à haut volume. Bien entendu, pas de miracle en ce qui concerne les basses, mais le OnePlus 7 Pro s’en sort avec les honneurs.
La qualité de réception (performances radio)
Le smartphone s’appuie sur une plateforme Qualcomm mise à contribution pour le processeur applicatif, mais aussi le modem radio. Il supporte la norme LTE Cat18, ce qui correspond à un débit maximal théorique de 1,2 Gbps en download, soit bien plus que ce qu’autorise le réseau français. Il y a même une marge importante.
Les deux bandes GSM 900 et 1 800 MHz sont correctement gérées avec des sensibilités impressionnantes. La 3G est au diapason. Passons à la 4G et à sa multitude de bandes de fréquences. Là aussi rien à dire, le OnePlus 7 Pro excelle, y compris dans la fameuse bande B28 (700 MHz) utilisée par le réseau de Free Mobile.
Le OnePlus 7 Pro dispose aussi du Bluetooth 5.0, mais il se contente du Wi-Fi 802.11ac alors que sa mécanique devrait lui permettre de supporter le Wi-Fi 6.
L’autonomie
L’avantage avec un grand smartphone est d’avoir la place pour une grosse batterie. Celle du OnePlus 7 Pro affiche ainsi 4000 mAh. Grâce à la technologie de recharge rapide maison, nommée Warp Charge, elle se recharge intégralement selon nos mesures en 83 minutes. Un temps très correct. Une nouvelle fois, OnePlus a décidé de ne pas proposer la recharge sans-fil, vraisemblablement pour limiter le coût du smartphone.
Face à notre test d’autonomie, le smartphone a résisté 10h38, un temps très correct même si le Samsung Galaxy Note 10+ ou le Huawei P30 Pro font mieux. En pratique, dans le cadre d’une utilisation courante, il est possible de se passer de recharge un jour et demi sans trop de frayeur.
Conclusion
Le OnePlus 7 Pro est le premier ultra haut de gamme de la marque éponyme. Au programme, les points forts traditionnels de la marque avec une fluidité impressionnante et finalement un bon rapport prix / prestations et un écran hors normes. Sa fréquence de rafraîchissement supérieure aux 60 Hz standard lui octroie un petit « truc en plus ». Malgré son autonomie satisfaisante, ce smartphone nous laisse néanmoins un peu sur notre faim en raison d’une partie photo moins bien maîtrisée que la concurrence.