En résumé
Les Pixel Buds, sortis en France un an après leur lancement américain, souffrent d’un problème de taille : la compatibilité directe avec Google Assistant ne leur est plus exclusive (mais réservée à quelques rares modèles haut de gamme), et les écouteurs True Wireless se sont entre temps généralisés sur le marché. Ce modèle Bluetooth, doté d’un boîtier design, se heurte à la concurrence de modèles équivalents en termes de qualité audio, mais souvent plus autonomes, ou bien d’oreillettes True Wireless au confort amélioré et parfois conçues pour résister à la pratique de sport, ce à quoi les Pixel Buds ne sont pas adaptés. Reste qu’ils fournissent un son convenable pour le quotidien à condition de ne pas être regardant sur l’isolation, et simplifient l’accès à Google Assistant.
Note technique
Les plus et les moins
- Format compact
- Charge rapide en USB Type-C
- Accès direct à Google Assistant
- Manque d'isolation
- De la distorsion
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Les Pixel Buds sont, au même titre que les Pixel 3 et 3XL au rayon des smartphones, désormais disponibles en France. Des écouteurs Bluetooth reliés entre eux par un cordon, fournis avec un boîtier de charge à la manière des modèles True Wireless, misant sur l’intégration de Google Assistant. Sont-ils capables de satisfaire les oreilles les plus exigeantes ? Réponse après leur passage sur le banc d’essais de notre Labo.
Les Pixel Buds ne sont pas réellement nouveaux sur la scène internationale. Mais la série Pixel, inaugurée en France avec les Pixel 3 et Pixel 3XL – que nous avons d’ailleurs testés – dans l’univers des smartphones à l’automne 2018, a été l’occasion de lancer dans l’Hexagone leurs accessoires privilégiés. Les Pixels Buds, présentés donc aux États-Unis en 2017, se présentent comme des écouteurs sans fil, mais pas true wireless, dont la spécialité est issue de Google Assistant : ils sont conçus pour autoriser la traduction en temps réel de langues étrangères.
L’ergonomie et le design
Les Pixel Buds sont livrés dans un étui au revêtement en tissu gris rappelant celui des Google Home ou Home Max. L’effet est réussi, et le format de l’appareil, tout petit et léger (43 grammes vide, 57g avec écouteurs), permet de le glisser facilement dans un sac ou une poche. Un système de diodes permet de vérifier le niveau de charge : trois diodes blanches signifient que la batterie est chargée à au moins 75 %, deux, à au moins 50 % et une, à au moins 25 %. Un allumage en orange signale un niveau de batterie faible et, en charge, un affichage vert signale que le boîtier est chargé. Le code couleur, pas si évident, est heureusement détaillé sur le site de Google. Au premier usage, ce système de diodes est d’autant plus utile qu’une diode clignotant en blanc signale que les écouteurs sont en mode association : vous pouvez donc les appairer au smartphone. La procédure est aussi simple que promis : il suffit d’ouvrir le boîtier de charge pour que le smartphone à proximité les détecte et affiche une notification invitant l’utilisateur à les associer. Nous n’avons rencontré aucune difficulté sur ce point. Si cela ne fonctionne pas, il suffit d’appuyer trois secondes sur le bouton situé à l’intérieur du boîtier des Pixel Buds pour lancer la procédure d’appairage.
Au-delà du design et de la simplicité d’appairage, il faut tout de même noter quelques soucis d’ergonomie au niveau du boîtier. Celui-ci, aimanté, demande ce que les écouteurs soient parfaitement positionnés à l’intérieur pour qu’il se ferme correctement. Et pour ce faire, il faut prendre garde à enrouler minutieusement le cordon qui relie les deux écouteurs : un petit schéma indiquant comment faire est d’ailleurs collé à l’intérieur du boîtier. Impossible de replacer “vite fait” ses écouteurs dans leur logement : on a vu plus pratique au quotidien.
Pour le reste, on retrouve un format assez classique du côté des écouteurs. Reliés par un cordon recouvert de tissu tressé, ce qui évite les nœuds, et pas trop long, ils adoptent un système d’oreillette réglable que l’on a également pu voir sur les Minor II Bluetooth de Marshall. Le câble reliant les écouteurs forme en effet une boucle formant une ailette de maintien. Il suffit de l’agrandir ou de la diminuer pour l’adapter à chacun. Minimaliste, mais efficace.
Quid du confort ? Les embouts des écouteurs semi-intra, au toucher gomme, ne sont pas désagréable, mais la partie extérieure des écouteurs pourra éventuellement gêner, lors des longues sessions d’écoute, selon la forme de votre oreille.
Les fonctionnalités
Si elle compte naturellement, la fonction de traduction des Pixel Buds n’est plus primordiale chez ces écouteurs. Et pour cause : elle a été ouverte à d’autres appareils à l’automne 2018. Des casques, tels le WH-MDR1000X M3 de Sony ou le QC35 II de Bose, dotés d’une fonction Google Assistant, en bénéficient également. Il suffit de maintenir la pression sur l’écouteur droit en demandant à Assistant de vous “aider à parler telle ou telle langue », d’attendre qu’il vous invite à énoncer la phrase à traduire, puis de vous lancer. Attention, smartphone obligatoire (avec Google Traduction installé bien sûr). Quarante langues sont à ce jour prises en charge. Pensez tout de même à éviter les environnements trop bruyants pour vous faire parfaitement entendre, et surtout pour bénéficier de la fonction inverse : la traduction dans l’oreillette de phrases prononcées dans une langue étrangère devant vous, captées par le micro des oreillettes.
Les Pixel Buds ne se contentent pas de cette fonction qui paraît toutefois la plus intéressante. Si vous l’acceptez dans l’application Assistant, vous pouvez choisir d’écouter vos notifications reçues durant la dernière heure en cliquant deux fois sur l’écouteur droit. C’est d’ailleurs le seul qui présente une surface tactile, et propose diverses fonctions. Des balayages vers l’avant ou l’arrière permettent de régler le volume, un clic long lance Google Assistant, un clic court permet de décrocher à la réception d’un appel ou de confirmer un choix avec Assistant… La surface est suffisamment réactive et, une fois les commandes retenues, assez facile à utiliser.
La qualité audio
Les Pixel Buds offrent une qualité audio inégale. Proposant une bonne sensibilité (89 mV), ils souffrent d’un peu de distorsion, notamment à 200 Hz. Si ce n’est pas critique en soi, le manque d’isolation des écouteurs (voir plus bas) risque de conduire l’utilisateur à pousser le volume plus que de raison, et donc à percevoir cette distorsion. La réponse en fréquence des Pixel Buds manque également d’équilibre. Les graves sont préaccentuées autour de 80 Hz, tandis que les médiums, particulièrement de 300 à 800 Hz, manquent légèrement d’ampleur : dommage pour les voix. Les aigus s’effacent quant à eux à partir de 5 kHz. Vous l’aurez compris, ces écouteurs ne sont pas conçus pour l’écoute de musique classique !
Imparfaits en matière de réponse en fréquence, les Pixel Buds ne le sont pas non plus en matière de perturbation acoustique. Ils assurent une écoute assez discrète, mais pas optimale. Ils offrent ainsi des résultats de 45 dB mesurés pour un niveau de référence de 89,8 dB.
Notez pour finir que les Buds, fonctionnant uniquement Bluetooth (version 4.2), concèdent une latence un peu élevée mesurée à 230 ms.
L’isolation (passive)
Format semi-intra oblige, les Pixel Buds ne brillent pas particulièrement par leur capacité à isoler les bruits environnants, ce que l’on constate le plus souvent sur ce type d’appareils. Mais en l’absence de système d’annulation de bruit active, il faut se contenter de cette isolation passive franchement limitée. Elle est quasi nulle dans les graves jusqu’à 300 Hz, et fonctionne à peine mieux sur le reste de la bande passante. Ainsi, à 1 kHz, pour un niveau de référence à 74 dB, 62,2 dB restent audibles. Les écouteurs filtrent toutefois un peu plus efficacement les aigus.
L’autonomie
Google promet jusqu’à cinq heures d’usages de ses écouteurs. Le fabricant est effectivement dans le vrai, puisque nous avons de notre côté mesuré 4h50 d’usage avant extinction. La charge passe quant à elle par le boîtier des Pixel Buds, qui inclut un port USB Type-C, et ne demande que 55 minutes. Notez que le boîtier en question fonctionne comme une batterie externe, et permet de charger les écouteurs jusqu’à cinq fois.
Conclusion
Les Pixel Buds, sortis en France un an après leur lancement américain, souffrent d’un problème de taille : la compatibilité directe avec Google Assistant ne leur est plus exclusive (mais réservée à quelques rares modèles haut de gamme), et les écouteurs True Wireless se sont entre temps généralisés sur le marché. Ce modèle Bluetooth, doté d’un boîtier design, se heurte à la concurrence de modèles équivalents en termes de qualité audio, mais souvent plus autonomes, ou bien d’oreillettes True Wireless au confort amélioré et parfois conçues pour résister à la pratique de sport, ce à quoi les Pixel Buds ne sont pas adaptés. Reste qu’ils fournissent un son convenable pour le quotidien à condition de ne pas être regardant sur l’isolation, et simplifient l’accès à Google Assistant.