En résumé
Skullcandy livre avec le Venue son premier casque avec annulation de bruit active, mais ce n’est certainement pas là une raison suffisante pour le choisir. Le système, en plus de laisser passer les aigus et d’être à peine plus efficace sur les médiums et les graves, influe dangereusement sur le volume d’écoute. Quelques problèmes d’ergonomie sont également à déplorer chez ce casque, qui délivre néanmoins un son de bonne facture pour qui apprécie les basses et permet, grâce à Tile, d’être retrouvé rapidement en cas de perte.
Note technique
Les plus et les moins
- Design soigné
- Qualité sonore honorable
- Excellente autonomie
- Réduction de bruit peu efficace
- Petits couacs d'ordre ergonomique
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Bien décidé à changer son image de fabricant de casques pour ados, Skullcandy poursuit la montée en gamme entreprise avec le Crusher Wireless. Il livre non seulement avec le Venue un modèle de sobriété, mais aussi son premier casque à annulation de bruit active, ou ANC. La firme inaugure en outre un partenariat avec le fabricant de trackers Bluetooth Tile pour permettre aux plus tête en l’air de le retrouver facilement en cas de perte. Mais qu’en est-il de l’audio ? Réponse après son passage dans notre Labo.
L’ergonomie et le design
Qu’il semble loin le temps où Skullcandy usait et abusait de la couleur et des motifs pour attirer l’attention dans les rayons des magasins. Les derniers modèles de la marque sont proposés dans des coloris très classiques. Il n’y en a même qu’un pour le Crusher 360 : noir et marron. Du côté du Venue qui nous intéresse ici, ils sont au nombre de deux et incluent le blanc et le noir. C’est le second qu’arbore notre modèle de test et le résultat est assez plaisant. D’autant que Skullcandy a particulièrement soigné les finitions de son casque, ou du moins des écouteurs.
L’arceau, en dehors de la partie centrale qui accueille du rembourrage, est fait d’un plastique assez basique. Les écouteurs sont eux aussi faits de plastique, mais l’on constate un traitement différent en surface, rendant un joli noir mat et un toucher doux. L’intégration des commandes est également très réussie. On en trouve à l’arrière de chaque écouteur, dans des blocs habillés d’un revêtement en caoutchouc parfaitement appliqué. Ils incluent des boutons cliquables qui ne laissent sentir aucun jeu : pour l’allumage, l’appairage Bluetooth et l’annulation de bruit à gauche, et pour le volume, la lecture et l’activation des assistants vocaux (Siri ou Google Assistant) à droite. Des témoins lumineux sont également présents pour indiquer l’état de la batterie et celui du casque, lorsqu’il est en appairage par exemple, en plus de prises jack et microUSB pour la connexion filaire et la charge à droite.
Malgré ces bonnes dispositions, auxquelles s’ajoute un poids raisonnable, pour un modèle circum-aural, de 241 gr, le Venue ne se montre malheureusement pas toujours à la hauteur une fois portée. La pression sur le haut du crâne est assez forte à cause du rembourrage un peu trop mou de l’arceau. Il s’en tire un peu mieux au niveau des oreilles grâce à des coussinets un peu plus fermes – et qui se montrent en outre très efficaces pour éviter les fuites de son (voir graphique ci-dessous) -, mais la pression relevée à 710 gf se ressent tout de même à la longue. Surtout, on regrette certains des choix opérés par Skullcandy au niveau des commandes, qu’il est de plus impossible de personnaliser en l’absence d’application.
Alors que la plupart des fabricants optent pour des appuis consécutifs sur le bouton de lecture pour passer un morceau ou revenir au précédent, il faut ici maintenir enfoncé le bouton “+” ou “-”. Cela complique particulièrement le retour au morceau précédent, qui demande généralement d’activer la commande au tout début du morceau. Or l’appui long empiète sur ce temps déjà très court et l’on se retrouve parfois à revenir 3 fois au début du morceau avant d’arriver à revenir au précédent. Les autres commandes se montrent néanmoins faciles à exécuter et le Venue conviendra tout à fait aux trajets courts du quotidien, avec en plus ses écouteurs pivotant à 90° et la pochette rigide fournie qui permettent de le ranger facilement dans le sac.
Finissons par un mot sur le partenariat avec Tile. Fournisseur de trackers Bluetooth, ce dernier intègre directement ses solutions au Venue, qui peut ainsi être localisé, sur une carte, à l’endroit où la dernière connexion Bluetooth a été interrompue. Il suffit pour cela de télécharger l’application Tile et d’y ajouter le casque. Il est également possible, grâce à la même application, de faire sonner le Venue lorsqu’il est connecté en Bluetooth, afin par exemple de le retrouver chez vous si vous êtes un peu bordélique. À noter que le casque n’a pas besoin d’être allumé pour que cela fonctionne. C’est donc une fonction assez pratique, même qui n’intéressera pas forcément tout le monde.
La qualité audio
Le Venue offre une restitution sonore très colorée. Les basses sont largement mises en avant, et cela dès 60 Hz. La bande passante retombe à un niveau normal sur les médiums, avec tout de même une légère accentuation autour des 2 kHz, et entame une lente chute à partir de 4 kHz. Les aigus apparaissent donc en retrait, ce qui fait du casque de Skullcandy un bien mauvais choix pour l’écoute de musique classique par exemple. Il conviendra avant tout aux amateurs de musique urbaine. On notera au passage que la bande passante ne change que peu d’un mode d’écoute à l’autre : avec et sans fil, ou avec et sans ANC.
Il serait toutefois faux de dire que l’annulation active du bruit n’affecte pas le son. Le volume d’écoute est étrangement plus bas lorsqu’elle est activée, si bien qu’il faut même souvent régler la source au plus haut pour atteindre un niveau satisfaisant. Il vaudra donc mieux l’activer pour utiliser le Venue, d’autant que cela ne changera finalement pas grand-chose puisqu’elle est assez peu efficace. Nous y reviendrons un peu plus loin. Pour l’heure, notons aussi que nous avons mesuré des sensibilités très proches en Bluetooth et filaire, entre 89 et 91 mV, ce qui permettra d’utiliser ce casque avec tous types de sources.
L’isolation (passive)
Premier casque doté d’un système d’annulation active du bruit chez Skullcandy, le Venue laissait évidemment espérer beaucoup en matière d’isolation. Malheureusement, les mesures de notre Labo montrent surtout une belle marge de progression pour les prochains modèles de la marque. Son système ANC se montre moyennement efficace sur les graves et les médiums, et totalement inefficace sur les aigus. On ne dira pas pour autant qu’il ne sert à rien, puisque le casque s’en sort encore moins bien lorsqu’il est désactivé… Autant dire que si vous cherchiez un casque capable de vous isoler des bruits d’un métro bondé au petit matin, il faudra aller voir ailleurs.
Le Venue se montre même dangereux, puisque l’activation de la réduction de bruit active augmente significativement le volume d’écoute. Peut-être pour en compenser l’inefficacité justement ? Quoi qu’il en soit, il faudra faire attention au volume si vous entamez l’écoute sans ANC et l’activez en cours de route.
L’autonomie
Skullcandy promettait une autonomie déjà confortable de 24 heures pour le Venue, et le casque a même dépassé la promesse initiale dans notre Labo. Utilisé en Bluetooth avec la réduction de bruit active, il nous a offert 26 heures d’écoute à volume moyen. Et il pourra tenir encore plus longtemps sans ANC : jusqu’à 29 heures. Un chrono qui classe le Venue parmi les casques les plus endurants du moment. Il faudra par ailleurs prévoir 2h35 en moyenne pour le recharger à 100 %, via le port microUSB présent sur l’écouteur droit.
Conclusion
Skullcandy livre avec le Venue son premier casque avec annulation de bruit active, mais ce n’est certainement pas là une raison suffisante pour le choisir. Le système, en plus de laisser passer les aigus et d’être à peine plus efficace sur les médiums et les graves, influe dangereusement sur le volume d’écoute. Quelques problèmes d’ergonomie sont également à déplorer chez ce casque, qui délivre néanmoins un son de bonne facture pour qui apprécie les basses et permet, grâce à Tile, d’être retrouvé rapidement en cas de perte.