En résumé
S’il mise beaucoup sur le jeu, c’est peut-être dans d’autres cas d’usage que le Razer Phone 2 pourrait le plus surprendre, ou du moins se démarquer des autres smartphones gaming du moment. Son écran HDR et ses haut-parleurs Dolby Atmos devraient par exemple en faire l’un des meilleurs smartphones pour profiter de Netflix, et son appareil photo principal avec double capteur Sony de 12 mégapixels et zoom 2x, en attendant des tests approfondis, ne manque certainement pas d’intérêt. Bien sûr, ce second smartphone signé Razer devrait également être capable de faire tourner n’importe quel jeu Android grâce à son Snapdragon 845 et ses 8 Go de RAM, d’autant que les développeurs ont déjà pris soin d’optimiser quelques titres, mais il ne faudra pas espérer une expérience réellement différente sur le plan ergonomique. À ce petit jeu, le ROG Phone, avec ses connecteurs et commandes additionnelles, restera sans doute devant, alors que l’on retrouve ici un smartphone au design et à la conception somme toute classique. Peut-être même trop…
Notre test détaillé
Le Razer Phone 2 sera disponible en magasin à partir du 26 octobre au prix public conseillé de 849 euros, mais nous avons déjà pu le prendre en main pour vous livrer un premier avis.
Razer poursuit sur sa lancée. Un an après le lancement de son premier smartphone, logiquement destiné aux gamers, la firme revient avec une nouvelle version. Mais avec des améliorations somme toute légères et une concurrence bien plus féroce à affronter désormais, notamment du côté d’Asus avec le ROG Phone, ce Razer Phone 2 reste-t-il la plateforme de choix pour jouer sur mobile ? Nous avons pu le prendre en main afin de vous livrer de premiers éléments de réponse, en attendant un test plus complet à venir par la suite.
Rappel des caractéristiques techniques
Mais revenons avant toute chose sur l’équipement du Razer Phone 2, qui apporte évidemment quelques améliorations par rapport au premier modèle, tout en conservant son principal atout. C’est évidemment l’écran au taux de rafraîchissement de 120 Hz. Il s’agit toujours ici d’une dalle IGZO au ratio 16:9 de 5,7 pouces pour une définition de 2560 x 1440 pixels, mais Razer annonce avoir amélioré la fidélité des couleurs et boosté la luminosité de 50 %. Un gain qui devrait notamment permettre un meilleur rendu HDR, évidemment supporté.
On retrouve pour le reste une puce Snapdragon 845 associée à 8 Go de RAM et 64 Go de stockage extensible, alors que la prise de vue reste confiée à un duo de capteurs 12 mégapixels au dos, pour offrir un zoom 2x, et un troisième de 8 mégapixels à l’avant. Des haut-parleurs certifiés Dolby Atmos et une batterie de 4000 mAh associée à un port USB-C et la technologie sans fil Qi pour la charge sont également à trouver sur ce Razer Phone 2, par ailleurs compatible 4G, Wi-Fi ac, Bluetooth 5.0 et NFC.
Un design soigné, mais un peu daté
Passons désormais au concret. Razer a rangé ce bel équipement dans un châssis à peine redessiné depuis le Razer Phone premier du nom. Les plus gros changements sont à chercher au dos de l’appareil. Le plastique laisse place ici à une plaque de verre, dont la moitié supérieure est occupée par le logo de la marque, qu’il est désormais possible d’illuminer avec la fonction Chroma, alors que l’appareil photo prend place juste au-dessus. On notera donc que ce dernier se retrouve désormais centré horizontalement, plutôt que dans le coin, mais il est surtout plus protubérant que sur le premier modèle, alors que le Razer Phone 2 est déjà 5 mm plus épais. Également un peu plus large, le châssis mesure ici 158,5 x 78,99 x 8,5 mm, soit un peu plus que celui d’un iPhone XS Max et un peu moins que celui d’un Galaxy Note 9.
Pourtant, le smartphone de Razer paraît sensiblement plus imposant que les deux autres modèles cités, surtout lorsqu’on le regarde de face. La faute à son écran 16:9 entouré de larges bordures noires, auxquelles s’ajoutent cette année encore d’imposants haut-parleurs en haut et en bas. Les coins et les tranches à peine arrondis n’aident certainement pas non plus. En fait, c’est une brique. Tout simplement. L’esthétique sobre et habituelle de Razer est appréciable, comme le placement des boutons et surtout du lecteur d’empreintes au milieu de la tranche droite, mais il est réellement difficile de se faire au Razer Phone 2 avec l’habitude de manipuler des smartphones récents. Il fait tout sauf suivre les tendances actuelles, si ce ne celle de se passer de prise mini-jack… On s’en serait bien passé !
L’expérience de jeu
Bien sûr, la plupart des choix esthétiques, ainsi que techniques d’ailleurs, de Razer ont été guidés par la volonté d’offrir la meilleure expérience possible en jeu. Difficile dans ce cas de trouver à redire sur les haut-parleurs à l’avant par exemple. Leur emplacement facilite ainsi l’immersion audio, et ils semblent en outre délivrer des performances au-dessus de la moyenne. L’écran se montre également très prometteur. Le taux de rafraîchissement de 120 Hz permet des animations plus fluides, et pas uniquement en jeu. Il suffit de faire défiler une page Internet pour en constater l’effet. Nous avons également pu en apprécier la définition QHD, mais il faudra pour le reste le soumettre aux instruments de mesure de notre Labo même si la qualité d’affichage nous semble globalement très bonne.
Le choix d’un ratio 16:9 donne cependant à réfléchir quand l’industrie du mobile s’est mise à des ratios plus étendus, développeurs compris. Certes l’absence d’encoche est appréciable, mais un ratio 18:9 ferait tout autant l’affaire, et il n’est pas impossible que les jeux soient mieux optimisés pour ce type d’affichage à l’avenir… Pour en revenir à l’expérience vidéoludique à proprement parler, le Snapdragon 845 s’est montré capable de faire tourner un Shadowgun Legend, optimisé pour afficher notamment 120 fps, sans trop d’accrocs une fois le niveau de performances le plus élevé sélectionné dans le Booster de jeu de Razer, et sans trop faire monter la température grâce au système de refroidissement intégrée. L’efficacité de ce dernier devra toutefois être vérifiée sur des parties plus longues, mais il nous semble d’ores et déjà un peu plus efficace que celui du ROG Phone, qui peut toutefois compter sur une solution externe.
On pourra en revanche regretter que Razer n’ait pas tenté d’apporter des améliorations d’ordre ergonomique, comme les gâchettes tactiles introduites chez Asus. Le design très carré du Razer Phone le rend également un peu moins agréable en main et aucun aménagement n’est ici prévu pour rendre le port USB-C plus accessible en jouant en orientation paysage. Il est alors bloqué à droite, et il faudra contourner le câble pendant la charge par exemple, ou pour utiliser un casque filaire avec l’adaptateur mini-jack fourni. L’expérience semble donc bonne, mais reste tout de même très classique.
Au-delà du jeu
Il reste toutefois au Razer Phone 2 bien d’autres domaines dans lesquels se démarquer de son principal concurrent, comme la lecture vidéo sur Netflix avec, pour la première fois sur un smartphone, le support du HDR et du son Surround 5.1. Le smartphone de Razer profite également d’un équipement intéressant pour la prise de vue. Le module dorsal est pour rappel composé de deux capteurs 12 mégapixels fournis par Sony, dont un doté de photosites de 1,4 um et d’un système de stabilisation que Razer a associé à une optique ouvrant à f/1.75. Le second, plus petit, vise à offrir un zoom 2X grâce à une optique à la focale plus longue, mais peut aussi fonctionner avec le premier dans le cadre du mode portrait. Nos premiers essais ont donné des résultats corrects, mais il nous faudra bien sûr multiplier les prises, et les conditions, pour voir comment s’en sort réellement le Razer Phone 2, également capable de filmer jusqu’en 4K et de prendre des selfies de 8 mégapixels avec son capteur frontal.
On notera pour finir que le smartphone est livré sous Android 8.1 Oreo avec la promesse d’un passage à Android Pie, et une surcouche assez légère. L’interface de Google s’efface derrière le Nova Launcher et des notes de vert à retrouver notamment au niveau des réglages rapides, alors que quelques applications sont ajoutées. Parmi elles, Cortex inclut une sélection de jeux à télécharger ainsi que le Booster de jeu évoqué plus tôt pour définir des profils de performances propres à chaque jeu. Les options sont tout de même un peu moins nombreuses que chez Asus, mais permettront au moins de prendre la main sur les postes de consommation énergétiques les plus importants – la fréquence CPU, le taux de rafraîchissement de l’écran et la définition – pour éviter que la batterie de 4000 mAh ne fonde comme neige au soleil… À noter d’ailleurs que Razer ne se risque pas à communiquer sur l’autonomie de son appareil, préférant à la place mettre en avant sa compatibilité avec la technologie Quick Charge 4.0 et la norme Qi, pour ceux qui investiront dans un chargeur sans fil.
Notons pour finir que l’on trouve également, dès la sortie de boîte, l’application de Netflix ainsi que l’application Dolby Atmos offrant des égaliseurs personnalisables pour différents types de contenus : les jeux bien sûr, mais aussi les films ou la musique… De quoi rappeler que le Razer Phone 2 voit tout de même un peu plus loin que le jeu.
Conclusion
S’il mise beaucoup sur le jeu, c’est peut-être dans d’autres cas d’usage que le Razer Phone 2 pourrait le plus surprendre, ou du moins se démarquer des autres smartphones gaming du moment. Son écran HDR et ses haut-parleurs Dolby Atmos devraient par exemple en faire l’un des meilleurs smartphones pour profiter de Netflix, et son appareil photo principal avec double capteur Sony de 12 mégapixels et zoom 2x, en attendant des tests approfondis, ne manque certainement pas d’intérêt. Bien sûr, ce second smartphone signé Razer devrait également être capable de faire tourner n’importe quel jeu Android grâce à son Snapdragon 845 et ses 8 Go de RAM, d’autant que les développeurs ont déjà pris soin d’optimiser quelques titres, mais il ne faudra pas espérer une expérience réellement différente sur le plan ergonomique. À ce petit jeu, le ROG Phone, avec ses connecteurs et commandes additionnelles, restera sans doute devant, alors que l’on retrouve ici un smartphone au design et à la conception somme toute classique. Peut-être même trop…