En résumé
Successeur d’une lignée au design soigné et aux performances généralement satisfaisantes, pour un prix contenu, le Honor 10 se frotte cette année à une concurrence plus rude. Il jouit néanmoins de qualités indéniables, à commencer par un écran généreux et affichant une belle colorimétrie, malgré un contraste passable. Il est suffisamment puissant pour la plupart des usages et, sous la dernière version d’Android disponible, il propose une interface complète. Malgré un bémol à noter du côté de sa sensibilité aux réseaux mobiles et de ses performances audio sans grand relief, ce Honor 10 propose une expérience agréable et permet aux photographes amateurs de capturer des clichés de qualité très correcte.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)
Note technique
Les plus et les moins
- Design soigné
- Colorimétrie maîtrisée
- Nettes améliorations photo
- Performances correctes, sans plus
- Sensibilité moyenne aux réseaux mobiles
Notre test détaillé
Comme chaque année, Honor propose sa version du smartphone « flagship » avec un modèle destiné à offrir un rapport qualité-prix difficile à concurrencer. C’est en 2018 au Honor 10 qu’incombe cette difficile tâche, sur un marché qui accueille désormais d’autres marques venues de Chine et où le niveau d’exigence des utilisateurs s’est élevé. Conçu comme un cousin du Huawei P20, le smartphone parvient-il à convaincre ? Réponse dans ces lignes, après son passage au sein de notre Labo.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, revenons sur les caractéristiques techniques de notre Honor 10. Le smartphone dispose donc d’un écran de 5,84 pouces de type IPS LCD et affichant 2280 x 1080 pixels. Son boîtier vitré et incurvé à l’avant comme à l’arrière mesure 149,6 x 71,2 x 7,7 mm et pèse 153 grammes. Il abrite un chipset Kirin 970 flanqué de 4 Go de mémoire vive, 64 à 128 Go de stockage, mais aussi un modem compatible avec la 4G de catégorie 18 et une batterie de 3400 mAh. Le smartphone propose un appareil photo dorsal doté de deux capteurs de 16 mégapixels (en couleurs) et de 24 mégapixels (noir et blanc). En façade, Honor a opté pour un appareil de 24 MP dédié aux selfies. Le tout est exploité par Android 8.1 Oreo avec Emotion UI 8.1.
L’ergonomie et le design
Les derniers Honor 8 et 9 se ressemblaient beaucoup, et le Honor 10 s’inscrit dans leur droite lignée. Le smartphone adopte les mêmes codes, et présente ainsi un dos vitré dont les côtés sont adoucis (verre 2,5D), un châssis métallique et un double module photo. L’effet est sans surprise, d’autant que les dimensions du dernier-né de Honor sont identiques ou presque à celles du Honor 9 (147,3 x 70,9 x 7,5 mm). Jusqu’à l’allumage de son écran toutefois : entre son ratio 19:9 et ses bordures très affinées, il loge dans son boîtier une dalle de 5,84 pouces au lieu de 5,15 pouces, soit un taux d’occupation bien supérieur.
Ce ratio d’écran n’a rien d’original désormais : il permet d’offrir davantage de surface d’affichage au prix d’une petite encoche en haut de l’écran. Ce notch, plutôt étroit d’ailleurs, fait place au haut-parleur, aux capteurs et à l’appareil photo frontal (24 MP). Il s’inscrit dans la longue série des smartphones « à encoche » qui ont fleuri sur le marché du mobile cette année.
Plus original, le lecteur d’empreintes situé sous l’écran du Honor 10 ne s’y inscrit ni en relief ni en creux. Il est simplement matérialisé par un fin liseré, ce qui demandera soit de laisser en place le film protecteur d’écran pour le repérer au toucher, soit d’apprendre à le localiser pour l’utiliser à l’aveugle. Notez que vous pouvez utiliser ledit capteur d’empreintes, au demeurant efficace, pour naviguer dans l’interface : des systèmes de glissements permettent de revenir en arrière ou d’accéder au multitâche.
Ajoutez à cela un format convenant même aux petites mains, malgré la grande taille de son écran. Il est possible d’utiliser un affichage réduit (dans Paramètres > Accessibilité) pour leur simplifier la tâche. Une prise en main somme toute agréable, pour qui toutefois n’est pas allergique aux traces de doigts, qui sont évidemment légion sur la coque vitrée du Honor 10. Sous les traces, on retrouve les reflets dont Huawei comme Honor sont devenus adeptes. Ils se déclinent en coloris « phantom » changeant d’aspect selon leur angle d’inclinaison. Le résultat est d’une discrétion toute relative. Ceux qui préfèrent la sobriété pourront se tourner vers le modèle noir également proposé par la marque.
Terminons par la connectique du Honor 10. Son port USB Type-C n’a plus rien d’original, les modèles les plus haut de gamme depuis le Honor 8 en étant équipés. On apprécie également le maintien d’une prise jack, pratique pour ceux qui sont déjà équipés d’un casque filaire, et la présence de deux ports pour cartes nano-SIM. En revanche, pas de port microSD ici.
L’écran
Le Honor 10 arbore un grand écran de 5,84 pouces qui occupe une très large partie de sa façade, puisque son lecteur d’empreintes frontal est très mince et que ses capteurs sont nichés au sein d’une encoche (notch). Il affiche ainsi un taux d’occupation de 80 %, ce qui le classe parmi les bons élèves du marché. Sa définition de 2280 x 1080 pixels pour cette diagonale lui vaut une résolution de 431 ppp, ce qui est là aussi très satisfaisant. Au passage, on remarque qu’il est possible de réduire logiciellement la définition à 1520 x 720 pixels (HD+) pour éventuellement diminuer la consommation d’énergie du téléphone.
Les bons points ne s’arrêtent pas là. La dalle IPS LCD de ce Honor 10 offre une colorimétrie maîtrisée, sur laquelle on ne relève que de faibles dérives, essentiellement concentrées sur le bleu et, dans une moindre mesure, le rouge. Son delta U’V’ moyen s’établit d’ailleurs à seulement 0,008, ce qui reste faible. Notez au passage qu’il est tout à fait possible aux plus pointilleux de paramétrer à leur guise leur écran. Le smartphone propose, au sein de ses paramètres d’affichage, une section « Mode & température de couleurs » qui permet de choisir entre des réglages prédéfinis et manuels.
Malgré ces atouts, l’écran du Honor 10 ne récolte pas la note maximale. Il souffre en effet de faiblesse que son logiciel ne peut pas corriger. Son contraste, mesuré à 309:5 avec 5 % de blanc et à 1675:1, n’est que moyen. Il se contente en outre d’un gamma en deçà de la moyenne qui risque de toucher la lisibilité des dégradés. Enfin, le smartphone se contente d’angles de vision tout juste passables. Cette directivité se traduit par une luminosité mesurée à 251 cd/m2 de face et qui descend à 183 cd/m2 lorsqu’il est incliné à 15°. Ces données chutent tout bonnement à 30°, où seuls 86 cd/m2 se maintiennent, et à 45°, où 37 cd/m2 seulement subsistent. Bref, vous l’aurez compris, il faudra pousser la luminosité de cet écran à son maximum pour que votre voisin de bus soit capable d’espionner vos messages comme il le souhaite.
L’interface utilisateur
D’un point de vue strictement logiciel, le Honor 10 est équipé de la même manière que ses homologues Huawei de dernière génération : il associe donc Android 8.1 à la mouture 8.1 d’Emotion UI, l’interface de sa maison-mère.
Cette interface propose quelques spécificités liées à son écran presque sans bords avec encoche. On peut ainsi masquer son notch à l’aide d’une option logicielle affichant une bande noire en haut de l’écran. Comme nous le précisions plus haut, il est également possible de faire disparaître les touches de navigation Android en bas de l’écran et de les remplacer par un système de swipes sur son lecteur d’empreintes ou une simple barre en bas de l’écran.
Pour le reste, c’est du classique, du moins pour les habitués à l’univers de Huawei. On retrouve les titres de la marque chinoise (Health pour le suivi des statistiques d’activité, AppGallery, gestionnaire de fichiers, bibliothèque de thèmes…) ainsi que quelques titres tiers. Ils sont regroupés dans des dossiers baptisés « meilleures applications » (Instagram, Booking, Netflix…) et Jeux (des titres Gameloft essentiellement). La barre de notifications est quant à elle riche en options, et contient notamment une option visant à « filtrer » la lumière bleue ou encore un outil de capture d’écran vidéo.
Les performances
Avec son Kirin 970 à huit cœurs (quatre cœurs Cortex-A73 à 2,4 GHz et quatre A53 à 1,8 GHz), le Honor 10 embarque peu ou prou le même équipement que les récents P20 de Huawei. Comme souvent d’ailleurs, cet ensemble vu à de multiples reprises sur les smartphones de la marque chinoise produit des résultats de bon aloi, sans franchement briller. Nous avons ainsi relevé un maximum de 19 fps à l’exécution de processus très légers, un temps de réponse de 54 ms. Ce dernier monte à 113 ms à notre deuxième niveau de test (9 fps), puis à 175 ms à l’exécution de tâches complexes (6 fps), pour atteindre 236 ms (4 fps) à notre palier maximal. Des résultats qui, sur le papier, sont légèrement meilleurs que ceux du P20 Pro, doté du même chipset et même d’un peu plus de RAM : peut-être la crainte de la surchauffe est-elle ici moindre… On remarque d’ailleurs qu’à l’usage, le haut du téléphone a tendance à prendre quelques degrés lorsqu’il est fortement sollicité.
La photo et la vidéo
Le Honor 10 propose, comme ses prédécesseurs, un double module photo dorsal. Il est composé d’un capteur de 16 mégapixels (avec objectif ouvrant à f/1.8) en couleurs et d’un capteur monochrome de 24 MP (f/1.8 également), la combinaison des deux permettant notamment d’améliorer le zoom 2x logiciel proposé par la marque.
Doit-on regretter l’absence de certification Leica qui distingue essentiellement les modèles de Huawei et ceux de Honor ? Dans le cas du smartphone qui nous intéresse ici, pas vraiment. Le Honor 10 surprend agréablement, du moins lorsque l’on désactive l’option « IA » censée optimiser les réglages du smartphone en fonction des scènes rencontrées. Malgré des mises à jour, on retrouve un effet saturé manquant de naturel, mais qui pourra toutefois servir occasionnellement. En revanche, en mode standard, on constate de nettes améliorations depuis le Honor 9. Le mobile produit, en couleurs, des clichés détaillés, quoique le lissage apparaisse assez vite quand la luminosité diminue. Dans l’ensemble, le mobile convainc, d’autant qu’il propose des options nombreuses, dont un mode Pro utile à ceux qui souhaitent notamment maîtriser leur balance des blancs. On apprécie en outre le mode monochrome, efficace, et qui livre d’ailleurs des portraits agréables. Quant aux amateurs de selfies, ils peuvent s’attendre à des clichés détaillés, agrémentés d’effets en réalité augmentée au besoin.
Le rendu audio
Côté audio, le Honor 10 livre une prestation homogène tant au niveau de sa sortie casque que de son haut-parleur, à défaut d’être très bonne. Le smartphone offre ainsi une puissance audio correcte de 70 dB, identique d’ailleurs à celle d’un Mate 10 Pro sorti l’an dernier. Cet unique haut-parleur ne fait néanmoins pas de miracle, la faute à une bande passante souffrant de basses à la peine sous les 200 Hz, et même un peu au-delà. Les aigus sont quant à eux légèrement accentués à 3,15 kHz, et s’estompent rapidement après 6 kHz, pour disparaître à 8 kHz. Vous l’aurez compris, ce spectre manque cruellement d’amplitude. Pour offrir une expérience musicale vraiment convaincante, c’est raté, mais la mise en avant des médiums et des aigus est propre à autoriser des appels sur haut-parleurs bien audibles.
Le Honor 10, malgré sa finesse, conserve la prise jack qui commence à faire défaut aux modèles concurrents. Celle-ci affiche une bonne sensibilité de 86 mV, ce qui permet de ne pas trop augmenter le volume pour profiter de sa musique. Si cette sortie casque propose une bande passante très correcte, elle concède malheureusement un peu de distorsion, notamment à 100 Hz. Les écouteurs fournis par Honor sont quant à eux d’une facture correcte, compensant par une faible distorsion, mais souffrant d’une bande passante acoustique très moyenne. Ils sont en outre fortement pénalisés par une isolation passive aux fraises. Bref, pour une expérience avec casque de meilleure qualité, on aura tendance à conseiller à ceux qui le peuvent d’opter pour un casque Bluetooth de bonne qualité.
La qualité de réception (performances radio)
Malgré un chipset identique, et donc un modem identique lui aussi puisqu’il y est intégré, les P20 Pro et Honor 10 ne se comportent pas tout à fait de la même manière en matière de performances réseau. Il faut d’abord noter que le Honor 10 manque clairement de sensibilité au réseau GSM, notamment sur la bande 900, même s’il compense par une très faible directivité. En 3G il offre une sensibilité et une directivité dans la moyenne.
Côté 4G, le Honor 10 assure une prestation plus ou moins convaincante en fonction des bandes de fréquence. Correct sur la bande 1800 MHz, il souffre de lacunes en sensibilité sur les deux autres bandes de fréquences (2600 et 800 MHz), ce qu’une directivité très moyenne peine à compenser. Bref, pour profiter d’une accroche optimale, mieux vaut se situer dans une zone bien couverte.
L’autonomie
Avec ses 3400 mAh, la batterie du Honor 10 affiche une capacité dans la moyenne des smartphones concurrents. Le mobile autorise une charge à 100 % en 1h51, ce qui constitue en soi une bonne performance. Lors de notre test d’autonomie web, le smartphone est en outre parvenu à tenir 8h41 avant extinction.
Conclusion
Successeur d’une lignée au design soigné et aux performances généralement satisfaisantes, pour un prix contenu, le Honor 10 se frotte cette année à une concurrence plus rude. Il jouit néanmoins de qualités indéniables, à commencer par un écran généreux et affichant une belle colorimétrie, malgré un contraste passable. Il est suffisamment puissant pour la plupart des usages et, sous la dernière version d’Android disponible, il propose une interface complète. Malgré un bémol à noter du côté de sa sensibilité aux réseaux mobiles et de ses performances audio sans grand relief, ce Honor 10 propose une expérience agréable et permet aux photographes amateurs de capturer des clichés de qualité très correcte.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)