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Test du Motorola Moto G6 : le cador du rapport qualité/prix enfin de retour ?

13 juillet 2018
Par Mathieu Freitas, Jean-Charles Frelier
Test du Motorola Moto G6 : le cador du rapport qualité/prix enfin de retour ?

En résumé

Motorola souhaitait faire de son Moto G6 un cador du rapport qualité/prix comme l’avait été en son temps le premier Moto G. Objectif atteint ? Difficile à dire tant la concurrence s’est renforcée et améliorée ces dernières années, mais son smartphone ne manque en tout cas pas de qualités. S’il est déjà rare de trouver un écran 18:9 de 5,7 pouces à la définition Full HD+ à moins de 300 euros, Motorola a également le mérite de proposer un lecteur d’empreintes à l’avant alors que le bloc photo à double capteur de 12 et 5 mégapixels au dos se et surtout d’en faire bon usage en ajoutant plusieurs modes de prise de vue intéressants. La qualité globale des clichés est par ailleurs satisfaisante, bien qu’elle manque d’impressionner. On pourra en dire de même du Snapdragon 450, de l’autonomie ou des performances audio de ce Moto G6, qui parvient donc toujours à limiter à la casse. Avec aussi une version d’Android à jour doublée d’une surcouche aussi discrète qu’astucieuse, vous aurez compris qu’il y bien peu de raisons de vous en priver s’il vous fait de l’œil. Il n’y en a d’ailleurs réellement qu’une seule : ses problèmes de sensibilité. Mieux vaut s’assurer de vivre en zone bien couverte avant de craquer.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Écran confortable et bien défini
  • Une fonction photo riche et efficace
  • Lecteur d'empreintes en façade
Les moins
  • Mauvaise expérience audio avec la prise casque
  • Manque de sensibilité réseau
  • Performances moyennes

Notre test détaillé

Après avoir tenté de s’imposer, en vain, sur le haut de gamme, Motorola a décidé pour 2018 de remettre en avant la série G qui lui avait permis un retour fracassant en 2013, sous la houlette de Google, avec son premier modèle. La marque, désormais détenue par Lenovo, a donc veillé à suivre toutes les tendances en concevant ce Moto G6, qui semble également pouvoir compter sur un équipement intéressant pour atteindre son objectif : devenir à son tour une référence sur l’entrée de gamme. Nous l’avons évidemment soumis aux tests de notre Labo. Que vaut-il donc vraiment ?

Motorola Moto G6

© Fahim Alloul / LaboFnac

Comme la plupart des smartphones sortis depuis la fin 2017, le Moto G6 inclut tout d’abord un écran au ratio 18:9. Avec aussi une diagonale de 5,7 pouces et une définition Full HD+, il affiche l’interface d’Android 8.0 Oreo, accompagné d’une légère surcouche et propulsé par un processeur octa-core cadencé à 1,8 GHz : le Snapdragon 450. Cette puce signée Qualcomm est ici soutenue par 3 Go de RAM, alors qu’une capacité de 32 Go est proposée en interne pour le stockage, avec la possibilité d’ajouter une carte microSD si besoin. Côté prise de vue, le Moto G6 est équipé d’un module à double capteur au dos, avec des résolutions de 12 et 5 mégapixels, alors qu’un second module basé sur un capteur de 8 mégapixels prend place à l’avant. Rappelons enfin que le smartphone supporte la 4G, le Wi-Fi n, le Bluetooth 4.2 ainsi que le NFC, et qu’il est alimenté par une batterie de 3000 mAh associée à un port USB-C pour la charge.

L’ergonomie et le design

Impossible de faire sans cette année. Le Moto G6 introduit donc dans la série G un écran au ratio 18:9, lequel est censé permettre d’étendre la surface d’affichage tout en conservant un châssis similaire, en taille, à celui du modèle précédent. Force est néanmoins de reconnaître que Motorola ne tient pas tout à fait son engagement. Si le G6 limite la casse dans la largeur, et même plus puisqu’il perd 0,7 mm, il est près de 1 cm plus long que le Moto G5 à l’écran de 5 pouces, contre 5,7 ici. La faute à une bordure toujours assez haute sous l’écran, dont la partie supérieure est donc difficilement atteignable du pouce. Avec également des boutons latéraux un peu trop haut placés, le nouveau milieu de gamme de Motorola reste néanmoins assez agréable à tenir et manipuler d’une main grâce aux arrondis des tranches et du capot.

Motorola Moto G6

© Fahim Alloul / LaboFnac

On notera en outre que la bordure inférieure de l’écran n’a pas été laissée aussi haut pour rien puisqu’elle accueille le lecteur d’empreintes permettant de déverrouiller le smartphone. Il est ainsi plus accessible que sur la plupart des autres modèles, où il prend généralement place au dos. Il n’y a dans ce cas qu’un module photo rond est joliment intégré à y trouver, même si celui-ci dépasse légèrement. Ce Moto G6 apparaît d’ailleurs très soigné dans l’ensemble. Le capot en verre – du Gorilla Glass 3 qui retient évidemment un peu les traces de doigt – s’intègre parfaitement au cadre brillant, et la construction a l’air assez solide de prime abord. Motorola, qui a aussi le mérite de fournir une coque de protection, ne commet en outre aucun impair si l’on en vient à la connectique, et fournit un port USB-C et une prise jack sur la tranche du bas alors qu’à l’opposé se trouve un tiroir à trois emplacements pour une carte microSD et deux cartes nano-SIM.

Motorola Moto G6

© Fahim Alloul / LaboFnac

Motorola Moto G6

© Fahim Alloul / LaboFnac

L’écran

Motorola a équipé son Moto G6 d’une dalle IPS de 5,7 pouces sur laquelle il propose une définition Full HD+. Comprenez une définition Full HD adaptée au ratio 18:9 que présente l’écran, soit 2160 x 1080 pixels. Un choix que nous ne pouvons que saluer quand la plupart des fabricants se contentent d’une définition HD+ dans la même catégorie de prix, et qui permet au Moto G6 d’afficher une résolution de 424 pixels par pouce. De quoi profiter de tous types de contenus sans risque de voir apparaître les pixels à l’œil nu.

L’écran du Moto G6 se révèle en outre assez bon en colorimétrie. Malgré des dérives notables dans le bleu et le rouge, le deltaU’V’ moyen issu de la comparaison avec la norme sRGB se limite à 0,016. Il ne démérite pas non plus lorsque l’on en vient au contraste, avec des taux relevés à 1945:1 et 331:5, mais déçoit un peu plus en matière de directivité. Au-delà de 15° d’inclinaison, la luminosité décline rapidement, de 77 % en moyenne entre 20 et 45°. Cela reste toutefois dans la moyenne des smartphones testés au Labo, et l’écran du Moto G6 a donc le mérite de n’être mauvais dans aucun domaine, à défaut d’exceller dans l’un d’eux.

L’interface utilisateur

Sans aller jusqu’à souscrire à l’initiative Android One comme le font de plus en plus de constructeurs, Motorola n’en demeure pas moins un défenseur de l’Android pure. La version livrée avec ce Moto G6, à savoir la 8.0 Oreo, est d’ailleurs accompagnée d’une surcouche si légère qu’il est bien difficile d’y voir de réels changements de prime abord.

Android sur le Motorola Moto G6

© LaboFnac

En dehors de la reconnaissance faciale ajoutée au méthode de déverrouillage, il faut entrer dans les applications du système comme l’appareil photo pour en trouver. Les aficionados d’Android ne devraient donc avoir aucun mal à retrouver leurs marques, si ce n’est peut-être lorsque la navigation via le lecteur d’empreintes est activée. La barre de commandes au bas de l’écran est alors supprimée. Un peu déroutant au départ, mais pratique pour ceux qui souhaitent profiter de l’intégralité de la surface d’affichage pour leurs contenus.

On notera par ailleurs que Motorola a le bon goût de ne pas surcharger le catalogue d’applications, puisqu’une seule vient ici s’ajouter à celles de base. Elle s’appelle Moto et permet d’activer divers services et fonctions, comme l’authentification par empreinte digitale sur des pages web, des commandes gestuelles ou encore la reconnaissance vocale Moto Voice, toujours en bêta toutefois.

Android sur le Motorola Moto G6

© LaboFnac

Android sur le Motorola Moto G6

© LaboFnac

Les performances

Entrée de gamme oblige, le Moto G6 n’a pas vocation à jouer les machines de guerre. Motorola a néanmoins tenu à se fournir chez Qualcomm, référence des chipsets mobiles, et porté son dévolu sur le Snapdragon 450. Composé d’un CPU octa-core à base de Cortex-A53 cadencé à 1,8 GHz et d’un GPU Adreno 506, il est ici accompagné de 3 Go de RAM et délivre des performances acceptables, mais n’impressionne guère sur notre benchmark maison.

Comme toujours, nous avons lancé plusieurs séquences JavaScript comprenant un nombre grandissant d’éléments à afficher. La première, qui simule des processus très légers, a pu être exécutée en 110 ms, résultant dans une cadence satisfaisante de 9 images affichées par seconde. Dès la deuxième, on sent toutefois le Moto G6 en difficulté. Le temps d’exécution passe à 289 ms, avec un affichage de 3 fps à la clé. Après cette séquence censée représenter l’exécution de processus ordinaires, les deux plus lourdes n’inversent évidemment pas la tendance, et sont quant à elles exécutées en 486 et 750 ms, soit 2 et 1 fps.

Ces résultats, certes pas brillants, sont toutefois à relativiser. Le Moto G6 s’est montré capable d’assumer les usages du quotidien sur toute la durée de notre test, n’affichant des ralentissements qu’en de rares occasions. Plus généralement, il faudra éviter les applications plutôt gourmandes en ressources, ou alors faire preuve de patience.

La photo et la vidéo

Comme la plupart des smartphones milieu de gamme, le Moto G6 inclut un module photo à double capteur dont le second est essentiellement dédié à la création d’effets visuels. D’où sa résolution de 5 mégapixels seulement. Motorola s’efforce néanmoins d’en proposer un peu plus que la concurrence.

Motorola Moto G6

© Fahim Alloul / LaboFnac

Si un mode permettant de renforcer le flou d’arrière-plan est évidemment présent, avec le risque que les plans ne soient tout de même pas toujours bien séparés, Motorola ajoute notamment à cela un filtre couleur plus original. Celui-ci permet de sélectionner une couleur directement dans le viseur et de convertir les autres en niveaux de gris. Des petits ratés sont là aussi à prévoir, mais les résultats restent satisfaisants au regard de la simplicité d’emploi de cette fonction. Il en va de même pour le mode Découpage, qui permet de détourer automatiquement des éléments pour les intégrer à d’autres prises. Une opération souvent délicate pour qui n’a pas ou peu connaissance des outils d’édition comme Photoshop.

Pour le reste, et la prise de vue à proprement parler donc, le Moto G6 ne peut compter que sur son capteur principal. D’une résolution de 12 mégapixels, celui-ci est associé à une optique ouvrant à f/1.8 et produit des clichés corrects même s’il s’en sort évidemment mieux en plein jour. En dehors des coins, où des déformations sont souvent visibles, le niveau de détails est alors satisfaisant et le manque de piqué est compensé par des contours légèrement accentués, mais pas trop. La gestion automatique de l’exposition nous a en outre semblé assez efficace lors de nos essais, qui ont également montré un traitement assez respectueux des couleurs et loin de la tendance à la sursaturation comme on le voit de plus en plus.

Le Moto G6 est un peu plus décevant en basse luminosité, mais parvient à limiter la casse en conservant un peu de détails. Il faut toutefois s’attendre à voir un léger bruit apparaître alors que la mise au point perd en efficacité, mais c’est surtout l’incapacité à laisser entrer la lumière qui saute aux yeux. Les clichés sont vite très sombres et très ternes.

Dans l’ensemble, le dernier entrée de gamme de Motorola délivre une prestation acceptable et même au-dessus de la moyenne de sa catégorie, tout en offrant des options et effets assez sympathiques en prime pour la prise de vue au dos. La fonction vidéo est un peu moins marquante, avec de la Full HD à 60 i/s, et le capteur de 8 mégapixels placé à l’avant a le mérite de pouvoir s’appuyer sur un flash adjacent en basse luminosité.

Le rendu audio

L’expérience audio fournie par le Moto G6 se révèle assez moyenne, et même décevante en passant par sa prise casque lorsqu’il est comparé à ce qu’offrent d’autres smartphones. D’après les mesures effectuées dans notre Labo, celle-ci peine à reproduire les différentes fréquences avec la même intensité, ainsi qu’à rendre une image stéréo convaincante. De la distorsion peut en outre apparaître assez rapidement sur les fréquences basses, en plus de bruit qu’il sera toutefois difficile de percevoir à l’oreille. Le bilan est donc plutôt négatif. Dommage, d’autant que Motorola livre son Moto G6 avec une paire d’écouteurs convenables. La bande passante manque là aussi un peu de linéarité et la distorsion aurait pu être mieux contenue, mais ils sont tout de même un peu au-dessus de ce que proposent généralement les fabricants de smartphones.

Le haut-parleur du Moto G6 n’est pas exceptionnel non plus, mais il s’en sort finalement assez bien par rapport à ceux d’autres smartphones. Plutôt puissant, puisque nous avons relevé un niveau de 67 dB dans notre micro placé à 50 cm, il a également le mérite de couvrir une plage de fréquences assez large en montant jusqu’à 16 kHz. Inutile en revanche d’attendre un miracle sur les basses, alors que les voix sont comme souvent, sur les smartphones, mises en avant par une accentuation des hauts médiums afin de faciliter les appels sur haut-parleur.

La qualité de réception (performances radio)

Le modem inclus au Snapdragon 450 permet au Moto G6 de se connecter aux réseaux mobiles et de profiter de la 2G, de la 3G et de la 4G. Autant de possibilités que nous sommes en mesure de tester dans notre Labo. S’il s’en sort globalement bien, et même très bien sur la bande des 900 MHz en 2G, le Moto G6 souffre néanmoins d’importants problèmes de sensibilité auxquels s’ajoutent encore, sur la bande des 1800 MHz (en 2G comme en 4G), des problèmes de directivité. Si votre zone de vie est mal couverte par votre opérateur, il faudra donc s’attendre à une qualité de réception moyenne. Dans les autres cas, pas d’inquiétude à avoir en revanche, et il devrait en outre être possible de profiter de débits élevés en 4G, sauf, là encore, sur la bande des 1800 MHz.

L’autonomie

Motorola est plutôt clair dans sa communication. Les consommateurs en quête d’un smartphone à l’autonomie longue durée auront tout intérêt à aller voir du côté du Moto G6 Play avec sa batterie de 4000 mAh. Celle du Moto G6 classique se limite à 3000 mAh et ne fait pas de miracle. Le smartphone a tenu 7 heures et 8 minutes en moyenne sur notre test d’autonomie maison, ce qui le place dans la moyenne haute des modèles testés dans notre Labo, mais bien loin derrière les meilleurs du genre. La déclinaison Play évoqué plus tôt en fait d’ailleurs bien partie, puisqu’elle a pour sa part tenu un peu plus de 9 heures sur le même test.

On notera par ailleurs que le Moto G6 demande en moyenne 2 heures et 22 minutes de charge pour retrouver une batterie pleine.

Conclusion

Motorola souhaitait faire de son Moto G6 un cador du rapport qualité/prix comme l’avait été en son temps le premier Moto G. Objectif atteint ? Difficile à dire tant la concurrence s’est renforcée et améliorée ces dernières années, mais son smartphone ne manque en tout cas pas de qualités. S’il est déjà rare de trouver un écran 18:9 de 5,7 pouces à la définition Full HD+ à moins de 300 euros, Motorola a également le mérite de proposer un lecteur d’empreintes à l’avant alors que le bloc photo à double capteur de 12 et 5 mégapixels au dos se et surtout d’en faire bon usage en ajoutant plusieurs modes de prise de vue intéressants. La qualité globale des clichés est par ailleurs satisfaisante, bien qu’elle manque d’impressionner. On pourra en dire de même du Snapdragon 450, de l’autonomie ou des performances audio de ce Moto G6, qui parvient donc toujours à limiter à la casse. Avec aussi une version d’Android à jour doublée d’une surcouche aussi discrète qu’astucieuse, vous aurez compris qu’il y bien peu de raisons de vous en priver s’il vous fait de l’œil. Il n’y en a d’ailleurs réellement qu’une seule : ses problèmes de sensibilité. Mieux vaut s’assurer de vivre en zone bien couverte avant de craquer.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)

Article rédigé par
Mathieu Freitas
Mathieu Freitas
Journaliste
Jean-Charles Frelier
Jean-Charles Frelier
Responsable des tests smartphones, casques audio et lecteurs vidéo
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