En résumé
Livré avec une version enrichie plus que modifiée d’Android 8.0 Oero, le Xperia XA2 fait un bon choix pour qui cherche un smartphone résistant et performant sans vouloir se délester d’un mois de salaire. Excellent en autonomie comme en réception réseau, le dernier milieu de gamme de Sony peut aussi se targuer de proposer un afficheur confortable grâce à sa diagonale de 5,2 pouces et sa définition Full HD même si la colorimétrie n’est pas des meilleures. La navigation y est en outre réactive grâce au Snapdragon 630 qui, grâce aussi aux 3 Go de RAM qui l’accompagnent, gérera sans peine la plupart des applications du Play Store, jeux compris. Il faudra néanmoins veiller à limiter les options graphiques pour les titres les plus gourmands, comme avec n’importe quel milieu de gamme. Il n’y a réellement qu’en audio que le Xperia XA2 déçoit, et plus encore en photo malgré un équipement pourtant intéressant sur le papier. Le lissage poussif qu’introduit le traitement de Sony finit en effet souvent par ternir les résultats produits par son capteur principal de 23 mégapixels, de jour et surtout de nuit.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)
Note technique
Les plus et les moins
- Design soigné et robuste
- Excellente autonomie
- Qualité de réception
- Performances et réactivité
- Expérience audio moyenne
- Photos trop lissées en basse luminosité
Notre test détaillé
Présenté dans le cadre du CES 2018, le Xperia XA2 a depuis trouvé le chemin des boutiques où il entend séduire par son équipement somme toute bien fourni au regard de son prix fixé à 349 euros au lancement. Faut-il céder ? Il est également passé par notre Labo. Place au verdict.
Le Xperia XA1 avait déjà marqué une belle évolution pour la série en héritant du capteur 23 mégapixels des anciens haut de gamme de Sony, et son successeur poursuit sur cette lancée en apportant même des améliorations aussi nombreuses qu’importantes. Le capteur évoqué plus tôt fait d’ailleurs partie des rares éléments, avec le capteur frontal de 8 mégapixels et la mémoire de 3/32 Go, à avoir été conservés pour ce Xperia XA2, ce qui n’empêche toutefois pas les fonctions associées d’évoluer. Profitant ici de la puissance du Snapdragon 630, il ne se limite plus à la Full HD en vidéo et filme jusqu’en 4K.
Autres changements bienvenus, l’écran, de type IPS toujours, passe à une diagonale de 5,2 pouces et, surtout, à une définition Full HD alors qu’un lecteur d’empreintes est ajouté au dos et que la batterie gagne 1000 mAh. La capacité totale atteint ainsi 3300 mAh. Elle se recharge de plus via un port USB type-C. Du côté des connectivités, le smartphone se montre compatible LTE jusqu’à la catégorie 13, Wi-Fi n, Bluetooth 5.0 et NFC. Un ensemble plutôt prometteur, et qui s’accompagne en outre de la dernière version d’Android, la 8.0 Oreo.
L’ergonomie et le design
Alors que la plupart des fabricants sont désormais passés aux écrans 18:9, aussi bien sur l’entrée que le haut de gamme, il faudra attendre l’arrivée des prochains flagships de Sony – les Xperia XZ2 présentés aux MWC – pour en trouver chez lui. Ce Xperia XA2 conserve donc un écran 16:9, et un design globalement très proche de ce que propose le Nippon depuis quelques années déjà. Si un effort est à noter sur les bordures d’écran latérales, celles du haut et du bas restent relativement larges alors que l’ensemble reprend la forme très rectangulaire qui lui est si chère. Cette absence de réelles évolutions n’empêche toutefois pas le Xperia XA2 de se montrer agréable en main.
L’aspect anguleux a tout de même été atténué sur les côtés pour éviter l’impression d’arêtes tranchantes et, avec le capot légèrement bombé, il se loge même assez naturellement au creux de la main. Et si le contour biseauté des tranches inférieures et supérieures, qui accueillent respectivement le duo USB-C/haut-parleur et la prise jack, ne suffit pas à adoucir les coins, il souligne délicatement le métal qui les compose. Le reste du châssis est majoritairement fait de plastique, mais la bonne densité ressentie rassure sur la solidité de l’ensemble, qui profite en outre de commandes faciles d’accès : sur la droite pour le volume, l’alimentation et la photo, et au dos pour le déverrouillage via le lecteur d’empreintes.
Le Xperia XA2 ne brille donc certainement pas par son originalité, mais compense par une construction solide et intelligente.
L’écran
Très attendu, le passage à la Full HD apporte un réel confort de lecture lors de la navigation web. Combiné à la diagonale de 5,2 pouces de l’écran XA2, il en résulte une résolution de 421 pixels par pouce et des textes bien lisibles même sur les pages non optimisées pour les mobiles. Le visionnage de photos et vidéos se montre également agréable, mais pâtit du calibrage perfectible des couleurs. La comparaison au gamut sRGB, des écarts importants sont à déplorer dans le vert, et plus encore dans le rouge et le bleu. Le deltaU’V’ moyen atteint ainsi 0,028 quand les meilleurs mobiles donnent moins de 0,01. Cela reste néanmoins au niveau de la moyenne calculée pour l’ensemble des smartphones testés au Labo.
On peut en dire autant pour le contraste, ni bon ni mauvais avec des taux relevés à 1183:1 et 294:5 et une courbe de gamma qui peine à décoller. Enfin, avec une perte de luminosité moyenne supérieure à 25 % dès 15° d’inclinaison, la directivité de l’écran du Xperia XA2 se montre assez marquée, même s’il faut là aussi noter que la moyenne des smartphones se situe légèrement en dessous. En somme, le dernier milieu de gamme de Sony délivre un affichage confortable, mais sans plus.
L’interface utilisateur
Sony a le bon goût de livrer le Xperia XA2 avec la dernière version d’Android disponible. C’est donc bien Oreo que l’on y retrouve, évidemment accompagné de l’interface logicielle du constructeur. Pas de grands bouleversements au programme, si ce n’est peut-être sur le plan graphique, celle-ci a essentiellement pour but d’enrichir les fonctionnalités d’Android. Les habitués devraient donc pouvoir retrouver leurs repères facilement, tout en profitant par exemple de la possibilité de programmer l’arrêt des notifications ou des connexions en fonction des moments de la journée ou de situations particulières, comme la conduite ou les séances de jeu.
Le mode Stamina, pour l’économie de la batterie, est évidemment toujours disponible, et l’on trouve également un nettoyeur intelligent pour l’optimisation automatique du stockage et de la mémoire. Il est enfin bon de constater que Sony n’a pas la main trop lourde concernant les applications préinstallées.
Les performances
Alors que les Xperia XA étaient jusqu’ici équipés de processeurs MediaTek, Sony a décidé de changer de fournisseur pour cette troisième génération et d’aller voir chez Qualcomm. C’est ainsi le Snapdragon 630 de ce dernier que l’on trouve au coeur du Xperia XA2, qui profite ainsi d’un CPU octa-core Cortex-A53 cadencé à 2,2 GHz et d’un Adreno 508 pour la partie graphique. Le tout est accompagné de 3 Go de RAM, et fait ainsi une configuration somme toute assez musclée pour un smartphone milieu de gamme.
Il ne faudra pas pour autant espérer pouvoir profiter de toutes les applications du Play Store dans les meilleures conditions. Comme le montrent les résultats de notre test de performances maison, les plus gourmandes risquent de poser problème, ou du moins d’épuiser votre patience. Notre simulation à l’aide de séquences JavaScript a donné des temps d’exécution de 452 et 310 ms, soit des cadences de 2 et 3 fps, aux niveaux les plus hauts. Les résultats sont un peu plus encourageants pour les tâches classiques (203 ms, soit 5 fps), et plus encore pour les applications très légères (85 ms, soit 12 fps).
En comparaison, ces résultats placent le Xperia XA2 légèrement en dessous d’un Samsung Galaxy A8 mais plus ou moins au même niveau qu’un Huawei P Smart. Dans tous les cas, il devrait être possible de profiter d’une expérience fluide au quotidien. Nous n’avons d’ailleurs constaté aucun ralentissement gênant lors de notre période de test, le smartphone se montrant même plutôt réactif en tout temps. Côté jeu, l’Adreno 508 se montre également assez convaincant, même s’il faudra rester raisonnable sur les options graphiques avec les titres les plus gourmands.
La photo et la vidéo
En dehors de l’ajout d’un mode vidéo 4K, l’expérience de prise de vue reste très proche de celle qu’offrait le Xperia XA1. L’équipement est même identique, puisque son successeur conserve le capteur Exmor RS avec autofocus à détection de phase de 23 mégapixels apparu avec la série Z5. Il est là encore associé à une optique 24 mm ouvrant à f/2.0 et un flash LED qui pourra venir en aide lorsque la luminosité vient à manquer.
Avant d’en venir à ce cas pour le moins épineux, on notera que le Xperia XA2 se montre capable de délivrer des clichés d’assez bonne facture dans les environnements lumineux. Si des problèmes d’exposition sont parfois à déplorer, le rendu est généralement propre et profite de couleurs plutôt fidèles. La mise au point se montre en outre rapide et efficace.
Comme souvent chez Sony, le niveau de détail reste néanmoins un peu décevant – surtout au regard de la résolution du capteur – à cause d’un traitement accro au lissage, mais c’est principalement en basse luminosité que cela devient réellement gênant. Le problème s’accentue jusqu’à faire disparaître les traits de visage dans le cas des portraits par exemple. Les clichés sont en outre sombres et ternes, et l’autofocus perd en efficacité.
À l’avant, c’est un capteur de 8 mégapixels et une optique grand-angle qui officient. Les résultats semblent moins souffrir des problèmes de lissage évoqués plus tôt, mais apparaissent donc plus bruités, voire très bruités en basse luminosité, et l’on apprécie la possibilité de pouvoir réduire/étendre le cadre en fonction du nombre de sujets à l’aide d’un bouton directement accessible depuis le viseur.
Le rendu audio
Élément important de l’expérience multimédia, le son délivré par cet Xperia XA2 se montre malheureusement un peu décevant. Si le haut-parleur, intégré sur la tranche inférieure, reste tout de même au-dessus de ce que proposent en moyenne les smartphones, les basses restent désespérément absentes. C’est d’ailleurs aussi le cas des bas médiums, la bande passante relevée au Labo n’approchant le niveau de référence qu’autour des 500 Hz. Comme souvent, les fréquences sur lesquelles s’expriment le plus les voix, autour des 2 kHz, sont les plus mises en avant et alors que les aigus au-delà de 5 kHz auront du mal à percer. La puissance, relevée à 67 dB, est en revanche plutôt une bonne surprise.
Source de bruit et de distorsions plutôt marquées, la prise casque située sur la tranche supérieure du Xperia XA2 permettra de profiter d’une plage de fréquences plus large même si la linéarité peut là aussi difficilement être considérée comme un point fort. L’image stéréo est en revanche bien reproduite, et l’on relève un niveau maximal de sortie de 93 mV ainsi qu’un niveau acoustique moyen de 61,9 dB. Dans tous les cas, on déconseillera l’utilisation de la sortie analogique avec les écouteurs fournis, la bande passante relevée pour ces derniers se montrant tout juste moyenne alors que la distorsion peut vite ternir encore le rendu audio déjà peu engageant.
La qualité de réception (performances radio)
Le Xperia XA2 s’appuie sur le modem X12 intégré au Snapdragon 630 de Qualcomm pour se connecter aux réseaux mobiles jusqu’en 4G, et c’est un domaine dans lequel il s’en sort globalement très bien. Si des problèmes de sensibilité sont tout de même à déplorer sur la bande des 1800 MHz lorsqu’elle est exploitée en 2G, ainsi qu’en 3G et sur la bande des 2600 MHz (4G), le smartphone se montre autrement très sensible et peu directif. Il permet en outre d’atteindre des débits des plus satisfaisants avec une connexion 4G.
L’autonomie
Sony a décidé de doter cet Xperia XA2 d’une batterie de 3300 mAh, en hausse de 1000 mAh en comparaison de celle qu’intègre son prédécesseur. Et cela s’est ressenti lors de notre test d’autonomie. Le milieu de gamme de Sony passe de 7h26 à 9h08, et gagne donc près de deux heures de sursis. Un temps qui le classe parmi les meilleurs en la matière. Il convient toutefois de nuancer ce résultat, qui vaut pour un usage léger en continu. Nous avons toutefois pu confirmer la bonne tenue de la batterie au quotidien. Le Xperia XA2 devrait même pouvoir offrir deux jours d’autonomie aux plus économes.
Conclusion
Livré avec une version enrichie plus que modifiée d’Android 8.0 Oero, le Xperia XA2 fait un bon choix pour qui cherche un smartphone résistant et performant sans vouloir se délester d’un mois de salaire. Excellent en autonomie comme en réception réseau, le dernier milieu de gamme de Sony peut aussi se targuer de proposer un afficheur confortable grâce à sa diagonale de 5,2 pouces et sa définition Full HD même si la colorimétrie n’est pas des meilleures. La navigation y est en outre réactive grâce au Snapdragon 630 qui, grâce aussi aux 3 Go de RAM qui l’accompagnent, gérera sans peine la plupart des applications du Play Store, jeux compris. Il faudra néanmoins veiller à limiter les options graphiques pour les titres les plus gourmands, comme avec n’importe quel milieu de gamme. Il n’y a réellement qu’en audio que le Xperia XA2 déçoit, et plus encore en photo malgré un équipement pourtant intéressant sur le papier. Le lissage poussif qu’introduit le traitement de Sony finit en effet souvent par ternir les résultats produits par son capteur principal de 23 mégapixels, de jour et surtout de nuit.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)