En résumé
L’Idol 4S d’Alcatel est globalement un bon smartphone, bien qu’il souffre de quelques faiblesses. Néanmoins, en présentant son appareil comme un outil véritablement adapté à la réalité virtuelle, gourmande en ressources, Alcatel est probablement allé trop loin. Son Idol 4S n’en reste pas moins un produit au rapport performances / prix intéressant. Il offre une finition soignée, un écran à la définition et au contraste très élevés. Au rayon des défauts, il pêche un peu du côté de l’ergonomie et de l’appareil photo, perfectible en basse luminosité. Au final, le smartphone délivre une prestation d’ensemble très correcte, et reste le seul à oser le QHD à un tarif raisonnable. C’est déjà beaucoup.
Note technique
Les plus et les moins
- Écran à la définition QHD
- Finition soignée alliant métal et verre
- Mauvais placement du bouton d'allumage
- Performances un peu légères pour un usage VR
Notre test détaillé
Fini Alcatel OneTouch, place à un Alcatel qui ne cache pas ses ambitions dans l’univers du haut de gamme. La marque de TCL propose, depuis la fin du premier semestre 2016, des Idol 4S et Idol 4 qui ont la lourde charge de succéder à l’Idol 3, succès de l’année 2015. L’Idol 4S qui nous intéresse ici est le mieux armé du duo. Saura-t-il faire oublier son prédécesseur ? La réponse dans ce test.
L’Alcatel Idol 4S se situe à mi-chemin entre le milieu et le haut de gamme. Ce smartphone, avec son écran QHD (Super AMOLED) de 5,5 pouces, flirte avec les ténors de la mobilité, mais délaisse leur Snapdragon 820 au profit d’un SoC moins puissant, le Snapdragon 652. Celui-ci se trouve associé à 3 Go de RAM et à 32 Go de stockage interne, extensible par le biais d’une carte microSD. Le smartphone embarque en outre un appareil photo dorsal de 16 mégapixels, un autre de 8 mégapixels en façade. Le tout est complété par une batterie de 3000 mAh et, côté logiciel, par Android 6.0.1 Marshmallow. Notez que l’Idol 4S est un grand téléphone, et affiche des dimensions de 153,9 x 75,4 x 7 mm pour 149 grammes. Il est livré avec un casque de réalité virtuelle de type Gear VR et peut être utilisé dans n’importe quel sens.
L’ergonomie et le design
Comparé à l’Idol 3, l’Alcatel Idol 4S fait bel effet. Le smartphone troque le plastique de son prédécesseur contre du verre, plus élégant, associé ici à des tranches métalliques chanfreinées. L’appareil est fin (7 mm), plutôt léger avec ses 149 grammes, et cherche clairement à marcher sur les plates-bandes de ses concurrents à l’historique plus marqué dans le domaine du haut de gamme. Mais entre bonnes idées et défauts d’ergonomie, l’Idol 4S navigue entre deux eaux.
L’Idol 3 avait inauguré le concept de réversibilité que l’on retrouve chez l’Idol 4S. Comprenez que le smartphone dispose des mêmes microphones/haut-parleurs au-dessus et en dessous de son écran, ce qui permet de répondre à un appel sans se soucier de la manière dont on l’attrape. Les touches de contrôle (Retour, Home et Multitâche) étant intégrées à l’écran, il est également possible de naviguer dans les menus « à l’envers ». Seul l’usage de son appareil photo frontal impose de tenir l’Idol 4S « dans le bon sens ». Est-ce une bonne idée ? Si cet aspect réversible peut sembler anecdotique, au moins a-t-il le mérite d’être original.
On est un peu moins convaincu par les tranches du smartphone, en haut et en bas, qui ont tendance à être coupantes lorsque l’on tient l’Idol 4S en mode paysage, par exemple lors des sessions de jeu. Au rayon de mauvais points, la tendance de la coque dorsale du téléphone à accrocher les traces de doigts, verre oblige. On apprécie la présence d’un bouton BoomKey bien placé au centre de sa tranche droite, mais l’emplacement de la touche Power, en haut de la tranche gauche, est plus que discutable. Elle est presque inaccessible aux droitiers, et difficile à atteindre pour les gauchers, à moins d’avoir une très grande main – et ce n’est pas mieux lorsque le téléphone est tenu à l’envers. Un choix d’autant plus contrariant que la touche Boom Key est placée très exactement là où devrait se trouver le bouton d’allumage. Celle-ci ne permet que d’allumer l’écran éteint, mais pas de le verrouiller ni d’allumer le téléphone. Pour le reste, il s’agit d’une touche contextuelle, dédiée à des raccourcis plus ou moins utiles, et surtout paramétrables en fonction des usages souhaités.
Un dernier mot concernant le casque fourni avec le casque. En plastique solide, fourni avec une sangle pour le maintenir sur la tête.Il est facile à prendre en main et convient aux porteurs de lunettes (grandes montures comprises) ! Ses contrôles, situés sous le casque, tombent bien sous les pouces, l’interface est claire et quelques vidéos et jeux sont accessibles gratuitement. On aurait apprécié que les lentilles soient ajustables à la vue de chacun et, surtout, qu’elles offrent des angles de vision plus généreux. Mais relativisons : ce casque est un bonus franchement appréciable pour découvrir la VR à moindres frais.
L’écran
Contrairement à l’Idol 4, doté d’un écran Full HD, l’Idol 4S embarque une dalle QHD, c’est-à-dire d’une définition de 1440 x 2560 pixels affichée sur une diagonale de 5,5 pouces. Le smartphone présente ainsi une excellente résolution, mesurée par nos soins à 537 ppp. Un excellent résultat, que viennent néanmoins contrebalancer les performances de cette dalle Super AMOLED dans le domaine de la colorimétrie. Un aspect souvent difficile à maîtriser sur cette technologie.
En témoigne le gamut de notre smartphone, qui révèle une large palette de couleurs, mais des dérives manifestes des verts et bleus. Si le rouge est parfaitement restitué (son delta U’V’ est de 0,0097), le delta U’V’du bleu grimpe à 0,570, de même que celui du vert atteint 0,0499. En moyenne, le delta sur l’intégralité des couleurs est de 0,032. Il est nettement supérieur à celui des smartphones dits « premium », et témoigne d’une gestion difficile de l’AMOLED. Attention notamment aux photos paraissant blanches, mais qui ne le sont pas tout à fait. Notez également que l’Idol 4S présente un gamma, c’est-à-dire une capacité à afficher des nuances de couleurs, tout juste dans la moyenne.
Ces défauts d’affichages colorimétriques sont compensés par un excellent contraste. AMOLED oblige, nous ne l’avons pas mesuré à 1%, mais à 5 % de blanc, ce qui nous permet d’obtenir le très bon score de 506:5. Les blancs sont lumineux, les noirs sont logiquement sans défaut, et la lecture est confortable.
Cette belle prestation est assortie d’angles de vision confortables, qui autorise le visionnage de contenus multimédias à plusieurs. Lorsque l’écran est incliné à 15 %, il perd ainsi 7 % de luminosité, tandis qu’à 31 %, il en perd 31 % et qu’à 45°, 61 % de lumière s’envolent. Pour comparaison, il n’est pas rare de voir des terminaux perdre plus de 80 % de luminosité lorsqu’ils sont regardés depuis un angle de 45°.
Dernier point à noter, pour ceux qui souhaitent régler l’affichage de leur écran. Les paramètres de l’Idol 4S autorisent le réglage de la température des couleurs, ce qui permettra, sans régler les problèmes de colorimétrie du téléphone, de l’adapter au goût de l’utilisateur.
L’interface utilisateur
Sorti durant l’été 2016, l’Idol 4S tourne sous Android 6.0.1 Marshmallow, sans grande surprise pour un smartphone datant d’il y a quelques mois déjà. C’est d’ailleurs une mouture de l’OS à laquelle il faudra s’habituer, aucune date n’ayant été communiquée en ce qui concerne l’arrivée de Nougat sur ces modèles.
Le constructeur a ajouté ici sa propre interface personnalisée sur Marshmallow. Mais contrairement à certaines autres interfaces modifiées, le smartphone conserve un tiroir d’applications, ce qui permet aux utilisateurs débutants de ne pas être déroutés. Les icônes d’applications, arrondies et colorées, sont plutôt réussies, mais elles sont particulièrement nombreuses. Alcatel n’y va pas de main morte en ce qui concerne les applications préinstallées. Outre les réseaux sociaux Facebook et Twitter, WhatsApp est déjà présent, de même que quelques jeux Gameloft, l’utilitaire Shazam, une radio FM (bonne nouvelle) ou encore une application de type SAV et le clavier SwiftKey (et quelques autres apps encore). Vous n’en avez pas assez ? Alcatel propose également une application baptisée Menu VR dédiée à l’usage du casque de réalité virtuelle fourni avec le smartphone. Celui-ci fonctionne comme un Cardboard nettement amélioré, avec sa coque de plastique rigide aux dimensions exactes du smartphone.
Dans l’esprit chargé du smartphone, mais assez pratique, notez les raccourcis disposés sur l’écran de verrouillage, et qui sont paramétrables, mais aussi le double-tape sur l’écran pour verrouiller le téléphone.
Nous ne pourrions clore cette partie sans évoquer le “petit plus” de l’Idol 4S, du moins aux yeux de ses concepteurs : la touche “Boom Key”. Ce bouton rond, paramétrable, permet notamment de déclencher rapidement l’appareil photo, d’activer le mode rafale ou de réaliser des actions spécifiques en fonction de l’application utilisée. Pourquoi pas ! Un dernier point : compte tenu de son orientation haut de gamme ou presque, un capteur d’empreintes n’aurait pas été de refus sur cet Idol 4S.
Les performances
Contrairement à l’Idol 4, limité à un Snapdragon 617 aperçu chez un HTC One A9, pour ne citer que lui, l’Idol 4S est équipé d’un SoC Qualcomm Snapdragon 652 octo-cœur (4 Cortex-A72 à 1,8 GHz et 4 Cortex-A53 à 1,4 GHz) associé à 3 Go de RAM. Malgré ses ambitions dans la réalité virtuelle, Alcatel ne propose pas la configuration la plus musclée du moment, mais s’en sort à peu près correctement. S’il fait l’effort de s’approcher du haut de gamme en présentant un écran QHD, il reste toutefois en deçà du côté des performances, par rapport à celles assurées par le Snapdragon des terminaux plus onéreux.
L’Idol 4S, plus concrètement, ne rencontre aucun problème pour exécuter des tâches complexes, affichant 13 fps lorsque son CPU est très modérément sollicité, et assurant un temps d’exécution de 79 ms. En revanche, il grimpe à 189,6 ms (5 fps) dès lors qu’il doit s’atteler à des tâches ordinaires et à 293,2 ms (3 fps) lorsqu’il est confronté à des processus complexes. Il peine davantage sur les traitements les plus ardus : à un niveau maximum de sollicitation, il s’envole à 419 ms (2 fps). Le Snapdragon 820 du LG G5, pourtant pas très bon dans cet exercice, lui permet d’afficher un temps d’exécution de 283,2 ms.
Avec ses 3 Go de RAM, l’Idol 4S ne souffre pas de ralentissements particuliers lorsque plusieurs applications sont ouvertes simultanément. Et à moins de solliciter franchement son CPU lors de longues parties de jeu ou par des benchmarks, il ne chauffe pas particulièrement.
Terminons par quelques benchmarks graphiques permettant d’évaluer l’Adreno 510 intégré au smartphone. Nous l’avons évalué à titre indicatif avec Epic Citadel, 3D Mark, Basemark 1.1 et AnTuTu, dont vous trouverez les résultats ci-dessous.
La photo et la vidéo
Alcatel a mis les bouchées doubles sur le capteur photo de son Idol 4S, fleuron de sa gamme oblige. L’appareil dispose donc d’un APN de 16 mégapixels, avec une optique f/2.0 et un autofocus à détection de phase. Son atout majeur concerne naturellement le piqué, très bon ici. Cela se traduit par un score de 1690 LP/PH (paires de lignes par hauteur d’image).
Le smartphone est un peu moins bon au rayon de la colorimétrie, notamment en raison de ses difficultés à restituer avec justesse les couleurs lorsque les photos sont prises à la lumière artificielle. Son dE à la lumière du jour est bon (dE de 5,4), il reste correcte en lumière fluo (dE de 6,4), mais s’envole à 9,9 en lumière tungstène, c’est-à-dire à dominante jaune.
Même combat côté balance des blancs automatique qui, correcte lorsque la scène comporte une dominante de jaune, de bleu ou de vert foncé, dévisse complètement si le vert clair prime. Son deltaE grimpe à 30,1, témoignant d’une balance des blancs très insuffisante.
Si sa colorimétrie est moyenne, la sensibilité de cet Idol 4S est du même acabit. Son rapport signal/bruit est un peu léger, à 24,1 dB en moyenne et son bruit est un peu coloré, notamment à EV10. Heureusement, il limite son temps d’exposition moyen à 27 ms, montant jusqu’à 50 ms dans la pénombre. Dans les faits, on constate effectivement un déclenchement rapide qui évite les flous de bougé. C’est toutefois au prix, lorsque la lumière baisse, d’une perte de détails et d’un bruit un peu trop présent.
Terminons par un mot sur le flash de l’Idol 4S qui, malheureusement, est loin d’être l’un de ses points forts. Il souffre d’un manque d’uniformité, affichant 77 en L au milieu des clichés et 16 à 13 en L dans ses angles. Cela se traduit par un centre franchement surexposé et des bordures très assombries. Ce flash manque également de précision, parvenant à assurer des résultats corrects (51 L) à 3 mètres, mais perdant rapidement de la puissance au-delà (23 en L à 6 mètres).
Le rendu audio
L’audio n’est pas le point fort de l’Idol 4S. Son talon d’Achille ne se situe toutefois pas au niveau de ses haut-parleurs, une bonne nouvelle puisqu’ils sont l’un des arguments de la réversibilité du smartphone. Ces derniers présentent une belle puissance, mesurée au maximum à 79 dB, ce qui vaut la note maximale à l’Idol 4. Sa réponse en fréquence est un peu moins bonne, les graves restant trop faibles. La bande passante manque de linéarité, avec un creux marqué autour de 2 kHz et une petite surreprésentation des aigus autour de 5 kHz, mais l’ensemble reste correct.
Les choses se gâtent nettement au niveau de la sortie casque, franchement décevante chez l’Idol 4S. Il trébuche totalement au niveau de la linéarité de sa réponse en fréquence, présente une mauvaise diaphonie, un rapport signal/bruit médiocre et souffre d’une distorsion importante. Au moins peut-on se consoler en constatant que le niveau acoustique moyen de cette sortie casque est mesuré à 97 dB et sa sensibilité à 144 mV, ce qui reste correct.
La qualité de réception (performances radio)
Un peu meilleur que l’Idol 4, l’Idol 4S obtient des résultats radio corrects qui lui permettent de capter le réseau mobile à peu près partout. Il souffre toutefois de petits soucis en termes de directivité, ce qui peut se traduire par une connexion parfois instable. Le smartphone compense néanmoins par une sensibilité suffisante pour utiliser le réseau sans être à proximité immédiate d’une antenne. On notera par ailleurs que l’Idol 4S est compatible avec la 4G de catégorie 4.
L’autonomie
Finesse oblige, on ne pouvait pas espérer l’intégration d’une batterie surdimensionnée dans un smartphone de 7 mm d’épaisseur. L’Idol 4S est tout de même doté d’une batterie de 3000 mAh qui, en théorie, permet d’obtenir une bonne autonomie. Chez l’Idol 4S, pas de miracle pourtant : avec le réseau mobile désactivé, la luminosité à environ 200 cd/m2 et un CPU faiblement sollicité, on obtient 5h36 d’usage avant l’extinction pure et simple. Les ténors du genre sont capables de rester allumés près de deux heures supplémentaires.
Pas de quoi toutefois s’alarmer. Sans compter parmi les meilleurs élèves, l’Idol 4S tient, à l’usage, une journée complète loin de son chargeur. Notez que nous enrichirons de notre côté ce test d’autonomie avec de nouveaux scénarios d’usages.
Conclusion
L’Idol 4S d’Alcatel est globalement un bon smartphone, bien qu’il souffre de quelques faiblesses. Néanmoins, en présentant son appareil comme un outil véritablement adapté à la réalité virtuelle, gourmande en ressources, Alcatel est probablement allé trop loin. Son Idol 4S n’en reste pas moins un produit au rapport performances / prix intéressant. Il offre une finition soignée, un écran à la définition et au contraste très élevés. Au rayon des défauts, il pêche un peu du côté de l’ergonomie et de l’appareil photo, perfectible en basse luminosité. Au final, le smartphone délivre une prestation d’ensemble très correcte, et reste le seul à oser le QHD à un tarif raisonnable. C’est déjà beaucoup.