Test Labo

Test Labo du LG G5 : nul besoin de modules pour séduire

15 mai 2016
Par Mathieu Freitas, Jean-Charles Frelier
Test Labo du LG G5 : nul besoin de modules pour séduire

En résumé

Note LABOFNAC

En dépit de l’aspect modulaire pas suffisamment soutenu, le LG G5 demeure un smartphone intéressant et parvient à séduire par ses qualités intrinsèques. La batterie amovible lui offre un réel avantage sur ses concurrents, tout comme son double appareil photo à l’intérêt évident, mais à la définition perfectible. La qualité est de plus au rendez-vous avec des clichés propres et détaillés, malgré une petite faiblesse en basse luminosité. LG délivre par ailleurs un écran confortable et remarquable sur le plan du contraste. Mais qui laisse à désirer en matière de colorimétrie. Ce qui n’empêche pas le G5 de rester un très bon smartphone, d’autant plus qu’il s’est révélé plutôt endurant et sensible en matière de réception réseau.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Batterie amovible
  • Un second appareil photo vraiment utile, manquant seulement de définition
  • Bon en autonomie et en réception
Les moins
  • La colorimétrie de l'écran

Détail des sous notes

Réseau et connectivité
Écran
Cette note reflète la qualité globale de l'écran
Photo
Cette note reflète la performance de l'appareil à produire des clichés de qualité
Autonomie
Plus la note est elevée et plus le smartphone restera allumé sans avoir à être rechargé.
Performance et rapidité
Un smartphone qui exécute le plus rapidement possible toutes sortes de tâches obtiendra un 10/10
Qualité audio
Cette note reflète de la qualité globale du système audio du smartphone
Note LABOFNAC
Voir sur Fnac.com

Notre test détaillé

Aux grands maux les grands remèdes. Impuissant face au succès de son compatriote Samsung, LG a tenté un pari osé pour son flagship de 2016. Le G5 profite évidemment d’une configuration solide, mais il passe surtout au design métallique avec une particularité pour le moins intéressante. Il peut accueillir un module et étendre ainsi ses fonctionnalités. Véritable révolution ou simple argument marketing ?

LG est certainement celui qui a fait le plus de chemin depuis 2015. Oubliez le G4. Pour le G5, il a totalement changé d’approche. En plus de revenir au format 5,2 pouces du G2, il est à son tour passé au métal pour le châssis à la différence qu’il a lui réfléchi à un système permettant d’accéder et surtout de retirer la batterie, de 2800 mAh ici. C’est d’ailleurs le même système qui permettra d’y ajouter les fameux modules Cam Plus ou B&O Hi-Fi Plus, seules options encore disponibles à ce jour. Autant dire que l’aspect modulaire est assez limité. Nous sommes loin du projet Ara de Google, mais l’abandon récent de ce dernier montre qu’il est finalement difficile d’aller beaucoup plus loin pour l’instant… Outre leur faible nombre, les modules du G5 sont purement optionnels alors que les composants vitaux restent prisonniers du châssis, comme sur n’importe quel autre modèle.

Inutile donc d’espérer les échanger un jour pour mieux, mais le G5 est plutôt bien équipé et de ce fait assuré d’une bonne longétivité. Il se permet même une petite excentricité en photo en intégrant un appareil photo avec capteur 8 mégapixels et objectif très grand-angle qui secondera au besoin celui de 16 mégapixels au dos. Les selfies reposeront, eux, sur un capteur 8 mégapixels à retrouver au-dessus de l’écran Quantum Quad HD de 5,2 pouces qui encadre Android 6.0 Marshmallow. Flagship 2016 oblige, l’OS de Google est propulsé par le Snapdragon 820 de Qualcomm accompagné ici de 4 Go de RAM et 32 Go de stockage, bien sûr extensibles. L’USB-C est évidemment aussi de la partie, accompagné d’une prise jack au rayon des connectivités. Cette dernière ne semble pas encore menacée chez LG, comme chez Apple et quelques autres.

L’ergonomie et le design

Aussi joli qu’ergonomique, le G5 brille tout particulièrement par son design. Il n’a guère plus que l’étanchéité à envier à ses principaux rivaux que sont les Galaxy S7, mais peut-on vraiment lui en vouloir pour cela ? Le MagicSlot aurait sans doute compliqué les choses, et sa présence compense sans peine. C’est le fameux port dans lequel s’insèrent les modules ou, à défaut, le bloc marqué de la signature de LG qui finit le bas du smartphone et maintient la batterie tout en la laissant accessible et amovible. Il suffit ainsi pour retirer cette dernière de presser un petit bouton placé en bas de la tranche gauche, de tirer sur ledit bloc puis de la détacher. A noter qu’elle est solidement attachée. Il faudra donc forcer un peu, mais c’est toujours bien plus pratique que de devoir démonter tout le capot quand il n’a pas été conçu pour cela.

LG G5

Ce système est d’autant plus ingénieux qu’il permet de conserver le port USB-C en bas, en plus du haut-parleur qui prend place à sa gauche, comme sur de nombreux smartphones. Les utilisateurs devraient donc rapidement retrouver leurs repères… même s’il faudra aussi veiller à ne pas couvrir la grille du haut-parleur avec la main en orientation paysage. Rappelons en effet que, bien que commun, cet emplacement n’est pas nécessairement idéal, mais LG semble finalement vouloir rentrer dans la norme, modularité mise à part. Une tendance que l’on retrouve également avec la prise jack en haut et, surtout, les commandes du volume de retour sur le côté, et plus exactement sur la tranche gauche, plutôt qu’au dos comme c’était le cas sur la plupart de ses smartphones depuis le G2. C’est un peu plus pratique, surtout lorsque le téléphone est posé.

Le bouton de mise en marche reste en revanche au dos, sous le large bloc photo à double capteur qui dépasse à peine, mais se voit pour la première fois enrichi d’un lecteur d’empreinte pour l’authentification. C’est plus rapide, à condition d’avoir le G5 dans la main bien sûr. Il aurait été préférable de le trouver sous l’écran, mais, là aussi, le MagicSlot a sans doute compliqué les choses. On ne peut décidément pas tout avoir, mais LG s’en sort plutôt bien dans les compromis puisqu’il livre un smartphone bien fini et maniable avec un look original en prime grâce au mariage du verre et du métal à l’avant. Nous ne garderons finalement que les bordures d’écran étrangement larges, surtout pour LG, dans la liste des regrets…

L’écran

La dalle IPS Quantum du G5 n’est pas un exemple à suivre en matière de colorimétrie. Outre une légère dominante de bleu, des problèmes de saturation ont été constatés avec, pour conséquence, des dérives plus ou moins importantes face aux couleurs à afficher. La palme revient sans conteste au rouge, mais le magenta n’est pas loin derrière, tandis que le deltaU’V’ moyen atteint 0,022. À titre comparatif, le Galaxy S7 Edge, l’un des meilleurs en la matière, reste à 0,008. Ce petit point faible est néanmoins contrebalancé par des qualités autrement plus importantes et nombreuses.

LG G5 : gamut

Gamut

La première est sans surprise la résolution. Avec une diagonale de 5,3 pouces et une définition de 2560 x 1440 pixels, elle atteint 555 pixels par pouce et permettra d’afficher les photos et vidéos avec de nombreux détails ou de naviguer confortablement sur le web. Le contraste est également parmi les meilleurs pour une dalle IPS, avec un taux relevé à 1873:1 puis 394:1 avec 5% de luminosité dans le noir (pour faciliter la comparaison avec les écrans AMOLED) et un gamma plutôt maîtrisé.

Côté directivité, l’écran du G5 reste au-dessus de la moyenne, mais de peu à cause d’une perte de luminosité rapide lorsque l’inclinaison augmente. Déjà qu’il n’est pas particulièrement lumineux en face, avec 149,9 Cd/m2 relevés au labo. La lisibilité sera donc aussi dégradée en plein soleil… Pour en revenir à la directivité, la luminosité tombe à quelque 105 Cd/m2 à 15° d’inclinaison, puis 50 et 20 Cd/m2 à 30° et 45° respectivement.

LG G5 : directivité

Fidelité des couleurs
5.8
Contraste et progressivité
6
Directivité
5
Densite des pixels
7

L’interface utilisateur

Le G5 est livré sous Android 6.0 Marshmallow accompagné d’une nouvelle mouture de la surcouche de LG. Parmi les changements à signaler, celui apporté au menu des applications est sans doute le plus important. La firme a décidé de suivre la mouvance chinoise et de le supprimer, tout simplement. Il faudra donc arranger méthodiquement toutes les applications installées sur le bureau pour s’y retrouver et finalement gagner du temps, ou passer par les paramètres et faire apparaître le menu pour les moins téméraires. Une mise à jour est toutefois nécessaire au préalable.

Pour le reste, et en dehors du panneau Smart Bulletin ajouté à gauche du bureau, les habitués d’Android ne devraient pas être trop dépaysés et retrouver chaque menu à sa place même si des changements ne sont pas à exclure à l’intérieur. Des changements pour le meilleur, bien souvent. L’organisation est parfois revue et le contenu, enrichi comme celui du menu des Paramètres qui ouvre la voie à des options de personnalisation supplémentaire et des raccourcis plus ou moins pratique. Des outils de maintenance, reportés sous forme d’applications sur le bureau, y sont également accessibles et permettront de revigorer le smartphone si besoin.

Les performances

Privilégiant la fiabilité à la puissance, LG avait fait quelques déçus en sélectionnant le Snapdragon 808 pour son G4 de 2015. Le G5 redresse la barre. Avec son Snapdragon 820 couplé à 4 Go de RAM DDR4, il profite des meilleurs composants disponibles sur le marché et se classe parmi les smartphones les plus performants, légèrement au-dessus du HTC 10 grâce à une meilleure optimisation logicielle et juste derrière les Galaxy S7.

Lors de nos tests, le G5 est parvenu à exécuter notre script HTML le plus léger en 59,4 ms avec un framerate de 17 fps. Ce dernier chute à 7, 5 et 4 fps avec les scripts plus complexes, mais la vitesse d’exécution reste acceptable sans jamais excéder les 300 ms, comme observé avec le HTC 10. En conclusion, seules les applications ou opérations réellement lourdes devraient faire flancher le G5, autrement réactif et performant.

Dans le cas plus particulier des jeux vidéo, c’est évidemment l’Adreno 530 qui entre en scène. Il en ressort une expérience tout aussi convaincante. Nous l’avons par ailleurs soumis à quelques benchmarks disponibles sur le Play Store, et dont vous retrouverez les résultats ci-dessous.

La photo et la vidéo

La photo est vendue comme un point fort du G5, puisqu’il dispose d’un équipement pour le moins original et bien fourni. À l’appareil principal de 16 mégapixels avec optique 29 mm ouvrant à f/1.8 s’en ajoutent un second combinant un capteur 8 mégapixels à une optique ultra grand-angle (12 mm). Sans oublier le troisième, de 8 mégapixels, à l’avant pour les selfies. Dans les faits, et hors démarche artistique, l’usage du second est limité par les fortes déformations dues au grand-angle même si le “recul” offert est intéressant pour les cadrages délicats. On revient donc plus souvent au premier, que nous avons naturellement privilégié pour nos tests.

Loin d’être mauvais, l’appareil photo principal du G5 offre même des résultats convaincants en lumière du jour. Les clichés sont particulièrement propres. Le bruit est bien contrôlé et l’optique ne fait apparaître aucun problème de distorsion, vignettage ou aberration chromatique. Il est en outre bon de constater que la balance automatique des blancs fait bien son travail et que les couleurs sont assez bien respectées, le dE n’excédant pas 5,9.

LG G5 : balance des blancs

Balance des blancs

LG G5 : fidélité des couleurs

Fidélité des couleurs

Le niveau de détails apparaît en revanche un peu en retrait face à ce que proposent les Galaxy S7 avec leurs appareils 12 mégapixels même si cela reste satisfaisant, comme en témoigne la résolution relevée à 1334 paires de lignes par hauteur. Voilà qui confirme, une nouvelle fois, que la résolution du capteur n’est pas n’est pas nécessairement le meilleur indice de qualité…

LG G5 : résolution

Résolution

C’est toutefois surtout en basse luminosité que les 16 mégapixels pèsent sur la qualité. Les pixels ne reçoivent pas suffisamment de lumière et le G5 compense avec du bruit, qui augmente sensiblement quand la lumière vient vraiment à manquer. Le signal rapport sur bruit passe ainsi de 30 dB, voire même un peu plus, à moins de 25 et, si le grain est alors adouci par lissage, c’est au détriment des détails.

Il faudra par ailleurs composer avec des couleurs moins fidèles en intérieur, à moins de passer par le mode manuel. Le labo relève un dE de 8 sous éclairages fluo comme tungstène. Quant au flash, il sera comme souvent à éviter sur les sujets à moins de 3 mètres, au risque de les brûler. L’éclairage manque en outre d’uniformité, avec une luminosité beaucoup plus forte au centre qu’en périphérie.

Les faiblesses du G5 en basse luminosité n’en font cependant pas un mauvais appareil photo, puisqu’il reste aujourd’hui parmi les meilleurs en termes de qualité et réactivité tout en offrant une flexibilité dont peu d’autres peuvent se vanter grâce au module grand-angle. Il est en outre capable de filmer en 4K (3820 x 2160 pixels) à 30 images par seconde, comme ses concurrents.

Le rendu audio

LG s’efforce depuis quelques années de soigner la partie audio de ses smartphones, haut de gamme au moins, et le G5 ne fait pas exception, même si cela ne s’entend pas particulièrement sur haut-parleur. Les graves sont encore et toujours absents, avec une partie des médiums. Ce n’est qu’à partir de 400 Hz que le niveau devient correct. C’est principalement la puissance qui sauve le G5 sur ce terrain, avec un volume maximal relevé à 73 dB pour 10 % de distorsion.

Réponse en fréquences des Haut-Parleurs
©Labo Fnac

Du côté de la prise casque, c’est presque un sans-faute en revanche. Nos tests révèlent un excellent travail mené sur la distorsion, et plus encore sur le traitement du signal, l’image stéréo et la bande passante. Le G5 devrait en outre s’adapter à n’importe quel type de casque grâce à une tension maximale relevée à 92,5 mV en sortie, quand le niveau acoustique moyen atteint 94,4 dB. Une bonne chose puisque celui que fournit LG n’est pas tout à fait à la hauteur, et accentue clairement les basses comme le montre la courbe ci-dessous.

Qualité audio
8.5

La qualité de réception (performances radio)

Côté radio, le G5 aurait pu faire mieux, mais la qualité de réception n’est pas mauvaise pour autant. C’est principalement la directivité qui l’handicape, tandis que la sensibilité se révélée bonne. Il faudra donc veiller à ne pas trop se promener avec le téléphone à l’oreille pour éviter les coupures, mais cela ne devrait réellement poser problème qu’en zones mal couvertes.

Communication
7.2

L’autonomie

Amovible, la batterie du G5 offre une capacité de 2800 mAh. Lors de notre test d’autonomie consistant à solliciter légèrement le CPU en continu avec le Wi-Fi activé, elle lui aura permis de tenir 5 heures et 56 minutes. C’est bien moins que les 7 heures et 23 minutes du Galaxy S7 mais largement suffisant pour arriver au bout de la journée sans avoir à se soucier de trouver une prise de courant.

Autonomie
2
Temps de charge
01:51:30

Conclusion

Note LABOFNAC

En dépit de l’aspect modulaire pas suffisamment soutenu, le LG G5 demeure un smartphone intéressant et parvient à séduire par ses qualités intrinsèques. La batterie amovible lui offre un réel avantage sur ses concurrents, tout comme son double appareil photo à l’intérêt évident, mais à la définition perfectible. La qualité est de plus au rendez-vous avec des clichés propres et détaillés, malgré une petite faiblesse en basse luminosité. LG délivre par ailleurs un écran confortable et remarquable sur le plan du contraste. Mais qui laisse à désirer en matière de colorimétrie. Ce qui n’empêche pas le G5 de rester un très bon smartphone, d’autant plus qu’il s’est révélé plutôt endurant et sensible en matière de réception réseau.

Note technique

Détail des sous notes

Réseau et connectivité
Écran
Photo
Autonomie
Performance et rapidité
Qualité audio

L’avis des clients Fnac

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La note des clients Fnac 4.5 (10 avis)
Article rédigé par
Mathieu Freitas
Mathieu Freitas
Journaliste
Jean-Charles Frelier
Jean-Charles Frelier
Responsable des tests smartphones, casques audio et lecteurs vidéo