Le Sony Xperia 5 IV reprend les arguments de ses prédécesseurs : offrir toutes les qualités d’un haut de gamme en matière de finition, de puissance et de photo dans un format plus compact. Le contrat est-il rempli ?
En résumé
Sony persiste et signe avec cette nouvelle génération de compact haut de gamme véritablement dans la continuité du Xperia 5 III de l’année dernière. Derrière un design identique, la marque introduit quelques nouveautés de poids, comme un processeur plus rapide ou une batterie de plus forte capacité. Les fans de la marque retrouveront une partie photo homogène et performante, parfaitement accompagnée par des applications très complètes qui raviront les passionnés. Autre plus, la présence d’une prise casque classique et d’un bouton déclencheur.
Note technique
Les plus et les moins
- Finitions impeccables
- Mécanique puissante
- Un trio de caméras convaincant
- Étanchéité
- Slot microSD et prise casque
- Il chauffe un peu
- Pas de bloc secteur fourni
- Charge lente
- Pas de fréquence de rafraîchissement adaptative
Notre prise en main détaillée
Sony se montre plutôt prudent pour le millésime 2022 de ses smartphones. Pas de révolution stylistique donc, la marque nippone entend plutôt cultiver les particularités de ses terminaux, avec toutefois une mise à jour de leur plateforme technique. Le Xperia 5 IV n’échappe à la règle : la version compacte du Xperia 1 est ainsi très proche de son prédécesseur. Voici donc notre prise en main détaillée du Sony Xperia 5 IV.
Prise en main réalisée sur un smartphone prêté par le constructeur, dans sa version noire avec 128 Go de stockage et 8 Go de RAM, vendue 1 049 €.
Design et ergonomie
L’idée d’un smartphone relativement compact avec des prestations très haut de gamme n’est pas neuve, surtout chez Sony, qui avait lancé en 2017 son Xperia XZ1 compact. Mais attention, le compact de 2022 n’a pas grand-chose à voir avec son glorieux aîné, que ce soit en termes de technologies ou d’encombrement ! Il propose en effet un écran de 6,1 pouces contre 4,7 pouces pour le XZ1 compact. Une diagonale largement supérieure à celle de la « grande » version du XZ1, doté quant à lui d’un écran de 5,2 pouces à l’époque.
Bref, les temps changent… Mais trêve de souvenirs de vieux testeurs. Le Sony Xperia 5 IV ressemble beaucoup à son prédécesseur ou même à son grand frère, le Xperia 1 IV, testé ici. Nous retrouvons donc un smartphone aux proportions originales dictées par le choix d’intégrer un écran 21/9e. Un modèle étroit (67 mm contre par exemple 70,6 mm pour le Samsung Galaxy S22), mais haut : 156 mm, soit 10 mm de plus que son concurrent coréen. Sa tenue est donc facile et sûre, y compris pour les petites mains, mais elles auront du mal à atteindre le haut de l’interface.
Sony est parvenu à grappiller 1 mm en hauteur et 1 mm en largeur par rapport au Xperia 5 III pour une épaisseur inchangée de 8,2 mm. Un gain essentiellement dû à la légère réduction des bordures autour de la dalle, qui occupe désormais 83,2 % de la surface contre 81,4 % pour l’opus précédent. Ce chiffre est plus impressionnant qu’il n’y paraît, car Sony n’opte toujours pas pour une caméra frontale dans un poinçon. Le dos des deux générations se ressemble beaucoup, avec une plaque de verre dépoli – on passe cependant de verre Gorilla Glass 6 au plus récent Gorilla Glass Victus – et un bloc photo discret et peu proéminent. Il accueille trois caméras alignées verticalement.
Les flancs du smartphone sont en aluminium et présentent un profil plutôt rectiligne. Le bouton de mise sous tension, qui intègre un très bon lecteur d’empreinte digitale, vient naturellement se positionner sous le pouce des droitiers ou l’index des gauchers. Moyennant un petit effort, la longue touche de réglage du volume se trouve aussi facilement.
Nous retrouvons par ailleurs l’incontournable bouton dédié à la photo pour shooter avec un contrôle total de la mise au point. Sony est un des derniers fidèles à la prise casque jack dans le haut de gamme. Si nous sommes indubitablement passés dans l’air du sans-fil, les irréductibles du casque filaire trouveront ici leur bonheur.
Les finitions sont bien entendu impeccables et le smartphone répond à la norme d’étanchéité IP68.
L’écran
L’écran est bien entendu moins spectaculaire que celui du Xperia 1 IV et sa fameuse définition 4K. La dalle de 6,1 pouces est plus raisonnable avec ses 1 080×2 520 pixels. Cela donne déjà une excellente finesse d’affichage avec 449 ppp.
La dalle AMOLED peut atteindre une fréquence de rafraîchissement de 120 Hz. Pas de mode adaptatif à se mettre sous la dent : il faut donc choisir manuellement entre 120 et 60 Hz, la fréquence standard. Dommage, car cette absence devrait avoir un impact sur l’autonomie du smartphone. Sony annonce une luminosité supérieure jusqu’à 50 % par rapport au Xperia 5 III.
En attendant le passage entre les mains des experts du Labo, nos premières impressions sont plutôt bonnes avec des couleurs plus naturelles une fois un petit détour par les réglages très complets du rendu de la dalle.
Qualité audio
Le son est comme toujours particulièrement soigné sur les smartphones du constructeur nippon. Nous retrouvons ainsi deux haut-parleurs disposés symétriquement de part et d’autre de l’écran. Nous attendrons les mesures réalisées par le Labo pour porter un jugement définitif, mais nos premières impressions sont plutôt positives avec une belle scène stéréophonique et une puissance convenable.
Performances et interface
Comme son grand frère, le Sony Xperia 5 IV s’appuie sur la plateforme Qualcomm Snapdragon 8 Gen 1 qui équipe la plupart des smartphones haut de gamme de l’année courante. Cette mécanique a donc déjà largement fait ses preuves et assure une expérience logiquement placée sous le signe de la fluidité. Les 8 Go de RAM permettent d’affronter sereinement les applications les plus lourdes. Le Xperia 5 IV est également redoutable pour le jeu, mais attention, comme souvent sur les mobiles de la marque, le mobile chauffe relativement rapidement, ce qui entraîne un abaissement des fréquences de fonctionnement du processeur et du circuit graphique, et donc une baisse des performances. Nous verrons comment celui-ci se comporte face aux redoutables tests menés par le Labo.
Sony a opté depuis de nombreuses années maintenant pour une interface très proche d’une version dite « pure » d’Android, ici Android 12. Le Xperia 5 IV ne fait pas exception à la règle et on retrouve très rapidement ses petits. La marque propose de nombreuses applications préinstallées, des apps finalement plutôt classiques que vous avez une grande chance de conserver (Facebook, Netflix, LinkedIn…), mais si ce n’est pas le cas vous pourrez toujours les supprimer. En ce qui concerne la politique de mise à jour, Sony nous a confirmé que le Xperia 5 IV bénéficiera bien des deux prochaines versions d’Android, Android 13 et 15. La marque nippone assure par ailleurs trois années de mises à jour de sécurité.
Communications
La partie radio fournie par Qualcomm est complète et résolument compatible avec toutes les dernières technologies : 5G sub-6 GHZ, wifi 6e… De quoi voir venir pour de nombreuses années. Le smartphone dispose bien entendu du Bluetooth dans sa version 5.2 et du NFC.
Pour en savoir plus sur les performances du sous-système radio, nous attendrons les nombreuses mesures que le Labo mènera dans sa célèbre chambre anéchoïde.
Photo et vidéo
Sony se montre plutôt prudent sur la partie photo de son nouveau modèle, puisque seul son téléobjectif évolue – sur le plan matériel en tout cas – par rapport à son prédécesseur. Sony a en effet décidé d’abandonner le téléobjectif à double focale qui n’avait que partiellement convaincu. Le Xperia 5 IV profite donc d’une optique classique x2,5 qui équivaut à un 60 mm argentique, avec à la manœuvre un capteur de 12 mégapixels.
La caméra principale s’appuie aussi sur un capteur de 12 mégapixels, mais il est différent afin d’offrir des photosites plus grands pour capturer davantage de lumière. L’optique grand-angle présente une ouverture de ƒ/1,7 et équivaut à un 24 mm. Enfin, la troisième caméra est un ultra grand-angle ƒ/2,2 également associé à un capteur 12 Mpx.
Les premières photos permettent d’apprécier la richesse fonctionnelle de l’application Photo Pro, directement inspirée par l’interface des appareils photo Alpha de la marque. Les possibilités de réglages et d’options sont très importantes, quelques semaines de pratiques peuvent être nécessaires pour en tirer la quintessence.
En journée, nous retrouvons le rendu naturel mis en avant par Sony. Les couleurs sont justes et nuancées : nous sommes loin du boost appliqué par la plupart des concurrents aujourd’hui. Du coup, certains pourraient trouver ces couleurs un peu fades. Le Xperia 5 IV limite au maximum l’intervention des traitements numériques, y compris sur le contraste et la gestion du bruit numérique.
Le piqué est intéressant, surtout pour un « modeste » capteur de 12 mégapixels, mais on trouve désormais mieux sur le marché. De nuit, le smartphone nippon compte plus sur ses qualités intrinsèques que sur la magie des algorithmes. Le résultat est naturel avec une excellente balance des blancs et un flare sous contrôle. Certes, le rendu pourra être moins spectaculaire dans la nuit noire, mais le Xperia s’en sort avec les honneurs.
L’ultra grand-angle est plutôt convaincant en journée, même si l’on note comme souvent sur ce type de caméra une netteté moindre en périphérique de l’image. La cohérence chromatique avec le grand-angle est très bonne, avec toujours des couleurs naturelles. En basse luminosité, cette seconde caméra se montre moins à son avantage : des clichés peuvent sembler sous-exposés avec des zones demeurant noires.
Le téléobjectif affiche une bonne efficacité générale, même si le piqué est en retrait par rapport aux deux autres modules. Les photos affichent cependant un bon contraste avec des couleurs toujours naturelles et, par conséquent, proches du rendu du grand-angle et de l’ultra grand-angle. De nuit, il se montre surprenant et parvient la plupart du temps à produire une image exploitable.
Sony a upgradé la caméra frontale de son smartphone qui dispose désormais d’un capteur de 12 mégapixels contre 8 sur la précédente génération. Les selfies y gagnent un peu en détail.
Le Xperia 5 IV ne cède pas aux sirènes de la 8K, dont l’apport ne nous a jamais réellement sauté aux yeux. Le smartphone peut filmer en 4K jusqu’à 60 images par seconde avec le HDR et la stabilisation optique, ou même en 120 images par seconde, mais cette fois sans stabilisation ni HDR.
Les vidéos capturées présentent bien, très bien même. Leur dynamique et leur fluidité impressionnent, tout comme la précision des couleurs. L’autofocus est ultraréactif. De plus, le vidéaste passionné pourra toujours prendre le temps de se plonger dans la très complète application Cinema Pro.
Autonomie
Même si le nouveau venu affiche les mêmes mensurations que son prédécesseur, il intègre une plus grosse batterie, puisque l’on passe de 4 500 à 5 000 mAh. En attendant les mesures du Labo, nous pouvons situer l’autonomie du Xperia 5 IV autour d’une grosse journée.
Le chapitre de la recharge s’ouvre sur quelques pages déceptives. En effet, Sony ne fournit aucun bloc secteur et il faudra, dans tous les cas, se contenter d’une puissance admissible de seulement 30 W. Un chiffre bien chiche par rapport aux haut de gamme concurrents. La marque indique simplement que le smartphone serait capable de retrouver 50 % de batterie en 30 minutes. Là aussi, les tests menés par le Labo devraient nous en apprendre davantage.
Notons en revanche que la recharge sans fil, qui avait disparu sur le précédent opus, fait son grand retour, amenant dans sa valise la recharge inversée.