Prise en main du Sony Xperia 1 IV, un très haut de gamme toujours singulier

Notre test détaillé

Le géant nippon de l’électronique grand-public développe depuis plusieurs années maintenant une gamme de smartphones autour de concepts forts. De quoi leur permettre de se distinguer rapidement de la concurrence. C’est bien entendu très positif à nos yeux, car beaucoup de mobiles se ressemblent à l’heure actuelle. Cependant, comme tout produit singulier, certains consommateurs peuvent ne pas trouver ces idées séduisantes.

Nous vous proposons de découvrir avec nous le Xperia 1 IV qui couronne la nouvelle gamme de la marque. Un produit résolument haut de gamme, donc, qui est proposé en une seule configuration mémoire de 12 Go de RAM et 256 Go de stockage interne, mais en trois couleurs : noir, violet et blanc givré.

Le design, l’ergonomie et l’interface

De prime abord, il est très difficile de distinguer ce smartphone de son prédécesseur, le Xperia 1 III. En effet, les deux générations se partagent bon nombre d’éléments, à commencer par leur écran qui va conditionner les mensurations de nos deux protagonistes. Nous retrouvons un écran de 6,5 pouces dans le format très allongé, le fameux 21/9^e. Le terminal est donc tout en longueur. Ce format étroit permet de le tenir parfaitement en main, y compris lorsque l’on a de petites mains. En revanche, cela rend ardu l’accès au haut de l’écran et notamment au panneau de contrôle. Les dimensions sont identiques entre les deux générations, soit 165x71x8,2 mm pour un poids de 185 g.

Autre élément différenciant, Sony n’opte pas pour une caméra frontale intégrée à un poinçon comme bon nombre de concurrents actuels. Elle prend toujours place dans une bande au-dessus de la dalle. Cela se traduit par un taux d’occupation moyen en 2022 pour un haut de gamme, soit 84,2 %. En conservant cette bordure, le constructeur parvient à glisser un véritable haut-parleur en façade.

Le dos s’appuie sur du verre dépoli. Notre exemplaire de test est blanc givré, un blanc que nous trouvons proche d’un bleu pâle ou même d’un vert selon les yeux de certaines personnes croisées. En tout cas, c’est plutôt original et réussi sur le plan esthétique, avec en prime une excellente résistance aux traces de doigts. Les quatre caméras sont regroupées dans un bloc vertical dépassant très légèrement de la coque. Là aussi nous sommes très proches de ce que propose le Xperia 1 III.

Même constance pour l’organisation des flancs en aluminium. À droite, les touches physiques sont regroupées avec, de haut en bas, le réglage du volume, le bouton de mise sous tension et le bouton dédié au déclenchement de l’appareil photo. Le bouton d’allumage intègre un lecteur d’empreinte digitale d’autant plus efficace que le pouce vient naturellement se poser dessus.

La tranche inférieure est occupée par la prise USB-C et par une trappe qui s’ouvre sans outil. Elle peut accueillir deux nanoSIM ou une nanoSIM et une carte mémoire. En haut, le Xperia 1 IV se distingue une nouvelle fois en proposant toujours une prise casque analogique. Les finitions sont sans surprise excellentes et le smartphone répond à la norme IP68.

L’interface qui vient se plaquer sur Android 12 ne fait pas l’extravagante. Tout le monde devrait rapidement la maîtriser. Sony a revu son panneau de contrôle en adoptant de larges boutons – très faciles d’accès pour les gros doigts. La marque préinstalle beaucoup d’applications tierces. Si elles peuvent facilement être désinstallées, nous aurions préféré pouvoir compter sur une version sans bloatware. Nous trouvons ainsi Netflix, Facebook, Booking, LinkedIn…

Écran

L’écran du Sony Xperia 1 IV est repris de celui de la précédente génération. Il faut dire qu’il en impose avec sa définition 4K unique. Cela correspond donc, une fois ramené au format de l’écran, à pas moins de 1 644×3 840 pixels, soit une finesse d’affichage de plus de 640ppp. Mais vous n’en profiterez pas tout le temps, car seuls quelques usages et applications tirent profit de cette définition. Le smartphone se contente souvent du Full HD.

La dalle affiche une fréquence de rafraîchissement de 120 Hz, mais Sony n’offre pas la technologie LPTO qui permet de faire varier sur une grande plage ce chiffre afin d’offrir une gestion de la consommation électrique plus fine. Ici, l’utilisateur doit choisir manuellement entre 60 et 120 Hz, aucun mode dynamique n’est proposé. Dommage.

Pour le reste, la dalle AMOLED présente sans surprise des noirs ultraprofonds. En attendant les mesures réalisées dans notre Labo, nous avons trouvé les couleurs plutôt naturelles avec plusieurs possibilités de réglages pour les plus pointilleux. La luminosité est plutôt bonne – meilleure que sur la précédente génération selon notre ressenti –, mais certains concurrents comme Oppo, Apple ou Samsung proposent mieux. Dans la plupart des cas, l’écran du Xperia 1 IV demeurera toutefois lisible au soleil.             

Performances & rapidité

Sans surprise, le Sony Xperia 1 IV intègre le processeur Qualcomm Snapdragon 8 Gen1 gravé en 5 nm. Cette puce affiche une architecture complexe avec un cœur Cortex-X2 à 3 GHz, trois cœurs Cortex-A710 à 2,4 GHz et quatre Cortex-A510 à 1,7 GHz. Le tout est associé à 12 Go de mémoire vive de dernière génération. Cette mécanique permet de faire face à tous les usages, y compris les plus exigeants, comme les derniers jeux 3D en date. La réserve de puissance est appréciable au quotidien et permet d’envisager sereinement l’arrivée des futures moutures de l’OS de Google. Cependant, cette puissance entraîne une certaine chauffe et, par conséquent, une certaine dégradation des performances. Ainsi, l’écran peut choisir de revenir en mode 60 Hz pour soulager le circuit graphique, notamment lors de longues parties de jeux particulièrement exigeants.

Reste à voir comme tout ce petit monde se comportera face à notre très exigeant test Labo. Pour le stockage, les 256 Go internes sont largement suffisants pour la plupart des utilisateurs qui pourront toujours, le cas échéant, glisser une carte mémoire microSD.

Photo

Sony trace également sa propre route dans le domaine de la photo en refusant toujours, par exemple, la course aux mégapixels. Ainsi, la caméra principale se contente d’un capteur de 12 mpx. C’est en fait le même équipement que le Xperia 1 III avec donc une optique grand-angle f/1,7 qui correspond à un 24 mm argentique. L’ultra grand-angle est également repris de la précédente génération avec un capteur là aussi de 12 mpx et une optique f/2,2 offrant un angle de capture de 124°, soit l’équivalent d’un 16 mm argentique. Même chose pour la caméra 3D TOF.

L’innovation, vous l’aurez compris, concerne le téléobjectif, ou plutôt ici le zoom, puisqu’il est désormais possible de naviguer librement entre une focale x3,2 et x5,2, soit en équivalent argentique entre 85 et 125 mm. On peut donc choisir depuis l’interface le « grossissement » qui convient à la photo que l’on veut réaliser. Une fonction unique. L’ouverture s’étend de f/2,3 à f/2,8.

Nous retrouvons les applications Pro pour des prises de vue parfaitement contrôlées. La caméra principale impressionne avec un excellent niveau de détails, surtout pour un capteur de seulement 12 mégapixels. L’image produite est dynamique et contrastée avec des couleurs très naturelles. Sony ne propose pas de mode Nuit, préférant compter sur les qualités intrinsèques de ses caméras. Pari gagné pour le grand-angle avec des photos très réussies et une nouvelle fois un rendu naturel.

L’ultra grand-angle reprend les mêmes principes et se montre là aussi plutôt convaincant, y compris en se contentant du mode basique de l’application qui applique des réglages automatiques.

En journée, le fameux zoom s’en sort très bien, avec un piqué séduisant, des couleurs précises et une bonne netteté. Globalement, une dégradation est visible entre le 85 et le 125 mm, mais elle demeure plutôt raisonnable à notre sens. On perd un peu en détails et en netteté. En basse luminosité, le résultat est correct par rapport aux téléobjectifs de la concurrence.

Une certaine sous-exposition est à remarquer, mais c’est le prix à payer pour aboutir à un résultat naturel. Petite déception pour le mode portrait, malgré la présence d’une caméra TOF. Le détourage manque de précision dès qu’il a affaire à un sujet complexe.

La caméra frontale dispose désormais d’un capteur de 12 mégapixels, contre 8 mégapixels précédemment. Les selfies ainsi capturés sont très réussis et présentent une belle cohérence chromatique avec les autres caméras, ainsi qu’un piqué bien présent.

Pour la vidéo, Sony propose plusieurs modes jusqu’à la 4K à 120 images par seconde ! Le Xperia 1 IV excelle dans ce domaine et les utilisateurs avancés trouveront tous les réglages nécessaires dans l’application Vidéo Pro. Les films sont fluides et détaillés, avec un autofocus réactif. Notons cependant que la captation vidéo fait fortement chauffer le smartphone, qui peut même afficher un message d’alerte.

Qualité audio et communication

Comme nous le disions plus haut, le Xperia 1 IV est l’un des rares haut de gamme actuel à intégrer une prise casque, qui nous a donné satisfaction. Les deux haut-parleurs nous ont semblé plutôt puissants avec un niveau de graves assez surprenant pour un smartphone. Pour en avoir le cœur net, nous ne manquerons pas de soumettre ce produit à nos tests Labo.

Il en est de même pour sa partie radio. À l’usage, rien de particulier à signaler. Le Xperia 1 IV supporte toutes les dernières technologies grâce à la présence de plateforme Qualcomm Snapdragon 8 Gen1 : 5G et 4G ultrarapide, wifi 6e et le Bluetooth 5.2. Il ne manque rien.

Autonomie

Sony a décidé de sérieusement augmenter la capacité de la batterie de son haut de gamme, puisqu’elle passe de 4 500 à 5 000 mAh. Nous avons hâte de voir comment le Xperia 1 IV se comportera sous les assauts de nos tests d’autonomie, souvent impitoyables. En pratique, nous avons pu utiliser une grosse journée ce smartphone.

Pour la recharge, il accepte une puissance maximale de 30 W, mais il faudra se débrouiller pour trouver le chargeur adéquat, car Sony suit le mouvement en ne fournissant pas d’adaptateur secteur. 30 W, c’est nettement moins que les concurrents, qui proposent souvent plus de 65 W. Dans le cas présent, nous avons pu mettre la main sur le chargeur Sony recommandé qui a réclamé un peu plus de 1 h 40 pour une pleine charge. Un chiffre que l’on ne manquera de vérifier dans notre Labo. Le Xperia 1 IV ne progresse pas vraiment par rapport à son devancier sur ce plan. Même chose pour la recharge sans-fil d’une puissance de 15 W.