Ironie du calendrier, alors que les scénaristes et acteurs américains se sont mis en grève pour alerter contre les dérives des intelligences artificielles qui grignotent leur travail peu à peu, The Creator sort sur nos écrans ce 27 septembre. Un film qui aborde justement le sujet des IA, sous un prisme paradoxal entre progrès et danger. De même que certains autres films….
2001 : l’Odyssée de l’espace (1968)
Si les films de robots ont pour essence Metropolis, ceux basés sur les intelligences artificielles ont pour père spirituel 2001 : l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. Impossible effectivement de ne pas repenser au jeu de manipulation entre l’ordinateur surpuissant HAL 9000 et les deux astronautes qui dépendent de lui pour leur survie. Un combat des méninges dont s’inspirera Wall E pour sa scène finale et un huis clos intergalactique suffoquant devenu culte.
Saga Matrix (1999-2021)
La quadrilogie Matrix a révolutionné le monde du cinéma lors de la sortie de son premier volet en 1999. Par ses effets spéciaux d’une part, le look de ses protagonistes d’autre part (Keanu Reeves en tête) et surtout, par son histoire alambiquée replaçant les intelligences artificielles au cœur des films de science-fiction. On pénètre dans la Matrice à la manière d’Alice glissant au pays des merveilles, en se perdant dans ses méandres apocalyptiques. On en perd toute conscience de la réalité et c’est justement ça qui est bon.
A.I. Intelligence artificielle (2001)
Sur un scénario signé Stanley Kubrick, Steven Spielberg réalise l’un des films les plus tristes et ambitieux de sa carrière. Il nous emmène dans un XXIe siècle post changement climatique dans la quête impossible d’un petit garçon doté d’une intelligence artificielle, de sa part d’humanité et de sa mère adoptive qui l’a abandonné. A.I. Intelligence artificielle est un long-métrage d’aventures consacré à l’éternité de solitude d’un cyborg Pinocchio.
Her (2014)
Film désenchanté sur la solitude et le manque d’amour, Her de Spike Jonze fait converser et tomber amoureux l’humain moustachu Joaquin Phoenix et la voix artificielle de Scarlett Johansson, programme informatique à l’intelligence en perpétuel développement. Une romance impossible entre le tangible et l’impalpable, le réel et le numérique, le présent et le futur. Aussi beau que mélancolique.
Transcendance (2014)
Film passé quasi inaperçu à sa sortie malgré la présence de Johnny Depp en rôle principal, Transcendance n’en est pas moins un thriller de science-fiction efficace qui sonne actuel. Il décrit le projet de conception d’un ordinateur doté de sa propre conscience. Lorsque son créateur est assassiné, son esprit va se mêler à celui de l’ordinateur et devenir omnipotent… Le film, série B efficace, a été un échec au box-office américain et sera le dernier film à ce jour de son réalisateur.
Ex Machina (2015)
Un brillant codeur est invité par son patron, inventeur brillant, à passer un séjour d’une semaine en sa compagnie et celle d’Ava, une intelligence artificielle prenant la forme d’une femme. Un triangle amoureux va se former alors entre Domhnall Gleeson, Alicia Vikander et Oscar Isaac, pour l’horreur et pour le pire. Film clinique et pessimiste, Ex Machina d’Alex Garland est un vibrant plaidoyer contre les avancées technologiques et pour la liberté individuelle.
Mission : impossible – Dead Reckoning, part 1 (2023)
Même Tom Cruise s’y met. Décidément dans l’air du temps, les intelligences artificielles -pouvant gouverner le monde si elles se retrouvent dans les mauvaises mains, deviennent l’enjeu du septième volet de la saga Mission : impossible, Dead Reckoning, part 1. Et le prétexte pour permettre à la star de brûler son bilan carbone en voyageant de pays en pays et de réaliser des cascades de plus en plus stupéfiantes. Il montre ici que s’il est possible de voler à partir d’une moto, c’est un peu moins pratique à bord de l’Orient Express…
Agent Stone (2023)
C’est à se demander si Dead Reckoning et Agent Stone n’ont pas été écrits par une seule et même personne. En effet, dans Agent Stone réalisé pour Netflix, il s’agit encore une fois d’une intelligence artificielle toute-puissante, capable de faire le bien comme le mal en fonction des personnes qui la manipulent. Et une agence secrète indépendante est bien décidée à maintenir ce fragile équilibre coûte que coûte en dépêchant son meilleur agent, l’intrépide Gal Gadot, wonder woman en tailleur à la gâchette facile.
The Creator (2023)
Tandis qu’une guerre éclate entre humains et intelligences artificielles, ces dernières sont suspectées de mettre au point une arme surpuissante pour permettre à l’Orient de vaincre l’Occident. Le soldat interprété par John David Washington finit par se rendre compte que l’arme en question prend l’apparence d’une petite fille. The Creator, nouveau film de Gareth Edwards après Rogue One, est pour le moins ambivalent, montrant à la fois le mal créé par les IA et tout le bénéfice qu’on pourrait en tirer. Au spectateur de se faire sa propre opinion…