Ce 12 mai, Alison Goldfrapp publie son premier album solo, The Love Invention. Celle qui avait été la voix du groupe Goldfrapp pendant vingt ans explore de nouveaux horizons, sans son compagnon musical de toujours, Will Gregory. L’occasion de revenir sur la carrière de cette chanteuse unique, qui a brassé trip-hop, disco, glam rock et pop au fil des décennies.
Tricky – Pumpkin (1996)
Ancien membre de Massive Attack et pionnier du trip-hop, Tricky s’impose d’emblée en solo en 1996, avec le disque Maxinquaye. Un premier album solo qui le voit alterner le chant avec sa compagne de l’époque, Martina Topley-Bird, pour un effet de contraste saisissant. Mais, pour un titre, c’est une autre voix féminine qui s’imposait dans l’univers dark/groove de l’artiste bristolien : celle d’Alison Goldfrapp. En effet, après un featuring pour Orbital, cette jeune interprète prêtait son organe éthéré, le temps de Pumpkin, l’un des morceaux marquants de cet opus resté dans l’histoire des années 1990.
Human (2000)
Après une tournée avec Tricky, Alison Goldfrapp fait la rencontre de sa vie, en 1999. Se liant d’amitié avec le musicien classique Will Gregory, grand fan des b.o. de films et d’autres univers pop classieux, la jeune chanteuse commence l’écriture de paroles et la recherche de mélodie vocale avec ce compère, formant le duo Goldfrapp. En 2000, Human figure parmi le résultat de cette collaboration. Cette chanson, tirée de Felt Mountain, s’inscrit dans le courant trip-hop atmosphérique, en mêlant beat electro, pop classieuse à cordes et chant mélancolique, façon Hooverphonic ou Portishead. Le titre, porteur d’une belle émotion, fait partie des classiques de cette première période de Goldfrapp.
Strict Machine (2003)
Pour leur deuxième expérience en duo, l’album Black Cherry, Goldfrapp change d’univers ; fini le trip-hop aux influences morriconiennes, place à la musique de danse, à l’électro-pop, aux refrains catchy et aux inflexions lascives. Strict Machine voit Alison Goldfrapp faire tourbillonner sa voix en suivant une rythmique club des plus efficaces. Avec ce virage, le tandem se fait connaître d’un nouveau public, et récolter un large succès auprès de la jeune génération de fêtards anglais et européens.
Ooh La La (2005)
Après l’electro-pop, c’est au tour de la disco synthétique façon Giorgio Moroder et la pop seventies de passer à la moulinette Goldfrapp. Sur le single glam Ooh La La, une rythmique blues shuffle que ne renierait pas ZZ Top ou Chris Isaak vient contrebalancer un refrain exhalant l’amour physique et la séduction préalable. La période de l’album Supernature témoigne du reste du charisme d’Alison Goldfrapp, véritable sex-symbol de la musique des années 2000.
Happinness (2008)
À nouvel album, nouvelle ambiance : Happinness, extrait de Seventh Tree, voit le duo britannique évoquer non plus les dancefloors mais la campagne, et la sérénité plutôt que la luxure. Alison Goldfrapp, définitivement caméléon, s’y mue en une pâtresse folktronica à la voix détachée, adaptant son propos à l’ambiance solaire et champêtre de ce quatrième album rempli de morceaux réussis, de Clowns à A&E.
Rocket (2010)
Cap sur les années 1980 et leurs costumes fluo avec Rocket, premier single de l’album Head First. Synthés à la Van Halen, couplets nostalgiques en mineur, précédant une débauche d’enthousiasme sur le refrain… Entre Madonna et la b.o. de Top Gun, le titre du duo anglais évoque encore une nouvelle obsession créative de la part de ces spécialistes du dépoussiérage sonore !
Annabel (2013)
Comme un successeur à Seventh Three, Tales of Us revient à l’aspect folk et agreste de l’esthétique Goldfrapp. Signe de ce revirement, le merveilleux Annabel, une chanson sur l’identité de genre qui déploie une émotion complexe, portée par une belle mélodie. La voix d’Alison Goldfrapp s’y fait intimiste, comme cela a toujours été le cas sur les ballades du groupe, dont les plus célèbres restent Deep Honey ou Black Cherry.
Ocean (2018)
À l’occasion de leur dernier album en duo, les Goldfrapp invitaient une voix célèbre de la pop music mondiale : Dave Gahan. Sur Ocean, l’organe profond du chanteur de Depeche Mode répondait à merveille au timbre délicat d’Alison Goldfrapp. Une prestation impeccable, à l’image d’un disque, Silver Eye, qui revenait cette fois au son electro-pop des années 2000.
Roÿksopp – Impossible (2022)
C’est une rencontre au sommet entre stars des années 2000 que nous a livré Alison Goldfrapp l’an passé en participant au morceau Impossible des Norvégiens de Röyksopp. Leur popularité étant intervenue à l’a même époque, il était séduisant de voir ce que donnerait la réunion d’une vocaliste de talent avec un tandem ayant marqué l’histoire de l’electro. Le résultat, à écouter sur Profound Mysteries, nous a aussi donné des nouvelles d’Alison, absente des charts depuis quelques années.
So Hard So Hot (2023)
À 56 ans, Alison Goldfrapp prend son envol en solo. Durant l’année 2020, la chanteuse a en effet mis à profit son temps libre pour démarrer l’écriture de chansons de son cru, donnant naissance à un single comme So Hard So Hot, extrait du disque The Love Intention. Retrouvant les producteurs qui avait accompagné son tandem en 2010 pour Head First, l’opus se veut un hommage au dancefloor, sous toutes ces formes, un lieu qu’Alison Goldfrapp a fait vibrer à maintes reprises au cours de sa prolifique carrière !