Près de 60 ans de carrière, plusieurs réalisations marquantes lors de chaque décennie, des collaborations avec des pointures du 7e art, Martin Scorsese est un géant du cinéma. L’italo-américain livre cet octobre la plus longue œuvre de sa carrière avec Killers of the Flowers Moon. À cette occasion, une rétrospective sur ses meilleurs films s’impose.
Taxi Driver – 1976
Une révélation avec l’énergique et introspectif Mean Streets et voilà Scorsese lancé dans le grand bain des longs-métrages. En s’appuyant sur un Robert De Niro également à l’aube de sa carrière, le jeune réalisateur new-yorkais érige en 1976 le mémorable Taxi Driver. Un film contemporain au sujet d’un vétéran du Vietnam qui éprouve des difficultés à trouver sa place dans une société fluctuante. Il hérite de la Palme d’Or du Festival de Cannes et Scorsese s’affirme comme l’un des réalisateurs à suivre pour les années et décennies suivantes.
Raging Bull – 1980
Comme le dit si bien le dicton, on ne change pas une équipe qui gagne. En 1980, Robert De Niro, Joe Pesci et Martin Scorsese font équipe pour la première fois. Ce ne sont pas les Trois Mousquetaires, mais leur association fera souvent des étincelles. Dans Raging Bull, c’est le fabuleux destin de Jake LaMotta que l’on conte. Le Taureau du Bronx, boxeur d’origine italienne qui se hissa au panthéon du noble art dans les années 50 en s’écharpant notamment avec Marcel Cerdan, Sugar Ray Leonard. Un formidable biopic qui offre un regard différent sur la boxe.
Les Affranchis – 1990
S’il fallait décerner un Oscar du meilleur film au sein de la filmographie de Martin Scorese, Les Affranchis, Goodfellas en anglais, ne serait pas loin de faire l’unanimité. L’italo-américain entame la décennie 90 avec une production tirée de l’histoire vraie de Henry Hill, un jeune résident du Bronx d’origine italienne et irlandaise interprété par l’attachant et regretté Ray Liotta qui fricote avec la famille Lucchese. Il apprend le métier à travers des mentors de renom joués par Joe Pesci et Robert de Niro. Un film référence dans le genre film de gangsters.
Casino – 1995
Au beau milieu de cette décennie dorée pour les films de gangsters, Casino pointe le bout de son nez. Le duo De Niro – Pesci est de nouveau mis à contribution par Scorsese qui fait de Las Vegas le lieu principal de l’intrigue de ce film au sujet de la mafia de Chicago et de l’hôtel-casino qu’elle contrôle. Sam Ace est missionné par son boss pour tenir les affaires de l’organisation. Pour surveiller ses arrières, Nicky Santoro, une pile électrique à la gâchette facile qui, très vite, fait preuve d’excès de zèle. La brillante Sharon Stone complète le tiercé et est récompensée du Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique en 1996.
Gangs of New York – 2002
On bascule dans un nouveau millénaire et Scorsese va faire de Leonardo DiCaprio son atout numéro un. Cela débute en 2002 par Gangs Of New-York. Un film qui nous emmène à la moitié du XIXe siècle à New York, où l’immigration irlandaise, difficilement acceptée dans la société américaine, se rend coup pour coup avec le gang adverse des Native Americans. Un film qui voit Martin Scorsese remporter le Golden Globes de la meilleure réalisation en 2003. Une première association fructueuse et annonciatrice de jours heureux avec Leonardo DiCaprio, future superstar du 7e art.
Shutter Island – 2010
La seconde décennie de ce troisième millénaire s’ouvre avec Shutter Island pour Scorsese. L’adaptation sur grand écran de l’ouvrage de Dennis Lehane. Le récit d’une enquête menée par Teddy Daniels et Chuck Aule sur la disparition mystérieuse de Rachel Solando, patiente de l’hôpital psychiatrique de cette Shutter Island. Une intrigue haletante qui offre un plot-twist bouleversant et inattendu. Un incontournable de ces dernières années.
Le Loup de Wall Street – 2013
Il y a dix ans tout pile, Le Loup de Wall Street inondait les salles à travers le monde. Leonardo DiCaprio, empli d’une folie furieuse, jouait alors le rôle de Jordan Belfort, un courtier ayant réellement existé qui, dans les années 80, se fit un nom à Wall Street. De son ascension au sommet du quartier d’affaires le plus réputé du monde entier jusqu’à sa descente aux enfers, Scorsese dresse un portrait méticuleux où son poulain des années 2000 livre une performance majuscule. Un Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie pour DiCaprio s’ajoute au palmarès de ce film référence de la décennie écoulée.
The Irishman – 2019
L’ultime réalisation en date de Martin Scorsese. La réunion de tout le gratin ou presque de la filmographie du new-yorkais. Dans The Irishman, vous retrouvez la crème de la crème, De Niro, Pesci, Pacino, Keitel. Toutes ces légendes qui ont apporté leur classe, leur fougue et leur charisme dans la carrière de Scorsese, pour certains depuis ses débuts. Et ne vous-y trompez pas, ce film ne repose pas que sur son casting cinq étoiles. Martin Scorsese fait ce qu’il sait faire de mieux, un film de gangsters au rythme lent, pour nous laisser le temps de nous imbiber de l’atmosphère. Une exploration de plus de trois heures dans la vie de Frank Sheeran, une nouvelle fois un homme qui a réellement existé, au sujet de ses liens avec la mafia, les syndicats. Du Scorsese dans le texte. Jugé trop long pour certains, ce film reste une pièce maîtresse à voir.
Killers of the Flower Moon – 2023
Après plusieurs années, Martin Scorsese revient derrière la caméra avec Killers of the Flower Moon, un film adapté du livre de David Grann. Le récit prend place en Amérique à l’orée du XXe siècle, alors qu’un gisement de pétrole a enrichi de manière exponentielle le peuple Osage. Une richesse qui attire la convoitise de Blancs sans scrupules qui menacent, soutirent et volent les Osages, avant de recourir au meurtre. Ce film catalyse l’ensemble des obsessions du cinéma de Scorsese, 3h26 de pure maîtrise cinématographique, à travers un récit aussi beau que tragique. En dépit de quelques ficelles trop identifiables du réalisateur mythique, Killers of the Flower Moon se hisse d’ores et déjà très haut dans sa filmographie en termes d’intensité, de puissance et de signification. Bien que sa durée puisse en rebuter certains, de même que son registre western / cow boy qui ne sera peut-être pas au goût de tous, le film s’inscrit dans la liste, déjà bien fournie, des chefs-d’œuvre de Martin Scorsese.
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