Envoûtants, émouvants et créatifs, les films d’animation japonais ont toujours su conserver une identité toute particulière qui séduit les spectateurs du monde entier. Avec la récente sortie de Suzume de Makoto Shinkai, surnommé « l’héritier de Miyazaki », plongeons dans cet univers si particulier du cinéma d’animation japonais, sans remplir cette sélection de films Ghibli, car ce serait trop facile.
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Suzume – 2022
Toute nouvelle réalisation du désormais célèbre Makoto Shinkai, nous retrouvons dans Suzume les éléments inhérents au réalisateur depuis Your Name. L’histoire est centrée autour de Suzume, une jeune fille de 17 ans vivant dans une ville paisible dans la région de Kyushu. Un jour, elle rencontre un jeune homme à la recherche d’une « porte ». Curieuse, elle va le suivre et découvrir la fameuse porte menant sur un autre monde. Mais en l’ouvrant, elle laisse s’échapper sur le monde les catastrophes contenues à l’intérieur. Suzume doit alors trouver un moyen de refermer ces portes à travers le pays. Ce film est un sublime voyage à travers le Japon, faisant la part belle à la maturité et l’émancipation. Fort de plus de 100 000 entrées en France à l’heure actuelle, seul le temps saura dire si ce film parviendra à trouver le même succès que les deux précédentes créations de Makoto Shinkai. Sorti un peu plus tard sur le territoire français, Suzume est actuellement en salles depuis le 12 avril 2023.
Your Name – 2016
Quatrième création du nouveau maître de l’animation japonaise, Your Name est le film ayant révélé Makoto Shinkai aux yeux du monde. Sorti en 2016, le film nous immerge dans une romance aussi intense qu’originale. Taki, un jeune garçon de Tokyo, et Mitsuha, une étudiante du Japon rural, rêvent de changer de vie, jusqu’au jour où ils se réveillent soudainement dans le corps de l’autre. Une autre ville, une autre famille et une autre vie, ce phénomène inexplicable sera le point de départ d’une sublime aventure. S’inscrivant à la troisième place des films d’animation japonais les plus rentables, Your Name est une véritable perle dans le vaste océan des films d’animation. Ensuite adaptée en manga, l’histoire de Taki et Mitsuha a pu séduire un nouveau public.
Le Château dans le ciel – 1986
Premier film à être estampillé « Studio Ghibli », Le Château dans le Ciel est le troisième long-métrage de l’indétrônable Hayao Miyazaki. À la recherche d’une forteresse céleste, des agents au service de l’armée tentent de capturer Sheeta, une jeune fille liée au mystère de cet endroit. Dans sa fuite, elle rencontre Pazu, un jeune garçon de son âge. Assistés par une bande de pirates du ciel, ils vont tenter d’éclaircir le mystère de ce château. Captivant de bout en bout, ce film possède un récit intense accompagné par une animation somptueuse et de nombreux décors tous plus originaux et envoûtants les uns que les autres. Un voyage inoubliable au Panthéon de l’animation.
Belle – 2021
Signé Mamoru Hosoda pour le studio Chizu, Belle est un film inspiré du conte La Belle et la Bête. L’histoire suit Suzu Naito, une jeune fille vivant à la fois dans un Japon moderne et un monde virtuel nommé « U ». Dans ce monde, elle devient une icône musicale suivie par plus de 5 milliards de followers. Une double vie difficile pour Suzu, qui connaît un changement inattendu lorsqu’elle rencontre la Bête. Attirée par cette créature aussi fascinante qu’effrayante, elle va alors tenter de la démasquer. Très bien accueillie par la critique, Belle est une interprétation audacieuse du conte d’antan. Une belle réflexion sur la notoriété qui se fait le reflet de plusieurs thématiques actuelles.
Le Voyage de Chihiro – 2001
Comment décrire ce cultissime chef d’œuvre de l’animation ? Toujours le plus grand succès au box-office du Studio Ghibli, Le Voyage de Chihiro est une nouvelle fois issu de la main du maître Hayao Miyazaki. Librement inspiré du roman La Cité des brumes oubliées de Sachiko Kashiwaba, le film raconte l’histoire de Chihiro, une petite fille de dix ans qui pénètre par inadvertance dans le monde des esprits avec ses parents. Victime d’une malédiction de la sorcière Yubaba, Chihiro voit ses parents changés en porcs. La jeune fille va alors prendre un emploi dans l’établissement de bains de la sorcière, afin de libérer ses parents et de regagner le monde des humains. Une aventure passionnante dans un cadre enchanteur, Le Voyage de Chihiro est un émerveillement de tous les instants. Le film immerge sans peine le spectateur dans cet univers foisonnant de fantaisie en tout genre, sans jamais négliger l’intensité de son récit. Une éternelle référence de l’animation.
Les Enfants du temps – 2019
Hodaka Morishima, jeune lycéen, quitte soudainement son domicile pour s’installer à Tokyo, alors en proie à des pluies diluviennes incessantes. Rapidement en manque d’argent, il trouve un travail de rédacteur dans un magazine occulte. Un jour, lors de ses recherches, il va faire la rencontre de Hina, une jeune fille dotée d’un pouvoir mystérieux, capable de faire apparaître le beau temps. L’on pouvait croire qu’après Your Name, il était impossible pour Makoto Shinkai de livrer un nouveau chef d’œuvre, et pourtant, Les Enfants du temps est également une franche réussite pour le réalisateur japonais. Toujours aussi original et maîtrisé, le film s’inscrit dans ce que l’animation japonaise fait de mieux. Un récit captivant, des personnages attachants, et une aventure impérissable, ce film n’a rien à envier à son aîné.
Summer Wars – 2009
En 2009, après avoir réalisé La Traversée du temps, Mamoru Hosoda revient avec un nouveau projet estival, Summer Wars. Un jeune lycéen nommé Kenji est entraîné dans un conflit virtuel de grande envergure pour sauver le monde après qu’un programme d’intelligence artificielle malveillant ait piraté un réseau social en ligne utilisé par des millions de personnes. À l’instar de Belle, nous trouvons dans ce film un monde virtuel faisant office de miroir déformant de la réalité. Un monde dans lequel les personnages se développent et nous embarquent dans une aventure agréable et captivante. Avec ce long-métrage, Hosoda se hisse encore davantage dans les grands noms de l’animation japonaise.
Princesse Mononoké – 1997
Au même titre que Le Voyage de Chihiro, Princesse Mononoké, encore une fois signé Hayao Miyazaki, est considéré comme l’une des plus grandes merveilles de l’animation japonaise. Dans le Japon du XVe siècle, la vie animale de la forêt disparait peu à peu du fait de l’activité humaine, exploitant les ressources naturelles. Un jeune chasseur nommé Ashitaka, est touché par un maléfice issu d’un sanglier possédé par un démon. Il part alors en quête du dieu cerf qui, lui seul, peut le soigner. Dans sa quête, il fera la rencontre de San, surnommée « Princesse Mononoké », une femme élevée par des loups, qui n’a de cesse de protéger la forêt. Très fortement porté par un sous-texte écologique, le film est également d’une rare intensité et offre de nombreuses séquences d’action, parfois assez graphiques. Aussi mature qu’inoubliable, Princesse Mononoké fait partie des effigies indélébiles du monde de l’animation.
A Silent Voice – 2016
Basé sur le manga éponyme de Yoshitoki Oima, le film A Silent Voice, réalisé par Naoko Yamada pour le studio Kyoto Animation, nous raconte l’histoire de Nishimiya, une jeune fille sourde harcelée et moquée sur son handicap dans son enfance par un autre garçon, Ishida. Dénoncé pour son comportement, le jeune garçon est à son tour mis à l’écart et rejeté par ses camarades. Plusieurs années plus tard, il apprend le langage des signes et part à la recherche de Nishimiya. Loin du surnaturel ou des phénomènes inexpliqués, ce film demeure dans un registre ordinaire, pourtant très touchant. Les parcours d’Ishida et de Nishimiya sonnent comme de véritables messages d’espoir, de pardon et de rédemption. Un récit émouvant au message des plus parlants.
Metropolis – 2001
Adaptation du manga éponyme d’Ozamu Tezuka, le film Metropolis, réalisé par Rintarô, nous immerge dans une cité futuriste où humains et machines cohabitent. La cité est divisée entre l’immense gratte-ciel Ziggurat, qui abrite les élites de la société, et la ville souterraine où se trouvent les travailleurs et les pauvres. Nous y suivons le détective Shunsaku Ban et son neveu Kenichi, qui enquêtent sur un trafic d’organes humains. Au cours de leurs investigations, ils vont découvrir qu’un scientifique du nom de Laughton a conçu Tima, une fillette androïde d’un nouveau genre dont la destinée est de régner sur la ville. Avec son atmosphère steampunk somptueusement animée, Metropolis est un classique de l’animation japonaise. Son récit ingénieux aux divers niveaux de lecture issu du génie narratif de Tezuka, permet au film de proposer une histoire à la fois dense et accessible.
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