Alors qu’il s’apprête à reprendre la panoplie griffue du mutant Wolverine pour les besoins de Deadpool 3, Hugh Jackman a pu montrer en début d’année un autre versant de son talent, avec le drame familial The Son de Florian Zeller. Entre intimisme et grand spectacle, Jackman ne cesse de faire le grand écart avec prestige.
Saga X-Men (2000 – 2016)
Quasiment inconnu du grand public, l’Australien Hugh Jackman remplace à la dernière minute un autre comédien, blessé, pour incarner le rôle de Logan, alias Wolverine, mutant doté de griffes en adamantium. Corps athlétique, charisme naturel, l’acteur en impose en marcel blanc et mâchoire crispée. La saga X-Men s’étalera sur deux décennies, entre suites et prequels et Jackman finira par s’épuiser dans ce personnage qui l’a starifié.
Van Helsing (2004)
Fort de sa notoriété, Hugh Jackman se voit très rapidement proposer des projets montés sur son seul nom. Van Helsing est de ceux-là, réalisé par Stephen Sommers à qui l’on devait déjà la résurrection de La Momie. Ici, le mythe de Dracula est revisité par le prisme du chasseur de monstres Gabriel Van Helsing, son ennemi juré, interprété par un Jackman tout en cape, chapeau et arbalète. Un film steampunk fantastique qui a récolté plus de 300 millions de dollars à travers le monde.
The Fountain (2006)
Après Requiem for a dream, Darren Aronofsky change de registre pour une romance métaphysique se déroulant sur trois récits et temporalités différents et dont la beauté n’égale que la complexité. The Fountain est une métaphore de l’acceptation de la mort à travers l’amour, dans laquelle le couple Hugh Jackman-Rachel Weisz est condamné à être séparé pour l’éternité. Une des seules incursions du comédien à ce jour dans le cinéma d’auteur, mais pas n’importe laquelle.
Le Prestige (2006)
Entre deux films estampillés Batman, Christopher Nolan convie ses acteurs fétiches Christian Bale et Michael Caine dans un thriller fantastique, Le Prestige. Ou la rivalité morbide de deux prestidigitateurs dans le Londres du XIXe siècle, Jackman versus Bale, avec pour témoins des noms tels que David Bowie et Scarlett Johansson. Tous les coups sont permis, surtout les plus vils, dans une surenchère d’effets spéciaux pour le moins électriques et électrisants.
Prisoners (2013)
« Malheur à celui qui blesse un enfant », chantait Enrico Macias. Un mantra qu’a fait sien Hugh Jackman dans Prisoners de Denis Villeneuve. Il est ici un père de famille dont la fille a été enlevée. La douleur va le conduire à pister le ravisseur et à le torturer pour qu’il avoue où il l’a cachée. Un thriller noir et poisseux où est soulevée la question de la justice par soi-même, tandis que la voix de la raison (ou presque) prend l’apparence de Jake Gyllenhaal en policier taiseux. Jackman comme on ne l’a jamais vu, tout en rage désespérée.
Pan (2015)
Dans cette énième variation autour de Peter Pan, Joe Wright imagine Hugh Jackman en méchant de service, le terrible Barbe Noire ayant pour lourde tâche de remplacer dans l’imaginaire collectif, l’inoubliable Capitaine Crochet. Pan est une sucrerie fantastique avec des stars à tous les étages (de Garrett Hedlund à Rooney Mara, en passant par Amanda Seyfried) et un Jackman totalement en roue libre qui semble s’amuser comme un grand enfant à causer du grabuge au Pays imaginaire.
Logan (2017)
Entre les différents épisodes de X-Men et les deux spin-off consacrés à Wolverine, Hugh Jackman a eu la sensation qu’il était temps de faire ses adieux au personnage qui l’avait fait connaître. Il lui offre donc de glorieuses funérailles avec Logan de James Mangold. Plus qu’un film de super-héros, il s’agit d’un drame intimiste sur la transmission, d’un survival aussi émouvant que tragique et d’une ode à la tolérance. Jackman ressuscitera toutefois l’homme aux griffes de fer une énième fois pour Deadpool 3 dont il sera le co-protagoniste avec Ryan Reynolds. Sortie en 2024.
The Greatest Showman (2017)
Hugh Jackman adore danser et pousser la chansonnette. Il l’a déjà prouvé maintes fois à Broadway, mais aussi au cinéma. Il fut ainsi un Jean Valjean qui donne de la voix dans la version comédie musicale Les Misérables et il est un Monsieur Barnum tout aussi suave dans The Greatest Showman. Ici, les monstres de foire savent tout faire, même titiller des octaves sur de la musique pop et dans des chorégraphies endiablées. Un film devenu instantanément culte et une bande originale parmi les plus vendues et écoutées des années 2010.
Reminiscence (2021)
Il est des films qui ont tout pour eux, mais n’ont guère de chance. C’est le cas de Reminiscence, romance dystopique sur fond de réchauffement climatique, dans laquelle Hugh Jackman enquête sur des souvenirs, jusqu’à se retrouver dans une boucle temporelle. Le film est repoussé pour cause de pandémie mondiale et sa date de sortie sera constamment modifiée… avant d’être diffusé en simultané sur HBO Max. Résultat : un échec commercial pour un film qui aurait mérité bien mieux.
The Son (2023)
Après The Father, Florian Zeller continue d’adapter dans la langue de Shakespeare et avec un casting prestigieux, ses pièces françaises à succès. Pour The Son, drame sur un adolescent à la dérive recueilli par son père, il s’offre Hugh Jackman, Laura Dern, Vanessa Kirby et Anthony Hopkins. Jackman décroche au passage une nomination aux Golden Globes pour ce rôle tout en intériorité. Le début d’une nouvelle ère pour lui ?