Fortement marquée par la culture underground dès les années 60, la ville de New York peut se targuer d’avoir l’une des scènes indés les plus actives du monde. Depuis les années 2000, elle a vu éclore bon nombre d’artistes, du garage des Strokes au dance rock de LCD Soundsystem en passant par le post-punk d’Interpol. A l’occasion de la sortie de Cool It Down de Yeah Yeah Yeahs, retour sur les meilleurs artistes de cette génération dorée.
The Strokes
Après une fin des 90s dictée par le rap rock et la pop punk, The Strokes incarnent le renouveau du rock indé au début des années 2000. Is This It fait l’effet d’une bombe et c’est toute une génération qui s’inspirera de leur rock relevé aux allures garage. Sachant toujours se renouveler, la bande de Julian Casablancas est plus que jamais en vie 20 ans plus tard avec un séduisant The New Abnormal.
Interpol
Instigateur du grand retour à la mode du post-punk, Interpol défraie la chronique en 2002 avec un Turn On The Bright Lights de haute volée. La planète indie découvre le son froid du post-punk remis au goût du jour avec l’énergie et la production du rock des années 2000. Antics transforme brillamment l’essai deux ans plus tard. La suite est marquée par des hauts et des bas, mais la notoriété du groupe reste intacte.
The Walkmen
Originaires de villes différentes de la côte est des Etats-Unis, ils ont élu domicile la « Big Apple » pour faire de la musique ensemble. The Walkmen combinent l’énergie d’une instrumentation post-punk et des mélodies plus pop, parfois agrémentées d’un piano. Un mélange redoutable d’efficacité, mené d’une main de maître par Hamilton Leithauser et qui donne lieu à des titres imparables tels que We’ve Been Had, The Rat ou encore un Heaven qui porte superbement bien son nom.
The Rapture
Porte-drapeau des premières heures du label électro-rock new-yorkais DFA, The Rapture est une formation qui prend un malin plaisir à jongler entre les genres. Parfois dance, parfois post-punk, parfois punk, parfois les trois en même temps, ils sont à l’origine de grands hymnes des clubs rock : House of Jealous Lovers, Echoes, How Deep Is Your Love, Get Myself Into It, pour ne citer qu’eux. The Rapture, c’est la preuve, au début des années 2000, que guitares et dancefloor sont loin d’être incompatibles.
LCD Soundsystem
Grosse cylindrée du dance-punk, LCD Soundsystem, groupe de James Murphy (co-fondateur de DFA), est devenu une référence bien au-delà du style. Jonglant entre rock et électro avec une habileté déconcertante, la formation est à l’origine d’une bonne poignée de tubes et devient très vite une influence majeure de nombreux groupes indés. Les trois premiers albums (LCD Soundsystem, Sound of Silver et This Is Happening) constituent un parcours sans faute, avant une pause de quelques années. En 2017, « LCD » fête son grand retour avec American Dream.
Holy Ghost!
Toujours dans cette grande maison qu’est DFA, Holy Ghost! met moins l’accent sur les guitares que les deux groupes précédemment cités. Même si les synthés semblent faire la loi, l’interprétation des titres nous rappelle que le rock n’est jamais très loin. A la clé, des titres énergiques, lumineux et dansants, à l’instar des Do It Again, des Dumb Disco Ideas ou autres Wait & See qui viennent se loger dans votre tête sans en sortir.
The Drums
Du surf à New York ? Et pourquoi pas ? C’est en tout cas ce que s’est dit la bande de Jonathan Pierce – qui fait désormais cavalier seul. Outre les très populaires Let’s Go Surfing et Money, c’est une jolie fournée de titres ensoleillés, agrémentés d’une douce réverbération et d’une rythmique bondissante, que nous proposent The Drums. Cinq albums qui nous donnent immédiatement l’envie de danser au bord de l’eau.
The Virgins
Armés de leur rock saupoudré de dance, The Virgins connaissent leurs heures de gloire à la fin des années 2000. Rich Girls, issu du festif album The Virgins, résonne encore dans les oreilles de tout fan de cette nouvelle vague de rock indé. A leur actif, deux opus, bourrés de titres entêtants et diablement efficaces, avant, hélas une séparation en 2013.
Vampire Weekend
Vampire Weekend, ce sont les touche-à-tout de l’indie new-yorkais. Rock, pop, baroque, afropop… La formation d’Ezra Koening se permet tout sauf à se cantonner à un style précis. Et cela se sent sur tous ses albums, de Vampire Weekend – et son tube planétaire A-Punk – au petit dernier Father of the Bride. Pourtant, malgré cette diversité de saveurs, on reconnaît d’office le groupe dès les premières secondes de n’importe quel morceau de leur discographie.
Cults
Entre pop façon sixties et dream pop, le duo Cults oscille entre légèreté et obscurité. En 2010, le monde du rock indé découvre sur Cults la voix sucrée de Madeline Follin, parfois épaulée par celle de son compagnon Brian Oblivion. Le couple se sépare deux ans plus tard, mais le groupe survit et cela donne naissance à Static, plus sombre mais tout aussi réussi que le premier exercice. Offering et Host poursuivent dans ce clair-obscur séduisant.
DIIV
Emmené par Zachary Cole Smith, DIIV s’impose très vite comme l’une des formations shoegaze les plus en vogue de ce début de XXIe siècle. Riff imparables combinés à une prod impeccable, l’envie de plonger dans l’univers éthéré du groupe originaire de Brooklyn devient alors irrépressible. A son actif, trois albums, tous accueillis chaleureusement par le public et la presse.
Parquet Courts
Ils font partie des dernières sensations indie qui font mouche à chaque sortie d’album. Les joyeux lurons de Parquet Courts (anciennement Parkey Quarts) brodent leurs expérimentations sur l’énergie du punk et le résultat emporte tout sur son passage. Les deux derniers opus en date, Wide Awake! et Sympathy for Life, envoient un signal fort : impossible de ne pas compter sur ces New-Yorkais dans les années à venir.
Yeah Yeah Yeahs
Le dance-punk fiévreux des Yeah Yeah Yeahs fait des étincelles dans les années 2000, avec comme point d’orgue un Heads Will Roll qui envahit tout dancefloor qui se respecte, vers la fin de la décennie. Après un Mosquito de très bonne facture, sorti en 2013, la planète indie rock se plonge dans une phase d’acceptation et commence à faire le deuil du groupe de la charismatique Karen O, inactif depuis près de dix ans… C’était sans compter sur un retour triomphal avec le renversant Cool It Down. On ne l’avait pas vu venir !