Il a remis le rock progressif au goût du jour, y a insufflé un côté pop pour envahir les ondes et blinder les stades, le trio Muse épuise les cartouches d’encre de tout journal musical depuis plus de 20 ans. Et la formation de Matthew Bellamy en a encore sous la semelle : la voilà de retour dans les bacs avec un neuvième album, Will of the People. L’occasion pour nous de faire un top (pas tout à fait objectif) des meilleurs titres du groupe qui ne met personne d’accord.
Muscle Museum (1999)
En 1999, Muse crève l’écran avec son premier album Showbiz. L’énergie de Nirvana, la mélancolie de Radiohead (promis, c’est la première et dernière comparaison qu’on fait avec la bande de Thom Yorke), il n’en fallait pas plus pour agiter la planète rock. Sur ce disque figure Muscle Museum – le mot qui précède et le mot qui suit « muse » dans le dictionnaire anglais – et son riff étrange ainsi que son refrain panaché.
Unintended (1999)
Si sur Showbiz, Muse expose toute sa fougue, ils nous montrent également leur face plus apaisée, et ça marche tout aussi bien. Avec Falling Down, Unintended fait partie des instants de douceur de ce premier album. Une ballade envoûtante, portée par la voix unique de Matt Bellamy qui monte en puissance tout au long du titre. Une pointe d’hésitation sur la première partie pour exposer dans la seconde, nous voilà conquis.
New Born (2001)
En 2001, Muse transforme l’essai avec un Origin Of Symmetry très abouti. Le trio y incorpore davantage d’influences classiques (Rachmaninov étant l’une des plus grandes inspirations de Bellamy), en témoigne la piste d’ouverture New Born. L’intro au piano laisse place à un riff de guitare puissant, et Chris Wolstenhome et Dom Howard exposent une nouvelle fois l’étendue de leurs talents, respectivement à la basse et à la batterie.
Citizen Erased (2001)
Pierre angulaire de l’album et sans doute le meilleur morceau du groupe, Citizen Erased, ce sont des montagnes russes sonores de quelques sept minutes. Ouverture sur un riff acide, démarrage en trombe, instant de douceur pour redémarrer de plus belle avant un joli finish piano-voix : cette mini-fresque haletante est l’incontournable parmi les incontournables au sein de la discographie de Muse. Plus de 20 ans plus tard, il reste le chouchou des fans.
Shine Acoustic (2002)
Entre le deuxième et le troisième album, le trio sort Hullabaloo Soundtrack, compilation de faces-B accompagnée de l’audio de leur live survolté au Zénith de Paris – car la France est le pays d’adoption du groupe à ses débuts – en 2001. Face-B du single Feeling Good/Hyper Music, Shine est réenregistré en acoustique pour la sortie de la compilation. Avec le son de la pluie en trame de fond, nous y retrouvons un Muse plus intimiste que jamais, frissons garantis.
Dead Star (2002)
En avant-première, le Zénith de Paris découvre le futur single Dead Star, sorti en 2002. Sur ce morceau, Muse s’aventure dans les contrées du metal et le résultat est étonnamment séduisant. Riff simple et efficace, refrain vindicatif, la formule détonne ! Publié avec le tout aussi séduisant In Your World, ce titre offre une excellente transition entre le deuxième et le troisième album.
Stockholm Syndrome (2003)
Le troisième album, parlons-en. Absolution s’inscrit dans la continuité d’Origin Of Symmetry, toujours en mêlant rock relevé et influences classiques. Stockholm Syndrome, au riff tourbillonnant et à la section rythmique folle, nous prend à contrepied sur son refrain agrémenté de piano. Il devient très vite un grand classique de Muse et un incontournable en live, suivi de quelques jams explosives.
Butterflies & Hurricanes (2003)
L’un des titres où ressort le plus le spectre de Rachmaninov dans la discographie du trio. Butterflies & Hurricanes fait partie des chansons les plus abouties de Muse. Avec un orchestre à cordes en toile de fond, ce morceau au refrain pêchu est ponctué par un solo de piano qui fleure bon le post-romantisme. A noter qu’il existe une version avec davantage de guitares, qui apportent une certaine lourdeur (dans le bon sens du terme) au titre.
Knights Of Cydonia (2006)
En une demi-décennie, Muse a pris de la bouteille et remplit désormais les stades sans peine, pour des shows certes moins fougueux qu’au début mais avec beaucoup plus de spectacle. L’album Black Holes & Revelations (et son Starlight qui donne une envie irrépressible de taper dans les mains) est taillé pour ce genre de configurations. En point d’orgue, nous retrouvons cette odyssée westerno-spatiale Knights Of Cydonia, le tube de stade par excellence.
Exogenesis: Symphony (2009)
A l’aube des années 2000, Matt Bellamy et sa bande ne cachent plus leurs ambitions. La grandiloquence est le maître mot de leurs productions et Exogenesis, symphonie rock en trois parties, en est le couronnement. En guise de clôture de l’album The Resistance, Muse nous offre douze minutes à cheval entre néo-romantisme et rock progressif.
Supremacy (2012)
Pour The 2nd Law, le groupe s’essaie encore, avec moins de réussite, au finish en plusieurs parties. On va donc ce concentrer sur l’ouverture avec Supremacy. Si la suite est quelque peu bancale, avec une poignée de morceaux dispensables (mais quelques autres qui valent le détour), Muse a su soigner l’introduction avec un titre obscur et séduisant qui aurait très bien pu figurer dans un James Bond.
The Handler (2015)
Comme son prédécesseur, l’album Drones est très inégal. Certains titres donnent l’impression que Muse a poussé le curseur du toujours plus trop loin, jusqu’à ce que mort s’ensuive. The Handler est certes très emphatique mais apporte une noirceur qui rappelle les premiers disques. L’instrumentation, tout comme le chant, sont loin de nous déplaire.
Won’t Stand Down (2022)
On n’évoquera pas Simulation Theory, qui n’est pas un réel plaisir auditif (ni visuel d’ailleurs, avec cette pochette kitsch à souhait). Passons au tout dernier album Will of the People, résolument plus heavy que les opus précédents. La preuve avec Won’t Stand Down avec son riff et sa batterie qui nous offrent des relents de metal bien venus.
Et vous ?
Une sélection de titres de Muse ne mettra jamais tout le monde d’accord – tout comme Muse eux-mêmes. C’est pourquoi on ne peut s’empêcher de vous poser cette question : quel est votre top des chansons de Muse à vous ?