Sélection

Rock en Stock : Le sacre du printemps

05 mai 2023
Par Julien D.
Rock en Stock : Le sacre du printemps

Vibrations d’avant-hier, d’hier ou d’aujourd’hui. CD, vinyles, rééditions ou enregistrements tout frais, en matière de rock, qu’il soit musclé ou posé, on a ces jours-ci l’embarras du choix et de quoi s’en mettre plein le casque ! Anniversaire d’un classique de David Bowie (Aladdin Sane), rockers en pleine crise midlife (Baxter Dury) ou jeunes énergumènes bien remontés (Slowthai), il est temps de faire son marché de printemps et de s’en coller plein les tympans.

Rock d’hier

Le rock, c’était mieux avant ? On pourrait se dire ça au vu des quantités astronomiques d’albums parus depuis les années Soixante que l’industrie du disque remet sous presse sans relâche. Le marché de la réédition se porte plutôt pas mal et ce n’est pas les disquaires qui vont s’en plaindre. Le flamboyant retour du vinyle y est sûrement pour quelque chose et c’est dans ce sens-là que la sélection ci-dessous devrait logiquement aiguiser vos appétits et vos envies de rétropédalage.

David Bowie / ALADDIN SANE

Y’a t’il seulement un album de David Bowie qui ne serait PAS considéré comme un grand classique ? Certainement pas ce 6ème album Aladdin Sane paru en 1973, enregistré avec la même équipe que le précédent (Ziggy Stardust & The Spiders From Mars) et truffé de titres qui ont évidement passé l’épreuve du temps dont l’incomparable clin d’œil au poète français que Bowie vénérait (Jean Genie). Glam rock à son summum et une édition soignée (classique ou picture disc) pour fêter comme il se doit les 50 ans de l’album.

David Bowie - 1

The WHITE STRIPES / ELEPHANT (20th birtday release)

On continue dans les anniversaires avec l’album des Whites Stripes qui doit bien atteindre les quelques millions de copies vendues. On parle bien de l’album Elephant, où se trouve en ouverture le fameux tube qui résonne dans tous les stades du monde (Seven Nation Army). Une belle édition vinyle (c’est loin d’être la première c’est vrai) au son bien ciselé qui pour l’occasion des 20 ans se refait une beauté.

The White Stripes - 1

Tom Waits / Closing Time

On l’aurait presque oublié mais en 1973, Tom Waits n’a pas encore ce timbre de fumeur de brunes qui caractérisera sa façon de chanter dans les années suivantes. Cinq décennies se sont écoulées depuis la parution de l’excellent Closing Times, 1er album du songwriter à la copieuse carriere. Dans ce tout premier enregistrement déjà captivant, du folk, des touches de jazz, de blues, de country et déjà ce talent pour des lignes mélodiques et des constructions singulières. Puisque vous aviez prêté votre exemplaire à ce copain qui ne vous l’a jamais rendu et qui depuis n’est plus votre copain, c’est le moment, avant que la boutique ferme.

Tom Waits - 2

Ni vieux, ni maîtres

Ni dinosaures, ni première jeunesse ! Ni encore légendaires et encore moins donneurs de leçon ! En 2023 il y a toujours une actualité vigoureuse autour de quelques groupes et musiciens apparus avant le changement de siècle ou au tout début de celui-ci. Des individualités fortes, intègres qui, à leur façon, tracent leur sillon avec fougue et inventivité. En voilà trois qui sont loin de s’endormir sur leur lauriers et dont les albums années après années nous font toujours autant saliver.

Baxter Dury / Thought I Was Better Than You

Voilà presque 20 ans que le fils du rocker anglais Ian Dury (et ses Blockheads) trimballe sa nonchalance rock’n’roll. Une carrière avec des hauts et des bas mais ce qu’on peut définitivement dire à son propos c’est que comme les bonnes bouteilles, il se bonifie avec le temps. Thought I Was Better Than You de Baxter Dury est prévu pour le mois de juin et sera donc son 7ème album. Et puisqu’on cause nectar, cet album s’annonce comme un bon cru, groovy et tragi-comique à l’image des premiers singles parus. On attend la suite avec impatience.

 Baxter Dury - 1

Feist / Multitudes

Son tube de 2007 (1,2,3,4) résonne sûrement encore dans quelques playlists taguées feelgood music mais ce serait bien maladroit de réduire la chanteuse canadienne Feist à ce simple fait d’arme. L’ex-colloc de (Chilly) Gonzales et de Peaches, un temps parisienne, n’a jamais céssé de composer sous prétexte d’etre arrivée un jour en haut des classements. Son 6ème album au délicat parfum folk et parsemmé de vibrations Velvet-iennes vient de paraitre et réchauffe instantanément un printemps encore bien frisquet.

Feist - 1

April March meets Staplin

Hormis In Cinerama sorti en France l’année passée, la chanteuse new-yorkaise April March s’était faite un peu discrète ces dernieres années mais c’était sûrement pour mieux préparer son retour dans les bacs. Et c’est avec joie qu’on la retrouve aux côtés du duo frenchy Staplin (rien d’étonnant pour cette américaine francophile). Une paire d’ingénieux metteurs en sons dont les compositions s’inspirent directement du septième art et des grands noms hexagonaux du genre qui ont tant fait pour les musiques de films au point d’inspirer le monde de la pop…À moins que ce ne soit l’inverse. (J.C Vannier, François de Roubaix…). Le résultat oscille entre pop psyché douce-amer, reflets sixties groovy et swing rock sans déferlante de décibels. Un bel équilibre à retrouver dans APRIL MARCH meets STAPLIN.

April March - 1

Et demain ?

Et nous y voilà, la relève est là ! Dans cette actualité rock printanière, en plus de ces quelques « valeurs sûres » qui traînent leurs amplis et leurs avant-bras tatoués depuis quelques temps, on assiste à l’éclosion et/ou la confirmation de groupes qui nous ont séduits ces derniers mois, ces dernières années dans des styles finalement bien différents. Le rock de demain est entre vos mains, si vous le voulez bien !

The Heavy – Amen

Avec ce titre d’album un brin biblique, le combo anglais The Heavy se fait prêcheur d’un rock aux accents funk et gospel qui leur va décidement très bien. Une rythmique imparable, des guitares affutées, des arrangements parfois très soul mais l’énergie du rock’n’roll toujours au premier plan. L’un des premiers singles extraits de ce nouvel album s’intitule Hurricane Coming. Tout est dit !

The Heavy - 1

Automatic City – Hum Drum

Place aux lyonnais d’Automatic City et de leur maelstrom musical que l’on suit depuis leur tout premier mini-album Bongos & Tremoloes, publié il y a une grosse poignée d’années. Si le blues, le rythm & blues et l’exotica ne sont jamais loin, les références et les influences sont aussi clairement à chercher du côté d’un rock iconoclaste et érudit. Le résultat d’un dosage savant quelque part entre Joe Meek, Tito Puente et The Jesus Lizzard. Un grand écart réjouissant.

Automatic City - 1

Jan Verstraeten – Violent Disco

Mais qui est donc ce Jan Verstraeten et d’où sort ce drôle de type ? Venu de chez nos voisins belges néérlandophones, son premier album est bluffant de bout en bout. Une voix soulfull à souhait, des compositions malines, pleines d’idées et de couleurs différentes (pop orchestrale, motown soul, musique de films…). Ne cherchez pas de rock au sens primaire du terme, vous n’en trouverez pas…mais il y a tellement de choses à se mettre sous la dent dans ce Violent Disco qu’on ne peut que vous conseiller de vous pencher sur cet intrigant et captivant chanteur.

Jan Verstraeten - 1

Dream Machine – Thank God It’s Dream Machine

Repéré et illico qualifié de « petit groupe prometteur » par la BBC et par quelques médias que l’actualité du rock d’outre manche excite comme un renard dans un poulailler, ce combo nous arrive de…Mystere ? On serait tenté de mentionner Liverpool, pour le style capillaire très Beatles et cette appétence pour un rock bien fichu typiquement northener qui donne envie. Quatre garçons « dans le vent  » comme on dit par là-bas. À suivre…

The Dream Machine - 1

Slowthai – Ugly

Vous l’aviez peut-être repéré dans la sélection des albums du mois, le britanique Slowthai est de cette trempe d’artiste qui ne laissent pas indifférent. Son album précédent, Nothing Great About Britain engagé et accusateur dont le seul titre nous renvoyait aux grandes  heures du punk-rock contestataire, avait allumé la mèche pour toute une génération de kids anglais que le Brexit entre autre choses, a fracassé. La combustion, toujours efficace , se poursuit avec UGLY son dernier opus qui transcende les genres musicaux dans laquelle cette génération d’artistes évolue (hardcore, hip hop, post punk, electro…).

Slowthai - 1

Daddy Long Legs – Street Sermon

Avec leur dégaine de mauvais garçons lookés rétro, ce trio de Brooklyn semble tout droit sorti d’une autre époque. De ces caves cradingues et suitantes ou de jeunes groupes passaient leur temps et leur énergie à chahuter micros et amplis en vouant un culte aux bluesmens de Chess records. Que nenni, Daddy Long Legs enregistre depuis une petite poignée d’année et pratique un truc entre rock garage 1ère classe et boogie-blues-r&b bien secoué qui n’a rien à envier à leurs aieux et tous ces groupes en « THE » (The Sonics, The Standells, The Pretty Things, The Seeds, The Fleshtones, The Flamin Groovies…). Produit par leurs potes de Black Lips, Street Sermon passe un cap par rapport à leurs albums précédents qui tout en étant fun, manquaient peut-être un peu de …professionalisme

Daddy Long Legs - 1

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Article rédigé par
Julien D.
Julien D.
Disquaire à la Fnac Montparnasse
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