L’un des plus célèbres dandies du rock anglais est de retour avec un quatrième album solo : The Fantasy Life of Poetry & Crime. Cela fait plus de vingt ans que Pete Doherty défraie la chronique en bien ou en mal. Adulé par certains, méprisé par d’autres, une chose est sûre, le chanteur ne laisse personne indifférent, et ses talents de compositeur-interprète sont indéniables. Retour sur ses dix meilleurs morceaux, des Libertines à sa carrière solo, en passant par Babyshambles.
Avec les Libertines
Music When The Lights Go Out
En 1997, Pete Doherty et Carl Barât décident de laisser tomber les études pour faire de la musique ensemble. Commence alors une relation ambiguë entre les deux comparses, bientôt rejoints par Johnny Borrell à la basse, rapidement remplacé par John Hassall – Gary Powell intègrera le line-up en 2001. En 2000, les Libertines sortent un premier bootleg de démos, Legs XI, sur lequel figure Music When The Lights Go Out, ballade agrémentée de violons, servie par une interprétation bien rock n’roll. Ces violons seront remplacés par une guitare solo pour une nouvelle version, publiée sur le 2e album The Libertines, qui deviendra l’un des grands classiques du groupe.
Up The Bracket
En 2002, Doherty et sa bande plongent dans le grand bain et dévoilent leur premier album Up The Bracket qui fait très vite partie des incontournables de ce nouveau souffle rock et garage du début des années 2000, aux côtés des Strokes. Sur le titre homonyme, on retrouve toute la fougue du groupe londonien : rythme soutenu, guitares agressives et voix éraillée de Pete Doherty. En somme un bel aperçu de ce que nous propose cette formation sulfureuse.
Time for Heroes
Sur un rythme moins soutenu mais avec la même énergie, Time for Heroes fait également partie des incontournables des Londoniens. Titre à propos des émeutes qui ont eu lieu dans la capitale britannique en 2000, il fait partie des chouchous des fans et du groupe en live – Doherty continue de la mettre dans sa setlist, même sans les Libertines. Mené par la voix insouciante du chanteur, il galvanise instantanément toute une salle. Ce n’est pas pour rien que le best-of du groupe a été baptisé Time for Heroes.
Can’t Stand Me Now
Après la sortie de Up The Bracket, l’ambiance au sein du groupe commence à se déteriorer, en partie à cause de la consommation excessive de drogues de Pete. Pourtant, en 2004, le groupe sort un deuxième album d’excellente facture. Il est principalement issu de captations live et est produit par Mick Jones de The Clash, rien que ça. Sa piste d’ouverture, Can’t Stand Me Now, évoque cette relation tumultueuse qu’entretiennent Doherty et Barât. Les deux frontmen se passent pourtant très habilement le micro sur ce morceau imparable, qui fait partie des plus connus du groupe.
Avec Babyshambles
Fuck Forever
En 2003, alors qu’une séparation des Libertines semble inévitable (avant une reformation au milieu des années 2010), Doherty se lance dans un autre projet : Babyshambles, avec notamment Patrick Walden (guitare solo) et Drew McConnell (basse). Et s’il est indéniable qu’il est difficile de faire mieux que quand il est avec son acolyte de toujours, Pete nous montre de temps en temps qu’il sait très bien voyager dans d’autres contrées. Fuck Forever, paru en 2005 sur le premier album Down in Albion, et co-écrit par Walden – qui lui aussi a quelques déboires avec la drogue – devient très vite un tube indie. On sent sur ce titre toute la frustration et la rage de Doherty et de Walden, considérés comme de mauvais exemples pour la jeunesse.
Albion
Dans cette ballade mélancolique à la guitare acoustique, Doherty évoque l’un de ses thèmes favoris : l’Albion, ancien terme pour désigner la Grande-Bretagne, désormais employé de manière poétique. Les paroles de ce morceau, en grande partie inspirées d’un poème qu’a écrit Pete quand il avait 16 ans, reflètent l’ambivalence d’un pays, à l’héritage artistique somptueux, doté de paysages magnifiques, mais qui subit peu à peu une certaine décadence.
Delivery
Toujours dans un registre assez mélancolique, Delivery, chanson de rupture, fait partie des gros succès de Babyshambles. Paru sur Shotter’s Nation en 2007, ce titre nous séduit par son refrain redoutable, ses doux arpèges de guitare électrique et son outro lancinante. Simple et efficace, ce morceau de moins de trois minutes fait lui aussi partie des indispensables de la discographie de Pete Doherty.
Sur ses autres projets
The Last of the English Roses
Nouveau projet pour l’artiste : en 2009 sort Grace/Wastelands, sous le nom de Peter Doherty, tout simplement. On retrouve le chanteur dans un univers beaucoup plus intimiste, exit les grosses guitares et place aux ballades acoustiques épurées. On y retrouve le mystique The Last of the English Roses, où la voix éraillée du chanteur, délivrant sa poésie de manière nonchalante, fait toujours mouche.
Someone Else To Be
En 2019, Doherty, résidant désormais en France, s’adonne à un nouveau projet solo Pete Doherty & the Puta Madres, qui compte d’ailleurs un Français dans ses rangs en tant que bassiste. En dépit de ses déboires avec la drogue, et même si sa voix a un peu perdu de sa superbe, Pete ne semble pas avoir égaré ses talents d’écriture, en témoigne Someone Else To Be, qui s’aventure dans un registre plus folk, relevé par une légère distorsion sur la guitare.
You Can’t Keep It From Me Forever
En 2022, Pete Doherty est de retour dans les bacs avec un album en collaboration avec Frédéric Lo – nouveau témoignage de son engouement pour l’Hexagone – The Fantasy Life of Poetry & Crime. Extrait de ce disque, paru fin 2021, You Can’t Keep It From Me Forever est une chanson pop bien efficace, portée par une voix retrouvée et une instrumentation sans fioritures. On n’enterre pas Pete Doherty si vite que ça !
