Comme chaque année depuis 1977, année où l’ONU officialise cette journée, le 8 mars se tient la journée internationale des droits des femmes. Le but : faire un bilan sur la situation des femmes dans la société et revendiquer plus d’égalité en droits partout dans le monde. Comme tout sujet de société, les artistes (femmes et hommes) se sont emparés de cette thématique. Voici une sélection de chansons qui abordent sous différents angles les discriminations faites aux femmes.
Le viol
Tout le monde connaît la chanson de Barbara, L’aigle noir, qui aborde le sujet du viol et de l’inceste mais ce n’est la seule qui ait abordé ce sujet délicat. La québécoise Lynda Lemay aborde la difficulté d’aimer après avoir été violée et ce sentiment d’impureté. Le regretté Georges Moustaki, voyant le désarroi d’une de ses amies, victime de cette agression, a voulu pousser un cri pour dénoncer ces actes.
Lynda Lemay – On m’a fait la haine (Y)
Georges Moustaki – Chanson cri
Les violences conjugales
Certaines artistes ont vécu dans leur chair et leur cœur des violences de la part de leurs compagnons. C’est le cas de Diam’s ou Camille Lellouche qui n’ont pas eu peur de se mettre à nu afin d’encourager les femmes à libérer leur parole. D’autres sont sensibles à ce sujet comme Clara Luciani. Et puis encore une fois, il n’y a pas que des femmes qui abordent le sujet, des hommes comme l’acteur et chanteur Gérard Lanvin le font aussi, en soutien aux femmes.
Diam’s – Ma Souffrance (Brut de femme)
Camille Lellouche – N’insiste pas (A)
Clara Luciani – Cœur (Cœur)
Gérard Lanvin – Appel à l’aide (Ici-bas)
Le harcèlement
Les mots, le texte sont crus mais c’est ce qui fait la force de ce titre où Suzane dépeint les différentes formes de harcèlement vécues par les femmes dans la société.
Suzane – SLT (Toï Toï)
L’excision
Certaines traditions culturelles, religieuses induisent des violences physiques, l’excision en fait partie. Tiken Jah Fakoly, grande voix africaine, dénonce avec ses mots et son sens du combat cette pratique dans une chanson, preuve encore que les hommes savent traduire les maux des femmes.
Tiken Jah Fakoly – Non à l’excision (L’africain)
Les hymnes féministes
Et puis des voix s’élèvent non pas pour dénoncer mais pour transmettre une parole de combat au sens philosophique. On peut les voir comme des hymnes féminins pour encourager les femmes à lever la tête. C’est le cas de Barbara Pravi avec sa réécriture de Notes pour trop tard d’Orelsan. Le duo Brigitte a réuni autour de lui 37 femmes. Cette reprise de l’hymne du mouvement féministe de 1971, en vue ici de soutenir la Maison des femmes, résonne presque 30 ans après avec force et harmonie : 39 voix pour n’en faire qu’une.
Barbara Pravi – Notes pour trop tard x Le malamour
Debout les femmes
Mise en lumière du collectif Les Funambules – Elles
Enfin, c’est la même démarche du collectif Les Funambules. Ce collectif d’artistes de tous horizons, créé par Stéphane Cordin, s’engage dans le soutien et la dénonciation des discriminations agissant dans nos sociétés. Il avait précédemment sensibilisé à la lutte contre l’homophobie (Les funambules), aujourd’hui c’est au tour des discriminations envers les femmes dont il s’empare. Ces 30 chansons ont pour but de faire entendre la voix des femmes. Avec légèreté ou gravité mais toujours bienveillance, Elles aborde des sujets forts (l’inégalité salariale, les violences conjugales, la charge mentale, l’excision, les diktats de la mode, la prostitution, le consentement, les femmes qui ne désirent pas d’enfants, les métiers « réservés aux hommes », la différence d’âge dans un couple ou l’endométriose), propose des portraits de figures féministes (George Sand, Simone Veil ou Simone de Beauvoir) et évoque des faits historiques (l’accession au droit de vote, le combat des Mères de la place de Mai en Argentine…).
Aux côtés d’artistes de comédie musicale, vous reconnaîtrez les voix d’Anny Duperey, Noémie de Lattre, Sara Giraudeau, Rachida Brakni, Enzo Enzo, Marie-Paule Belle, Lili Cros, Jil Caplan, Laëtitia Eïdo, Blond & Blond & Blond ou Maximilien Philippe.
Une partie des bénéfices du projet Elles est reversée à l’association Le Planning Familial (association militante féministe et d’éducation populaire, qui répond aux questions en matière de santé sexuelle et de sexualités, et accompagne les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles).
