Cette année, nous célébrons le 400e anniversaire de la naissance de Molière. À cette occasion, replongeons-nous dans quelques-unes des plus grandes pièces de théâtre qui ont émaillé notre Histoire, de la Grèce antique aux vaudevilles de Feydeau. Sous vos applaudissements…
Cette année, nous célébrons le 400e anniversaire de la naissance de Molière.
À cette occasion, replongeons-nous dans quelques-unes des plus grandes pièces de théâtre qui ont émaillé notre Histoire, de la Grèce antique aux vaudevilles de Feydeau.
Sous vos applaudissements…
Antigone de Sophocle (442 avant J.-C.)
Antigone est l’une des tragédies fondatrices du théâtre. Figure sacrificielle, la jeune Antigone est condamnée à mort pour avoir enterré son frère Polynice qui avait trahi sa patrie. Drame familial et politique régi par l’intransigeance des dieux, la pièce de Sophocle présente une héroïne forte refusant de se soumettre et préférant mourir que transiger.
Elle sera source d’inspiration pour bien des dramaturges du XXe siècle, tels Jean Cocteau et Jean Anouilh qui livreront leur propre version de cette histoire.
Roméo et Juliette de William Shakespeare (1597)
Difficile de choisir une pièce en particulier parmi tous les chefs-d’œuvre écrits par William Shakespeare. De Hamlet à Othello en passant par Le Songe d’une nuit d’été, toutes sont devenues des classiques.
Mais Roméo et Juliette demeure sans doute la plus belle histoire d’amour impossible de tous les temps, celle de deux adolescents innocents au milieu de la guerre que se livrent leurs parents respectifs.
La scène du balcon reste un sommet de romantisme, reproduite version sixties dans le film West Side Story.
Le Cid de Corneille (1637)
Pièce tragi-comique en cinq actes de Pierre Corneille, Le Cid retrace les amours tumultueuses de Rodrigue et Chimène, promis l’un à l’autre, mais interdits de se voir suite à des querelles politiques entre leurs pères. La pièce fit un tel triomphe que Richelieu, emballé, fait anoblir Corneille par le roi.
Un succès qui attisa bien des convoitises et des polémiques (Corneille ne respecterait pas les règles du théâtre classique et s’intéressait ici non pas à l’Antiquité mais à la cour espagnole), ce qui n’empêchera pas Le Cid de traverser les siècles sans encombres et de continuer à être régulièrement jouée.
Le Tartuffe de Molière (1669)
Comédie cinglante en cinq actes fustigeant les faux dévots et la crédulité des bourgeois, Le Tartuffe est sans doute l’une des pièces du répertoire de Molière parmi les plus jouées partout à travers le monde. Mais dans un premier temps, Louis XIV la fait interdire, ce qui achèvera de la rendre encore plus populaire.
Elle sera alors à nouveau autorisée et tout le monde pourra profiter de ce Tartuffe usant des largesses d’Orgon et de Mme Pernelle, sur fond de religion et de fausse pudibonderie.
Bérénice de Racine (1670)
Bérénice est sans doute la tragédie la plus connue de Jean Racine, même si d’autres peuvent aussi prétendre à ce titre comme Andromaque ou Phèdre. Mais celle-ci a pour particularité que Bérénice et celui qu’elle aime, ne choisissent pas la mort et survivent à leur séparation.
Une histoire d’amour impossible pour cause d’enjeux politiques (Bérénice, reine de Judée est éprise de Titus, fils de l’empereur Vespasien). De nombreuses actrices contemporaines se sont appropriées ce rôle digne et fort, telles Kristin Scott Thomas et Carole Bouquet.
La Locandiera de Carlo Goldoni (1752)
La France a eu Molière et l’Italie, Carlo Goldoni. Comédie en trois actes, La Locandiera retrace la destinée de la belle aubergiste Mirandolina qui se fait courtiser de toutes parts et ne sait plus où donner de la tête.
Jusqu’à ce qu’un homme misogyne et sexiste, lui oppose de la résistance. Elle va tout faire pour parvenir à le séduire à son tour. Une héroïne mutine pour une pièce divertissante qui s’éloigne des canons traditionnels de la commedia dell’arte chère à Goldoni.
L’Île des esclaves de Marivaux (1725)
Suite à un naufrage sur une île où les maîtres et valets sont obligés d’échanger leurs rôles, les quatre protagonistes se prêtent au jeu. De mauvaise grâce pour les maîtres, évidemment, avec joie pour leurs domestiques qui vont s’en donner à cœur joie.
Comédie sur la nature humaine, L’Île des esclaves de Marivaux est souvent interprétée pour sa dimension intemporelle et transgressive.
Lorenzaccio d’Alfred de Musset (1834)
Pour ce drame en cinq actes, qui ne sera donné que 62 ans après sa création, Alfred de Musset nous emmène dans la Toscane de 1537. Ici s’y joue le destin de Lorenzo de Médicis, rêvant à la restauration de la République, tandis que son cousin règne en tyran.
À lui d’agir seul pour renverser ce dernier et instaurer un nouveau régime plus clément. Pièce faussement idéaliste, Lorenzaccio montre les deux faces de son personnage principal, entre vice et vertu, courage et lâcheté. Un portrait sans concession de l’humanité.
Le Système Ribadier de Georges Feydeau (1892)
Père du vaudeville, Georges Feydeau est aujourd’hui un des auteurs les plus joués en France. Pas une saison sans plusieurs versions de ses pièces emblématiques, dont Le Système Ribadier. Une comédie à l’originalité folle, dans laquelle M. Ribadier hypnotise régulièrement son épouse jalouse pour se livrer à des escapades romantiques.
Tout ne va pas se passer comme prévu et les quiproquos seront fort nombreux…
Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand (1897)
Pièce entièrement en vers, Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand s’inspire de la vie de cet auteur du XVIIe siècle et la réinvente totalement en comédie dramatique et romantique. Doté d’un nez protubérant et d’une verve habile, Cyrano tombe amoureux de la belle Roxane qui n’a d’yeux que pour le joli Christian.
Cyrano va lui servir d’intermédiaire dans l’ombre et à travers ses mots déclarer sa flemme sans se montrer. Une pièce devenue culte et magnifiée dans la version cinématographique de Jean-Paul Rappeneau.
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