Héroïne iconique de la saga Millenium, créée par Stieg Larsson, Lisbeth Salander est un personnage féminin complexe qui vit sa vie comme un combat permanent. Qu’on la voie comme une hackeuse surdouée, une punkette au look gothique, une justicière malgré elle ou la survivante d’un passé monstrueux, Lisbeth est avant tout une véritable héroïne suédoise qui traque les mauvais hommes pour tenter de se réparer.
Qui est Lisbeth Salander ?
Dans la série Millénium, elle est la fille d’un ex-agent soviétique placé sous la protection des services secrets suédois, Lisbeth Salander grandit sous l’emprise mortifère d’un père violent et pervers.
Traumatisée par les atrocités que ce dernier inflige à sa mère, elle n’a que 12 ans quand elle fait rôtir ce géniteur de malheur dans les flammes de l’enfer. Après cet acte radical, nécessaire mais désespéré, elle est enfermée jusqu’à sa majorité dans une unité psychiatrique sécurisée. À sa libération, elle est placée sous la tutelle d’un brave homme qui lui apporte enfin de la considération.
Mais la mort et le malheur rôdant toujours dans sa vie, elle perd vite cet allié pour se retrouver piégée sous l’emprise physique d’un tuteur psychopathe qui la viole régulièrement.
Elle a 24 ans quand la société de sécurité qui l’emploie comme enquêtrice la missionne auprès du journaliste d’investigation Mikael Blomkvist. Celui-ci travaille alors sur un cold case impliquant la nièce d’un riche industriel.
Construite sur les bases d’un lourd passé qui ne cessera jamais de la rattraper, Lisbeth fait son entrée dans la saga de Stieg Larsson en se lançant aux trousses des Hommes qui n’aimaient pas les femmes.
Dans la tête de Lisbeth
Elle a beau être rebelle, farouche, insoumise, tête brûlée, franc-tireuse et franchement asociale, Lisbeth reste, en dépit de sa tragédie familiale, dotée de valeurs morales qui la poussent malgré tout à chercher la lumière plutôt qu’à se replier sur sa part d’ombre.
Viscéralement et généralement méfiante à l’égard de la gent masculine, l’atroce figure paternelle et le calvaire de sa mère y étant sans doute pour quelque chose, elle nourrit une haine féroce contre les hommes qui maltraitent les femmes. Enfoui sous des tonnes de gravats émotionnels, son besoin d’amour et de reconnaissance n’a pourtant pas été effacé de son logiciel interne.
Résiliente qui s’ignore, ne réussit-elle pas à se confier et à desserrer les mâchoires au contact d’Holger Palmgren, son premier tuteur ?
Sa rencontre avec Mikael Blomkvist va marquer un tournant décisif dans son évolution. Mise en confiance, elle trouve en cet homme qui lui ressemble par bien des aspects tantôt l’amant qui canalise ses pulsions, tantôt le père qui lui a tant manqué. Ensemble, ils forment l’équipe parfaite pour combattre ces obscures forces virilistes qui font tant de mal aux femmes. Mais Lisbeth n’en a jamais vraiment fini avec son passé. Après une première affaire couronnée de succès, elle est mise en cause dans une série de meurtres qui la renvoient à ses horreurs de jeunesse.
La force est avec elle
Hackeuse de haut vol dotée d’une intelligence exceptionnelle, Lisbeth Salander gagne sa vie en louant ses services et son talent à une entreprise de sécurité.
Enquêtrice numérique capable d’élaborer ses propres logiciels espions, elle s’engage aussi physiquement sur le terrain en changeant d’apparence et d’identité selon les besoins de chaque situation.
Au naturel, son style reprend les codes de la mouvance gothique. Noir intégral, maquillage charbonneux, piercings et tatouages dont un dragon qui lui dévore le dos et une guêpe dans le bas du cou qui lui vaudra le surnom « Wasp » au sein de la communauté des hackers.
D’ailleurs, qui s’y frotte s’y pique… Avec son allure frêle, sa tête d’androgyne introverti et son look punkoïde, difficile, surtout pour ceux qui lui cherchent des noises, de l’imaginer en bagarreuse expérimentée capable d’envoyer au tapis n’importe quel molosse mal intentionné.
Justicière suédoise
Personnage complexe traversé par de multiples nuances, Lisbeth combine notamment l’image de la combattante à celle de la survivante. Abîmée mais pas brisée par la violence qui habite sa vie depuis l’enfance, elle a choisi d’endosser un style qui la raconte et la singularise.
Dans le même temps, son ambiguïté sexuelle lui permet de se masculiniser pour survivre dans un monde où il faut continuellement se battre contre des prédateurs à l’affût de la moindre faiblesse. En quête de réparation et de rédemption, elle a fait de sa vie un combat perpétuel pour sauver les femmes brisées par les hommes comme sa mère ou elle-même.
Enfin, on comprend mieux tout le potentiel héroïque du personnage de Lisbeth Salander si on se souvient que Stieg Larsson l’a construit en s’inspirant de Fifi Brindacier, icône féminine transgénérationnelle, enfant justicière et super-héroïne féministe solidement ancrée dans la culture suédoise. Voilà un indice qui en dit long…
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