Avec La Vraie Vie de Buck John, Jean-Louis Murat ajoute une pierre à son édifice discographique monumental. Ce nouvel album correspond bien au caractère du chanteur auvergnat, prolifique en studio et toujours ouvert sur des aventures et des collaborations inédites. Voici dix disques pour mieux connaître son œuvre protéiforme.
Passions privées
1984
Après un single rapidement retiré des ondes (Suicidez-vous le peuple est mort), un premier album de Jean-Louis Murat débarque dans les bacs en 1984 : Passions privées. Relatif bide, ce disque aujourd’hui remasterisé s’avère très intéressant pour qui veut découvrir la genèse de la discographie du chanteur.
Petite beauté, La Louve, Lindberg Business… Certains titres de ce premier opus, s’ils ont un peu vieilli, témoignent déjà du style singulier de son auteur.
Cheyenne Autumn
1989
Il aura fallu bien des galères à Jean-Louis Murat pour aboutir, enfin, avec Cheyenne Autumn, à une certaine reconnaissance, publique et critique. Après avoir tourné avec Charlélie Couture, perdu son contrat avec sa première maison de disques, l’artiste retrouvait un peu de baume au cœur avec deux singles, L’Ange déchu et Si je devais manquer de toi, en 1987-1988.
Deux titres intégrés à cet album très réussi, où l’auteur-compositeur-interprète dévoile son style, entre romantisme, poésie et amour de la terre. Avec son titre inspiré d’un western et ses quelques perles (Te Garder près de moi, Amours débutants), le disque joue sur plusieurs tableaux, entre claviers synthétiques et vraies mélodies « terroir ». Avec sa soudaine popularité, Jean-Louis Murat s’offrait une exposition médiatique qui allait notamment aboutir à l’une de ses chansons les plus célèbres, le duo Regrets avec Mylène Farmer, sorti en 1991.
Mustango
1999
Jim, Au mont sans-souci, Mustang. Les trois titres les plus connus de Mustango racontent la variété des styles de Jean-Louis Murat : le premier évoque les grands espaces américains, le son de Calexico (avec qui il a travaillé), cette musique laid-back qu’on trouve plus volontiers au Sud des États-Unis. Le second, plus « chanson », tire vers le désuet, avec de jolies références culturelles. Le troisième, un piano-voix à la fois mélancolique et mélodieux, souligne le charme de sa voix. C’est aussi sur ce disque que Jean-Louis Murat accueille pour la première fois Jennifer Charles, d’Elysian Fields : leur collaboration sur Bang Bang et Jim, débouchera sur une suite fameuse, en 2004, avec l’album en duo A Bird on a Poire.
Le Moujik et sa femme
2002
Après la réussite artistique de Mustango, Jean-Louis Murat ne s’est pas reposé sur ses lauriers : Le Moujik et sa femme. Disque personnel, né dans le Massif central, ce disque, comme Dolorès, a encore développé le culte qu’une armée de fans voue au chanteur. En particulier, le titre Foule romaine, mais aussi L’Au-delà et L’Amour qui passe, constituent les pièces de ce choix de cet album rock, philosophique, romantique, tout à la fois !
Lilith
2003
À l’écoute du dansant Cri du papillon, les habitués de Murat ont été surpris, sans être déçus. La liberté artistique de Jean-Louis Murat, tout à la fois fan de rock indé, de folk et de soul, transparaît pleinement dans un disque comme Lilith, où La Maladie d’Amour et son inspiration americana voisine avec le folk mystique de Zibeline Tang.
Taormina
2006
Enregistré avec deux fidèles, Fred Jimenez à la basse et Stéphane Reynaud à la batterie, Taormina a le parfum des albums réalisés en groupe, avec une formule qui ne bouge pas d’un iota au fil du disque. Efficace, vraiment rock, tout en restant poétique, l’opus brille bien sûr par son morceau d’ouverture, Caillou, et quelques bons moments, comme Au-dedans de moi ou Est-ce bien l’amour.
Grand Lièvre
2011
Un chanteur du terroir. C’est parfois comme ça que l’on peut envisager Jean-Louis Murat, capable d’enregistrer un disque entier sur la fracture rurale. Grand Lièvre raconte des époques révolues, des évolutions de la campagne, des drames familiaux. De Sans pitié pour le cheval à Vendre les prés en passant par Haut Arverne, l’album a la valeur d’un documentaire à l’esthétique élégante.
Morituri
2016
Entre Tous mourus et sa mélodie macabre, French Lynx et son rythme entraînant, Frankie et sa beauté atmosphérique, Murat ne tranche pas : Morituri, l’un de ses récents albums, témoigne encore et toujours de son goût pour la liberté… surveillée. Sans jamais se caricaturer lui-même, le prolifique auteur y excelle dans sa manière traditionnelle, à savoir réaliser de petits pas de côté d’un album à l’autre, sans jamais se perdre en grand écart.
Baby Love
2020
Toujours à l’affût des sons venus d’ailleurs, Jean-Louis Murat est allé chercher du côté des synthétiseurs modernes (et vintages), la matière de Baby Love. Disque joyeux (Xanadu), mais aussi pragmatique (Réparer la maison), l’opus s’avère audacieux et efficace.
La Vraie Vie de Buck John
2021
Inspiré d’un cowboy dont il était un admirateur dans sa jeunesse, La Vraie Vie de Buck John consacre un changement dans la vie de l’artiste. Nouvelle maison de disque, confinements, contraintes de studio : Murat fait du minimalisme l’un des moteurs de cette aventure, où se distinguent des mélodies évidentes, comme celles de Nana, Battlefield ou À l’amour.