Apparue à la fin des années 1970, la « new wave » désigne un mouvement musical principalement anglo-saxon qui se proposait de fusionner la pop avec d’autres styles, notamment l’électro, et en incorporant une bonne dose de sensibilité à leur son et leurs paroles, par opposition au punk. Depeche Mode, The Cure ou Duran Duran sont ainsi entrés dans l’Histoire et ont façonné des années 1980.
Blondie – Parallel Lines
Date de sortie : 23/09/1978
En 1977, la vague punk déferle sur le monde de la musique branchée. Mais ce qui devait être une montagne accouche d’une souris : l’attitude No Future ne marche qu’un temps, visiblement. Aux Sex Pistols, Ramones et autres Clash succèdent des groupes plus expérimentaux, créant le son post-punk. Aux États-Unis, Blondie, formation new-yorkaise rebelle, injecte une touche de classe et d’arrangements plus travaillés sur son troisième album, Parallel Lines. Avec des titres comme Heart of Glass, Hanging on the Telephone ou Fade Away and Radiate, le disque a porté au pinacle la bande à Debbie Harry
The Cure – Three Imaginary Boys
Date de sortie : 08/05/1979
Après la déflagration politique et brutale des punks, les musiciens sensibles ont connu un retour en grâce. C’est le cas de The Cure. Après un premier single, fondateur, Boys don’t Cry, la bande de Robert Smith imposa sa noirceur et son existentialisme dès son premier album Three Imaginary Boys.
Auteur de titres forts, comme Fire in Cairo ou 10 :15 Saturday Night, ou Grinding Halt, les Cure dessinent une des esthétiques les plus remarquables de la new wave : c’est l’un des seuls genres qui fait danser malgré le caractère triste de ses mélodies. Enlevé et déjà très au point, leur premier album sera rapidement suivi d’une trilogie de disques (Faith, Pornography et Seventeen Seconds) encore plus sombre, imposant le groupe comme une légende de la musique des années 1980.
P.I.L. – Metal box
Date de sortie : 23/11/1979
Après la séparation des Sex Pistols, le nouveau groupe de Johnny Rotten/John Lydon, Public Image Ltd., se distingue en étant la première formation post-punk à cultiver un mélange musical véritablement « new wave ». En effet, le genre s’appuie sur des influences multiples, que l’on peut retrouver sur Metal Box : entre basse dub, incursion disco, touches de guitares bruitistes et rythmiques endiablées, cette musique nouvelle correspond bien au changement de paradigme de la fin des années 1970.
En effet, Albatross, Poptones ou Socialist ne pourraient se retrouver sur aucun disque de disco, de hard rock ou de progressif de l’époque : John Lydon et sa bande ont créé en réalité un son de « synthèse », inédit, qui aura énormément d’influence sur les années 1980.
Talking Heads – Remain in Light
Date de sortie : 08/10/1980
Avec ses refrains pop, ses basses chaloupées, ses sons synthétiques, Remain in Light marque l’histoire de la new wave. Créé par les Talking Heads, le disque embarque les auditeurs dans des territoires auditifs inexplorés par les autres artistes rock : l’afrobeat, le funk, mais aussi l’electro se découvrent sur cet album fondateur, d’où émergent les tubes Once in a Lifetime, Born Under Punches (The Beat Goes on), ou Houses in Motion.
Visage – Visage
Date de sortie : 10/11/1980
Par rapport au rock, la new wave s’est rapidement distinguée par son usage des synthétiseurs, au point que l’appellation s’est vite confondue avec celle de « synth-pop ». Visage est l’un des premiers représentants de cette facette du genre : avec leur tube Fade to Grey, puis leur album éponyme Visage, ils ont su tirer parti de ces instruments futuristes (à l’époque) pour installer un climat véritablement new wave et associer définitivement les sonorités électroniques à la pop.
Echo & The Bunnymen – Ocean Rain
Date de sortie : 04/05/1984
Si la new wave a pu être caricaturée comme un phénomène parfois commercial, par opposition au punk en particulier, les chefs-d’œuvre artistiques ne manquent pas dans ce courant à part. Ocean Rain, avec ses arrangements subtils, son songwriting élégant, son mariage réussi de coolitude et de mélancolie, a ainsi propulsé Echo & The Bunnymen au firmament du genre. Nocturnal Me, The Killing Moon, Seven Seas… Les moments de grâce s’enchaînent sur ce disque extrêmement réussi, qui aura marqué les années 1980.
Depeche Mode – Some Great Reward
Date de sortie : 24/09/1984
Après un premier tube hyper synthpop (Just Can’t Get Enough), et le départ du leader Vince Clarke chez Yazoo, Depeche Mode mise tout sur l’écriture fine de Martin L. Gore et la voix de Dave Gahan. Sur Some Great Reward, ils trouvent l’équilibre parfait : entre tube entraînant (People are People), chanson mid-tempo existentielle (Blasphemous Rumours), et ballade sentimentale (Somebody), la qualité mélodique et l’émotion vocale du groupe anglais inaugurent une série de disques tous plus intéressants les uns que les autres, de Music for the Masses à Violator en passant par Black Celebration.
Duran Duran – Rio
Date de sortie : 10/05/1982
Fêtant en 2021 leurs quarante ans d’existence, Duran Duran reste une référence pour tous les amateurs d’émotion forte. Membre du courant dit des « néo-romantiques », connu pour l’apparence soignée des musiciens, le groupe n’a cessé de produire une pop classieuse, oscillant entre mélancolie et mélodie calibrée pour séduire. Un album comme Rio semble emblématique de la fusion des genres qu’opérait la New Wave et a marqué son temps, grâce à des perles comme Hungry Like the Wolf, Save a Prayer ou The Chauffeur.
Talk Talk – It’s My Life
Date de sortie : 02/1984
Porté par le single Such a Shame et le morceau-titre, It’s My Life frappe fort en 1984 sur le continent européen. La musique de Talk Talk, entre new wave classieuse, passages atmosphériques et synth-pop, bénéficie de la qualité d’écriture de Mark Hollis. Avec ce disque qui cartonne, le compositeur et chanteur s’offre une liberté artistique qui lui manquait : après It’s My Life, Talk Talk ira accoster sur d’autres rivages musicaux, avec des albums planants comme Laughing Stock ou Spirit of Eden.
New Order – Power Corruption & Lies
Date de sortie : 02/05/1983
En mai 1980 disparaît le grand héros du post-punk et de la « cold-wave » : Ian Curtis, chanteur de Joy Division, se suicide. Ses trois anciens camarades ne peuvent, décemment, continuer sous ce nom. Ils créent donc New Order, un groupe davantage orienté new wave, dont l’influence sera considérable. Reprenant certaines rythmiques de la musique électronique, ils y insufflent une mélancolie et une nostalgie à découvrir sur un single comme Blue Monday, puis l’album Power Corruption & Lies, où guitares, synthés et beats uptempo se mélangent, sur des titres comme Age of Consent, Ecstasy ou 586.
