Il a été l’un des acteurs les plus regardés durant les trois confinements, à la télévision, et fait l’objet d’une exposition à la Cinémathèque de Paris. Louis De Funès est partout, en particulier dans le cœur des spectateurs, de 7 à 77 ans, qui connaissent par cœur La Grande Vadrouille, Fantômas Rabbi Jacob, Le Corniaud ou Les Gendarmes de Saint-Tropez. Voici dix films moins célèbres pour découvrir l’étendue de son talent !
Ni vu… Ni connu…
Capturer les poissons, écrevisses, piéger le petit gibier… « Blaireau », braconnier de son état, offre ses services aux notables d’un petit village, accompagné de son chien Fous-le-camp. Ce personnage, haut en couleur, reste célèbre pour avoir été le premier succès de Louis De Funès en tant que rôle principal. Sorti en 1958, Ni vu… Ni connu… montre l’ancien pianiste de jazz devenu acteur réussir une composition de haute volée, entre roublardise et absurde.
Carambolages
La carrière de De Funès est jalonnée de seconds rôles dans lesquels son personnage tout en nerfs fait merveille. C’est ainsi qu’il a été choisi, en 1963, pour incarner un directeur général énergique dans la comédie noire, Carambolages où il se confronte à Jean-Claude Brialy, Michel Serrault et Sophie Daumier. Le film est aussi l’occasion, assez rare, d’entendre la vedette de La Grande Vadrouille restituer les dialogues de Michel Audiard !
Le Blé en herbe
Avant que le cinéma comique ne s’impose en France dans les années 1960, le courant de la « qualité française » a dominé les salles. Des réalisateurs comme Claude Autant-Lara ou Gilles Grangier triomphaient avec des adaptations prestigieuses de chefs-d’œuvre de la littérature française. Ainsi, Le Blé en herbe, transposition cinématographique du roman éponyme de Colette, sorti en 1954. Dans un rôle de projectionniste, De Funès fait une apparition courte mais remarquée, à une époque où il était loin d’être une star !
Jo
Les fans de Kaamelott savent qu’Alexandre Astier voue à Louis De Funès une admiration sans limites. La dernière musique de la série est d’ailleurs une réorchestration du thème d’un film de son idole, Jo. Cette comédie noire, sur un dramaturge victime d’un maître chanteur, est peut-être l’un des films de l’acteur dans lequel le rythme est le plus soutenu, tant les crises de nerfs du personnage principal s’enchaînent à haute vitesse !
L’Homme-Orchestre
Entre Hibernatus et La Folie des grandeurs, Louis de Funès a été la vedette d’un film atypique, L’Homme-Orchestre, dans lequel il dirige une troupe de ballets. Son rôle de maître tyrannique devant composer avec des danseuses sentimentales fait merveille. Entre autres atouts, le long-métrage de Serge Korber bénéficie d’une photographie aux couleurs pop et d’une bande originale signée François de Roubaix, vedette de la musique cinématographique expérimentale à l’époque.
Le Grand Restaurant
Quelques mois avant La Grande Vadrouille, Louis De Funès faisait aboutir un projet imaginé de longue date, Le Grand Restaurant. Le destin étonnant de Septime, patron d’un établissement étoilé où est enlevé un dignitaire étranger, est l’occasion de scènes cultes, comme la répétition de la danse des serveurs ou une course-poursuite sur le verglas. De Funès lui-même signe le scénario et choisit les techniciens et auteurs avec lesquels il travaille dans ce film personnel et rondement mené.
Le Gentleman d’Epsom
En dehors du Tatoué, Louis De Funès a travaillé avec Jean Gabin sur Le Gentleman d’Epsom. Il y incarne un restaurateur auvergnat escroqué par le héros, un aristocrate déclassé proposant des paris hippiques. Avec ses dialogues de Michel Audiard et un Gabin alors au meilleur de son potentiel comique, le film offre un contraste merveilleux entre la filouterie débonnaire du personnage principal et la nervosité gesticulatoire de De Funès.
L’Avare
La vie de De Funès a été marquée par une impressionnante carrière au théâtre : dans les années 1970, chacune de ses rentrées sur les planches, pour Oscar, par exemple, était un triomphe. Pour son unique réalisation au cinéma, l’acteur a choisi d’adapter, de mettre en scène et d’interpréter lui-même le rôle-titre de L’Avare. Avec des couvertures de classique Larousse en guise de tapisseries, un jeu d’acteur retrouvant l’esprit originel de la pièce, et une vraie sincérité, De Funès a livré là l’un de ses projets les plus iconoclastes.
Taxi, Roulotte et Corrida
Bien avant Le Corniaud, le passage d’une frontière avec un diamant dans une voiture a été le sujet d’un film méconnu de De Funès, Taxi, Roulotte et Corrida. Ce film d’André Hunebelle narre les vacances rocambolesques de deux familles françaises en Espagne. Sorti en 1958, il voit Louis De Funès faire merveille dans le rôle d’un bon père de famille rapidement dépassé par les événements !
Un grand seigneur
Aujourd’hui méconnu, le film Ah ! les belles bacchantes a contribué à faire la réputation de Louis De Funès. Il s’agissait d’une comédie sur le milieu du strip-tease, qui fit grand bruit en 1954 en raison d’apparitions de femmes dénudées. Onze ans plus tard, l’acteur s’associe à un autre scénario un peu leste, Les Bons Vivants, également appelé Un grand seigneur. Ce film à sketches le met en vedette dans la troisième partie : il y incarne un honnête agent d’assurance accueillant, sans le savoir, une maison close à son domicile. Dialoguée par Michel Audiard, cette comédie grinçante montre la capacité de De Funès à briller dans n’importe quelle histoire.