Première ou Seconde Guerre mondiales, guerres de Corée, du Vietnam ou d’Irak, les conflits armés n’ont eu de cesse de fasciner nombre de réalisateurs internationaux. Pour les dénoncer, les glorifier ou en livrer leur vision. Comme pour ces films qui confirment à quel point il est bon de vivre en paix.
La Grande Illusion (1937)
Pendant la Première Guerre mondiale, un détenu français tente de s’évader et se lie d’amitié avec le directeur allemand de sa prison. Chef d’œuvre de Jean Renoir, La Grande Illusion est une ode pacifiste en noir et blanc, sortie à l’aube d’un nouveau conflit armé international. On sort grandi des joutes verbales et philosophiques entre deux acteurs de génie, Jean Gabin et Erich von Stroheim.
Le Pont de la rivière Kwaï (1957)
En 1943, un régiment anglais est fait prisonnier en Birmanie et doit construire un pont. Pont envisagé d’être dynamité par les Américains… Adapté d’un best-seller de Pierre Boulle, Le Pont de la rivière Kwaï de David Lean est le plus gros succès commercial de l’année 1957 et obtiendra sept Oscars. Un film devenu culte porté par Alec Guinness et William Holden et dont les sifflements sur la mélodie de la Marche du colonel Bogey vous resteront longtemps en tête.
Le Jour le plus long (1962)
Le débarquement du 6 juin 1944 du point de vue des Alliés et des nazis. Film-fleuve de près de trois heures, Le Jour le plus long est marqué par les excès : trop de réalisateurs (pas moins de cinq, issus de trois nationalités différentes), un casting dantesque (de Richard Burton à John Wayne, en passant par Sean Connery, Henry Fonda, Bourvil et Arletty) et pléthore de figurants (jusqu’à 2 000). On parle et bombarde en allemand, anglais et français, en une succession de scènes d’anthologie.
Tora ! Tora ! Tora ! (1970)
L’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, perçue à la fois tant du côté américain que japonais. Trente ans avant le film de Michael Bay sur le même sujet, il y avait Tora ! Tora ! Tora ! qui a pour particularité d’être dirigé par trois réalisateurs, un Américain (Richard Fleischer) et deux Japonais (Kinji Fukasaku et Toshio Masuda). Le casting, porté par Wesley Addy, mêle également les deux nationalités, dans ce qui est l’un des films de guerre les plus réalistes de tous les temps.
Les Sentiers de la gloire (1975)
1916. Une offensive suicidaire lancée contre l’armée allemande se soldera par une véritable boucherie humaine. Dans un noir et blanc crépusculaire, Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick est sans doute l’un des films les plus marquants sur la Première Guerre mondiale, illustrant avec justesse la vie dans les tranchées et la mort qui plane, implacable et injuste. Après Spartacus, Kirk Douglas interprète un nouveau leader d’hommes prêts à périr au combat.
Voyage au bout de l’enfer (1978)
La guerre du Vietnam sépare trois amis et va changer le cours de leur existence à tout jamais. Premier film traitant des traumatismes psychologiques de l’après-guerre, Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino est un brûlot anti-militariste récompensé par cinq Oscars. On y croise Robert De Niro, Meryl Streep et Christopher Walken au sommet de leur art. Et l’on n’est pas prêt d’oublier la fameuse scène de roulette russe, infiniment angoissante.
Apocalypse Now (1979)
Pendant la guerre du Vietnam, un agent de l’armée américaine est chargé de retrouver un colonel qui a totalement vrillé. Apocalypse Now est sans doute le grand œuvre de Francis Ford Coppola. À tel point qu’il n’en finit plus de retoucher son film, avec des versions Redux ou Final Cut. Palme d’or en 1979, il est habité par le son des Walkyries de Wagner, l’odeur du napalm et les prestations habitées de Martin Sheen, Robert Duvall et Marlon Brando en gourou chauve et charismatique.
Requiem pour un massacre (1985)
Dans la Biélorussie de 1943, un adolescent s’engage contre l’ennemi allemand et va découvrir de plein fouet l’horreur de la guerre. Culte et ultra-violent, Requiem pour un massacre du réalisateur russe Elem Klimov, est unanimement acclamé comme l’un des plus grands films de tous les temps. Esthétique, fascinant et bouleversant, il est à la fois un témoignage et un testament, dénonçant avec âpreté les exactions perpétrées par les nazis et les ravages de la guerre sur la psyché humaine.
Platoon (1987)
La guerre du Vietnam vécue de plein fouet par un jeune soldat envoyé au front. Oscar du Meilleur film et du Meilleur réalisateur, Platoon consacre Oliver Stone. Un plaidoyer pacifiste qu’il accentuera encore dans Né un 4 juillet. Il envoie sur le terrain de bataille un casting quatre étoiles composé notamment de Willem Dafoe, Charlie Sheen et Johnny Depp. Le film est considéré depuis comme le meilleur de Stone à ce jour.
Full Metal Jacket (1987)
Un camp d’entraînement de Caroline du Nord tente de broyer les états d’âme des futurs soldats envoyés au Vietnam. Full Metal Jacket de Stanley Kubrick est un film sans concession scindé en deux parties, l’entraînement de ces futures chairs à canon qui oscille entre drame et dérision et la guerre proprement dite, redoutable et assassine. Les ordres aboyés du sergent-instructeur Hartman à Matthew Modine, vous hanteront pendant longtemps…
Capitaine Conan (1996)
La fin de la Première Guerre mondiale vécue par les soldats français sur le front des Balkans. Entre scènes de bataille spectaculaires et dur retour à la réalité de l’après-guerre, Capitaine Conan de Bertrand Tavernier est un vibrant cri du cœur pour tous ces hommes qui ont sacrifié leurs vies pour leur pays et n’ont pas pu rentrer chez eux. Entre injustices, plaidoyers et tranchées, le film révèle le talent de Philippe Torreton et Samuel Le Bihan et confirme celui de Bernard Le Coq et Claude Rich. Une fresque récompensée de deux César majeurs, celui de la réalisation et du meilleur acteur.
Il faut sauver le soldat Ryan (1998)
En plein débarquement des Alliés, un officier américain emmène une équipe à la recherche d’un soldat dont la famille endeuillée n’a plus de nouvelles. Fasciné par la Seconde Guerre mondiale, Steven Spielberg livre avec Il faut sauver le soldat Ryan un film aussi violent qu’émouvant dont les vingt premières minutes nous mettent en immersion totale dans le chaos du 6 juin 1944. Inspiré d’une histoire vraie, il nous abandonne au milieu des balles et des bombardements aux côtés de Tom Hanks et Matt Damon. On a connu pire compagnie.
La Ligne rouge (1998)
Le lent et long affrontement entre Japonais et Américains pendant la bataille de Guadalcanal. Ou quand l’enfer surgit dans un paradis naturel. La Ligne rouge marque le grand retour de Terrence Malick, après 20 ans d’absence. Il mélange ici conflit armé, poésie, nature et esthétisme, où les voix se chuchotent et le vent se lève au ralenti. Et entraîne dans son sillage des stars telles que George Clooney, Sean Penn, Nick Nolte ou John Travolta.
La Chute du faucon noir (2001)
Pendant la guerre civile de Somalie, des soldats d’élite américains sont envoyés à Mogadiscio pour mettre fin au conflit. Changeant constamment de style, Ridley Scott s’adonne au film de guerre avec La Chute du faucon noir. Il propulse dans le bruit et la fureur des acteurs chevronnés tels que Josh Hartnett, alors star de Pearl Harbor, Eric Bana, futur héros de Troie, Tom Hardy et Ewan McGregor.
Inglourious Basterds (2009)
Un commando de soldats juifs américains décide de punir les nazis pour leurs exactions et d’assassiner Hitler. Avec Inglorious Basterds, Quentin Tarantino réécrit l’Histoire à sa manière. Ses héros scalpent les Allemands et un soldat russe parvient à éliminer des centaines d’ennemis avec une seule mitraillette. Violence, grand discours sur l’existence et rédemption sont une nouvelle fois au programme, avec Brad Pitt, Mélanie Laurent, Christoph Waltz et Diane Kruger en interprètes chic et choc.
American Sniper (2014)
Un biopic de Chris Kyle, roi du rodéo devenu tireur d’élite pendant la seconde guerre d’Irak dans les années 2000. Plus gros succès commercial de Clint Eastwood en tant que réalisateur, American Sniper a provoqué une vive polémique lors de sa sortie, accusant le cinéaste de faire l’apologie des armes. Il a toutefois eu le mérite de montrer la facette dramatique de Bradley Cooper, bien loin de son rôle de beau gosse alcoolique de la trilogie Very Bad Trip.
Fury (2014)
La vie d’un sergent américain et de ses hommes à bord d’un tank Sherman pour mettre fin à l’occupation nazie en 1945. Fury de David Ayer aborde la guerre en Allemagne, ce qui est rarement montré au cinéma, surtout américain. Un film violent n’hésitant pas à montrer les exécutions commises par les Alliés pour punir les Allemands. Brad Pitt est impérial en sergent humaniste, encadrant une escouade courageuse et parfois imprévisible.
Tu ne tueras point (2016)
À Okinawa, pendant la Seconde Guerre mondiale, le courage d’un soldat américain refusant de tuer et de porter une arme, mais sauvant ses camarades sur le champ de bataille. Avec Tu ne tueras point, Mel Gibson poursuit son obsession pour les héros sacrificiels régis par leur foi. Échappé de son costume de Spider-Man, Andrew Garfield revêt l’uniforme, patauge dans la gadoue et rend hommage à l’infirmier Desmond Doss qui a évité à 75 soldats, une mort certaine.
Dunkerque (2017)
Retour sur l’opération Dynamo en mai 1940, pendant laquelle les troupes anglaises, encerclées à Dunkerque par l’ennemi, cherchent à être évacuées. Sur trois temporalités différentes, Christopher Nolan réalise avec Dunkerque un film de guerre différent. On y suit la destinée de trois personnages, un soldat qui souhaite rentrer chez lui au prix de tous les sacrifices, un aviateur opiniâtre (incarné par le taiseux Tom Hardy) et un capitaine de bateau (Mark Rylance) traversant la Manche pour sauver ses compatriotes. Un exercice de style récompensé de trois Oscars.
1917 (2020)
Un jeune caporal britannique sur le front de la Première Guerre mondiale doit apporter une lettre capitale à ses supérieurs. 1917 de Sam Mendes est un long (faux) plan-séquence éblouissant, véritable témoignage de la vie dans les tranchées où la mort peut arriver à tout instant. George MacKay est de tous les plans et pendant sa course funèbre et haletante, croise Benedict Cumberbatch, Colin Firth et Mark Strong.
