Dans le film Mon cousin, en salles le 30 septembre, Jan Kounen ajoute un nouveau tandem comique inédit dans la longue liste des duos qui ont fait rire les Français au cinéma : Vincent Lindon et François Damiens. De quoi donner envie de revoir ces comédies composées de deux têtes d’affiche que tout oppose, ou presque !
Louis de Funès et André Bourvil
Avant leurs deux films en tête d’affiche avec Gérard Oury, Louis de Funès et André Bourvil s’étaient déjà croisés dans d’autres films : Poisson d’avril de Gilles Grangier, Les Hussards d’Alex Joffé et bien évidemment, La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara. De Funès y joue à chaque fois les utilités ou les seconds rôles, tandis que Bourvil profite déjà d’une certaine notoriété. D’ailleurs, quand Gérard Oury les réunit une première fois en 1965 pour Le Corniaud, de Funès insiste pour avoir des scènes supplémentaires et bénéficier du même temps d’écran que son partenaire, alors que les deux comédiens ne se croisent qu’au début et à la fin du film. Le succès est tel que le public en redemande, d’autant que ces deux-là s’entendent comme larrons en foire. Oury réalise alors La Grande Vadrouille l’année suivante, avec le succès que l’on sait. Louis de Funès et André Bourvil devaient tourner ensemble La Folie des grandeurs, mais le décès de Bourvil a failli arrêter le projet, avant que l’on ne choisisse Yves Montand pour donner la réplique à de Funès, devenu star.
Jean Gabin et Bourvil
La Traversée de Paris va réunir le temps d’un film les deux grandes pointures de l’époque : Bourvil, habitué des comédies et Jean Gabin, en général plutôt choisi pour des drames. Claude Autant-Lara y voit un binôme propice à faire des étincelles, l’un en peintre grande gueule et l’autre en chômeur avançant tête baissée. Pourtant, Marcel Aymé dont on adaptait l’œuvre, refusa que Bourvil incarne le rôle de Marcel Martin. Le réalisateur a toutefois insisté, à juste titre : Bourvil a obtenu la Coupe Volpi du meilleur acteur à la Mostra de Venise pour ce rôle et le film est depuis l’une des plus grandes comédies des années 1950.
Louis de Funès et Coluche
Quand l’ancienne garde de l’humour rencontre la nouvelle, cela fait des étincelles. C’est ce qui se passe dans L’Aile ou la Cuisse de Claude Zidi, dans lequel Coluche interprète le fils de Louis de Funès, prenant la place de Pierre Richard initialement prévu. Il s’agit là du grand retour de l’éternel râleur du cinéma français, après toute une série d’ennuis de santé. Coluche avait encore rarement occupé une telle place sur grand écran et ce film a littéralement propulsé sa carrière. On n’oubliera pas de sitôt la scène du cirque où Coluche, en clown, badigeonne sans le faire exprès son père de mousse à raser.
Michel Serrault et Jean Poiret
Amis proches depuis leur premier film ensemble en 1955, Cette sacrée gamine et ayant triomphé sur scène dans La Cage aux folles, Michel Serrault et Jean Poiret se sont régulièrement retrouvés au cinéma, notamment au cours de deux comédies à succès. La première, La Gueule de l’autre de Pierre Tchernia en 1979, est une satire des mœurs des hommes politiques dans laquelle un sosie remplace un président de parti. La seconde, Le Miraculé de Jean-Pierre Mocky, sortie en 1987 est issue du recueil Nouvelles de l’Anti-Monde de George Langelaan. Ce sera leur dernière collaboration, avant le décès de Jean Poiret en 1992.
Michel Blanc et Gérard Lanvin
Encore un couple improbable : le gringalet malchanceux des Bronzés, alias Michel Blanc et le preux chevalier viril et taiseux, Gérard Lanvin. Une association explosive pour Marche à l’ombre, première réalisation de Michel Blanc en 1984. Mais à l’origine, point de Gérard Lanvin. Le réalisateur voulait réitérer le duo comique à succès qu’il avait formé avec Bernard Giraudeau dans Viens chez moi, j’habite chez une copine de Patrice Leconte. Giraudeau indisponible, il choisit donc Lanvin, peu coutumier des comédies à quelques exceptions près. Ils incarnent deux sans domicile fixe que tout oppose, un baroudeur et un hypocondriaque et remportent un véritable succès public avec plus de six millions d’entrées.
Pierre Richard et Gérard Depardieu
C’est sans doute l’un des duos comiques les plus emblématiques du cinéma français, celui formé par Gérard Depardieu, déjà star, et Pierre Richard, réputé pour sa maladresse légendaire. Et c’est à Francis Veber que l’on doit cette alchimie comme nulle autre, avec trois comédies inoubliables : La Chèvre en 1981 dans lequel un malchanceux notoire fait équipe avec un détective privé peu patient pour retrouver sa compagne ; Les Compères en 1983, avec un François Pignon suicidaire obligé de faire équipe avec un journaliste bourru ; Les Fugitifs en 1986, sur un ancien repris de justice braqué par un malfrat peu doué. Le duo fait mouche à chaque fois, le public répond présent, mais il faudra attendre 2021 pour retrouver Richard et Depardieu à l’affiche d’une nouvelle comédie, culinaire de surcroît, Umami de Slony Sow. Quant à Francis Veber, il ne retrouvera pareille paire d’acteurs parfaitement assortie qu’avec le duo Jacques Villeret – Thierry Lhermitte dans Le Dîner de cons.
Christian Clavier et Gérard Depardieu
Autre comédien avec lequel Gérard Depardieu a tourné à trois reprises, Christian Clavier. Ils se rencontrent sous la direction de Jean-Marie Poiré dans Les Anges gardiens, en 1995, dans lequel un malfrat et un prêtre doivent collaborer non seulement ensemble, mais aussi avec leurs anges gardiens respectifs qui décident de s’en mêler. Le succès est tel que ce duo est à nouveau à l’affiche des deux premières adaptations live d’Astérix. La première, Astérix et Obélix contre César par Claude Zidi en 1999, superproduction de plus de 40 millions d’euros et la seconde, le film devenu culte Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat, en 2002. Le film fera près de 25 millions d’entrées à travers le monde. Depardieu continuera ensuite de jouer Obélix pour les adaptations suivantes avec d’autres comédiens pour interpréter son fidèle acolyte à la moustache blonde.
Jean Reno et Christian Clavier
C’est l’une des collaborations les plus inattendues et prolifiques de la comédie française : celle qui unit Christian Clavier et Jean Reno, tandis que ce dernier, acteur fétiche de Luc Besson, était surtout le héros de drames ou de films d’action. Une association qui commence avec L’Opération Corned-Beef en 1991, sous la direction de Jean-Marie Poiré. Un essai concluant puisque le trio formé avec le réalisateur se retrouvera sur les quatre films de la saga prolifique des Visiteurs, entre 1993 et 2016. Clavier et Reno collaboreront encore dans deux autres comédies : L’Enquête corse d’Alain Barberian et On ne choisit pas sa famille, première réalisation de Christian Clavier, à la demande de Jean Reno qui souhaitait à nouveau faire un film avec lui. Si le film n’a pas rencontré le succès au cinéma, il a pulvérisé des records d’audience lors de sa première diffusion sur TF1.
Alain Chabat et Jean-Pierre Bacri
Pour sa première réalisation en 1997, Alain Chabat choisit de donner la réplique au bougon Jean-Pierre Bacri. Le mot réplique étant à prendre à la légère, car Chabat se contente de borborygmes, puisqu’il incarne un chien devenu humain du jour au lendemain. Tel est le pitch de Didier, film qui remportera le César du Meilleur premier film et fera près de trois millions d’entrées. Bacri lui rendra la pareille deux ans plus tard en lui donnant le rôle de son chauffeur dans le film Le Goût des autres qu’il a co-écrit avec Agnès Jaoui.
Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri
Difficile de ne pas parler de ce tandem roi de la comédie mélancolique. Ils scénarisent ensemble les films qu’Agnès Jaoui va ensuite réaliser, dans lesquels ils jouent également, quand ils ne confient pas la caméra à un autre réalisateur. Outre Le Goût des autres, on les retrouve ainsi à l’affiche de Cuisine et Dépendances, Un air de famille, On connaît la chanson, Comme une image, Parlez-moi de la pluie, Au bout du conte, ou encore Place publique.
Vincent Lindon et François Damiens
Ils sont à l’affiche de Mon cousin, la nouvelle comédie de Jan Kounen et n’ont encore jamais tourné ensemble. Vincent Lindon et François Damiens incarnent deux cousins ne se supportant pas, qui vont devoir collaborer ensemble lors d’un voyage d’affaires plutôt mouvementé. Un nouveau duo culte ? Réponse le 30 septembre.