
L’actualité du cinéma à la maison, ce mois d’avril 2025, s’avère toujours aussi variée : entre comédie musicale oscarisée, animation réaliste, western rural et biopics de prestige, les cinéphiles vont pouvoir s’en donner à cœur joie avec nos dix films à découvrir en vidéo et BluRay ce mois-ci.
Chronologie des médias oblige, les nouveautés DVD et Blu-Ray de ce mois-ci rassemblent des succès de l’automne 2024 en salles. C’est donc en avril que les spectateurs vont pouvoir se (re)plonger dans la vie reconstituée de Sarah Bernhardt et Saint-Exupéry, frissonner devant le troisième film Sonic, chanter dans Wicked ou s’émouvoir devant Mufasa, l’excellent Vingt dieux et En fanfare…
Vingt dieux
Prix Jean Vigo, meilleur premier film aux César 2025, même récompense aux Lumières… Vingt dieux a reçu un accueil critique digne de son originalité : la réalisatrice Louise Courvoisier a choisi de filmer un milieu qu’elle connaissait (l’agriculture franc-comtoise) dans ce joli long métrage appartenant au genre « coming of age ».
Portrait d’un adolescent jurassien qui se retrouve sans père, le film suit le chemin de croix de ce héros, qui se met en tête de gagner un concours agricole local. Au pays du comté, les obstacles sociaux sont nombreux : le récit ne fait pas mystère de la rudesse d’un milieu âpre et physique, où l’émancipation s’avère compliquée. Porté par un duo juvénile sidérant de sincérité (Clément Faveau et Maïwène Barthélémy, révélation féminine des César), ce conte réaliste a le chic pour déciller ceux qui ne voient de la campagne que des cartes postales périmées…
Sonic 3
Il ne manquait plus que lui… Après avoir présenté Sonic, Knuckles l’échidné et Tails le renard, c’est un deuxième hérisson culte dans la saga Sega qui fait son apparition : Shadow. Ce vilain est en effet révélé à la faveur d’un flashback de plus de cinquante ans, au début de Sonic 3. Victime d’expérimentations scientifiques malveillantes, témoin de la mort de sa meilleure amie, le hérisson noir, emprisonné un demi-siècle, se réveille ensuite, ravageant Tokyo pour se venger de l’humanité.
La Sonic Team s’embarque donc dans un combat titanesque, qui les voit s’associer avec… le Dr Robotnik (le toujours sémillant Jim Carrey) dans un sommet d’action et d’humour.
Kraven The Hunter
Aux côtés de Derek Cianfrance, Kelly Reichardt, Jeff Nichols, J.C. Chandor appartient à une vague d’auteurs-réalisateurs qui ont marqué le cinéma américain des années 2010. Pour son premier film dans une major, il s’est attaqué au sixième épisode de la franchise Venom, Kraven The Hunter.
Un blockbuster efficace sur l’origin story du chasseur psychopathe, ennemi de Spider-Man. Aaron Taylor-Johnson incarne le vilain éponyme, dont les troubles psychologiques sont en grande partie expliqués par une relation au père – Russell Crowe – qui fait le sel de toute la première partie du film.
Mufasa : Le Roi Lion
C’est un prequel en guise de réhabilitation : Mufasa : le Roi Lion raconte les événements avant le couronnement de Mufasa, futur père de Simba et martyr du premier film (le classique Disney et son remake photoréaliste). La relation entre Mufasa et Taka, le futur Scar, est en effet au cœur de ce long métrage léonin et shakespearien, qui ravira en vidéo les fans de cet univers riche et émouvant.
Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim
Plus de deux décennies après l’adaptation au cinéma de l’œuvre de Tolkien par Peter Jackson, la Terre du Milieu sert à nouveau de cadre à un film : Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim. Mais aux paysages néo-zélandais qui servaient de décor à la première trilogie et au Hobbit ont succédé les à-plats de couleur réalisés par le studio japonais Sola. En effet, à la façon de la série Blade Runner : Black Lotus, c’est en animation que le prequel de La Communauté de l’Anneau a été conçu.
Narrant l’histoire du roi Helm, dans le Rohan, et suivant les appendices de Tolkien publiés avec le roman original, ce long-métrage au style graphique raffiné s’avère une variation réussie sur un univers fantasy riche de nombreuses légendes.
Wicked
Spécialiste des films chorégraphiés (dont la série des Sexy Dance), John M. Chu a passé un stade avec Wicked, adaptation d’une comédie musicale de Broadway elle-même dérivée de l’univers du Magicien d’Oz. Succédant à Judy Garland en tant que personnage principal positif, la chanteuse Ariana Grande livre une étonnante composition, en sorcière amie de la Méchante sorcière de l’Ouest, alias Elphaba, durant ce premier volet porté également par Cynthia Erivo, Michelle Yeoh et Jeff Goldblum.
Vif, coloré et bien dirigé, Wicked- qui a gagné l’Oscar des meilleurs décors et celui des meilleurs costumes– offre aux nouvelles générations une occasion de s’approprier le monde fictif qui a tant marqué l’âge d’or d’Hollywood et qui se prolongera l’an prochain avec une suite très attendue.
Conclave
Faire un film à twist sur l’élection papale pouvait paraître une gageure, mais Conclave réussit pourtant ce pari osé. Porté par un casting pléthorique (dont Ralph Fiennes et Isabella Rossellini), le long-métrage d’Edward Berger dépeint les jeux d’influence entre différents cardinaux cherchant à devenir le nouveau souverain pontife.
Abordant des thématiques politiques qui touchent régulièrement la Curie (notamment la lutte entre réactionnaires et libéraux parmi les cardinaux), cette adaptation d’un best-seller de Robert Harris ménage jusqu’au bout un suspense digne d’un thriller. À découvrir.
En fanfare
Deux frères biologiques ont été adoptés par deux familles différentes, et découvrent leurs existences mutuelles à l’âge adulte. L’un est employé dans une cantine scolaire, l’autre chef d’orchestre de renom. Ce dernier se prend d’affection pour ce frère tombé du ciel, et l’encourage à prendre la direction de la modeste harmonie municipale où il joue du trombone…
Sur ce concept, version bienveillante de La vie est un long fleuve tranquille, Emmanuel Courcol (Un triomphe) tisse un bien joli récit, fait de lutte des classes, de génétique et d’amour. Pas aussi convenu que ne le laisse penser son synopsis, ce succès populaire de la fin 2024 brille par le tandem Benjamin Lavernhe – Pierre Lottin, deux acteurs qui vont marquer à coup sûr le cinéma français de la décennie.
Sarah Bernhardt, la Divine
Si l’on parle aujourd’hui de « monstre sacré », si les tournées mondiales sont devenues monnaie courante, si les stars fascinent autant par leurs vies publiques et privées, c’est à Sarah Bernhardt qu’on le doit. L’actrice de théâtre, décédée il y a 102 ans, a changé à tout jamais le monde du spectacle.
Déjà incarnée au cinéma (dès 1928 et un film muet avec Greta Garbo, La Femme divine), l’incontournable comédienne est reparue en 2024 sous les traits de Sandrine Kiberlain, dans Sarah Bernhardt, la Divine, réalisé par Guillaume Nicloux. Ce dernier accentue le caractère fantasque et libéré du personnage, pour nous offrir un biopic à la fois romanesque et pédagogique.
Saint-Ex
Aventurier, écrivain, pilote, rescapé… Antoine de Saint-Exupéry a eu 1000 vies en 44 ans d’existence. Le pionnier de l’Aéropostale n’est donc pas facile à dépeindre en une seule fois.
Saint-Ex, disponible ce mois-ci en vidéo, revient donc sur un fait particulier : la recherche d’Henri Guillaumet, autre fou volant disparu lors d’un voyage en Amérique latine en 1929, et la rencontre de l’écrivain avec des habitants des Andes. Louis Garrel délivre une remarquable performance dans ce film qui revient sur l’origine du Petit Prince aussi bien que sur le caractère tranché de celui qui a tutoyé les hauteurs dans sa vie et son œuvre.