Si avec The Gentlemen, Guy Ritchie est revenu à ses premières amours et aux films de baston cérébraux qui ont contribué à sa réputation, le réalisateur n’a semble-t-il pour unique plan de carrière, que de divertir le public. Avec efficacité.
Des premiers films nerveux
C’est en autodidacte, après une adolescence à la dérive portée sur les drogues dures, que Guy Ritchie s’improvise réalisateur. D’abord de publicités, puis d’un court-métrage et enfin d’un long, en 1998, Arnaques, crimes et botanique dont le style qui oscille entre humour, violence et digressions verbales flirte du côté de celui de Quentin Tarantino. Pour ce premier film, il révèle Jason Statham et c’est la confirmation dès le premier essai. Critiques et public sont comblés. Tant et si bien qu’il se lance dans la réalisation d’un second, Snatch, toujours avec Jason Statham, mais aussi Brad Pitt et Benicio Del Toro. Un film à petit budget qui casse la baraque dans le monde entier et impose Guy Ritchie dans la liste des réalisateurs britanniques sur lesquels il faut compter, à l’instar de Danny Boyle, auquel on le compare également. Mais le réalisateur refuse de se ranger dans une case. Alors époux de Madonna, il tourne pour elle la comédie romantique À la dérive, un flop commercial. Ritchie rempile avec Revolver, un film de gangs en guerre impitoyable, toujours avec Jason Statham et un autre sur la pègre londonienne, RocknRolla avec Gerard Butler.
Jouer avec les mythes
Pour autant, Guy Ritchie a envie de divertir le public autrement. Il met de côté la violence, tout en gardant son humour so british, son style nerveux, son sens du cadre. Le tout, au service d’histoires que le grand public connaît, qu’il déstructure et met à sa sauce. Il puise dans les grands mythes anglais, comme la figure de Sherlock Holmes de Sir Conan Doyle qui prend sous sa caméra, les traits de Robert Downey Jr. Pour le rôle de Watson, il choisit le sémillant Jude Law. L’alchimie des deux comédiens et leur aisance dans les films d’action, permet de donner une version qui détonne du célèbre détective. Sherlock Holmes et sa suite Sherlock Holmes : Jeu d’ombres sont des succès colossaux. Ritchie tente alors de dépoussiérer la série Des Agents très spéciaux avec le film Agents très spéciaux : Code UNCLE avec Henry Cavill et Armie Hammer, mais c’est un semi-échec. Tout comme sa vision des Chevaliers de la Table Ronde. Son Roi Arthur : La Légende d’Excalibur avec Charlie Hunnam, laisse tout le monde de côté. Il se relance alors avec un mythe international : la version live d’Aladdin des studios Disney. Un milliard de dollars de recettes plus tard, son Aladdin avec Will Smith, replace Guy Ritchie sur le grand échiquier des entertainers.
Retour aux sources
Mais le réalisateur ne souhaite pas s’enfermer dans la case du format familial pour autant. Conforté par ce succès, il retourne à ses premières amours, les films de gangsters et de barons de la drogue. C’est ainsi que sort ce 5 février le film The Gentlemen avec Matthew McConaughey, Charlie Hunnam, Colin Farrell et Hugh Grant et qu’il tourne avec Jason Statham Cash Truck, adapté du film Le Convoyeur de Nicolas Boukhrief. La boucle est bouclée, avant de repartir sur un tout nouveau style de films ? Le divertissement toujours en ligne de mire !
