Soul modernisée, trio jazz référencé, opéras baroques, pièces instrumentales romantiques… Tous les goûts du jazz et du classique sont dans les bacs ces temps-ci ! En voici une sélection des meilleures nouveautés, pour les mélomanes et les amateurs de musique afro-américaine.
Ascenseur émotionnel
Orphée aux enfers, Vox Luminis, A Nocte Temporis
L’opéra français, né avec le baroque, a trouvé en Marc-Antoine Charpentier et son Orphée aux Enfers des prémices magnifiques. Du récit mythologique et des mélodies vibrantes de cette œuvre, les ensembles A Nocte temporis et Vox Luminis, dirigés respectivement par Reinoud Van Mechelen et Lionel Meunier, ont tiré un nouveau disque à découvrir !
Vacances romaines
Agrippina, Joyce DiDonato, Franco Fagioli, Maxim Emelyanychev
Distribution fameuse pour cette nouvelle production d’Agrippina, chef d’œuvre lyrique d’Haendel. Joyce DiDonato, Franco Fagioli, Fanny Benoît et Luca Pisaroni, entre autres, y campent avec expressivité les voix de la décadence de Rome, dans un moment baroque et dramatique surprenant et parfaitement exécuté.
Au firmament
Complices, Jean-Guihen Queyras et Alexandre Tharaud
Deux stars du classique réunies : Complices mêle le violoncelle du virtuose Jean-Guihen Queyras et le piano du décidément protéiforme Alexandre Tharaud. Les deux musiciens ont souhaité livrer notamment des arrangements transcrits d’œuvres initialement éloignées de cette formule instrumentale. Au résultat, un album de bis aussi savoureux qu’hétéroclite, et brillamment exécuté !
Enfin l’aurore
Morgen, Elsa Dreisig
Franco-Danoise d’origine, la jeune soprano Elsa Dreisig défraie la chronique dans l’art lyrique. Sa précocité n’a d’égale que sa maturité. Pour preuve, Morgen, son nouvel album, semble brodé de dentelles. La néo-diva et son style très élégant s’adaptent à merveille aux pièces de Strauss, Rachmaninov ou Duparc choisies. Un must-have pour des matins lyriques !
Born romantic
Schubert Sonatas D. 894 et D. 958, Adam Laloum
Après un premier disque consacré à Schubert en 2016, le pianiste toulousain revient à ce compositeur dans ce nouvel album, incluant la dix-huitième et à la dix-neuvième sonate pour piano du maître préromantique. Adam Laloun y fait étalage de son attachement profond à la plume si expressive et sentimentale d’un géant des oeuvres en solo.
La polyvalence
L’Amour, la Mort, la Mer, Patricia Petibon
Patricia Petibon nous avait manqué : depuis La Belle Excentrique, aucun disque solo n’était venu enrichir une discographie commencée dans les années 1990. L’Amour, la Mort, la Mer calmera les impatients avec un joli programme consacré à des mélodies de l’époque moderne, quelques chants bretons et même une reprise de rock, dans un opus sous le signe des grandes retrouvailles.
Au théâtre ce soir
Mr., Leslie Odom Jr.
Connu pour ses rôles sur Broadway, Leslie Odom Jr. quitte pour son disque Mr l’univers des comédies musicales, le temps d’un album où sa voix soulful fait merveille sur des arrangements contemporains et pourtant référencés dans la grande tradition de la Great Black Music.
La grande dame aux pieds nus
Movin Blues, Rhoda Scott
La spécialiste de l’orgue électrique revient à la formule qui l’a rendue célèbre : sur Movin Blues, accompagnée d’un batteur, Rhoda Scott continue de séduire par son phrasé jazzy, ses rythmes swing et ses influences classiques.
D’autres racines
Soley, Grégory Privat
Il a voulu que Soley soit un album lumineux. Mission accomplie : en allant chercher du côté des pays ensoleillés (son jazz se teinte ici et là de polyrythmies afro-antillaises), de l’électro ou de la pop, mais aussi de la voix, Grégory Privat réussit un disque feel-good et spirituel propice à réchauffer nos cœurs en hiver.
Le rythme et la mélodie
Warna, Joey Alexander
Sens du swing affûté, écriture fine, virtuosité dans l’interprétation : Joey Alexander a tout d’un futur monstre sacré, et, en attendant, assoit son statut d’espoir talentueux avec un Warna dans lequel son piano fait mouche au sein d’une petite formation au diapason !